Quelles démarches politiques et sociales, quelles
conditions, quels outils pour porter un projet alternatif,
solidaire, écologiste, féministe et autogestionnaire ?
Table des matières
0.1 Notre volonté commune ................................................................................................... 1
1 Brèves considérations sur la situation générale ....................................................................... 2
1.1 Situation écologique et crise économique ........................................................................ 2
1.1.1 Dégradation de la situation écologique dont urbanisation conduisant au
réchauffement climatique et à la perte de biodiversité mais aussi à la dégradation de la
santé des populations... ...................................................................................................... 3
1.1.2 La crise économiqueest une crise de longue durée (crise structurelle)..................... 3
1.2 Situation internationale ..................................................................................................... 4
1.3 situation politique ............................................................................................................. 4
2 Projet et révolution lente, transition ......................................................................................... 5
2.1 Regroupement de forces et projet ..................................................................................... 5
2.2 Le projet des Alternatifs est un projet de transition ......................................................... 6
2.3 Le projet des Alternatifs est un projet de transition écologique vers un développement à
soutenabilité forte. .................................................................................................................. 6
3 Quelle organisation pour mettre en œuvre le projet de transition ? ......................................... 7
3.1 La démocratie et le mouvement parti ............................................................................... 8
3.1.1 LA FORME ET LES PRATIQUES ......................................................................... 8
3.1.2 La démocratie et les nouvelles technologies ............................................................ 9
3.2 Les conditions du dépassement. ....................................................................................... 9
4 Redynamiser les Alternatifs ................................................................................................... 10
4.1 La situation que nous vivons exige des réponses fortes ................................................. 10
4.2 L’organisation des Alternatifs ........................................................................................ 11
4.3 Les moyens de communication ...................................................................................... 12
4.4 Un mouvement ouvert sur le monde .............................................................................. 12
4.4.1 agir localement ........................................................................................................ 12
4.4.2 relations internationales .......................................................................................... 13
22 octobre 2014
Première partie
Introduction : État des lieux
0.1 Notre volonté commune
Quelle réponse à la situation actuelle sur les plans national et international (dégradation de la
situation écologique, sociale, politique...) ?
Nous n’en voyons qu’une : dans le domaine politique et dans la société civile, nous voulons
participer à la constitution d’un bloc politique et social très largement majoritaire, à la
reconstruction de la démocratie, à la transformation de la société et pensons qu’il faut
commencer par nous mêmes.
Notre volonté commune de militants des Alternatifs est de développer les acquis construits au
long de seize années d’existence, eux-mêmes préparés par les luttes, les acquis théoriques
accumulés par le PSU, l’AREV, les CCA ou la CAP, entre autres.
Mais ensuite les perspectives divergent :
certains pensent que la seule voie ouverte est de travailler à la constitution d’un
regroupement politique,
d’autres pensent au contraire que c’est sur le terrain des expérimentations (sociales,
écologiques, économiques, culturelles, sociétales...) qu’il est possible d’intervenir,
d’autres encore pensent que si le terrain politique ne doit pas être délaissé, l’expérimentation
ne doit pas être oubliée et qu’en fait c’est à l’articulation des deux approches qu’il faut
travailler.
Cette dernière position qui est notre, n’exclut nullement les partenariats divers (partis et
mouvements politiques, associations, syndicats ou, tout simplement, individus soucieux de
s’investir et de s’impliquer sans s’affilier).
Nous devons, plus que jamais, faire vivre la notion de parti-mouvement, favorisant les
partenariats les plus divers, afin de construire et mettre en œuvre, à partir de, et dans, l’action
commune, les conditions de l’unité : un projet commun, un projet qui résulte de l’analyse de la
situation actuelle et de la manière dont nous pensons sa réalisation (la révolution lente), un projet
de transition écologique.
Pour cela, l’outil « Les Alternatifs », tel qu’il s’est façonné au fil des ans, localement,
nationalement et même internationalement, nous semble constituer un point d’appui
incontournable encore aujourd’hui puisque les conditions d’un dépassement ne sont pas réunies.
Ce que nous proposons donc c’est de remettre en chantier en nous appuyant sur une analyse de
la situation la construction d’un parti-mouvement protéiforme, inscrit dans le réel pour le
transformer, autogestionnaire, porteur des perspectives d’une écologie de rupture anticapitaliste
et antiproductiviste, d’un féminisme assumé, et attaché aux pratiques de solidarités actives. Un
mouvement Noir, Rouge, Vert, porteur d’espoir et capable de travailler avec d’autres
organisations à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un projet de transition écologique.
