Catholicisme – protestantisme – orthodoxie : définition, explication, caractéristiques 1. Le catholicisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre On appelle catholicisme l'ensemble des dogmes, institutions et préceptes de l'Église catholique romaine, c'est-à-dire telle qu'elle se comprend depuis le concile de Trente et les conciles oecuméniques antérieurs et postérieurs. L'Eglise catholique se caractérise par la communion avec le pape, évêque de Rome et successeur de saint Pierre. Le mot « catholicisme » est apparu tardivement dans la langue française (1598) et n'est devenu courant qu'à partir de 1794 (on lui préférait auparavant le terme de « christianisme »). Si l'on en croit les chiffres communiqués par Rome et publiés chaque année dans le Britannica Book of the Year, le nombre de catholiques dans le monde est stable, avec environ 1 milliard de baptisés dont plus de 600 millions pour le seul continent américain et 250 millions en Europe (ces données englobent les 10 à 12 millions de catholiques orientaux dits uniates). Dénominations Dans le cadre religieux chrétien, le mot « catholique » signifie "selon le tout", "universel". Il désigne à la fois la volonté de confesser l'ensemble de la foi, l'ouverture à la totalité de la foi, sans refuser aucun article. En ce sens, il s'oppose au mot "hérésie": l'hérésie fait un choix, un tri, et ne conserve pas l'unité organique de la foi chrétienne et son universalité. L'ensemble des Églises chrétiennes se disent "catholiques", reconnaissant l'universalité de l'unique Église de Jésus-Christ, de même qu'elles se considérent orthodoxes, puisque conformes selon elles à la « doctrine (doxa) droite (ortho) ». L'histoire montre que les divisions apparues au sein du christianisme manifestent les dissentions au plan de la foi. La compréhension de la primauté de Pierre, le statut de l'Ecriture, les sacrements, l'anthropologie, l'ecclésiologie, les spiritualités, les rites sont profondéments affectés par des visions divergentes. Il semble que la première utilisation du terme dans le christianisme remonte à Ignace d'Antioche dans sa Lettre aux Smyrniotes (vers 112) : « Là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique ». Le Ier concile de Nicée, en 325 établit son symbole, ancêtre du Credo actuel, qui se termine par : « Pour ceux qui disent : « Il fut un temps où il n'était pas »› et «Avant de naître, il n'était pas » et « Il a été créé du néant », ou qui déclarent que le Fils de Dieu est d'une autre substance (hypostasis) ou d'une autre essence (ousia), ou qu'il est soumis au changement ou à l'altération, l'Église catholique et apostolique les déclare anathèmes ». Le Ier concile de Constantinople (381) reprend cette expression dans « Nous croyons en une seule Église sainte, catholique et apostolique». Cependant, de schisme en schisme, les mots « catholique » et « catholicisme » deviendront dans l'usage l'apanage de la seule Église catholique romaine. On retiendra surtout le Grand Schisme de 1054, qui marque la séparation entre l'Église d'Occident et les Eglises orientales, dites Églises des sept conciles (essentiellement les Églises orthodoxes russe et grecque), puis la Réforme, à partir de laquelle le mot « catholique » s'oppose systématiquement en Europe occidentale à « protestant ». Le protestantisme est nommé à l'époque en France « RPR », « religion prétendue réformée ». Certaines Eglises orientales (maronite, copte, chaldéenne, grecque, etc.), souvent appelées Églises uniates (le terme est parfois perçu comme péjoratif) sont unies à Rome et reconnaissent l'autorité et la primauté du Pape. Leur organisation canonique (y c. p.ex. ordination sacerdotale d'hommes mariés) et surtout leur liturgie (rite) leur sont propres et sont grosso modo identiques à celles des églises "orthodoxes". L'Eglise "catholique" ne se réduit donc pas à l'Eglise "latine" (de rite romain, ambrosien, etc.). Certaines Églises et communautés chrétiennes postérieures au Grand Schisme de 1054 conservent le mot « catholique » dans leur