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Les entreprises multinationales industrielles et financières, les spéculateurs, les gestionnaires de fonds... peuvent
ainsi placer ou emprunter de l’argent sans limite, où ils le souhaitent, quand ils le souhaitent et en utilisant tous les
instruments financiers existants.
III. LES CONSEQUENCES DE LA GLOBALISATION FINANCIERE
A. Les aspects positifs
Une diminution des coûts
La concurrence entre les banques et le moindre recours aux financements intermédiés réduisent le coût de
l’accès aux capitaux.
Une meilleure répartition des risques pour les prêteurs
Ils ont une gamme beaucoup plus étendue de possibilités de placements.
Une meilleure allocation des ressources mondiales
Les transferts de capitaux se font plus facilement entre pays qui disposent de surplus d’épargne et ceux qui en
manquent car leur épargne nationale est insuffisante. Les besoins des différents agents économiques sont
mieux couverts, en particulier ceux des PED qui ont besoin de capitaux pour se développer.
Les financements sont donc facilités par la mobilisation de l’épargne mondiale aux taux les plus avantageux ce qui
favorise la croissance économique à l’échelle de la planète.
A noter toutefois que la globalisation financière bénéficie essentiellement aux multinationales, aux investisseurs
institutionnels (fonds de pension et compagnies d’assurance) et aux banques.
B. Les aspects déstabilisateurs
Une progression de la spéculation et une instabilité croissante des marchés.
L’essentiel des mouvements de capitaux est, en effet, le fait d’investisseurs à la recherche de profits rapides ;
ils multiplient les opérations d’arbitrage entre titres et monnaies ce qui se traduit par des mouvements
incessants entre places financières. La sphère financière est déconnectée de la sphère réelle : le volume des
liquidités internationales est largement supérieur aux besoins de financement du commerce mondial.
Une perte d’indépendance des Etats
La libéralisation des mouvements de capitaux les oblige à maintenir un système de changes flottants où la
volatilité des monnaies peut être considérable. Ce sont de plus en plus les mouvements de capitaux qui
déterminent le cours des devises, leur déplacement brutal, en fonction de considérations plus ou moins
rationnelles pouvant déstabiliser une économie.
Un accroissement des risques de crise systémique c’est-à-dire de crise dans un secteur qui se propage à
l’ensemble du système financier.
Les années 90 ont été marquées par l’apparition de crises monétaires et financières violentes dont les
effets se sont faits ressentir à l’ensemble de l’économie mondiale. Exemples : Mexique en 1994 -
Asie en 1997 - Russie en 1998.
Le scénario est toujours le même : les investisseurs internationaux attirés par des taux élevés prennent
de gros risques, surfinancent l’économie locale ; quand ils s’aperçoivent qu’ils ont été trop loin, ils
retirent leurs capitaux, mettant en difficulté les banques locales, provoquant des dévaluations massives
qui rendent impossible le remboursement de la dette extérieure (il faut en effet plus de monnaie
nationale pour rembourser la même somme en devises). D’où des faillites en chaîne.
Une criminalisation de la finance internationale
Plus de la moitié des actifs financiers transitent par des paradis fiscaux ce qui favorise l’évasion fiscale et le
blanchiment d’argent sale.
Il faut donc instaurer de nouvelles règles de régulation.
C. La régulation de la finance mondiale