Cependant, de schisme en schisme, les mots « catholique » et « catholicisme » deviendront dans
l'usage l'apanage de la seule Église catholique romaine. On retiendra surtout le Grand Schisme de
1054, qui marque la séparation entre l'Église d'Occident et les Eglises orientales, dites Églises des
sept conciles (essentiellement les Églises orthodoxes russe et grecque), puis la Réforme, à partir
de laquelle le mot « catholique » s'oppose systématiquement en Europe occidentale à
« protestant ». Le protestantisme est nommé à l'époque en France « RPR », « religion prétendue
réformée ».
Certaines Eglises orientales (maronite, copte, chaldéenne, grecque, etc.), souvent appelées Églises
uniates (le terme est parfois perçu comme péjoratif) sont unies à Rome et reconnaissent l'autorité
et la primauté du Pape. Leur organisation canonique (y c. p.ex. ordination sacerdotale d'hommes
mariés) et surtout leur liturgie (rite) leur sont propres et sont grosso modo identiques à celles des
églises "orthodoxes". L'Eglise "catholique" ne se réduit donc pas à l'Eglise "latine" (de rite
romain, ambrosien, etc.).
Certaines Églises et communautés chrétiennes postérieures au Grand Schisme de 1054
conservent le mot « catholique » dans leur dénomination, sans pour autant reconnaître la
primauté au pape de Rome :
L'Église vieille-catholique, regroupant environ un million de fidèles aux États-Unis, en
Pologne, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, etc;
L'Église gallicane se réclamant de la tradition gallicane de l'Église de France et rejetant
l'infaillibilité pontificale proclamée en 1870 lors du Concile Vatican I;
La Fraternité Saint-Pie X issue du refus par Mgr Lefebvre de certaines réformes du concile
Vatican II. Certains adeptes de ce mouvement se considèrent comme la seule Église
catholique romaine après les sanctions prises par le Vatican à l'encontre de ses
responsables, notamment Mgr Lefebvre qui a ordonné quatre évêques malgré l'interdiction
qui lui avait été faite;
Les Églises Catholiques Apostoliques Nationales dont Mgr Charles-Rafaël Payeur est
membre.
Confessions de foi de l'Eglise Universelle (avant le schisme de 1054)
Le symbole de Nicée-Constatinople est issu des travaux d'une suite de conciles œcuméniques
(assemblées de l'ensemble des évêques) dont le dernier, à Constantinople en 325, contient un
article qui dit « Je crois en l'Eglise une, sainte, catholique (catholique signifiant ici simplement
universelle) et apostolique ». Les trois autres conciles œcuméniques, réunis en Orient avec la
participation des légats du pape et de patriarches orientaux importants tels qu'Athanase et Cyrille
d'Alexandrie, s'entendent à définir la foi que partagent alors la grande majorité des chrétiens, d'ou
seront issues plus tard les Églises dites catholique et orthodoxes. Ces termes sont utilisés, par
simplification, pour distinguer d'une part l'Église romaine et d'autre part les Églises d'Orient
relevant des patriarcats de Constantinople, Antioche, Jérusalem et Alexandrie ; l'Église romaine se
considère en effet comme seule détentrice légitime de la catholicité (c'est-à-dire de l'universalité)
sans pour autant reconnaître que sa foi ne serait pas orthodoxe, il en est de même de l'Eglise
Orthodoxe qui se considère comme seule détentrice légitime de la catholicité. Cette distinction
dans les esprits ne viendra que beaucoup plus tard et tous les délégués aux quatre premiers
conciles œcuméniques sont généralement d'accord entre eux que ce soit de façon spontanée ou
sous la pression du pouvoir impérial. Quelques-uns qui ne suivent pas la ligne majoritaire seront à
l'origine des Églises dites pré-chalcédonniennes, dont les plus notables sont les Églises
nestoriennes et monophysites.