Quelle fonction peut assurer un(e) orthophoniste à un patient

Quelle fonction peut assurer un(e) orthophoniste à un patient atteint par la maladie d’Alzheimer ?
Un patient Alzheimer présente entre autres des troubles mnésiques, une aphasie, une agnosie, des
troubles de l’attention. Une prise en charge orthophonique précoce permettra d’évaluer précisément les
déficits (surtout de la communication et de la mémoire) puis de tenter de maintenir le plus longtemps
possible un mode de communication et une stimulation cognitive, en relation avec l’entourage.
Le patient va montrer
de nombreux troubles au niveau du langage oral :
On observera :
- un appauvrissement du stock lexical :
avec difficulté d’évocation des noms propres et des dates,
les registres sont confus et approximatifs.
Le patient emploie des termes génériques très fréquemment (truc, machin …).
Son discours est incohérent, les idées ne s’enchaînent plus.
- On note des anomalies du débit
qui peut être soit ralenti
soit accéléré avec une logorrhée : rapide et difficile à interrompre.
- Il y a des écholalie, palilalie, agraphie, alexie, et aphasie.
- On peut observer des néologismes et un jargon,
- ou encore un aggrammatisme ou une dyssyntaxie.
Par ailleurs le patient peut présenter
des troubles de la compréhension orale : une seule partie de l’énoncé est comprise par exple
et
des troubles du langage écrit à cause des agnosie visuelle.
Tous ces troubles sont extrêmement hétérogènes d’un patient à l’autre, selon la localisation des
dégénérescences neurofibrillaires et des plaques séniles.
Au fur et à mesure de la maladie, les troubles du langage sont de plus en plus manifestes et la
communication s’altère énormément.
L’orthophoniste envisagera une rééducation des fonctions mnésiques
qui s’articulera autour de la recherche et de l’utilisation des moyens optimisant la performance
Elle visera la sollicitation des fonctions cognitives préservées
Et
L’aménagement de l’environnement du patient au moyen d’aides externes :
- tableaux de communication, calendrier, étiquettes
- et de l’utilisation de supports physiques : carnet de mémoire.
L’utilisation de ces outils doit être adaptée au patient et nécessite une phase d’apprentissage
spécifique. La collaboration de l’aidant et sa formation sont des éléments essentiels à cette démarche
La rééducation orthophonique portera aussi sur
langage, voix et communication ainsi que l’orientation et la communication non verbale par le geste.
Cette rééducation consiste en un réapprentissage de ces connaissances spécifiques.
Il sera bon de tenir compte de l’hétérogénéi des troubles dans cette maladie afin de mettre en
évidence les attitudes préservées.
La personne démente n’est pas une personne qui ne communique plus, il est donc important à tout
stade de la maladie de faire le maximum pour décoder tous les signes que le patient essai d’émettre pour
exprimer ses besoins, son désarroi.
Plus longtemps le malade reste dans son milieu, plus longtemps le malade conserve son identité et se
sent considéré comme un sujet communiquant.
Quel rôle peut assumer un(e) orthophoniste auprès d’un patient atteint de la maladie de Parkinson ?
Un patient atteint par la maladie de Parkinson présente
des troubles d’ordre phonatoire, respiratoire, ou de déglutition :
- Les troubles de la parole contribuent à l’isolement du patient.
- Les gestes de la parole dans leur versant non verbal vont être eux aussi altérés et aggravent les
difficultés de communication :
* Réduction de la mimique,
* Expression faciale diminuée ou figée,
* Le contact visuel est inconstant,
* La déglutition automatique est raréfiée
* La posture de la tête est inadéquate gênant une
bonne projection vocale,
* L’utilisation des gestes est faible,
* Des fuites salivaires.
- Après quelques années d’évolution, la dysarthrie est constante : bredouillement avec
démarrage difficile, et variations de débit.
- Bien souvent l’articulation est gênée par la dyskinésie et l’hypertonie
- La capacité respiratoire nécessaire à la production de la voix est plus limitée, d’où l’impression de
manquer de souffle pour finir les énoncés.
- la hauteur, la fréquence, et le timbre :
La hauteur : voix monocorde avec un caractère aigu par hypertonie de certains muscles.
L’intensité s’affaiblit.
Le timbre est souvent sourd.
- Le patient présente dans 50 à 90% des cas des troubles de la déglutition d’où restriction de
l’alimentation, toux systématique lors des repas, amaigrissement …
- L'atteinte de l'écriture est très typique et souvent très précoce. (micrographie en fin de phrase)
Les tremblements et la rigidité peuvent aboutir à un trouble du graphisme majeur, rendant
l'écriture illisible.
