1- Le contexte économique
Au cours de la dernière décennie, le Burkina Faso a enregistré des performances économiques
mitigées. Le pays a connu des années de forte croissance et des années de croissance modérée.
Alors que le taux de croissance était estimé à 3% sur la période 1980-93, le pays affichait un
taux de croissance moyen de 5,46% entre 1995 et 1999. Au cours de la période 2000-2002
l'activité économique a économique a été contrariée par des chocs exogènes défavorables
(mauvaises conditions climatiques, situation de conflit en Côte d'Ivoire, hausse du dollar…)
Cela s'est traduit par une décélération du croissance qui s'est stabilisé en moyenne à 3,9%. Sur
les périodes considérées , le taux d’inflation a connu une baisse assez remarquable. L’inflation
qui était de 24, 7% en 1994 est passée à moins de 3% en 1997 et à 2,3% sur la période 2000-
2002.
Au regard des sources de financement de l’économie Burkinabé, on peut déduire que le
Burkina Faso a une économie fortement dépendante de l’extérieur pour son développement.
En 1998 le financement de son économie a été assuré par des ressources extérieures à hauteur
de 79%. L’encours de la dette publique extérieure était en 1998 de 753,4 milliards de FCFA,
de 874,6 milliards de FCFA en 1999 et de 939,2 milliards de FCFA en 2000 et 1 040,4 en
2002.
En matière de finances publiques, la situation au Burkina Faso se caractérise par un déficit
chronique du solde budgétaire global ; Depuis 2000, déficit s'est dégradé. Il est passé de 1,6%
du PIB en 2000 à 4,4 % en 2001 et à 5,4% en 2002. De façon générale, le déficit public au
Burkina Faso est financé sur fonds extérieurs, tout particulièrement à travers les prêts projets
du Programme d’Investissement Publics (PIP). Pour les années 2000-2002, le déficit
budgétaire à été financé à concurrence de 86% par les ressources extérieures ; les
décaissements au titre des prêts projets représentaient par 78,5% des financements. Entre
1997 et 2002, la part des dons dans les recettes publiques est resté relativement stable et
représentait 35,5% des ressources de l'Etat. Dans le même temps, le taux de croissance des
recettes propres (73% des ressources publiques en 1998) connaissait un léger fléchissement en
1999 et s'est stabilisé 64% sur l'ensemble de la période. S’agissant des dépenses, elles ont
affiché entre 1998 et 2002 un taux d’accroissement annuel de l’ordre de 6,6%. Les salaires
occupent une part importante (en moyenne 43%) des dépenses courantes qui elles-mêmes
représentent près de 47,2% des dépenses totales.
De façon générale, les différents ratios budgétaires connaissent ces dernières années une
évolution peu satisfaisante. Ainsi, la pression fiscale (capacité contributive des
contribuables/PIB) qui, sur les cinq dernières années affiche un chiffre moyen de 12%, semble
être faible et est en déça des 17% requis pour respecter les critères de convergence de
l’UEMOA. De même, le ratio recettes propres sur PIB qui est passé de 13,4% en 1998 à
12,8% en 2002 est aussi relativement faible. Notons cependant que le ratio masse salariale sur
recettes fiscales a connu une relative baisse ces dernières années ; il est passé de 41,8% en
1999 à 39,7% en 2002.
En dépit d’un taux de croissance positif le Burkina Faso est considéré comme l’un des pays
les plus pauvres du monde. Le Produit National Brut par habitant est estimé en 2002 à 268 $
US. L’indicateur du développement humain (IDH) qui est de 0,303 (Rapport mondial du
PNUD 2000) fait classer le Burkina Faso au 172ème rang sur 174 pays. La dernière enquête
prioritaire (l’Enquêtes Prioritaires III) réalisée en 2003 par l’Institut National de Statistique et