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A la reconquête du Rôle
Propre
Gwendoline ROQUIGNY, Bénédicte LIGOT, Anne-Gaëlle THERIAS, Emmanuelle THOLLY, Laurent
CLAUDEL, juin 2007
Présentation synthétique des cours et TD du module :
Au cours de ce module, nous avons renforcé l’idée de la nécessité d’une prise en charge ho-
listique de la personne soignée, incluant ses besoins fondamentaux du modèle conceptuel de
Virginia HENDERSON. L’état général de l’individu est la conséquence de différents fac-
teurs biologiques, psychosomatiques, sociaux, culturels et environnementaux. Négliger un de
ces facteurs compromet l’amélioration de la santé et du bien-être. Pour cela, il semble impor-
tant d’inclure dans le rôle propre de l’infirmière des postulats engendrant des actions respec-
tueuses de la personne à double visée : selon le “caring and curing” de Walter HESBEEN.
Lors de ce module, les étudiants ont pu expérimenter à travers leurs corps des techniques
nouvelles, leur faisant vivre les soins tantôt comme patient, tantôt comme soignant. Elles
permettent de combler ou d’améliorer les besoins fondamentaux de respirer, de protéger ses
téguments, de communiquer, de se reposer, de se recréer, de revaloriser son image d’un point
de vue personnel et aussi de celui de l’entourage.
Le corps en philosophie par Mme NEUVILLE : en 50 ans, les conditions de vie ont été
bouleversées, mais la condition humaine, elle, est restée identique, marquée par la vulnérabi-
lité et la mortalité ; que les philosophes aient envisagés une vision dualiste (primauté de
l’esprit sur le corps) ou une vision moniste (une seule substance universelle).
De nos jours, la société est marquée par l’obligation de consommer des loisirs ; le corps est
donc un objet de consommation (consommable et consommateur) dans un environnement où
se développe l’anthropologie du masque, c’est-à-dire des procédés de mise en scène de soi,
pour entre autre nier les dégâts du temps. Avec la libération du corps, on peut se demander si
nous avons gagné en liberté au vu du développement des pratiques de refoulement, de retour
à la primitivité ou de l’impératif du jeunisme à la limite de la névrose obsessionnelle.
TD rôle propre : le travail débute par la confrontation des idéaux des étudiants à des
textes relatifs au métier infirmier et ses exigences, pour dégager les postulats nécessaires à
l’accomplissement du rôle propre.
Gestion du stress par Mme COSTILLE : le stress est un état inhérent à la Vie (animale et
végétale), marqué par la mise sous tension de l’organisme ; c’est un stimulant naturel pour
s’adapter à une nouvelle situation.
On dénombre 3 phases : Alarme (décharge d’adrénaline en réponse à un stimulus “stres-
seur”), Résistance (décharge de cortisol), Epuisement (laquelle est pathologique). La fron-
tière entre les phases de résistance et d’épuisement est difficilement perceptible.

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Le stress se caractérise par des manifestations corporelles (augmentation de la fréquence
cardio-respiratoire, de l’acuité sensorielle, de la transpiration en phase d’alarme ; tachycar-
die, tremblements, douleur abdominale, céphalées, douleurs musculaires, troubles cutanés et
infectieux en phase de résistance) et comportementales / psycho-affectives (agressivité, co-
lère, pleurs en phase d’alarme ; anxiété, troubles dépressifs en phase de résistance)...
La gestion du stress fait appel à des stratégies immédiates (techniques dynamiques de vi-
dange physique du stress, techniques douces de décompression, s’étirer souvent, “faire de
l’eau”) et / ou préventives (hygiène de vie physique, environnementale, émotionnelle, soins
alternatifs, faire des pauses).
En se déchargeant de leur stress accumulé durant l’année, les étudiants ont développé leurs
capacités d’adaptation en contrôlant leurs réactions (canalisation), en identifiant la phase de
stress dans laquelle le patient se trouve, en repérant ses stresseurs.
Rôle propre : cette pratique est à appliquer le plus souvent possible, non seulement pour
pouvoir réagir face au stress du patient mais aussi pour être nous-même plus disponibles et
présent psychologiquement ; être plus concentré et plus patient. Quelques minutes suffisent
dans un coin calme pour pratiquer des exercices de relâchement et faire diminuer son stress.
Coiffure et soins par Mme BARBAULT : les soins apportés au cuir chevelu et aux che-
veux ont pour but principal de “remonter le moral” du patient ; par la présence de celui ou
celle qui les réalise, par son écoute, son toucher, ils provoquent le bien-être et relâchement.
Ces soins sont très personnalisés et permettent de parachever un soin technique en recentrant
le soignant sur la personne soignée et non sur l’acte technique réalisé.
Rôle propre : perfectionnement des techniques de soins hygièno-esthétiques (rasage, coif-
fage...) qui permettent de combler les besoins fondamentaux : protéger ses téguments, se re-
créer, revaloriser son image d’un point de vue personnel et aussi de celui de l’entourage.
TD environnement et bien être : la conception du “service idéal” a rapproché les étu-
diants en leur permettant de confronter leurs points de vue, de comparer leurs envies de
changements et d’amélioration des conditions de travail, du confort des patients et de leurs
familles mais surtout d’améliorer la communication quelque soit le service.
Initiation à la dansethérapie et à la musicothérapie : infirmier psychiatrique musicothéra-
peute et musicien amateur, Mr NECTOUX soigne des patients reçus en hôpital de jour ou en
service d’entrée sur la prescription des psychiatres. Les soins visent à développer la différen-
tiation, la créativité et la mentalisation. Les étudiants se sont fait plaisir, ont ri et ont pu dé-
couvrir un autre mode de communication, une expression différente basée sur l’échange lors
de la danse et sur l’écoute avec la musique.
Initiation au Taï-chi-chuan par Mme COSTILLE : coordination des mouvements, aug-
mentation de la concentration et communication avec son corps en harmonie avec
l’environnement extérieur, l’art martial interne dit “du guerrier pacifique” permet de se cen-
trer sur soi et de mettre ses soucis de côté afin de se concentrer sur l’autre.

