Les pièges du marketing international
Kamran Kashani
Cet article est basé sur 17 cas de standardisation du marketing, dans 9 multinationales
américaines et européennes. La différence de résultats de ces différentes stratégies dépend
souvent des processus qui sous-tendent la prise de décision. Kamran Kashani a identifié cinq
pièges qui compromettent les programmes de marketing international.
Piège #1 : L’insuffisance de la recherche en marketing.
- La moitié des programmes examinés ne comportait aucune recherche formelles avant
le lancement.
- Exemple : LEGO.
Résumé : à la suite du succès d’une promotion (bonus et cadeaux promotionnels) aux Etats
Unis, le fabricant danois a voulu introduire cette tactique au Japon sans effectuer aucun
changement => ce fût un échec. Des enquêtes ultérieures montraient que ces promotions
étaient perçues comme inutiles, coûteuse et peu attrayantes par les japonais.
- Règle à suivre : faire une étude de marché est nécessaire pour définir les points
communs et les différences sur les différents marchés, et si les résultats sont encourageants,
les filiales locales vont soutenir le programme. L’étude doit être réalisée dans plusieurs pays
selon la même méthodologie.
Piège #2 : La standardisation excessive.
- Exemple : Polaroid.
Résumé : Au moment du lancement de son appareil révolutionnaire SX-70, Polaroid
considérait l’appareil comme un produit universel avec un avantage universel (le plaisir d’une
photographie instantanée) et donc les filiales du monde entier devaient appliquer la même
stratégie publicitaire que celle appliquée aux Etats-Unis => faible impact des spots
publicitaires.
Par la suite, Polaroid chercha à s’inspirer des pratiques publicitaires de ses filiales
européennes. Une stratégie suisse fût testée sur les principaux marchés européens et fût
ensuite appliquée en laissant la possibilité aux filiales d’adapter la campagne au goût et
besoins locaux => une des plus grandes réussites de l’entreprise.
- Règle à suivre : l’initiative et la prise décision à l’échelle locale sont souvent les clés
du succès à long terme. Il faut s’assurer de la soumission des filiales tout en observant les
expériences locales.
Piège #3 : La faiblesse du suivi.
- L’introduction d’un nouveau produit doit marquer le coup pour attirer l’attention.
Mais si ces éléments ne sont pas suivis par des actions plus discrète et concrètes : l’élan risque
d’être compromis.
- Exemple : Digital Equipment et Business Electronic Systems.
Résumé: DE a lance un programme standardise de gestion des ventes dans dix-sept filiales
européennes. Au début, peu d’enthousiasme de la part des responsables des ventes, puis après
deux ans d’attention permanente : tous ont adhéré au système.
BES, par contre, lança de façon spectaculaire son nouveau logiciel. Mais, ce nouveau produit
n’a jamais été suivi : le manque de suivi a entraîné une pauvre remontée des informations des
filiales vers la direction. Les filiales rencontraient les mêmes genres de problèmes et chacun
devait penser à une solution de son côté.