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ECONOMIE GENERALE - L’INTERNATIONALISATION DES SYSTEMES
FINANCIERS
Les mouvements de capitaux occupent depuis le but des années 80 une place de plus en plus grande dans
l’économie mondiale. On a assisté ces dernières années à la mise en place d’un vaste marché unifié de capitaux au
niveau mondial mais en parallèle à des crises d’ampleur de plus en plus forte.
I. LES MOUVEMENTS DE CAPITAUX
Les échanges internationaux concernent les biens et les services, mais aussi les capitaux. Ils connaissent depuis
quelques années une très forte croissance. Ils prennent naissance à l’occasion de diverses opérations :
D’investissements directs à l’étranger (IDE) : rachat d’entreprises existantes - prise de participations -
implantation à l’étranger. Ces mouvements réalisés essentiellement par les pays industrialisés s’inscrivent dans
le cadre du développement international des entreprises et de la mondialisation des systèmes productifs.
D’investissements de portefeuille : ils n’ont pas pour objet d’exercer un contrôle ou d’influer directement sur
la gestion des entreprises ; il s’agit d’opérations purement financières. Ils sont surtout le fait d’investisseurs
institutionnels Exemples : fonds de pension américains ou britanniques qui gèrent les retraites par
capitalisation des ménages ou OPCVM dans le cadre de la division de leur risque et de la recherche de la
rentabilité maximum. Ces capitaux sont, par nature, très volatiles.
De placements ou emprunts bancaires : à court terme, ils sont liés aux évolutions de taux d’intérêt et de taux
de change.
Ces mouvements ont connu un très important développement depuis les années 80 et sont difficilement mesurables.
Ils concernent essentiellement les pays riches. Leur augmentation est essentiellement le fait des opérations de
portefeuille et à une moindre échelle des investissements directs. Ils sont un élément important de la mondialisation
des économies.
II. LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX
Les marchés internationaux de capitaux se sont fortement développés sous l’impulsion des mutations financières
des années 80. Comme il y a eu mondialisation des échanges de biens et de services, il y a eu mondialisation au
niveau des échanges de capitaux et émergence d’un véritable marché unifié de l’argent à léchelle de la planète. On
appelle cela la globalisation financière. Cette globalisation s’appuie sur 3 phénomènes : les « 3 D »
La désintermédiation des opérations = recours direct aux marchés de capitaux pour les opérations de
placement et d’emprunt
Comme sur le plan national, les opérations de placement ou d’emprunt se font de plus en plus par achat ou
émission de titres sur les places financières mondiales et de moins en moins par recours aux intermédiaires
financiers.
Le décloisonnement des marchés
Il n’y a plus de frontières entre les différents marchés ; le marché monétaire (argent court terme), le marché
financier (capitaux à long terme) et le marché des changes (échange des monnaies entre elles) ne constituent
plus que les éléments d’un vaste marché mondial.
Les différentes places financières sont interconnectées grâce aux réseaux modernes de communication et les
marchés fonctionnent en continu 24 h sur 24.
La déréglementation
L’internationalisation a vraiment été permise quand les contrôles nationaux réglementant les changes et les
sorties de capitaux ont été abrogés pour faciliter la circulation internationale des capitaux. Cela a été le cas en
1990 pour la France. Cela a conduit à une accélération de la mobilité géographique des capitaux.
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Les entreprises multinationales industrielles et financières, les spéculateurs, les gestionnaires de fonds... peuvent
ainsi placer ou emprunter de l’argent sans limite, où ils le souhaitent, quand ils le souhaitent et en utilisant tous les
instruments financiers existants.
III. LES CONSEQUENCES DE LA GLOBALISATION FINANCIERE
A. Les aspects positifs
Une diminution des coûts
La concurrence entre les banques et le moindre recours aux financements intermédiés réduisent le coût de
l’accès aux capitaux.
Une meilleure répartition des risques pour les prêteurs
Ils ont une gamme beaucoup plus étendue de possibilités de placements.
