BACTERIOLOGIE - Pasteurellaceae - page 1/7
Gégée et Nana
09/01/09
Tiare et Marjorie
BACTERIOLOGIE
10h30-12h30
Tanguy et Virginie
Romain VOLMER
PASTEURELLACEAE
C’est une famille très complexe qui regroupe plus de 16 genres et plus de 65 espèces identifiées.
Elle a été nommée en l’honneur de Louis Pasteur qui a découvert une bactérie en 1880. Cette
dernière est l’agent responsable du choléra aviaire.
Pasteur a mis au point le premier vaccin avec cette bactérie, sous forme atténuée.
Classification des Pasteurellaceae
La classification est très complexe. De plus, il y a eu des remaniements récents, comme Histophilus
somni qui appartenait initialement au genre Haemophilus.
Caractères généraux des Pasteurellaceae
Ce sont des cocco-bacilles Gram- (qui possèdent donc une structure de LPS toxique), aéro-
anaérobies, et qui sont généralement immobiles.
Elles sont souvent commensales des muqueuses des animaux (notamment de l’appareil
respiratoire supérieur et parfois de l’appareil génital).
Ce sont des pathogènes opportunistes : elles deviennent pathogènes lors d’une baisse
d’immunité ou lorsqu’elles sont présentes à un autre endroit.
PASTEURELLA
Observation des bactéries
Ce sont des cocco-bacilles Gram-. On peut parfois observer une coloration bipolaire. Elles n’ont
pas de caractère hémolytique.
Ce sont des commensaux buccaux (Pasteurella canis, Pasteurella dagmatis, Pasteurella
stomatis, et Pasteurella species B). Elles ne sont pas pathogènes mais sont impliquées
dans les pathologies des plaies de morsure. Chez les humains par exemple, elles pénètrent
sous la peau et peuvent provoquer des symptômes graves. C’est également vrai pour les morsures
des animaux entre eux, et pour les griffures de chat car ils se lèchent les pattes.
Les plaies de morsure deviennent rapidement rouge intense (comme un panaris) : on a une
prolifération bactérienne avec du pus, et on peut aussi avoir une atteinte des tendons et de
l’os (ostéomyélite).
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Pour Pasteurella multocida, il y a 5 sérogroupes, définis par l’antigène de capsule. Une insertion
préférentielle du sérogroupe sur une espèce donnée donne une maladie particulière.
Un grand nombre d’espèce est touché et on a fréquemment des pneumonies (atteinte de l’appareil
respiratoire profond). La bactérie est présente normalement dans l’appareil respiratoire supérieur et
peut passer dans l’appareil respiratoire profond s’il y a des facteurs favorisants. Ceux-ci peuvent
être le stress, les transports, les infections favorisantes par des virus, une baisse de l’immunité, des
troubles alimentaires...
Exemple de virus : VRSB (Virus Respiratoire Syncytial Bovin), PI3 (Para Influenza 3), IBR
(Rhinotrachéite Infectieuse), BVD (Maladie des muqueuses). Elles contaminent l’appareil
respiratoire profond de proche en proche.
Ce sont des bactéries qui présentent très peu de résistances et qui sont donc très sensibles aux
bétalactamines et aux céphalosporines.
Pasteurella multocida
Observation des bactéries
Ce sont de bactéries qui possèdent 6
sérogroupes. Le sérogroupe est défini par
la capsule. Au sein d’un sérogroupe, on a
plusieurs sérotypes définis par le LPS
(antigène O). Cette distinction est
importante pour les vaccinations, car il y
a association préférentielle d’un
sérogroupe avec certaines espèces
animales et certaines pathologies. Ce sont
des bactéries extracellulaires où la
réponse anticorps est plus importante
(réponse de type sérotype spécifique).
Elle est responsable de plusieurs maladies chez différentes espèces :
Le choléra aviaire
C’est une maladie à répartition mondiale. Elle entraîne une mortalité importante. Les symptômes
sont un affaiblissement, des diarrhées, et des troubles respiratoires. La transmission peut être
directe (d’animal à animal par porteur sain, ou à des animaux guéris porteurs chroniques) ou
indirecte (la bactérie est résistante dans le milieu extérieur).
C’est une maladie opportuniste, (qui retourne sa veste (toujours du bon côté)) qui se déclenche en
particulier en cas de stress. Les symptômes sont sévères, avec une septicémie et une contamination
d’un grand nombre d’organes par le sang (diarrhée, troubles respiratoires…) qui peut évoluer très
vite vers la mort de l’individu. On peut également avoir un passage de la maladie à la chronicité
avec l’accumulation de cellules inflammatoires (notamment au niveau du jabot).
