Place de l’orthophonie dans les traumatismes crâniens
Un traumatisme crânien s’accompagne souvent d’une perte de connaissance ou d’un coma.
La nature et l’ampleur des séquelles dépendent de la région du cerveau lésé.
Certains troubles peuvent alors apparaître : amnésie, aphasie, apraxie, agnosie,…
Souvent la victime d’un traumatisme crânien aura subi plus d’un type de handicap, ce qui rend
complexes ses difficultés de communication.
La rééducation orthophonique permettra alors au traumatisé crânien une récupération
fonctionnelle, linguistique et communicationnelle, mais aussi un retour à la vie sociale et familiale.
Immédiatement après un accident, il arrive que la personne victime d’un traumatisme crânien soit
inconsciente ou qu’elle semble ne pas s’apercevoir de ce qui passe autour d’elle. Dès qu'un minimum de
conscience et de tonus axial est réapparu, le patient est assis. La présence de l'orthophoniste à ce stade est
capitale pour l'établissement d'un premier mode de communication.
-A ce niveau, les comportements des patients peuvent être souvent à peine perceptibles :
ouverture des yeux, clignements des paupières, battements des cils, grimaces, gestes de
retrait ou de rapprochement de la tête, des jambes, des bras ou des mains, pleurs, rires,
réactions agressives sous forme de coups de pieds. etc.
- Le langage oral peut être réduit à sa plus simple expression par un " oui " ou un " non ".
- Il faut préciser les types de désordres phasiques ou dysarthriques. L'orthophoniste, par la suite,
stimule tous les moyens de communication : orale, écrite, gestuelle, mimique, dessin, chant, etc.
- Le dialogue oral est impossible dans le cas de " locked-in " syndrome et les mutismes akinétiques.
- Après l’accident, le patient peut subir une trachéotomie pour l’aider à respirer. La trachéotomie
implique que cette personne sera incapable de parler, à moins qu’une " canule parlante " spéciale
n’ait été posée. Cependant, il se peut que le patient présente des difficultés à s’exprimer, indépendamment
de la présence du tube.
Un peu plus tard, il sera possible de déterminer quels sont les problèmes qui persistent.Un traitement
orthophonique peut être nécessaire afin que la personne puisse surmonter ces difficultés.
L'étendue des difficultés apparaissant après un traumatisme crânien varie beaucoup d’un individu
à un autre.
Cette perturbation peut être due à :
1) un handicap physique Conduisant à des anomalies de la parole
2) une lésion d’une partie du cerveau Conduisant à des difficultés de compréhension de la parole ou
des troubles du langage : les sons et la signification des mots, et les règles suivant lesquelles les et/ou
mots doivent être ordonnés pour produire des phrases correctes ou difficultés à parler et à trouver les mots
que l’on cherche
3) une atteinte cognitive, une atteinte des capacités intellectuelles : problèmes de mémorisation, de
concentration ou de raisonnement
4) des lésions étendues du cerveau Conduisant à des troubles du comportement de la personnalité
L’orthophoniste entraînera le patient à réorganiser sa pensée, son langage.
Son rôle est aussi de préparer l’entourage à aider le patient dans sa communication et à comprendre
ses troubles du patient. Les exercices, conseils prodigués en consultation seront expliqués et réinvestis
dans la vie de tous les jours :
- Faire répéter encore une fois ce que le patient vient de dire, si cela lui est possible.
- Lui demander de donner un mot-clé illustrant le sujet qu’il veut aborder
- Regarder ses lèvres, peut aider à le comprendre.
- Limiter au maximum tous les autres bruits alentour.
- L’encourager à mimer ce qu’il veut dire, ou à l’écrire, si cela lui est possible, au cas où il a du mal à se
faire comprendre en parlant.
- Si les altérations subies par les organes de la voix ou par les nerfs contrôlant ces organes rendent le
discours du patient totalement inintelligible, ce dernier peut bénéficier d’un appareil qui l’aide à
communiquer : appareil informatique ou mécanique (qui imprime ce que la personne essaie d'exprimer),
ou encore un appareil muni d'une voix synthétique.
Cependant, un tel appareil ne peut être utile que si la personne est capable de trouver les mots
correspondant à sa pensée et n'est donc pas adapté à tous les cas.
L’orthophoniste peut conseiller pour savoir si oui ou le patient pourrait tirer profit de ce type d’appareil, et
organiser une mise en pratique de son utilisation.