La rééducation orthophonique portera sur divers domaines.
- Tout d’abord la relaxation afin de reconquérir la maîtrise du tonus musculaire avec un
contrôle des adaptations posturales
- Le travail de mécanique respiratoire permettra une émission vocale correcte et audible.
But : incitation motrice volontaire qui supplée les automatismes défaillants.
On peut proposer au patient d’aspirer l’air avec une paille pour augmenter le volume
respiratoire.
- Un travail sur la force de la voix et sur le timbre
- Sur la motricité bucco faciales et les praxies :
Face au miroir : fermeture ouverture de la bouche, des lèvres, place de la langue …
Pour la mimique et l’expression faciale on pourra travailler sur l’expressivité du visage en
proposant des exercices de mimiques et d’expression de sentiment.
- Sur les praxies bucco faciales
exercices contre résistance avec abaisse langue, avec un bouton, un poids ..
exercices reproduisant des gestes divers : se brosser les dents, gonfler un ballon, souffler
une bougie
exercices articulatoires et vocaux en voix projetée ou en voix chantée chaque émission
vocale est précédée d’un élan phonatoire. (lancer une balle et dire quelque chose à voix haute)
Travail sur des modulations de tons pour rendre la voix plus expressive.(textes projetés.)
On peut proposer au patient de lire chaque jour le journal à voix haute sous le contrôle d’un
membre de l’entourage.
- Sur la déglutition
avec des exercices de rééducation du voile du palais, de la relaxation et de la prévention :
éducation des gestes pour porter les aliments à la bouche, synchronisation ouverture de
bouche et prise d’aliments, avaler plus souvent … et former l’entourage pour les cas de
« fausse route ».
- Pour rééduquer l’écriture on renforcera l’acte volontaire pour suppléer les automatismes,
exercices de coordination des mouvements du poignet et des doigts. : mimer les tracés dans
l’espace en exagérant l’amplitude du mouvement et la grosseur des lettres.
L’utilisation du papier quadrillé ou ligné peut favoriser l’alignement et la
Si la voix est très faible l’utilisation d’un amplificateur de voix ou d’un téléphone adapté peut être
envisagé. Les différents exercices demandent la participation du patient qui doit s’entraîner en dehors
des séances. Le patient doit être volontaire et soutenu par son entourage. Il est aussi essentiel
d’informer l’entourage du patient sur l’utilité de ces exercices.
La sclérose en plaques et la rééducation orthophonique.
Un patient atteint de la SEP développe des troubles nécessitants une prise en charge orthophonique.
- Les troubles respiratoires : on note une incoordination pneumo phonique, une diminution de
l’amplitude des mouvements respiratoires et un rythme rapide et perturbé.
- L’atteinte cérébelleuse fait apparaître un ralentissement du débit, une anomalie du
fonctionnement laryngé, une dysarthrie, une dysphonie, une anomalie de l’articulation, de la
phonétique, un pseudo bégaiement.
- En cas dhyperkinésie on peut observer une raucité, un timbre criard, des interruptions
d’émission.
- On observe des troubles de la sphère oro-faciale avec des troubles de déglutition : les
différents temps de la déglutition ne sont pas nets provoquant une accumulation des résidus
alimentaires ou salivaires dans le pharynx, des régurgitations nasales, des fausses routes.
- Au niveau des troubles cognitifs on trouve une persévérance du langage : les patients se
plaignent de chercher leurs mots. Il y a aussi des troubles de mémoire très pénalisant pour les
patients qui travaillent encore - et des troubles de l’attention.
-
Un travail avec un orthophoniste va permettre d’obtenir un meilleur contrôle du débit et une
amélioration des déformations articulatoires. Une rééducation ne pourra être mise en place que si le
patient l’accepte, collabore et qu’il est motivé. Durant la rééducation on va envisager :
- le travail de respiration : en essayant des exercices de relaxation, des exercices de contrôle et de
force du souffle respiratoire et des exercices de coordination pneumo phonique
- le travail du voile du palais : il s’agit de renforcer la musculature du voile du palais pour
permettre une meilleure différenciation des phonèmes oraux et nasaux.
Exples : bailler largement bouche ouverte, gonfler les lèvres et les faire exploser l’une
contre l’autre, prononcer un « a » bouche grande ouverte.
