
Groupe ORL Passy (74) les homophones année scolaire 2006-2007
Fichier rédigé par Françoise Drouard 13-12-2006 MDL C3 ORL fichier 18 page 2/8
Si les homographes posent un problème en lecture, les homophones en posent un en orthographe.
La langue française est très riche en homophones. S'il y a un domaine qui est particulièrement
touché par le phénomène de l'homophonie, c'est celui de la morphologie écrite du verbe.
Exemples : aime, aimes, aiment ; aimai, aimais, aimait, aimaient....
Or les manuels anciens ou récents ne traitent de l'homophonie qu'à propos de certains mots outils et
de quelques formes verbales seulement, probablement parce qu'ils s'agit de mots parmi les plus
fréquents..
a) Peut-on déterminer la liste des homophones à savoir orthographier en fin de cycle 3 ?: NON
Remarquons d'abord qu'il n'y a aucune liste exhaustive dans les programmes 2002, ; on ne trouve
qu'un début de liste (p.69 du BO hors-série n°1 du 14 février 2002) : « et/est ; ces/ses/s'est/c'est ;
etc. ». Même chose dans le brouillon du document d'accompagnement trouvé sur la toile (p.62) :
« c'est/ses/ces/sais/sait/s'est ; a/à/as/ah ; est/es/et/ai/eh/haie... et les autres homophones fréquents. ».
Et ces deux débuts de listes ne traitent pas de la morphologie verbale...
Sachons que la circulaire de 1977 sur l'enseignement de l'orthographe (Haby) demandait une
distinction acquise en fin d'école primaire pour a/à et on/ont, et une distinction en cours
d'acquisition pour ses/ces/c'est/s'est. Faut-il réellement avoir des ambitions supérieures à celles de
1977 sachant que les erreurs les plus fréquentes touchent les accords en nombre et en genre et les
finales des verbes en /E/ ?
b) Si on veut traiter des homophones fréquents pour prévenir les erreurs, il faut choisir entre les
démarches suivantes :
Deux conceptions s'affrontent. La première consiste à rapprocher les homophones pour
mieux les distinguer ; la seconde vise à les traiter séparément pour ne pas les confondre.
Examinons les arguments développés :
A) Rapprocher les homophones pour les distinguer
B) Séparer les homophones pour ne pas les confondre
Les élèves qui commencent à écrire au cycle 2
n'ont pas encore mémorisé l'image
orthographique de tous les mots qu'ils utilisent.
On admet qu'en cas d'orthographe inconnue et
de non possibilité de copier le mot, ils
« inventent » l'orthographe en se basant sur la
prononciation, dans une opération inverse de la
lecture, leur faisant trouver une graphie à partir
d'une phonie. Un élève peut alors écrire
systématiquement mai (comme dans maison)
aussi bien pour mes que met ou mais.
Sans évidemment nier les erreurs
orthographiques des élèves du cycle 2, les
tenants de cette position considèrent que la
solution viendra de l'ancrage progressif de
chaque orthographe dans la structure syntaxique
correspondante et dans sa signification : si on
repère la structure syntaxique et si on tient
compte du sens, il n'y a aucune raison pour
rapprocher et confondre a et à (Gaston a fait une
dictée à l'école.)
On part donc de cette confusion de départ pour
faire des leçons sur les homophones permettant
ainsi aux élèves de constater qu'il y a plusieurs
orthographes et de savoir comment choisir la
bonne.
Les auteurs qui font ce choix se divisent encore
Les efforts consisteront donc à affiner la
conscience grammaticale des élèves et à faire
mémoriser l'orthographe de ces mots-outils
invariables chacun dans la construction
syntaxique qui lui est propre.