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Chapitre : Initiation à la méthode en psychologie clinique
I Historique
Un des précurseurs est Pinel qui a enlevé les chaînes des malades et qui
considéra les malades mentaux différemment que des délinquants. Il se bat pour
un traitement digne des malades.
La psychologie clinique s’appuya sur la psychologie expérimental qui a permis
de s’extirper de la philosophie et de la médecine.
La psychologie différentielle (Galon, Binet, Cattel,…) s’intéresse aux
différence, ce qui permit une classification.
La phénoménologie revient sur l’expérience vécue avec un caractère historique
et structurel, ce qui a eu une influence sur la psychologie clinique.
II Développement et évolution : grandes lignes
1896 - 1918 : discipline auxiliaire fonction diagnostique essentiellement
1918 1940 : consolidation de la discipline et de la profession
élargissement des activités diagnostiques (de l’enfant à l’adulte), de
l’évaluation de l’intelligence et des aptitudes à la personnalité et du
diagnostic à la prise en charge
1940 1970 : reconnaissance de la profession les fonctions du
psychologue clinicien s’étendent (diagnostic et prises en charge global
d’histoires de cas, planification de recherche, thérapie) – besoins et mise
en place de nombreux programmes de formation
1970 - : activité diagnostique en faveur des activités thérapeutiques et
de l’action préventive. Diversification des activités thérapeutiques
(développement d’autres courants que la psychanalyse)
Aujourd’hui elle constitue une discipline et une profession à part entière,
distincte notamment de la psychiatrie.
III Les fondateurs et précurseurs
Philippe Pinel (1745 1824) : introduction d’une dimension clinique
humaine dans le traitement des malades mentaux (malade considéré
comme un être à part entière et plu seulement comme un aliéné)
Pierre Janet (1851 1947) : utilise le terme de psychologie clinique :
intérêt pour l’étude en particulier du particulier en psychopathologie
Sigmund Freud (1856 1939) : influence théorique et technique :
premières théories purement psychologiques des troubles psychiques et de
leur traitement
Witmer (1867 1956) : fonde la discipline et profession en 1896 aux
USA du premier « psychological clinic » (enfants handicapés mentaux)
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IV Les méthodes cliniques
Une des fonctions principales du psychologue clinicien est l’investigation.
Démarche compréhensive qui s’inscrit dans un projet thérapeutique.
Le psychologue a à faire avec une personne en situation de demande et/ou de
souffrance à laquelle il doit répondre.
Nécessite de cerner le problème et de le restituer dans la singularité du sujet,
dans sa dynamique individuelle.
La démarche du psychologue clinicien est donc un processus complexe qui
s’étend de l’étape à la demande à l’étape du projet de soin, voire à l’intervention
thérapeutique (évaluation et traitement).
Place centrale de l’évaluation dans la démarche du psychologue clinicien.
L’entretien clinique est essentiel dans l’évaluation, mais ce n’est pas le seul.
La première tâche de la psychologie clinique est naturellement de décrire son
objet, les problèmes et les troubles psychiques.
Classification en psychologie selon 2 fonctions :
- mise en ordre des phénomènes psychologiques (systématisation)
- attribution des phénomènes ou des individus à des classes (diagnostic)
La particularité de la maladie mentale est que le patient ne sait pas
nécessairement pourquoi il souffre.
V Les classifications en psychologie clinique
1) Catégorielle
Tous les éléments peuvent être rangés dans des classes nettement distinctes
(Kraepelin : entité nosologique : symptôme, évolution, indications
thérapeutique) On l’utilise beaucoup pour les troubles anxieux, dépressifs et de
la personnalité. Exemple CIM-10, DSM IV-R.
2) Dimensionnelles
La classification se fait en fonction de l’intensité ou la fréquence d’un trait. Il
s’agit plutôt de décrire que de classer. C’est une approche + souple que celle
catégorielle car on utilise plusieurs traits, les deux restent cependant
complémentaire. BPRS
3) La classification typologique
En fonction des types (configuration des traits). La présence de tous les traits
n’est pas exigée, mais seulement de quelques uns. La comorbidité est
l’association de plusieurs troubles.
Deux stratégies : arbre de décision ou comparaison de profils.
Exemple de la CIM-10 (classification internationale des maladies)
N’inclut les maladies mentales que depuis 1948.
Classification des troubles mentaux de l’OMS.
Pour faciliter la communication.
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Liste des maladies psychiques chiffrées de 290 à 319 et un glossaire qui les
décrit.
Ex : Psychoses 290 à 294
Le diagnostic rempli les fonctions suivantes :
- décrire l’individu et son problème
- analyser le développement et les causes du trouble (leurs origines,
depuis quand il y a ce trouble,…). En général un trouble est
multifactoriel.
- classifier et donner un diagnostic différentiel, c’est-à-dire que une
personne ne peut pas être et névrotique, et psychotique, et dépendant à
l’alcool et ayant un trouble envahissant du développement. On dit
pourquoi le patient souffre de ça mais pas de ça.
- faire un pronostic clinique (si cette personne a ce problème là, voir ce
que les études disent quant à son futur développement) et poser une
indication
- évaluer les effets de l’intervention (voir si elle est efficace ou pas)
VI Méthodes pour le diagnostic
1) L’entretien
Instrument essentiel pour le psychologue clinicien. Il nous aide à avoir plusieurs
hypothèses et oriente pour savoir quel test lui faire passer.
