Pour un Commerce Équitable en France et en Europe
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Démocratie contre capitalisme
Quelles stratégies économiques pour une autre mondialisation ?
Aujourd’hui 140 des 200 pays qui constituent la planète organisent des élections
pluralistes : un chiffre sans précédent. Pourtant la démocratie est profondément malade.
Partout les décideurs politiques gouvernent sous la férule des marchés financiers,
l’abstention et le repli progressent. La concentration des richesses, des pouvoirs
économiques et médiatiques, bat des records historiques. Dans le capitalisme néo-libéral,
l’économie sape les fondements de la démocratie. Le virage sécuritaire et guerrier de la
mondialisation post-11 septembre accroît encore les périls.
On ne pourra sauver la démocratie qu’en organisant son irruption dans l’économie. C’est
possible, de multiples initiatives citoyennes le montrent déjà: boycott et harcèlement des
transnationales, consommation responsable, commerce équitable, coopératives, économie
solidaire, … prouvent chaque jour que l’économie peut aussi être humaine. De façon
encore balbutiante, le mouvement altermondialiste se place ainsi directement sur le terrain
économique. Il conteste la pseudo-rationalité du profit capitaliste pour orienter le
développement social. Ses acteurs élaborent leurs propres critères, beaucoup plus
rationnels, basés sur la démocratie, l’égalité, la solidarité, l’écologie... En filigrane, ils
commencent à dessiner ainsi une stratégie multiforme qui pourrait transformer les
structures économiques pour les placer sous le contrôle des populations concernées.
Ces mouvements, en entraînant le mouvement ouvrier et syndical et en mobilisant la
société, peuvent sortir de la marginalité et changer d’échelle. Prenant en tenaille le pouvoir
du capital mondialisé, ils pourront mettre à l’ordre du jour une déconcentration radicale des
pouvoirs, le contrôle et la participation populaire aux décisions économiques. Les
expériences passées de rupture avec le capitalisme imposent de tirer sans complaisance les
bilans de leurs échecs. Il faut désormais appuyer une réflexion prospective sur ces bilans et
sur les plus innovantes des luttes sociales actuelles, en Europe, aux Etats-Unis, au Brésil...,
afin de renouer ainsi avec un projet mobilisateur de société alternative – le socialisme
participatif. Il importe aujourd’hui de redéfinir un horizon global car comme le disait
Jaurès, si « les travailleurs n'entrevoyaient pas la possibilité d'une société nouvelle et plus
juste ; s’ils croyaient, s'ils pouvaient croire à l'éternelle nécessité du système capitaliste, ils
renonceraient à redresser un système d'injustices ».
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