Les délinquants et les déviants ne s’exposent pas aux mêmes
punitions., les premiers sont concernés par les institutions
spécialisées qui font respecter le droit : la police, la
gendarmerie, l’administration judiciaire.
o On appelle conformistes les individus qui respectent les
normes. Si les individus déviants sont ceux qui ne respectent
pas les normes ordinaires, cela ne veut pas dire qu’ils ne
respectent aucune norme, ils peuvent être conformistes par
rapport à d’autres normes.
Les valeurs et les normes sont généralement apprises et retenues, sous
l’effet notamment des sanctions positives ou négatives dont elles sont
assorties. Ceci complète la définition de la socialisation qui est nécessaire
à la société dans son ensemble car elle permet la perpétuation de la
société et son bon fonctionnement quotidien : c’est la régulation
sociale [7] .
Sans l’intériorisation des normes et des valeurs par les individus, la
société ne pourrait pas fonctionner ; cependant, sans transgression des
normes, il n’y aurait pas d’évolution sociale : la société serait routinière,
totalement figée.
Par exemple, en France, jusque dans les années 90, les cadres ne
quittaient guère leur bureau avant 20 heures. Officiellement, rien ne les
empêchait de partir plus tôt mais dans les faits, cette norme s’était
imposée. On peut tenter de l’expliquer en mettant en avant le contrat qui
reliait le cadre à son entreprise : le cadre était assuré de garder son
emploi, bénéficiait de revenus confortables et d’avantages en nature
souvent très importants et en contrepartie, il devait se donner sans
compter pour son entreprise. Rester tard était aussi nécessaire (et/ou
perçu comme tel) pour être bien informé et pouvoir grimper dans la
hiérarchie... Cependant, avec la montée du chômage et des emplois
précaires chez les cadres (à partir de 1993 en particulier) et le passage
aux 35 heures, cette norme tend à être remise en cause.
2. Qu’est-ce que la socialisation ?
La conception de Durkheim
Emile Durkheim (1858-1917), l’un des fondateurs de la sociologie
française, a consacré une partie importante de son œuvre à la
sociologie de l’éducation (par exemple en publiant L’éducation
morale en1902). Durkheim assimile la notion de socialisation à
celle d’éducation, et met en avant le rôle essentiel de l’école qui
doit inculquer les règles de la société aux enfants, à la jeune
génération selon ses termes. Il insiste sur l’idée d’une éducation
morale autoritaire nécessaire pour faire tenir la société et la
perpétuer. Autrement dit, il faut selon lui inculquer une morale, une