IS THERE A FRENCH ARCHITECTURE ? PLC™ Leçon 1 – Architecture and History « J'essaye dans ma façon d'enseigner de ne jamais l'imprégner d'idéologies qui à mon avis ne font pas partie d'une véritable herméneutique d'historien. » Pierre Léglise-Costa Qu’est-ce qu’une « architecture française » ? Depuis quand pouvons-nous parler d’une architecture française, ou plutôt d’ébauches d’architecture française ? Depuis Huguet Capet (940-996). Le fondateur de la dynastie des capétiens descendant des francs et mariés d’alliance à Adelaïde d’Aquitaine, fille du duc d’Aquitaine, autrement dit d’un royaume voisin. Il fut nommé roi de France, ou plutôt de l’île de France, si l’on considère l’époque par rapport à notre géographie actuelle, par le Pape, soucieux d’étendre l’influence chrétienne dans le grand nord. En effet depuis la chute de l’Empire Romain, le nord a toujours représenté pour l’Eglise un danger, un point stratégique pas tout à fait conquit, un problème central. Ainsi avec cette décision, Paris, petite ville au nord l’Europe, à priori sans avenir, va commencer à devenir un centre important, et surtout un grand lien entre le Pape et le Nord de l’Europe, afin de propager la religion. Le roi de France possédait une grande puissance morale et politique (car les quatre royaumes voisins étaient tout de même ses vassaux), mais guère de pouvoir sur les plans économiques et culturelles. En économie, la Bourgogne était très riche, plus que la France, alors qu’en culture, la Gascogne était bien plus développée. Croquis de la France à cette époque. La période du changement de millénaire fut très propice à l’Eglise, ce en raison de la peur de l’an 1000. Les églises se construisait à un rythme ahurissant, stimulée par le chaos à venir, et le besoin en une croyance supérieure. L’architecture de ces églises était « romane », autrement dit héritée directement de l’Empire Romain. Depuis Constantin (272-337), l’Empire s’était de toute façon converti au christianisme. Comment était alors ces églises ? Très simples, en forme de croix, dotés d’arcs de cercles, de coupoles inspirées de Byzance et fabriquées du même matériaux que le reste des murs (Dieu est unique, l’église doit l’être également). Le plafond était souvent peint de façon à représenter le ciel, les fenêtres étaient petites car dans les régions chaudes du Sud le soleil n’était pas spécialement manquant. Il y avait bien entendu des raisons politiques à cet engouement pour l’église. Exploiter la peur de l’an 1000 était, certes, réalisé, toutefois il fallait également ajouter le progrès de l’Islam en Espagne, du à des conquêtes, partant de l’Andalousie et remontant le pays. Avant l’an 1000 il ne restait qu’une petite partie de la péninsule ibérique encore chrétienne, coincée au Nord ouest. Comment permettre à des chrétiens d’aller massivement dans cette région et ainsi limiter les progrès de l’Islam ? Très simple, il suffit d’y inventer un lieu de pèlerinage. C’est pourquoi sur d’anciens vestiges romains va être conçu Saint-Jacques de Compostelle, centre majeur de pèlerinage, église de type roman, succès total participant au foisonnement des églises avant l’an 1000. D‘autant plus que depuis l’instauration du roi de France par le Pape, de grandes routes s’élèvent en cette direction, Paris – Limoges – Espagne et Paris – Poitiers – Espagne sont les deux axes principaux, sur lesquels les idées chrétiennes circulent et se développent. On comprend alors pourquoi la Gascogne possédait un fort niveau de culture et d’art. Un exemple significatif d’églises de cette période est celle de Angoulême, composée de petites couples de style Byzantin. Car manifestement, l’Est et l’Ouest de l’Europe étaient totalement connectés, pour l’architecture ainsi que les idées. Le monastère de Cluny représentait à l’époque un centre de pouvoir très important. Un Etat dans l’Etat, un Vatican bis, un centre cœur de la vie religieuse en Europe. Charlemagne avait certes développé les monastères, toutefois ils ne prirent une grosse influence qu’au 11ème siècle. Ils possédaient le pouvoir réel, les librairies et les écoles. Leur influence était ainsi immense. Les moines écrivaient l’histoire des princes et des rois, avec qui par ailleurs ils étaient connectés. Ils possédaient également une grande puissance économique, par exemple concernant le vin en Bourgogne. D’ordre Bénédictin (Saint Benedict avait écrit des lois au 6 ème siècle à Monte Cassino, autrement célèbre depuis la seconde guerre mondiale), ce monastère devint immense et se dota de connections à travers toute l’Europe, de Cracovie à Lisbonne). Bien entendu, qui dit lien, dit également transfert d’idées, donc d’architecture. L’architecture monastique était plus influence que l’architecture militaire (les châteaux forts). Ils possédaient le « know how » et avaient de bonnes connections. Les bâtiments étaient d’architecture Roman. Il n’existe pas de définition de l’architecture Roman, mais celle-ci pourrait correspondre : une méthode de construction basée sur l’architecture romaine, mais assimilée par l’expérience religieuse. Les églises Romans étaient en forme de croix, et non de croix allongée comme sur le dessin. français English Architecture romaine Roman Architecture roman Basilique endroit de discussions église avec une sainte-tombe ou la relique d'un Romanesque saint exemple : Basilique de Saint-Denis : les restes de Saint-Denis sont supposés y être. Exemple 2 : En 313 Constantin fit du christianisme la religion officielle de l’Empire Romain afin d’appuyer son pouvoir. Saint-Pierre aida à la tâche, ses cendres furent transférer dans la Basilique de Rome. On comprend alors l’organisation hiérarchique très ressemblante entre l’Etat Romain et l’Eglise chrétienne. Un Empereur et un Pape à Rome, des consuls et des diocèses séparés et répartis sur le territoire.