Anticoagulation
Le but de l'anticoagulation - comme son nom l'indique - est de bloquer la
coagulation du sang. Il existe pour ce faire deux types d'anticoagulants : l'héparine
et ses dérivés, et les antagonistes de la vitamine K (antagoniste veut dire quelque
chose comme adversaire). La vitamine K joue un rôle capital dans la coagulation.
Les dérivés de l'héparine s'administrent en perfusion ou en injection sous-cutanée,
surtout au cours des premiers jours suivant l'accident. Les antagonistes de la
vitamine K se prennent généralement en même temps, et leurs représentants les
plus connus sont le Sintrom et le Marcoumar. Ces médicaments ne déploient leur
plein effet qu'après plusieurs jours.
La dose nécessaire des antagonistes de la vitamine K varie d'un individu à l'autre.
C'est pourquoi il faut souvent pratiquer des contrôles sanguins au début. Dès que la
fluidification est bien établie, les intervalles s'espaceront à trois à quatre semaines.
Mais même sous contrôle soigneux et régulier de l'anticoagulation, il est possible
qu'il se produise des hémorragies indésirables, des gencives ou de l'estomac par
exemple. Le médecin pèsera donc soigneusement et de cas en cas les bénéfices et
les risques d'une anticoagulation, et se posera toujours la question de la nécessité de
la poursuite d'une telle fluidification du sang.
Le Marcoumar et le Sintrom ont des interactions avec d'autres médicaments pris en
même temps, pouvant accentuer ou atténuer leur effet anticoagulant. Les personnes
sous traitement anticoagulant ne doivent donc prendre aucun autre médicament
avant d'en parler à leur médecin. Est particulièrement dangereuse la prise
concomitante d'antagonistes de la vitamine K et d'aspirine, ou d'autres médicaments
anti-inflammatoires. Cela exige une surveillance étroite de la part du médecin.
Les anticoagulants s'utilisent surtout en cas de thrombose veineuse et d'embolie
pulmonaire. Les dérivés de l'héparine s'injectent sous la peau pour prévenir les
thromboses veineuses et les embolies pulmonaires, après interventions
chirurgicales ou dans d'autres situations à risque. Ils sont en outre employés dans
les premiers mois suivant un infarctus du myocarde, en cas de troubles du rythme
cardiaque et après interventions sur les artères coronaires ou les membres
inférieurs.
Thrombolyse
Les médicaments à effet thrombolytique ou fibrinolytique sont des substances qui
activent la fibrinolyse et favorisent la dissolution des caillots de sang. Ils sont
administrés essentiellement dans les heures suivant un infarctus, dans le but de
reperméabiliser l'artère coronaire obstruée par un caillot de sang. Utilisés à temps,
ils contribuent à améliorer sensiblement la survie après infarctus. Les
thrombolytiques s'administrent en injection ou perfusion intraveineuse. La mise en
route simultanée, souvent nécessaire, d'une anticoagulation par anti-agrégants
plaquettaires ou anticoagulants présente un certain risque d'hémorragie. Mais le jeu
en vaut très nettement la chandelle, d'autant plus que cette phase est de courte
durée.