dénomination, sans pour autant reconnaître la primauté au pape de Rome : L'Église vieille-catholique, regroupant environ un million de fidèles aux États-Unis, en Pologne, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, etc; L'Église gallicane se réclamant de la tradition gallicane de l'Église de France et rejetant l'infaillibilité pontificale proclamée en 1870 lors du Concile Vatican I; La Fraternité Saint-Pie X issue du refus par Mgr Lefebvre de certaines réformes du concile Vatican II. Certains adeptes de ce mouvement se considèrent comme la seule Église catholique romaine après les sanctions prises par le Vatican à l'encontre de ses responsables, notamment Mgr Lefebvre qui a ordonné quatre évêques malgré l'interdiction qui lui avait été faite; Les Églises Catholiques Apostoliques Nationales dont Mgr Charles-Rafaël Payeur est membre. Confessions de foi de l'Eglise Universelle (avant le schisme de 1054) Le symbole de Nicée-Constatinople est issu des travaux d'une suite de conciles œcuméniques (assemblées de l'ensemble des évêques) dont le dernier, à Constantinople en 325, contient un article qui dit « Je crois en l'Eglise une, sainte, catholique (catholique signifiant ici simplement universelle) et apostolique ». Les trois autres conciles œcuméniques, réunis en Orient avec la participation des légats du pape et de patriarches orientaux importants tels qu'Athanase et Cyrille d'Alexandrie, s'entendent à définir la foi que partagent alors la grande majorité des chrétiens, d'ou seront issues plus tard les Églises dites catholique et orthodoxes. Ces termes sont utilisés, par simplification, pour distinguer d'une part l'Église romaine et d'autre part les Églises d'Orient relevant des patriarcats de Constantinople, Antioche, Jérusalem et Alexandrie ; l'Église romaine se considère en effet comme seule détentrice légitime de la catholicité (c'est-à-dire de l'universalité) sans pour autant reconnaître que sa foi ne serait pas orthodoxe, il en est de même de l'Eglise Orthodoxe qui se considère comme seule détentrice légitime de la catholicité. Cette distinction dans les esprits ne viendra que beaucoup plus tard et tous les délégués aux quatre premiers conciles œcuméniques sont généralement d'accord entre eux que ce soit de façon spontanée ou sous la pression du pouvoir impérial. Quelques-uns qui ne suivent pas la ligne majoritaire seront à l'origine des Églises dites pré-chalcédonniennes, dont les plus notables sont les Églises nestoriennes et monophysites. À l'origine, les divergences ne sont pas doctrinales mais plutôt l'effet des questions de préséance entre l'ensemble des patriarches d'Orient et d'Occident. En effet, un canon du premier concile de Nicée prévoit que soient nommés papes les métropolites d'Alexandrie, d'Antioche et de Rome. Ce titre est attesté la première fois pour le métropolite d'Alexandrie, du vivant même de l'apôtre Pierre martyrisé sous le règne de l'empereur Galère. Cependant, le métropolite de Constantinople prend de l'importance à mesure que s'affirme le pouvoir de l'empereur, tandis que le pape se prévaut, en tant que successeur de Pierre, de la première place parmi les apôtres que Jésus a assignée à Pierre selon les Évangiles : il réclame primauté et autorité sur ses collègues à partir de la toute fin du IVe siècle. Une grande majorité de catholiques reconnaissent l'autorité du pape et de l'Église catholique apostolique et romaine, à laquelle le catholicisme est souvent identifié. Il existe cependant quelques branches du catholicisme qui ne reconnaissent plus cette autorité après s'en être éloignées pour diverses causes. La question du « Filioque » (un ajout officialisé à l'époque de Charlemagne au symbole de NicéeConstantinople) matérialise une série de ressentiments entre les christianismes orientaux et occidentaux ; il aboutit au Grand Schisme d'Occident en 1054. 