- Le travail de la musculature et de la coordination des organes phonateurs. Le but de ces
exercices est d’améliorer la précision et la rapidité des mouvements des lèvres, de la langue, des
joues et des maxillaires : gonfler les 2 joues comme des ballons, ou en pinçant les lèvres pour
empêcher l’air de sortir et tapoter avec les index les joues gonflées, gonfler une joue puis l’autre,
rentrer les joues en les aspirant ; bouger les mâchoires de droite à gauche, d’avant en arrière …
- Le travail de l’articulation : on commence par déterminer le phonème à travailler, on travaille
les praxies puis on envisage l’articulation du phonème isolé. On propose ensuite au patient la
répétition de syllabes contenant le phonème travaillé dans différentes positions, la répétition de
logatomes, de mots, de phrases. Pour les voyelles on peut proposer des exercices de
différenciation.
- Le travail du débit, du rythme et de la mélodie : on envisage la répétition de mots et de phrases
, la lecture de textes, la conversation puis on va travailler l’intonation sur des phrases, des textes,
des poèmes, chanter des airs connus, réaliser des sketches …
Quelle place et quelle fonction peut assumer un orthophoniste dans la prise en charge de la SLA ?
Redonner les signes d’atteinte de la forme bulbaire !
Un travail orthophonique devra être proposé à tout patient ayant une atteinte bulbaire (qu’elle soit
initiale ou qu’elle apparaisse au cours de la maladie).
Il permettra de conserver plus durablement une phonation efficace ainsi qu’une déglutition satisfaisante,
tout en permettant une relaxation.
Les principes de prise en charge reposent sur une constatation importante : l’ensemble des motoneurones
est potentiellement atteint au cours de la maladie. Il apparaît que trop d’efforts actifs pour tenter de
récupérer aggravent et accélèrent le rythme évolutif. Il faut donc réduire au minimum la
rééducation active. La rééducation n’a pas pour but de récupérer mais d’entretenir, sans effort et
sans fatigue.
1° La parole :
Le travail de l’articulation est souvent celui que le patient sollicite le plus mais il nécessite une
préparation préalable :
- On devra travailler les praxies (bonne coordination des mouvements), le souffle et la relaxation.
- Le travail de la parole portera ensuite sur les phonèmes isolés, puis sur les mots et enfin sur des
phrases.
- On travaille la prosodie au niveau de l’intonation et du débit (ralentissement).
- On aide à gérer la fatigue liée à la parole.
- Du fait de la dysarthrie paralytique, on a une insuffisance articulatoire
Cela se traduit par une perte plus ou moins complète de la différenciation phonétique.
La parole devient de moins en moins intelligible.
Aussi le but est de conserver le plus longtemps possible une communication verbale.
Lorsque la parole ne sera plus intelligible, il faut proposer d’autres moyens de communication.
Le patient pourra écrire, si ses membres supérieurs le lui permettent ;
Dans le cas contraire, nous mettons en oeuvre les appareils de communication que sont les
synthétiseurs, le tableau de communication qui est une communication par le regard à l’aide d’un
écran transparent, le mainate qui est un logiciel de communication qui fonctionne sur ordinateur
par clignements d’yeux ou tout simplement l’alphabet donné oralement et le patient sélectionnera
une lettre par un clignement d’yeux.
2° La déglutition :
Même lorsque le patient ne présente pas de trouble d’emblée, il est important de lui expliquer le
mécanisme afin de pouvoir pallier, dès que possible, les troubles de la déglutition qui se manifesteront.
Le mode d’installation de la dysphagie est lent.
Le problème posé est de savoir comment assurer l’alimentation du patient tout en évitant les fausses
routes et les bronchopneumonies de la déglutition.
- La rééducation aura pour but de travailler les différents temps de la déglutition en coordonnant
respiration et déglutition.
- On devra trouver la meilleure position du patient pour éviter les fausses routes.
-Conseils : aider le patient à se concentrer au moment des repas, éviter le bruit, les perturbations.
- On devra également trouver la texture des aliments la mieux adaptée pour aider la déglutition.(aide d’une
diététicienne.)
Il faut savoir que cet entretien de la déglutition doit être poursuivi me après la pose de la sonde
de gastrostomie car le malade doit continuer à avaler sa salive d’autant plus qu’il souffre
d’hypersialorrhée.
3° La relaxation
- Dans la S.L.A. paralysie et spasticité sont associées. La spasticité = défaut de relaxation.
- Apprendre à se relaxer, c’est le meilleur moyen d’apprendre à maîtriser son tonus musculaire, à
contrôler précisément la tension requise pour l’effort demandé.
- Or, dans le cas de la S.L.A., plus la maladie va évoluer, plus il sera difficile pour le patient de
contrôler son tonus musculaire. Il est donc indispensable d’entreprendre ce travail de relaxation dès le
début de la prise en charge : plus tôt le patient aura pris l’habitude de cette recherche de détente
musculaire, plus longtemps et plus efficacement il pourra y recourir.
