DISCOURS D`OUVERTURE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR

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PREMIER MINISTERE
---------------CABINET
BURKINA FASO
-------------Unité – Progrès – Justice
DISCOURS D’OUVERTURE
DE SON EXCELLENCE
MONSIEUR LUC ADOLPHE TIAO,
Premier Ministre, Chef du Gouvernement
11ème rencontre Gouvernement/secteur privé
Bobo-Dioulasso, le 18 juillet 2011
 Mesdames le gouverneur des Hauts-Bassin ;
 Monsieur El Hadj. Oumarou KANAZOE,
Président de la Chambre de Commerce et
d’Industrie du Burkina Faso ;
 Monsieur El Hadj. Djanguinaba BARRO,
Président de la section Territoriale de la
Chambre de Commerce et d’Industrie du
Burkina Faso ;
 Distingués représentants du secteur privé ;
 Chers invités ;
 Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais avant toute chose, dire toute ma
satisfaction et exprimer ma sincère gratitude aux
autorités administratives, religieuses et costumières,
pour l’accueil chaleureux empreint de fraternité qui
m’a été réservé ainsi qu’à la délégation qui
m’accompagne, depuis notre arrivée dans la belle
citée de Sya.
La onzième édition de la traditionnelle rencontre
Gouvernement/Secteur privé se tient dans un
environnement international marqué par la reprise
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économique, dans un contexte régional marqué par la
fin de la crise post-électorale en Côte-d’Ivoire et au
plan national par le retour de la paix et de la sérénité.
En effet, comme toute jeune démocratie en
construction, notre pays aura traversé la plus longue
crise sociale de son histoire. Au moment du bilan, ce
sont des personnes qui ont perdu la vie, d’autres
gravement blessés, des femmes qui ont été atteintes
dans leur profonde intimité, ce sont des édifices
publics, privés et des symboles de l’Etat qui sont
saccagés et détruits. C’est du commerce qui a été
vandalisé. Nombre d’entre vos collègues ne pourront
plus se relever. Au moment où l’Etat s’affairait à
dénouer la crise, ce sont des revendications
corporatives qui ont pris place. En définitive, c’est
toute l’activité économique qui a reçu un brutal coup
de frein.
Le Gouvernement s’est assuré avec grande lucidité et
parfois avec plus de fermeté comme ce fut le cas à
Bobo-Dioulasso. C’est le lieu pour moi de présenter,
au nom du Président du Faso, Son Excellence
Monsieur Blaise COMPAORE, toutes mes excuses pour
le désagrément subi et toute ma compassion et mes
sincères condoléances aux familles endeuillées et
affectées.
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En cet instant solennel d’ouverture de la onzième
édition de la rencontre Gouvernement/Secteur privé,
nous devons avoir une pensée pieuse à l’ensemble
des personnes disparus suite à ces violences. A cet
effet, je vous demande d’observer une minute de
silence en leur mémoire.
Je saisis cette occasion pour féliciter les opérateurs
économiques qui ont fait preuve de retenue et de
grande solidarité et qui ont accepté, dans une
discipline insoupçonnée, les mesures prises par le
Gouvernement pour à la fois satisfaire aux attentes des
citoyens sur la vie chère et le dédommagement des
petits commerçants, les PME/PMI les plus durement
touchés par ces mouvements de vandalisme.
 Mesdames et Messieurs les représentants du
secteur privé,
 Distingués invités,
La profonde crise que vient de vivre notre pays
présente bien des opportunités que nous devons saisir
en améliorant notre système de gouvernance
politique, économique et administrative et en
renforçant les capacités de notre système judiciaire.
Je sais que vous les opérateurs économiques, avez
déjà tiré leçons de cette crise et renforcer votre
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capacité de réactivité et d’anticipation pour une
meilleure provenance de vos entreprises. L’embellie
observée au niveau de l’économie mondiale et la
reprise de l’activité économique en Côte-d’Ivoire sont
autant de facteurs qui devront vous conforter dans
cette conviction pour donner encore plus de vitalité à
l’économie nationale.
Nous le pouvons à condition de renforcer notre
partenariat et de le rendre encore plus dynamique.
C’est pourquoi, j’apprécie à sa juste valeur le thème
de la présente rencontre consacré aux « enjeux et
modalités de réalisation des projets de partenariat
public-privé pour la croissance économique du
Burkina Faso ». Je vois dans cette nouvelle modalité
un certain nombre de résultats tangibles, à savoir :
- l’accélération de la réalisation des projets au bénéfice
de la collectivité par le dynamisme et la créativité du
secteur privé, une garantie de performance dans le
temps ;
- la résolution des problèmes liés à un effet de ciseaux
entre
une
demande
sociale
croissante
d’infrastructures et de services publics et la limitation
des ressources budgétaires disponibles ;
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- la réalisation de grains macroéconomiques pour la
croissance de l’offre de biens et services publics tout
en respectant les objectifs de stabilisation fiscale ;
- l’amélioration au niveau microéconomique de
l’efficience de la gestion des équilibres publics,
l’introduction des normes de gouvernance issues du
privé et la qualité des services rendus aux usagers.
Je suis persuadé qu’au cours de cette rencontre, nous
saurons encore puiser dans le cadre enchanteur de la
cité de Sya, toute l’inspiration nécessaire pour
déterminer les facteurs clés de succès à la
dynamisation des partenariats public-privé.
 Mesdames et Messieurs les représentants du
secteur privé,
La nature actuelle de notre économie de transition
impose au Gouvernement et au secteur privé un
partenariat dynamique, effectif et attractif, bâti autour
d’une trilogie : la culture de la confiance mutuelle, la
recherche de la synergie dans l’action et la volonté
commune de créer de la richesse et des emplois dans
un environnement social paisible.
