
TUMEURS CEREBRALES DE L’ENFANT
T. Roujeau, E. Mireau, M.Zérah
Les tumeurs du système nerveux central de l’enfant diffèrent de celles l’adulte par leurs
caractéristiques histologiques (plus que par l’incidence des différents types rencontrés) et par
le site d’origine des tumeurs. Elles représentent la première cause de mortalité par tumeur
chez l’enfant et la seconde cause de cancer (après les leucémies). Dans notre expérience, elles
représentent 20% des urgences neurochirurgicales et 150 interventions annuelles (2867
enfants âgés de 0 à 16 ans hospitalisés en neurochirurgie pédiatrique aux Enfants Malades
pour tumeur cérébrale entre janvier 1985 et juin 2000).
Maladies génétiques et tumeurs :
Peu de maladies génétiques sont associées à une augmentation de fréquence des tumeurs
cérébrales. Citons le syndrome de Li-Fromeni (mutation du gène p53) et surtout les
phacomatoses :
-Maladie de Recklinghausen/Neurofibromatoses (NF)
Maladie à transmission autosomique dominante, pénétrance élevée et expressivité variable ;
Le taux de mutation atteint 30 à 50 %. On distingue la NF1 et la NF2.
La NF1 est caractérisée par des tâches café au lait, des dysplasies squelettiques, des névromes
plexiformes, une très grande fréquence des gliomes des voies optiques, des gliomes ou
dysplasies du système nerveux central en général.
La NF2 se caractérise par des schwanomes multiples (neurinomes bilatéraux du VIII,
pathognomoniques), des tumeurs de type varié : gliomes, méningiomes, neurofibromes divers.
-Sclérose tubéreuse de Bourneville
Maladie à transmission autosomique dominante, pénétrance variable et taux de mutation
voisin de 70%. Elle se caractérise par l’association à des degrés variables d’une épilepsie
(syndrome de West), d’une débilité mentale, d’adénomes sébacés de la face. Elle est associée
à des tumeurs astrocytaires à cellules géantes à point de départ sous-épendymaire.
PRINCIPE DES EXPLORATIONS RADIOLOGIQUES
L’IRM est maintenant l’examen clé du diagnostic de tumeur cérébrale de l’enfant. Les autres
examens ne sont plus que des examens d’appel qui doivent conduire à la réalisation d’une
IRM.
Radiographies Standards :
Calcifications tumorales, classiques impressions digitiformes et disjonction de sutures en cas
d’hypertension intracrânienne Elles ne devraient plus être, aujourd’hui à l’origine du
diagnostic.
Echographie Transfontanellaire :
Examen de débrouillage très précieux, avant la survenue de la fusion suturaire ( 10 à 15
mois). Il permet d’identifier une dilatation ventriculaire, un déplacement des structures
cérébrales ainsi qu’une masse tumorale.
Scanner cérébral : Il permet de mettre en évidence
Sans injection de produit de contraste
masse tumorale (siège, volume)
son retentissement (effet de masse, œdème).
Hydrocéphalie associée
Avec injection de produit de contraste
Précise les caractéristiques de la lésion et son extension.