2. Le protestantisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le protestantisme est un mouvement chrétien de renouveau spirituel qui prend naissance en Europe lors de la Réforme dans la période de la Renaissance (XVIe siècle) sous l'impulsion de dissidents catholiques tels que Martin Luther puis Jean Calvin. Le terme lui-même est utilisé pour la première fois en 1529, quand les seigneurs qui suivaient la doctrine de Luther protestent contre les décisions prises par la seconde Diète impériale à Spire, à majorité catholique. On appellera plus tard les protestants français "huguenots". Doctrine Toutes sensibilités confondues, les protestants partagent ces points fondamentaux (les deux premiers concernent le salut) : Par la grâce seule (sola gratia) : L'homme ne peut pas mériter son salut auprès de Dieu, mais Dieu le lui offre gratuitement par amour. Ce qui rend l'homme capable d'aimer lui aussi. Ainsi, la valeur d'une personne ne dépend que de l'amour de Dieu, et non de ses qualités, ni de son mérite, ni de son statut social... Par la foi, seule (sola fide) : Ce don se fait à l'occasion d'une rencontre personnelle avec Dieu, en Jésus-Christ (solo christo: par Christ seul). C'est cela la foi, non une doctrine ou une œuvre humaine. D'une personne à l'autre, elle peut surgir brusquement ou être le fruit d'un cheminement. Chacun la vit de manière particulière, comme sa réponse à la déclaration d'amour de Dieu. Par l'Écriture seule (sola scriptura) : Considérée comme porteuse de la parole de Dieu, la Bible est à la fois la seule autorité théologique et le seul guide, en dernière instance, pour la foi et la vie. Elle est éclairée par la prédication de ministres appelés par l'Église et formés par elle (mais le Saint esprit peut appeler d'autres prédicateurs que seulement ceux-ci). À travers les témoignages humains qu'elle nous transmet, elle dessine des principes de vie à partir desquels s'exerce la responsabilité personnelle de chacun. A Dieu seul la gloire (soli Deo gloria) : Il n'y a que Dieu qui soit sacré, divin ou absolu. Ainsi, toute entreprise humaine ne peut prétendre avoir un caractère absolu, intangible ou universel, y compris la théologie. De plus, partant du principe que Dieu nous a donné la liberté, les protestants sont généralement favorables à un système social qui respecte la pluralité et les libertés. L'Église doit se réformer sans cesse (ecclesia semper reformanda) : Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines. Elles sont secondes. "Elles peuvent se tromper" disait Luther. Ainsi, les Églises doivent sans cesse porter un regard critique sur leur propre fonctionnement et leur propre doctrine, à partir de la Bible. Le sacerdoce universel : Principe novateur de la Réforme, selon lequel chaque baptisé est prophète, prêtre et roi sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit les principes de hiérachie au sein de l'Église. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres, pasteurs compris. Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. De nombreuses Églises et mouvements Aujourd'hui, l'héritage protestant se vit à travers de nombreux mouvements car le principe même du protestantisme se veut réformateur en permanence afin d'éradiquer le poids éventuel de la tradition. Ainsi, on dénombre une multitude de mouvements, souvent proches. En France, la plupart des mouvements protestants sont affiliés à la Fédération protestante de France créée lors de la Séparation des Églises et de l'État en 1905. Des Églises et mouvements évangéliques sont affiliés également à la Fédération évangélique de France. Églises historiques multitudinistes Dès le début, elles sont organisées en plusieurs Églises en fonction des courants théologiques ou des circonstances historiques. Elles s'adressent dans le même mouvement à leurs membres et à la société (d'où le terme multitude, indépendamment de leur nombre !). Il s'agit de : Églises luthériennes Églises réformées Communion anglicane Églises unitariennes, qu'on traitera ici comme protestantes malgré leur antitrinitarisme 3. L’Orthodoxie Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Le terme orthodoxe vient du grec orthos (droit) et doxa (doctrine, enseignement). Deux sens sont possibles : 1. l'orthodoxie se situe au centre et place à son pourtour l'hérétique, le dissident ou l'hétérodoxe, selon la méthode des épicycles de Copernic. Dans ce sens, le mot intéresse toutes les religions et courants d'opinion et, bien entendue, l'opinion majoritaire dans toutes les disciplines (en médecine, l'allopathie contre l'homéopathie, par exemple). Ce terme est à opposé à celui d'hétérodoxie. 