COURS A DISTANCE
Du 15 vril au 7 juin 2004
Gestion macroéconomique et stratégie de réduction
de la pauvreté en Afrique subsaharienne
Session 1 : Introduction générale et vue d'ensemble
Modérateur local :
Dr. Idrissa M. Ouédraogo
15 Avril 2004
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1- Le contexte économique
Au cours de la dernière décennie, le Burkina Faso a enregistré des performances économiques
mitigées. Le pays a connu des années de forte croissance et des années de croissance modérée.
Alors que le taux de croissance était estimé à 3% sur la période 1980-93, le pays affichait un
taux de croissance moyen de 5,46% entre 1995 et 1999. Au cours de la période 2000-2002
l'activité économique a économique a été contrariée par des chocs exogènes défavorables
(mauvaises conditions climatiques, situation de conflit en Côte d'Ivoire, hausse du dollar…)
Cela s'est traduit par une décélération du croissance qui s'est stabilisé en moyenne à 3,9%. Sur
les périodes considérées , le taux d’inflation a connu une baisse assez remarquable. L’inflation
qui était de 24, 7% en 1994 est passée à moins de 3% en 1997 et à 2,3% sur la période 2000-
2002.
Au regard des sources de financement de l’économie Burkinabé, on peut déduire que le
Burkina Faso a une économie fortement dépendante de l’extérieur pour son développement.
En 1998 le financement de son économie a été assuré par des ressources extérieures à hauteur
de 79%. L’encours de la dette publique extérieure était en 1998 de 753,4 milliards de FCFA,
de 874,6 milliards de FCFA en 1999 et de 939,2 milliards de FCFA en 2000 et 1 040,4 en
2002.
En matière de finances publiques, la situation au Burkina Faso se caractérise par un déficit
chronique du solde budgétaire global ; Depuis 2000, déficit s'est dégradé. Il est passé de 1,6%
du PIB en 2000 à 4,4 % en 2001 et à 5,4% en 2002. De façon générale, le déficit public au
Burkina Faso est financé sur fonds extérieurs, tout particulièrement à travers les prêts projets
du Programme d’Investissement Publics (PIP). Pour les années 2000-2002, le déficit
budgétaire à été financé à concurrence de 86% par les ressources extérieures ; les
décaissements au titre des prêts projets représentaient par 78,5% des financements. Entre
1997 et 2002, la part des dons dans les recettes publiques est resté relativement stable et
représentait 35,5% des ressources de l'Etat. Dans le même temps, le taux de croissance des
recettes propres (73% des ressources publiques en 1998) connaissait un léger fléchissement en
1999 et s'est stabilisé 64% sur l'ensemble de la période. S’agissant des dépenses, elles ont
affiché entre 1998 et 2002 un taux d’accroissement annuel de l’ordre de 6,6%. Les salaires
occupent une part importante (en moyenne 43%) des dépenses courantes qui elles-mêmes
représentent près de 47,2% des dépenses totales.
De façon générale, les différents ratios budgétaires connaissent ces dernières années une
évolution peu satisfaisante. Ainsi, la pression fiscale (capacité contributive des
contribuables/PIB) qui, sur les cinq dernières années affiche un chiffre moyen de 12%, semble
être faible et est en déça des 17% requis pour respecter les critères de convergence de
l’UEMOA. De même, le ratio recettes propres sur PIB qui est passé de 13,4% en 1998 à
12,8% en 2002 est aussi relativement faible. Notons cependant que le ratio masse salariale sur
recettes fiscales a connu une relative baisse ces dernières années ; il est passé de 41,8% en
1999 à 39,7% en 2002.
En dépit d’un taux de croissance positif le Burkina Faso est considéré comme l’un des pays
les plus pauvres du monde. Le Produit National Brut par habitant est estimé en 2002 à 268 $
US. L’indicateur du développement humain (IDH) qui est de 0,303 (Rapport mondial du
PNUD 2000) fait classer le Burkina Faso au 172ème rang sur 174 pays. La dernière enquête
prioritaire (l’Enquêtes Prioritaires III) réalisée en 2003 par l’Institut National de Statistique et
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de Démographie (INSD) laissait percevoir un approfondissement de la pauvreté dans le pays.
