Décodage de la Constitution Européenne
La victoire du NON rendrait possible la construction d’une autre Europe respectueuse de
l’homme et de son environnement
fonctionnaires, non élus, elle est totalement
indépendante (I-26). Le Parlement peut cependant
voter la censure à son encontre (III-340).
Puis les lois sont adoptées par le Conseil des
ministres, parfois en codécision avec le Parlement.
Les domaines où le Parlement co-décide ont été
élargis mais sont encore limités : des secteurs-clés
comme les recettes budgétaires, la fiscalité des
entreprises, la fraude fiscale, le commerce et la
concurrence lui échappent toujours.
Qui décide vraiment ?
Le Conseil européen (nos chefs d’État et de
gouvernement) fixe la direction politique, avec un
Président élu pour 2 ans et demi par le Conseil
(disposition nouvelle).
Deux “innovations”
Le Ministre des affaires étrangères : il
devra exécuter les décisions du
Conseil des ministres prises à
l’unanimité (comment aurait-il pu
parler d’une seule voix dans le cas de
l’Irak ?).
Le droit pour un million de citoyens
de l’Union européenne de “prendre
l’initiative d’inviter la Commission à
faire une proposition de loi ... aux
fins de l’application de la
Constitution” (art. I-47). La
Commission n’y est pas
contrainte : la loi devra respecter
la liberté du marché et de la
concurrence.
Cette “Constitution” condamne la construction
d’une véritable Europe politique dotée d’un
gouvernement responsable devant le Parlement
élu, fondement de toute démocratie, et porteuse
d’un projet démocratique, de développement social,
de sauvegarde de l’environnement.
Les partisans du OUI vous disent que :
“La Constitution pourra être modifiée” : C’est faux !
“Le présent traité est conclu pour une durée
illimitée” (IV-446), l’unanimité des états membres
est nécessaires pour le réviser (IV-443 à IV-445).
“Les citoyens auront un pouvoir inconnu à ce jour
en France : un droit de pétition pour obliger l’Union
à se saisir d’une préoccupation commune à 1
million d’électeurs” : C’est faux !
En effet, l’article I-47 §4 est très clair sur ce point,
les citoyens ne peuvent qu’inviter la Commission,
qui fera donc ce qu’elle en voudra, et leurs
propositions ne doivent, en aucun cas, avoir pour
objet une modification des règles de cette
“Constitution”.
Libertés fondamentales de l’Union,
égale :
“liberté de circulation des capitaux”
“La libre circulation des personnes, des services,
des marchandises et des capitaux, ainsi que la
liberté d’établissement, sont garanties par l’Union
...” (art. I-4).
La Constitution favorise les délocalisations dans
les pays à faible fiscalité et à bas coûts salariaux,
dans et hors de l’Union, reprenant ainsi les
principes de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC).
“... les restrictions tant aux mouvements de
capitaux qu’aux paiements entre les États
membres et entre les États membres et les pays
tiers sont interdites.” (art. III-156).
“... seule une loi ou loi-cadre européenne du Conseil
peut établir des mesures qui constituent un recul ...
en ce qui concerne la libéralisation des
mouvements de capitaux à destination ou en
provenance de pays tiers. Le Conseil statue à
l’unanimité, après consultation du Parlement
européen.” (art. III-157 §3).
La Constitution rend ainsi fortement improbable
toute taxation des capitaux ou de la spéculation
financière (Taxe Tobin etc.).
L’instauration de contrôles contre la fuite des
capitaux et la lutte contre les paradis fiscaux serait
quasi impossible.
Le paragraphe 1 de l’article III-172 traite du “
rapprochement ” des législations qui ont pour objet
“l’établissement” ou le fonctionnement du marché
intérieur, mais le paragraphe 2 précise :
“Le paragraphe 1 ne s’applique pas aux
dispositions fiscales, aux dispositions relatives à la
libre circulation des personnes et à celles
relatives aux droits et intérêts des travailleurs
salariés. ”
De ce fait, toute mesure d’harmonisation fiscale
ou sociale pourra être considérée comme une
entrave au libre échange.
La loi du moins-disant fiscal et social pourra
s’épanouir librement :
“L’Union contribue ... à la suppression
progressive des restrictions aux échanges
internationaux et aux investissements étrangers
directs,...” (art. III-314).
L’UE privilégie la rentabilité des capitaux au
détriment du développement humain et social.