1 Brèves considérations sur la situation générale
1.1 Situation écologique et crise économique
1.1.1 Dégradation de la situation écologique dont urbanisation conduisant
au réchauffement climatique et à la perte de biodiversité mais aussi
à la dégradation de la santé des populations...
Deux grands processus sont au centre de de ce que nous percevons : le processus d’urbanisation
et le processus d’industrialisation. L’un concerne le géographique et l’autre les flux
(économiques production, distribution, consommation). La reproduction de la vie quotidienne
est bien en rapport avec ces deux processus : l’économie n’explique pas tout et on ne peut donc
en tirer une stratégie de changement social complète
1
.
Nous le savons tous, l’industrialisation et l’urbanisation sont à l’origine de dégradation de la
situation écologique par :
la remise en cause du cycle de l’air :pollution, dégradation climatique (on parle de
réchauffement climatique),
la remise en cause du cycle de l’eau : artificialisation, suppression des zones humides,
pollution (Notre dame des Landes, Le Testet...),
La remise en cause du cycle des sols (artificialisation, morcellement, suppression des sols
vivants, destruction irréfléchie de terres agricoles, pollution, dégradation par l’agriculture
industrielle (baisse considérable de la biodiversité).
À cela s’ajoutent les risques inconsidérés pris avec l’énergie nucléaire tout simplement pour
pouvoir développer et posséder la bombe atomique., et disposer d’une source d’énergie
centraliseé.
1.1.2 La crise économiqueest une crise de longue durée (crise structurelle)
Le développement de l’industrialisation n’est principalement rien d’autre que le développement
du capitalisme. Et celui-ci dans son développement est confronté à la baisse du taux de profit, due
à l’augmentation de la composition organique du capital (rapport du capital fixe, aggravée par la
hausse du coût des matières premières résultant du fait que les ressources existant sur la planète
sont limitées).
Cette baisse du taux de profit, constatée depuis les années 1980, est à l’origine de la recherche
d’aménagements spatiaux
2
(déplacement temporel réalisé grâce aux investissements à long
terme, par exemple sous la forme du développement des métropoles concurrentes aggravant les
inégalités), de processus de dépossession (privatisation des biens communs, développement de la
logique des brevets...), d’articulation avec la rente, de dévalorisation localisées aux frais des
population et de restructurations dans l’espace (investissement dans des pays à bas coûts de main
d’œuvre ou délocalisation à l’intérieur d’un espace gional comme l’Europe par exemple), de
développement d’un capitalisme vert.
Toutes action qui impliquent un rapport étroit aux États que les capitalistes s’approprient.
Et tout cela ne va pas sans exacerbation de la répression, de la réduction de la démocratie sur
leur territoireet des violences au niveau international.
1
Il nous faut comprendre le concret réel, se situer au niveau de l’Analyse et non de la Théorie (du mode de production capitaliste qui rendrait
compte de tout le fameux système) et ne pas aplatir la Problématique sur la Théorie (ne pas faire de la valeur travail un universel).
2
il s’agit d’une traduction du concept de « spatial fix » développé David Harvey
1.2 Situation internationale
Nous assistons à la naissance d’un monde multipolaire partagé en grands blocs (celui des pays
occidentaux auquel est arrimée l’Europe le développement du capitalisme est ancien et la
composition organique du capital élevée, celui du bloc arrimé autour de la Chine (Brics),
l’ensemble des pays plus ou moins dépendants de ces blocs... on doit donc ajouter à ces processus
de lutte contre la suraccumulation les concurrences entre blocs. Ainsi la tentative des États-Unis
de s’opposer au développement de la Chine en la privant de sources d’approvisionnement en
énergie (Guerre d’Irak et ce qui se joue en ce moment dans les territoires pétroliers).
Les BRICs (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en effet s’organisent et développent
leur autonomie. Ils construisent des institutions équivalentes au FMI et à la Banque mondiale qui
n’imposeront pas dans leur sphère d’influence les contraintes libérales imposées jusque là. Ils
développent des rapports privilégiés (coopérations de formes spécifiques mais entrant dans
l’ordre des aménagements spatiaux) avec des pays d’Amérique du sud ou d’Afrique.