2. l'orthodoxie, est une des trois principales confessions (et non religion) du christianisme, à savoir l'ensemble des patriarcats orthodoxes des christianismes orientaux, au nombre de 4 + 1 (Moscou dissident de Kiev ou le contraire), territoires canoniques qui représentent les Églises des sept conciles, mais les Églises des deux et des trois conciles se revendiquent aussi « orthodoxes » et sont moins territoriales puisque, du fait de l'histoire des hérésies, leurs membres nestoriens, coptes et arméniens furent chassés par les orthodoxes au premier sens du terme. Dans ce sens, voir Église orthodoxe Église orthodoxe L'Église orthodoxe est une des branches du christianisme. Elle est organisée en de nombreuses Églises territoriales (et non nationales) qui forment ensemble l' « Église orthodoxe » ou « Communion orthodoxe ». Les Églises orthodoxes sont nées ou fondées dans l'antique zone de culture grecque, c'est-à-dire dans la zone orientale du bassin de la Méditerranée. Ce groupe d'Églises partage une compréhension, un enseignement et des offices d'une grande similitude avec un fort sentiment de se considérer les unes les autres comme les parties d'une seule Église. La Bible et la Liturgie sont lues dans les langues nationales actuelles ou anciennes. Les Églises orthodoxes représentent dans le monde la deuxième plus grande confession chrétienne en nombre de fidèles après l'Église catholique. Dénominations Pour se reconnaître plus facilement dans les diverses orientations théologiques qui leur ont donné naissance, des tableaux ont été créés présentés sous les liens suivants : 1. Églises des deux conciles 2. Églises des trois conciles 3. Églises des sept conciles Ces expressions officielles autant que techniques se réfèrent aux conciles christologiques dont elles acceptent les conclusions. Voir Dogmes catholiques Organisation L’Église orthodoxe est une confrérie d’Églises indépendantes. Chacune d’elles est autocéphale, c’est-à-dire dirigée par son propre évêque principal. Elles partagent toutes une foi commune, des principes communs de politique et d’organisation religieuses ainsi qu’une tradition liturgique commune. Outre les langues employées lors du culte, seules des traditions mineures diffèrent en fonction des pays. Les évêques placés à la tête de ces Églises autonomes peuvent être appelés patriarches, métropolites ou archevêques. Ces prélats président des synodes épiscopaux qui, dans chaque Église, constituent l’autorité canonique, doctrinale et administrative la plus élevée. Il existe, entre les différentes Églises orthodoxes, une hiérarchie, déterminée en fonction de l’histoire plutôt que par leur force numérique actuelle. Églises autocéphales Les Églises autocéphales, d'un point de vue juridique et spirituel, sont complètement indépendantes et choisissent leurs propres leaders. Elles ont souvent compétence sur d'autres Églises, dites autonomes, en cela qu'elles sont indépendantes concernant des affaires internes jusqu'à certain degré, mais dépendent, pour la plupart, d'une Églises autocéphale. Du fait de son rayonnement ou de son importance historique, par exemple, les canons du Concile de Nicée, une Église autocéphale peut porter le titre patriarcat, archevêché ou métropole ; elle est alors dirigée respectivement par un patriarche, un archevêque ou un métropolite. À la tête d'une Église autonome, exerce un archevêque. Les Églises et communautés religieuses orthodoxes russes (des 7 conciles) en France dépendent selon les cas, du patriarcat de Kiev ou de celui de Moscou Dans les Églises orthodoxes, tous les évêques sont juridiquement et