La rhinite atrophique du porc
Elle est due à Pasteurella multocida (sérogroupe A et B), souvent associée à Bordetella
bronchiseptica. Elle se caractérise par une atrophie du groin et des déformations osseuses
progressives. La toxine PMT (pasteurella multocida toxine) inhibe la différenciation des
ostéoblastes (donc il n’y a plus de production d’os) mais l’activité des ostéoclastes continue (donc
il y a toujours résorption de l’os), d’où un déséquilibre synthèse/résorption, et donc déformations.
La bactérie se multiplie à un niveau élevé dans la région du groin, elle va « ronger » les cornets
nasaux dans les sinus, ce qui induit des troubles respiratoires, d’où des pertes économiques et des
troubles de la croissance. Le porc peut avoir une septicémie.
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Pasteurella multocida chez les Ruminants
La bactérie induit principalement deux maladies :
Septicémie hémorragique : Elle sévit principalement en Asie et en Afrique. Elle est due aux
sérogroupes B et E. La bactérie est présente dans le sang et induit une endotoxémie par LPS
et une mort rapide de l’animal.
Pneumonie : Principalement la pneumonie enzootique des veaux. Elle est due au sérogroupe
A. Cette bactérie est un des agents responsables de ce que l’on appelle le "complexe pneumonie
enzootique ". La maladie se caractérise par une inflammation fibrineuse des lobes crâniaux du
poumon. La prophylaxie est importante pour identifier les facteurs de risque. Pour savoir
s’il serait utile de vacciner avec un produit disponible, on peut rechercher le sérotype qui sévit
dans l’élevage.
On peut également utiliser des autovaccins, en particulier chez les porcs et les volailles. Pour cela,
on isole la bactérie, et un laboratoire se charge de fabriquer un vaccin à partir de cette bactérie. Il
n’y a pas d’AMM mais cet autovaccin ne doit être utilisé que pour cet élevage.
MANNHEIMIA
Observation des bactéries
Ces bactéries sont des cocco-bacilles Gram- qui provoquent une légère hémolyse.
Mannheimia haemolytica
Ce sont des bactéries commensales des muqueuses de l’appareil respiratoire supérieur. Le stress,
les transports, les immunodépressions, les infections (virus…) favorisent le déclenchement de la
maladie.
C’est l’agent n°1 de la fièvre des transports (shipping fever), en particulier aux USA, elle touche
les animaux transportés vers les feed lots (en général des taurillons de 6-12 mois). Cela induit de
graves pertes économiques.
Elles sont également responsables de la pneumonie enzootique des veaux.
Ce sous groupe héberge également l’agent responsable de la septicémie des agneaux, qui touche
les nouveau-nés qui ne reçoivent pas beaucoup de colostrum. Cette maladie provoque arthrite,
diarrhées, troubles respiratoires et une mort rapide.
Pathogénie
Elles provoquent des infections de l’appareil respiratoire profond.
La bactérie résiste aux fenses immunitaires de l’hôte (macrophages) si celui-ci est affaibli.
Normalement, les macrophages alvéolaires phagocytent en moins de huit heures. La bactérie résiste
à la phagocytose grâce à sa capsule et aux charges électrostatiques. La capsule empêche les
opsonines du complément de se fixer sur la bactérie. L’infection commence par une étape
d’adhésion de la bactérie aux cellules des alvéoles (donc au fond des poumons). Très vite, il y a
altération des cellules épithéliales qui deviennent boursouflées.
Si l’infection progresse, des anticorps sont capables de se fixer sur la capsule. La bactérie libère son
LPS (toxique pour les cellules alvéolaires, ce qui provoque une inflammation massive de la cible ;
les alvéoles pulmonaires se retrouvent alors remplies de granulocytes neutrophiles. La leucotoxine
RTX forme un pore dans la membrane plasmique des cellules, celles-ci éclatent : c’est l’élément
principal du pouvoir pathogène de la bactérie car c’est elle qui entraîne les symptômes.
La leucotoxine reconnaît le CD18 (exprimé par monocytes, macrophages et GNN) des ruminants
(il n’y en a pas chez les autres espèces). Cela provoque la mort des cellules.
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Les alvéoles infectées sont remplies de cellules inflammatoires qui dégénèrent en libérant leur
contenu (radicaux oxygénés). Cela provoque des dégâts tissulaires très importants : c’est ce qui se
passe lors de la pneumonie fibrineuse aiguë.
Prophylaxie
La connaissance du mécanisme permet de fabriquer des vaccins efficaces. Pour le moment, on a
essayé des vaccins avec des bactéries inactivées, mais celles-ci ne libérant pas de toxine, les vaccins
étaient inefficaces. On a ensuite essa avec des bactéries atténuées, mais cela ne marche pas très
bien non plus. Actuellement, on essaie des vaccins sous-unitaires, contenant des particules de
virulence et la leucotoxine.