Le Moyen-Orient reste, du point de vue de l’actualité, le centre de l’évolution de la situation
internationale. Les États-Unis, en lien direct avec Israël, déploient, dans ce Moyen-Orient, une
stratégie claire et constante : balkaniser la région. Ce n’est d’ailleurs pas très loin de ce qui se
passe en Europe ! Lorsqu’on détruit, il reste des ruines, et en particulier des ruines humaines, des
groupes humains sans État et sans perspectives de vie normale, sans avenir. C’est sur ce terreau
qu’ont pris racine les groupes terroristes”. Ils sont comme les populations qu’ils rassemblent.
L’EI (l’État Islamique) est en train de réussir à fédérer ces groupes humains : il leur offre un
présent : exprimer, dans une guerre sauvage, leur profond ressentiment et leur égarement. Il ne
faut pas se tromper dans l’ordre des causes : c’est l’impérialisme US et sioniste qui reste la cause
de fond. C’est lui qui pousse au désespoir et au manque d’avenir. C’est lui qui sème la graine du
terrorisme. . Et il faut soutenir toutes les forces qui combattent pour maintenir ou créer des
institutions au service des populations, comme c’est le cas actuellement des Kurdes (et, bien
qu’affaiblie, de l’opposition dite modérée en Syrie). Ce qui est à l’ordre du jour dans cette région
du monde, ce ne sont pas des discours creux sur la “démocratie occidentale”, mais bel et bien la
lucidité dans l’analyse et l’appui aux forces qui œuvrent à construire ou défendre des institutions
aptes à garantir la paix à des peuples qui n’ont que trop souffert. Le combat des Kurdes montre
l’exemple.
L’Europe continue la politique d’élargissement développée jusque (par exemple avec
l’Ukraine), pour inclure au sein d’elle-même un sud permettant le redéploiement du capital.
1.3 situation politique
Nous sommes confrontés à un gouvernement qui joue la carte de l’Europe attachée au bloc
occidental (ce qui le conduit à des aventures militaires), d’une Europe qui comprend son propre
Sud et qui cherche à l’étendre (attitude à l’égard des pays des Balkans des pays Baltes ou de
l’Ukraine) d’une Europe donc le capital pourra se redéployer pour y exploiter une main
d’œuvre à bas prix.
Ce gouvernement cherche à restaurer les marges du capital pour favoriser l’investissement, à
développer des métropoles concurrentes pour user de l’aménagement spatial et absorber du
capital en excès.
Il remodèle en conséquence l’État et en profite pour le rendre plus autoritaire.
Face à cela, ce qui a été tenté est insuffisant. Nous ne sommes pas à hauteur de ce qu’exige la
situation. Le développement d’un cartel des gauches de gauches et le développement d’une
organisation qui appelle à s’opposer à l’austérité et incite à la construction d’une alternative dont
la définition est plus que floue ne suffit pas.
Deuxième partie
De la transition à la stratégie dans les domaines de la société civile et de
l’État
2 Projet et révolution lente, transition
Alternative : très fréquemment utilisé dans le contexte de la gauche de la Gauche mais avec des
sens différents, le mot désigne souvent l’alternative politique, d’autres fois un projet de société.
2.1 Regroupement de forces et projet
La question du rapport au projet est fondamentale : rassemble-t-on les citoyens autour d’un
projet, dont le projet politique qui en découle, y compris le projet de Constitution, car sans
changement du dispositif politique il n’y aura jamais de « changement » (comprendre de
transition), ou propose t-on de constituer des forces autour d’ « objectifs simples », de faire sortir
de ces forces agglomérées un projet, qui, dans les premières étapes, ne peut être alors qu’un
programme de mesures immédiates…
Il nous semble qu’il nous faut respecter nos interlocuteurs militants et ou citoyens car, sans
cela pas d’autogestion. Il ne s’agit pas de rassembler des forces dans la résistance à l’austérité de
manière a critique, au risque que ces forces se disloquent au moment des choix de transformation
sociale... La lutte contre l’austérité doit au moins dire pourquoi il faut garder des moyens
d’investir et dans quoi.
D’ailleurs, aujourd’hui, les citoyens ne s’engagent plus s’ils ne savent pas ce qui va, peut
suivre...
Seul un projet permet de regrouper de manière durable des forces en accord avec sa cohérence.
C’est ce même projet qui nous permettra, dans nos luttes, de ne pas contribuer au
renforcement du capitalisme.
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