spirituellement égaux : un patriarche, un métropolite ou un archevêque n'ont pas plus d'autorité ni de droit juridictionnel particulier dans le territoire canonique d'un autre évêque par rapport à un évêque. Ils dirigent toutefois collégialement avec les évêques de leur secteur au titre de primus inter pares (« premier entre les égaux ») et représentent l'Église à l'extérieur. k Les résolutions engageant une église entière ne peuvent être prises que par la communauté des évêques lors d'un concile ou un synode. Dans son secteur, chaque évêque a la juridiction spirituelle totale. Ecclésiologie L'Église orthodoxe se comprend comme l'Église chrétienne « des origines », dont toutes les autres Églises sont membres, y compris la catholique romaine. Une Église orthodoxe conçoit aussi tous les chrétiens résidant dans son territoire canonique comme sa patrie spirituelle. Elle voit donc avec plus ou moins de surprise les nombreuses confessions évangéliques, ouvrir sur son propre secteur des Églises parallèles. Cette surprise fonctionne aussi pour l'évangélisation catholique s'insérant en milieu orthodoxe. Les Églises orthodoxes, pour la plupart d'entre elles, sont membres du Conseil œcuménique des Églises, rejoint en 1961. Elles entretiennent aussi un dialogue œcuménique avec l'Église catholique et la Communion anglicane. Ils ne sont cependant pas prêts à accepter, même devant une décision votée à la majorité, à envisager des valeurs et pratiques non traditionnelles, (présidence d'une Pasteurine lors d'une célébration commune, hospitalité eucharistique, évolution de la langue liturgique, libéralisme théologique). Ordinations et sacerdoce Ecclésiastique orthodoxe grec, vers 1870 Le sacrement de l'odre comporte trois étapes. La première étape est le diaconat, la deuxième le presbyterat et la troisième l'épiscopat. Seuls les évêques sont obligés au célibat, tandis que prêtres et des diacres peuvent se marier (avant l'ordination). Les prêtres sont fédérés dans une hiérarchie : le patriarche, l' archevêque ou le métropolite comme primus inter pares sont à la tête des évêques, puis viennent les évêques (du grec episkopos, c'est-à-dire surveillant, inspecteur), prêtres (du grec presbyteros, ancien), enfin les diacres (grec. diakonos, i.e. aide ou assistant). La hiérarchie compte aussi des sous-diacres, des lecteurs, des chantres sans sacrement spécifique et sans obligation particulière de discipline, offices qui tirent leur origine des liturgies primitives ; et exercent en partie d'autres fonctions que celles suggérées par leur nom. Les diaconesses appartiennent également au groupe des services sans ordination. Elles sont principalement compétentes pour la préparation du baptême des femmes ; leur rôle est toutefois devenu insignifiant avec l'acceptation des baptêmes d'adultes, en sorte qu'elles disparaissent complètement dès la fin du royaume byzantin. Les diaconesses ne participèrent jamais à l'office et ne peuvent être considérées comme un « diaconat féminin ». Contrairement aux Églises occidentales, dans les Églises orthodoxes la plupart des théologies sont très traditionnelles et l'enseignement est en grande partie, entre les mains des Églises ; on rencontre aussi de nombreux laïcs théologiens et, inversement, la majorité des prêtres ne sont pas théologiens. On n'ordonne pas les femmes et on n'admet pas les jeunes filles au service d'autel. La femme du prêtre a une position particulière dans la communauté et un titre spécifique : en arabe khouria (féminin d'un héllenisme kyrios, « seigneur »), en grec presbytera (« prêtresse », le plus ancien), en russe matuschka (« maman »). Exclues du service d'autel, les femmes peuvent, en principe, exercer toutes les fonctions dans la communauté, i.e. élues au conseil d'église, chef de chœur, lecteur, catéchiste pour les enfants comme pour les adultes, peintre d'icônes. La participation des femmes à la vie communautaire est toutefois différente selon la culture locale. Sacrement Les Églises orthodoxes connaissent sept sacrements, plus exactement