HAEMOPHILUS ET HISTOPHILUS
Caractères biologiques
Ce sont des bactéries qui doivent être cultivées sur un milieu spécial contenant du NAD.
Elles possèdent une capsule.
Ce sont des Gram- qui possèdent un LPS atypique ; en effet c’est un LipoOligoSaccharide (et
non pas un lipopolysaccharide, car la chaine osidique est moins longue).
Habitat
Ce sont des bactéries commensales des muqueuses (notamment des muqueuses de l’appareil
respiratoire supérieur et de l’appareil génital).
Elles présentent une faible résistance dans le milieu extérieur, la contamination se fait donc par
contamination directe.
Elles ont une forte spécificité d’hôte : en effet, une bactérie entraîne une affection particulière chez
un hôte particulier.
Pouvoir pathogène : bactéries opportunistes
Il y en a 3 qui sont d’intérêt pour nous :
Histophilus somni : Bovins et moutons.
Histophilus parasuis : Porc.
Histophilus paragallinarum : Poule (ne concerne pas les autres volailles).
Histophilus somni : Bovin et ovin
Selon l’endroit infecté, on a différentes maladies possibles :
Atteinte respiratoire : Shipping Fever (syndrome de fièvre des transports : inflammation des
poumons après un stress lors du transport) ; pneumonie enzootique des veaux.
Septicémie : Meningo encéphalite thrombotique ;
péricardite ; arthrite.
Atteinte de l’appareil génital : épididymite ; vulvite ; baisse
de fertilité.
Encore une fois, les facteurs favorisants jouent un rôle
extrêmement important.
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Facteurs de virulence
S’attache aux cellules épithéliales et endothéliales
LPS atypique (qui peut entraîner des changements de sérotype au cours de l’infection
Protéine de liaison aux IgG
OMP : Système de captation du fer
Remarque : Le fer est essentiel pour la bactérie, or il n’est jamais libre dans l’organisme de l’hôte
(il est toujours complexé soit à la lactoferrine dans le lait, soit à la transferrine dans le sang).
Histophilus capte le fer grâce à son OMP et permet l’internalisation du fer. La liaison OMP-
transferrine est spécifique d’espèce, ce qui pourrait expliquer pourquoi cette bactérie est très
spécifique d’espèce.
Haemophilus parasuis : Porc
C’est la bactérie responsable de la polysérosite du porc (ou maladie de Glässer) : une
bactériémie/septicémie localisée au niveau des séreuses (plèvre, péritoine, articulations,
méninges). Elle entraîne des problèmes de boiterie, de fièvre, d’abattement, et des difficultés
respiratoires.
Elle peut aussi être présente sous forme pulmonaire.
Les facteurs favorisants jouent un rôle très important dans l’apparition de cette maladie, dont
notamment le stress et d’autres maladies favorisantes telles que l’influenza et le syndrome
dysgénique (SDRP).
L’immunité acquise joue un rôle très important : en effet, si la transmission mère-enfant se fait
mal il y a apparition de la maladie ; s’il l’animal stresse, son immunité diminue, et donc il y a risque
de maladie.
Remarque : Dans un élevage à très haute performance on a un état sanitaire très élevé et donc
la maladie n’est pas présente, donc il n’y a pas de transmission d’anticorps. Du coup, si la maladie
apparaît un jour dans l’élevage (par exemple lors de l’introduction d’un animal contaminé) on peut
atteindre un taux de mortalité >50% et un taux de létalité >60%.
Cette bactérie présente de nombreux sérotypes, cela entraîne donc des difficultés pour la
vaccination.
Haemophilus paragallinarum : Poule
Elle est responsable du coryza infectieux aviaire, elle se situe alors au niveau de la conjonctive, ou
de l’appareil respiratoire supérieur. L’immunité acquise a un rôle important.
Son pouvoir pathogène est à la bactériocine qui permet à la bactérie de s’implanter au niveau
des muqueuses. En effet, les bactéries commensales apathogènes occupent une niche écologique et
empêchent d’autres bactéries de s’y implanter. Haemophilus paragallinarum synthétise des
peptides (=la bactériocine) qui tuent les bactéries commensales (rôle équivalent à celui d’un
antibiotique), ce qui lui permet d’occuper leur place. Evidemment, elle n’est pas sensible à sa
bactériocine car elle ne présente pas de récepteurs. Cette connaissance mène à des applications
intéressantes telles que la recherche d’antibiotiques.
Cette bactérie possède elle aussi de nombreux sérotypes (AC) ce qui a une conséquence sur la
vaccination.
Echappement
à la réponse
immunitaire
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