Huber : les façons de mener ces entretiens sont multiples et variés mais
leur cours et leurs résultats devraient être objectifs, fidèles, sensibles,
valides et utiles.
Types d’entretien :
Non directif : on pose des questions ouvertes et on laisse la personne
parlée
Semi-structuré : liste de questions mais permet un usage souple
Structuré : liste de questions enregistrée, côtés, sans souplesse
Problème : la qualité psychométrique de l’entretien traditionnel
Les 3 types d’entretiens sont nécessaires mais a des moments différents. Le
premier est de soutien, le second et troisième auront lieu dans des cadres de
recherche (question de besoin de standardisation). Les entretiens semi-directifs
ressemblent au premier.
VII- Les tests et autres instruments d’évaluation
Les tests vont compléter les questions de l’entretien. Ils vont servir à évaluer les
compétences, la personnalité, un peu de neuropsychologie ainsi que de la
psychopatho.
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L’observation du comportement :
Développées par les théories cognitivo-comportementales, mais d’utilisation +
large. Investigation et évaluation du comportement concret passé et présent,
description et analyse (questionnaires, auto-observation,…).
A partir du moment où on demande à quelqu’un de faire un registre de certains
comportements, leur comportement change.
Le jugement clinique :
Hubert (1987) : le clinicien n’est pas aussi bon juge qu’il le croit lorsqu’il s’agit
de sa propre activité (des facteurs de distorsion et d’erreur peuvent jouer à toutes
les phases du processus).
Pour améliorer le jugement clinique :
- travailler sur les idées reçues, les facteurs affectifs (sur
l’information qu’on reçoit) : rechercher une information
scientifique
- utiliser un langage explicite, précis, scientifique
- le problème de la surestimation des facteurs internes à l’individu
(personnalité, conflits internes) par rapport au contexte, aux
déterminants externes
- le suivi, le contrôle et la comparaison critique
Les critères cliniques aident donc à voir + clair, ainsi que d’aider dans le partage
avec d’autres professionnels. Par contre il y a des limites, notamment celle de
l’explosion des diagnostics (dans l’anxiété par exemple on a les TOC,
l’agoraphobie, les stress post traumatique,… on s’est aperçu qu’une personne
anxieuse en a toujours plusieurs, on a une grande comorbidité, on a trop
diviser/éclater certains troubles).
Bases théoriques du diagnostic psychiatrique (avant 1980) :
variabilité des systèmes de classification selon les pays et les « écoles »
(exemple : la schizophrénie, chronique par définition en Europe, peut être
aiguë aux Etats-Unis) le praticien se réfère à un système de
classification de son choix
discrédit relatif de la sémiologie en raison de la distinction entre tableau
clinique apparent et réalité profonde des troubles (point de vue
sémiologique / point de vue structural, la structure pouvant être définie) :
o de façon strictement psychiatrique (concept de maladie mentale
selon Kraepelin)
o ou selon les théories psychanalytiques (structures
psychopathologique selon Freud et ses successeurs)
valorisation de la finesse clinique : aptitude à détecter des signes mineurs
ou très peu apparents qui révèlent la structure cachée
Conclusion : le diagnostic est un art + qu’une science exacte, on est jamais
100% sûr.
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Le concept de maladie selon Kraepelin (1899) et la psychiatrie classique.
La maladie mentale ne se réduit pas à son tableau clinique actuel (médecine
mentale du XIXème siècle).
Elle se caractérise par :
- un tableau clinique actuel
- une évaluation typique (aigu/chronique : progression selon des
stades fixes ou non)
- une cause (étiologie) précise
- un traitement spécifique (épreuve par le traitement)
Commentaires :
Plusieurs tableaux cliniques peuvent correspondre une seule entité morbide.
Ex : la diversité des formes d’entrée dans la démence précoce (=schizophrénie).
Un seul tableau clinique peut correspondre à plusieurs entités morbides
distinctes, c’est l’évolution qui permet de faire la différence.
Ex moderne : l’hyperactivité infantile qui peut évoluer vers des troubles anxieux
aussi bien que vers le trouble bipolaire (= psychose maniaco-dépressive).
Conclusion : le diagnostic nécessite la prise en compte de l’évolution, si possible
de la cause, et éventuellement du traitement.
L’examen psychologique va influencer positivement les traitements. Quand on
commence le bilan psychologique d’un individu, on pourra discuter de son cas
avec des collègues qui s’occupent de lui également.
L’évaluation permet aussi de repérer des problématiques individuelles.
D’autre part quand on fait une évaluation psychologique, on va pouvoir anticiper
les stratégies thérapeutiques qu’on va pouvoir mettre en place.
Elle permet de mettre en place des programmes de traitement (prise en charge
globale de la personne, donc pas seulement symptomatique).
Faire un bilan psychologique peut encourager le patient dans sa capacité de
changement.
L’effet de faire des évaluation psychologique permet d’établir des savoirs si la
thérapie mise en place est efficace ou pas.
L’examen psychologique facilite la réflexion globale sur la problématique de la
personne et sur sa prise en charge, c’est donc un acte nécessaire si on veut
évoluer dans la compréhension de la pathologie.
Le fait de donner les résultats des tests au patient, cela va lui donner une idée de
l’orientation à prendre par la suite (ça lui permet de se repérer).
L’examen psychologique est une spécificité des psychologues.
On évalue les fonctions intellectuelles, cognitives, neuropsychologiques, la
personnalité ainsi que tout les facteurs psychologiques associés (anxiété,
dépression,…).
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