Une meilleure allocation des ressources mondiales
Les transferts de capitaux se font plus facilement entre pays qui disposent de surplus d’épargne et ceux qui en
manquent car leur épargne nationale est insuffisante. Les besoins des différents agents économiques sont
mieux couverts, en particulier ceux des PED qui ont besoin de capitaux pour se développer.
Les financements sont donc facilités par la mobilisation de l’épargne mondiale aux taux les plus avantageux ce qui
favorise la croissance économique à l’échelle de la planète.
A noter toutefois que la globalisation financière bénéficie essentiellement aux multinationales, aux investisseurs
institutionnels (fonds de pension et compagnies d’assurance) et aux banques.
B. Les aspects déstabilisateurs
Une progression de la spéculation et une instabilité croissante des marchés.
L’essentiel des mouvements de capitaux est, en effet, le fait d’investisseurs à la recherche de profits rapides ;
ils multiplient les opérations d’arbitrage entre titres et monnaies ce qui se traduit par des mouvements
incessants entre places financières. La sphère financière est déconnectée de la sphère réelle : le volume des
liquidités internationales est largement supérieur aux besoins de financement du commerce mondial.
Une perte d’indépendance des Etats
La libéralisation des mouvements de capitaux les oblige à maintenir un système de changes flottants la
volatilité des monnaies peut être considérable. Ce sont de plus en plus les mouvements de capitaux qui
déterminent le cours des devises, leur déplacement brutal, en fonction de considérations plus ou moins
rationnelles pouvant déstabiliser une économie.
Un accroissement des risques de crise systémique c’est-à-dire de crise dans un secteur qui se propage à
l’ensemble du système financier.
Les années 90 ont été marquées par l’apparition de crises monétaires et financières violentes dont les
effets se sont faits ressentir à l’ensemble de l’économie mondiale. Exemples : Mexique en 1994 -
Asie en 1997 - Russie en 1998.
Le scénario est toujours le même : les investisseurs internationaux attirés par des taux élevés prennent
de gros risques, surfinancent l’économie locale ; quand ils s’aperçoivent qu’ils ont été trop loin, ils
retirent leurs capitaux, mettant en difficulté les banques locales, provoquant des dévaluations massives
qui rendent impossible le remboursement de la dette extérieure (il faut en effet plus de monnaie
nationale pour rembourser la même somme en devises). D’où des faillites en chaîne.
Une criminalisation de la finance internationale
Plus de la moitié des actifs financiers transitent par des paradis fiscaux ce qui favorise l’évasion fiscale et le
blanchiment d’argent sale.
Il faut donc instaurer de nouvelles règles de régulation.
C. La régulation de la finance mondiale
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Le FMI reste la seule institution qui puisse aider les pays à faire face aux crises qu’ils traversent et éviter leur
diffusion.
Or, le FMI ne peut pas agir de manière préventive puisqu’il ne dispose pas de pouvoir de pression avant le
déclenchement des perturbations. De plus, ses ressources sont limitées.
D’où diverses mesures :
Pour prévenir les crises, des mesures ont été prises pour améliorer le système d’information sur la situation
économique et financière mondiale : publication de données macroéconomiques par le FMI, de statistiques
bancaires par la Banque des règlements internationaux (B.R.I.), mise en place en février 1999 du forum de
stabilité financière qui regroupe les ministres des finances, des représentants des banques centrales…, premier
pas vers une coordination financière internationale.
Pour mieux sécuriser les banques, élaboration par la BRI de normes prudentielles que doivent respecter les
établissements bancaires pour leur éviter de prendre des risques excessifs.
Il faudrait aussi limiter la spéculation et stabiliser les taux de change.
Pour limiter les mouvements spéculatifs à court terme, James Tobin a proposé de taxer de manière très
modeste toutes les opérations sur les marchés des changes ; les spéculateurs qui font des allers retours très
rapides seraient découragés. Le produit servirait à financer le développement des pays les plus pauvres. Mais
une telle mesure serait difficile à mettre en place et nécessiterait un consensus international ce qui n’est pas le
cas
Pour stabiliser les taux de change, Robert Mundell préconise la mise en place d’une union monétaire globale
autour d’un G3 USA, Europe, Asie. Mais la faible convergence économique de ces blocs rend la chose
actuellement très difficile.
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