Cette enquête établissait la ligne de pauvreté à 82.672 FCFA contre 72.690 FCFA en 1998
(Enquêtes Prioritaires II) et 41.099 FCFA en 1994 (Enquêtes Prioritaires I). Selon ces
résultats, la proportion des personnes vivants en dessous de la ligne de pauvreté au Burkina
Faso est de 46,4% en 2003 alors qu’il était de 45,3% en 1998 et de 44,5% en 1994. Les
indicateurs sociaux traduisent assez bien l’état de pauvreté de la population Burkinabé. A la
rentrée 2002-2003, taux brut de scolarisation au Burkina Faso était estimé à 47,5% (avec 41%
pour les filles) ; le taux de morbidité était de 15,5% en 1999 ; la mortalité infantile de 105
pour mille ; l’espérance de vie est estimée à 54 ans. La séro-prévalence VIH qui était de
7,17% en 1997 est tombé à 4,2% en 2002.
Au regard de ces données on peut donc comprendre que le défis majeur auquel le Burkina fait
fasse aujourd'hui est la lutte contre la pauvreté. Pour ce faire, en novembre 1999 le Burkina
Faso s'est engagé dans l'élaboration et la mise en œuvre d'un Cadre Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté (CSLP). Après quelques années de mise en œuvre de cette stratégie,
gouvernement du Burkina Faso à procédé en 2003 à une révision du CSLP pour tenir compte
des enseignements tirés de la mise œuvre du CSLP au cours de la période 2000-2002.
2- Eléments de base du CSLP
Pour la formulation du CSLP l’administration Burkinabé a adopté une démarche holistique
qui a conduit à la mise en place d’une stratégie qui couvre les différents aspects du
développement économique. Le CSLP, dans son approche, tente de mettre en cohérences les
différentes stratégies sectorielles existant au niveau du pays en vue de créer les synergies
nécessaires à l’éclosion de conditions favorables à un développement durable. Pour ce faire, la
stratégie proposée essaye de concilier les nécessité de reformes structurelles et de stabilité
économique avec les objectifs d’accroissement des revenus des pauvres et de transferts vers
ces derniers. La stratégie propose ainsi des activités qui touchent tout aussi bien le système
économique que l’appareil politique et institutionnel et ce, au niveau central et au niveau des
provinces. Selon les autorités du pays le CSLP est un cadre fédérateur et doit servir de
référence à toute action de développement au Burkina Faso.
Le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté élaborée par le Burkina s’articule autour des
axes ci-après :
Axe 1 : Accélérer la croissance et la fonder sur l’équité
Maintenir un cadre macroéconomique stable;
Accroître la compétitivité de l'économie et réduire les coûts des facteurs;
Accélérer le développement du monde rural;
Appuyer les secteurs productifs.
Axe2 : Garantir l’accès des pauvres aux services sociaux de base et à la protection
Sociale
Promouvoir l'accès des pauvres aux services d'éducation ;
Promouvoir l'accès des pauvres aux services de santé et de nutrition ;
Promouvoir l'accès des pauvres à l'eau potable et à l'assainissement ;
Améliorer le cadre de vie des pauvres : l'habitat ;
Garantir une protection sociale aux pauvres.
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Axe3 : Elargir les opportunités en matière d’emploi et d’activités génératrices de
revenus pour les pauvres dans l'équité
Diminuer la vulnérabilité de l'activité agricole ;
Intensifier et moderniser l'activité agricole;
Soutenir les organisations de producteurs et développer les infrastructures collectives ;
Accroître et diversifier les revenus des ruraux ;
Accélérer le désenclavement ;
Promouvoir l'emploi et la formation professionnelle ;
Améliorer les conditions de vie et de travail des femmes rurales.
Axe 4 : Promouvoir la bonne gouvernance.
Promouvoir la gouvernance politique ;
Promouvoir la gouvernance administrative ;
Promouvoir la gouvernance économique ;
Promouvoir la gouvernance locale.
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