En choisissant de réfléchir ensemble au cours de la
présente rencontre, sur la meilleure stratégie de
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création et de promotion du partenariat, le
Gouvernement et le Secteur privé raffermissent leur
vision commune d’édifier une économie ouverte et
compétitive.
A cet effet, je voudrais féliciter les personnes
ressources mise à contribution pour la qualité du
rapport devant servir de base aux échanges sur la
problématique du partenariat public-privé.
Après deux décennies de réformes économiques et
structurelles sans interruption pour faire du secteur
privé le moteur de la croissance économique, l’intérêt
d’un partenariat plus dynamique de l’Etat avec ce
secteur demeure incontournable. Ainsi, l’atteinte des
objectifs se fera-t-elle avec la prise en compte des
préoccupations récurrentes ci-après :
1) l’amélioration de l’environnement des affaires : le
Burkina Faso a fait d’importantes avancées en matière
d’assainissement du climat des affaires dans bien de
domaines (flexibilité de la réglementation du travail,
facilités de création d’entreprises, allègement des
procédures dans le domaine foncier, etc.). Ces efforts
ont valu à notre pays d’être classé dans le peloton de
tête des pays qui ont fortement amélioré leur climat
des affaires ;
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2) le caractère dissuasif de la politique fiscale : le
niveau de mobilisation des recettes fiscales reste l’un
des plus faibles de la sous-région avec un taux de
pression fiscale situé à 12,5% en 2008, contre une
norme communautaire de 17% fixée dans la zone
UEMOA. Mais en même temps, cette pression est
considérée comme lourde et dissuasive. C’est pour
répondre à cette préoccupation que le Gouvernement
a défini les grands axes d’une stratégie globale de la
politique fiscale intervenue en 2010.
Toutefois, nous devons tous reconnaître la nécessité
de renforcer le civisme fiscal. Aujourd’hui, les
services des impôts et les services des douanes sont
plus ouverts à un partenariat fructueux. Le
Gouvernement poursuivra ses efforts pour simplifier
davantage et rendre plus transparentes les
procédures et la politique fiscale en vue d’accroître
l’efficacité et minimiser les risques de corruption et
d’incivisme ;
3) la réforme de la justice : le Gouvernement, bien
conscient que la justice fait partie des domaines
sensibles de l’environnement des affaires et de la
cohésion sociale, va poursuivre les réformes dans ce
domaine. Les lourdeurs et les faiblesses y constatées
portent de réels préjudices à l’attractivité du cadre
des affaires. En réponse, avec l’appui des partenaires
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techniques et financiers, le Gouvernement poursuivra
la mise en œuvre des actions urgentes de
renforcement de l’efficacité de la justice.
4) la lutte contre la corruption : aujourd’hui, la
problématique de la lutte contre la corruption dépasse
le simple cadre institutionnel pour interpeller la
conscience et le comportement de tous. S’il y a des
corrompus, c’est parce qu’il ya des corrupteurs.
Malheureusement nombre d’entre vous, entretiennent
cette plaie au détriment de l’intérêt général de la
nation. Il nous faut une volonté commune forte pour
éradiquer ce fléau.
5) La promotion d’une concurrence saine dans les
affaires : L’Etat doit prendre des mesures pour
garantir d’une part l’égalité de tous devant la loi et
d’autre part éliminer les facteurs qui créent une
injustice dans le domaine des affaires. A cet effet, il
nous faut lutter contre les délits d’initiés, les abus de
pouvoir ;
6) le renforcement des capacités : la faible capacité
des acteurs du secteur privé est un réel sujet de
préoccupation. Le Gouvernement, avec l’appui des
partenaires techniques et financiers, poursuivra ses
efforts
d’accompagnement
des
opérateurs
économiques ;
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7) le financement des initiatives privées : il s’agit là
d’une question primordiale qui touche l’émergence
de l’initiative privée au Burkina Faso. Il appartient aux
acteurs directs (chefs d’entreprises et porteurs de
projets), de développer les stratégies d’accès
nécessaires car les structures de financement existent.
Toutefois, la réflexion se poursuivra tant au niveau
national que régional pour permettre une meilleure
accessibilité à ces structures de financement.
Il est une évidence que le Burkina Faso ne peut
décoller que si le secteur privé ne devienne le moteur
du développement. Toute la politique de l’Etat doit se
concentrer dans ce domaine. Aussi, le Gouvernement
pour sa part continuera t-il à jouer le rôle qui est le
sien pour renforcer le cadre du partenariat et donner
plus d’opportunités au secteur privé. Le partenariat
public privé s’annonce désormais comme une option
indispensable à l’émergence du secteur privé dans
notre pays.
 Mesdames et Messieurs les participants,
Je garde la conviction qu’à l’instar des précédentes, la
présente rencontre sera empreinte de franchise et de
courtoisie dans les échanges, de réalisme et de
sérénité dans les propositions, valeurs qui ont toujours
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caractérisé nos discussions dans cet espace de
dialogue Gouvernement/Secteur Privé.
En tout état de cause, nous devons garder à l’esprit
que la rencontre Gouvernement/Secteur privé est un
espace de dialogue et de concertation, dans une
optique de réflexion et de fédération de nos énergies
pour la cohésion sociale et le développement
économique de notre pays et nous devons travailler à
ce qu’il en soit toujours ainsi.
Sur ce, je déclare ouverte la onzième rencontre
Gouvernement/ Secteur Privé, et souhaite plein
succès à nos travaux.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
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