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Atelier soins esthétiques par Mme ARQUILLIERE : socio-esthéticienne travaillant en
collaboration avec Mme BARBAULT au CLB, Mme ARQUILLIERE a insisté sur le fait
qu’avec des moyens simples, un toucher soignant et une écoute, le patient bénéficiait d’un
moment privilégié ; la reconstruction narcissique et le re-développement de l’estime de soi
profitent à court, moyen et long terme au patient et à son entourage. Les étudiants ont décou-
vert le visage de l’autre par le toucher, le massage et le maquillage.
Initiation réflexologie massage par Mme ASTIER : chacun a ressenti de nouvelles sensa-
tions en abandonnant ses tensions pour repartir à la conquête de son corps. Sur le terrain, les
techniques présentées lors de cet atelier ouvrent des portes pour prendre en charge une per-
sonne douloureuse, contractée ou atteinte de troubles du schéma corporel, de la circulation et
du drainage.
Le toucher: ouverture sur le monde par Mr RIGAUD : à l’aide de nouvelles pratiques
présentées par un psychomotricien, les étudiants expérimentent le massage du patient qu’il
soit assis, debout ou couché, dans le but d’être disponible afin de rapidement relâcher la
pression.
Toucher signifie être touché : le massage est une rencontre entre deux êtres humains qu’il
faut amener à une pleine collaboration. Il risque d’être vécu comme intrusif et agressif si la
préparation du patient a été négligée ou si le masseur s’attarde sur des parties trop intimes ou
sensibles (rachis) du corps de l’autre, sauf indication particulière concernant le besoin
d’éliminer (ex: ventre).
Massages sensitifs par Mme SAVY : une matinée délicieuse où des mains coulèrent sur
les dos, tantôt effleurantes, tantôt pressantes, réveillant des cellules des profondeurs du corps
à la pointe des cheveux. Là encore l’accent est mis sur la rencontre, sa préparation et
l’accompagnement jusqu’à ce que la personne massée retouche terre (physiquement et psy-
chiquement).
Relaxation par la Sophrologie par Mme COSTILLE : née de l’observation et de
l’adaptation en Europe de pratiques originaires d’Inde, la sophrologie vise à harmoniser le
rapport entre le corps et l’esprit en encourageant les idées positives et une relation saine avec
le corps. Elle met en pratique la respiration abdominale, la circulation de l’énergie et la re-
laxation, utiles pour la prise en charge d’un patient atteint d’une crise de panique ou angois-
sé.
Soins en Europe par Mme GALLET : un aperçu de l’historique, des pratiques et des évo-
lutions du métier infirmier en Europe marquée par une frontière nord-sud qui tend à s’effacer
doucement. Comme lors du TD “service idéal”, les étudiants ont perçu le message d’être très
bientôt les garants de la qualité des soins infirmiers dans leurs services mais aussi avec leurs
collègues européens.
Au Parc de la Tête d’Or avec Mmes VACHER-MATERNO et MAROC : cette séance de
défoulement improvisée a permis de renforcer les liens entre les participants de ce module.

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Synthèse du module :
Les étudiants ont, au cours de ce module, redécouvert et affiné leur capacité d’écoute grâce
aux nombreuses rencontres, aux débats et expérimentations de nouvelles sensations.
Ecoute de son corps, reconnaissance de ses limites, de ses besoins et de ses envies sont impé-
ratifs pour répondre aux attentes impliquant les besoins fondamentaux des patients dont
l’IDE a la charge. Le toucher est la base de la relation soignant / soigné, il la fait grandir,
engendre confiance, bien être et réconfort. Il faut donc que le soignant prenne soin de lui
avant, pendant et après avoir pris soin de ses patients, afin de considérer chacun comme un
être humain en situation de nécessité d’une aide digne et personnellement adaptée. Ce mo-
dule nous as fait comprendre que chacun devrait trouver sa propre technique, puisque per-
sonne ne réagit de la même manière aux moyens d’évasions apportés. Il faut donc trouver ce
qui nous correspond, nous fait du bien, nous relâche afin de prodiguer de meilleurs soins à
l’autre.
SE CONNAITRE PERMET DE PRENDRE SOIN DE L’AUTRE.