- L’autre intérêt est d’apprendre au patient à mobiliser les muscles concernés sans les fatiguer.
Cette relaxation sera une partie essentielle de la prise en charge orthophonique.
L’efficacité de cette relaxation sera progressive en fonction de chaque personne et de son envie de se
détendre.
Place de l’orthophonie dans les traumatismes crâniens
Un traumatisme crânien s’accompagne souvent d’une perte de connaissance ou d’un coma.
La nature et l’ampleur des séquelles dépendent de la région du cerveau lésé.
Certains troubles peuvent alors apparaître : amnésie, aphasie, apraxie, agnosie,…
Souvent la victime d’un traumatisme crânien aura subi plus d’un type de handicap, ce qui rend
complexes ses difficultés de communication.
La rééducation orthophonique permettra alors au traumatisé crânien une récupération
fonctionnelle, linguistique et communicationnelle, mais aussi un retour à la vie sociale et familiale.
Immédiatement après un accident, il arrive que la personne victime d’un traumatisme crânien soit
inconsciente ou qu’elle semble ne pas s’apercevoir de ce qui passe autour d’elle. Dès qu'un minimum de
conscience et de tonus axial est réapparu, le patient est assis. La présence de l'orthophoniste à ce stade est
capitale pour l'établissement d'un premier mode de communication.
-A ce niveau, les comportements des patients peuvent être souvent à peine perceptibles :
ouverture des yeux, clignements des paupières, battements des cils, grimaces, gestes de
retrait ou de rapprochement de la tête, des jambes, des bras ou des mains, pleurs, rires,
réactions agressives sous forme de coups de pieds. etc.
- Le langage oral peut être réduit à sa plus simple expression par un " oui " ou un " non ".
- Il faut préciser les types de désordres phasiques ou dysarthriques. L'orthophoniste, par la suite,
stimule tous les moyens de communication : orale, écrite, gestuelle, mimique, dessin, chant, etc.
- Le dialogue oral est impossible dans le cas de " locked-in " syndrome et les mutismes akinétiques.
- Après l’accident, le patient peut subir une trachéotomie pour l’aider à respirer. La trachéotomie
implique que cette personne sera incapable de parler, à moins qu’une " canule parlante " spéciale
n’ait été posée. Cependant, il se peut que le patient présente des difficultés à s’exprimer, indépendamment
de la présence du tube.
Un peu plus tard, il sera possible de déterminer quels sont les problèmes qui persistent.Un traitement
orthophonique peut être nécessaire afin que la personne puisse surmonter ces difficultés.
L'étendue des difficultés apparaissant après un traumatisme crânien varie beaucoup d’un individu
à un autre.
Cette perturbation peut être due à :
1) un handicap physique Conduisant à des anomalies de la parole
2) une lésion d’une partie du cerveau Conduisant à des difficultés de compréhension de la parole ou
des troubles du langage : les sons et la signification des mots, et les règles suivant lesquelles les et/ou
mots doivent être ordonnés pour produire des phrases correctes ou difficultés à parler et à trouver les mots
que l’on cherche
3) une atteinte cognitive, une atteinte des capacités intellectuelles : problèmes de mémorisation, de
concentration ou de raisonnement
4) des lésions étendues du cerveau Conduisant à des troubles du comportement de la personnalité
L’orthophoniste entraînera le patient à réorganiser sa pensée, son langage.
Son rôle est aussi de préparer l’entourage à aider le patient dans sa communication et à comprendre
ses troubles du patient. Les exercices, conseils prodigués en consultation seront expliqués et réinvestis
dans la vie de tous les jours :
- Faire répéter encore une fois ce que le patient vient de dire, si cela lui est possible.
- Lui demander de donner un mot-clé illustrant le sujet qu’il veut aborder
- Regarder ses lèvres, peut aider à le comprendre.
- Limiter au maximum tous les autres bruits alentour.
- L’encourager à mimer ce qu’il veut dire, ou à l’écrire, si cela lui est possible, au cas où il a du mal à se
faire comprendre en parlant.
- Si les altérations subies par les organes de la voix ou par les nerfs contrôlant ces organes rendent le
discours du patient totalement inintelligible, ce dernier peut bénéficier d’un appareil qui l’aide à
communiquer : appareil informatique ou mécanique (qui imprime ce que la personne essaie d'exprimer),
ou encore un appareil muni d'une voix synthétique.
Cependant, un tel appareil ne peut être utile que si la personne est capable de trouver les mots
correspondant à sa pensée et n'est donc pas adapté à tous les cas.
L’orthophoniste peut conseiller pour savoir si oui ou le patient pourrait tirer profit de ce type d’appareil, et
organiser une mise en pratique de son utilisation.
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