nommés mystères le baptême, la confirmation (qui succède immédiatement au baptême), La Chrismation l'eucharistie (donnée la premiere fois également directement après le baptême), les Saints Dons la réparation (réconciliation ou pardon), l'ordre, le mariage le sacrement des malades - onction des malades (n'est pas réservé aux mourants) Les 7 sacrements ont été repris par l'Églises catholique, mais en orthodoxie, ils ne sont pas fixés dogmatiquement comme cela se produisit dans l'Église catholique à l'époque de la Réforme (XVIe siècle). Ainsi la délimitation n'est pas claire entre sacrement et sacramentalité (e.g. un enterrement ou un ondoiement). Contrairement à la plupart des religions du monde, les Églises orthodoxes ne célèbrent aucun rituel de transition de l'enfant à l'adulte ; mais beaucoup de traditions locales sont pratiquées par des jeunes et ressortent de ce type de célébration : en Grèce, par exemple, plonger dans un fleuve et en rapporter une croix le jour de la célébration du Baptême du Christ, le 6 janvier. L'Orthodoxie est la continuité de l'église chrétienne primitive. Certaines Églises se sont séparées d'elle en particulier en 431, en451 et en 1054. Liturgie Le cœur de la spiritualité orthodoxe est riche, principalement dans le chant de la liturgie fortement symbolique, dont la forme actuelle, au moins partiellement, s'enracine au IVe siècle. La première partie de la liturgie, appelée Liturgie des Catéchumènes avec prière et lectures bibliques se référe au culte synagogal, tel que Jésus dut le connaître ; la deuxième partie, la Liturgie des fidèles célèbre l'Eucharistie, est d'origine proprement chrétienne. Le nom de chacune des parties se réfère au temps où tous les candidats non encore baptisés devaient quitter l'église après la première partie et où l'on fermait les portes à clef. la liturgie originale dure cinq heures, la liturgie basilienne dure environ deux heures, la liturgie de Jean Chrysostome ne dure environ qu'une heure et demie et c'est celle qui est célébré la plupart des dimanches tandis que, pour les fêtes plus importantes, on préfère la liturgie de Saint-Basile. Avec les orthros (matînes) et d'autres prières, l'office dure aussi trois heures les dimanches normaux ; de ce fait, tous ne restent pas du début à la fin. L'antienne Kyrie eleison fréquente est typique (Seigneur, prends pitié) de la liturgie le chant développe une particulière importance dans la liturgie russe orthodoxe. Ils sont compris comme prière à part entière ; ils ne doivent donc être « produits » que par les voix humaines. L'utilisation des instruments n'est pas admise dans les Églises russes orthodoxes parce que les instruments ne peuvent prier. Dans les autres Églises orthodoxes, la musique instrumentale est rare. Une théorie, envisageant cette aversion contre la musique instrumentale, la rapproche des orchestres usuels dans les jeux du cirque romains ; les chrétiens considèrent les jeux du cirque, dans lesquels ils étaient parfois les victimes, comme un culte idolâtre. Dans la liturgie orthodoxe, on se signe chaque fois que la Trinité est mentionnée. Le signe de croix se pratique selon un mouvement de droite à gauche : front, poitrine, épaule droite, épaule gauche. Le pouce, l'index et le majeur sont liés pour représenter la trinité, tandis que l'annulaire et l'auriculaire sont repliés dans la paume pour signifier la double nature. On se signe aussi en admirant une icône avec ou sans prière et dans d'innombrables autres occasions, laissées à la discrétion du croyant. Le fidèle est, en principe, debout à l'office ; beaucoup d'églises n'ont de sièges que le long des murs pour les personnes âgées ou affaiblies. La position à genoux est peu fréquente ; le dimanche, on connaît quelques grandes prosternations analogues à celles de l'Islam dans les Églises d'Europe centrale ou d'Égypte. Calendrier Certaines églises orthodoxes n'ont pas adopté la réforme du calendrier initiée par le pape catholique Grégoire XIII en 1582. Elles utilisent donc encore le calendrier julien.