Le secteur sportif présente à ce titre des particularités qui doivent être prises en compte pour espérer voir un
jour la mise en place de véritables plans d'action et de stratégies efficaces pour réduire sensiblement le
chômage et stimuler le marché de l'emploi.
Chômage structurel et faibles perspectives d'embauche
Pour donner un ordre de grandeur à l'ampleur et à la gravité du problème du chômage dans le secteur sportif,
jusqu'à 2016, environ 400 jeunes diplômés depuis 2010 attendent encore leur tour à l'embauche.
Au total, 5.807 diplômés chômeurs sont actuellement sur la liste d'attente. Vu la saturation du marché de
l'emploi dans les domaines de l'enseignement de l'éducation sportive et de l'entrainement sportif, la capacité de
recrutement du ministère de la Jeunesse et du Sport sera limitée à couvrir le peu de postes encore vacants et au
remplacement des départs à la retraite.
Au meilleur des cas, le pourvoi annuel de postes ne pourra pas dépasser les 300 par an. Les jeunes qui auront
leurs diplômes de licence en éducation physique ou en sport en 2016 ne seront donc embauchés qu'en... 2038.
En plus, chaque année, les quatre instituts de sport et d'éducation physique continueront à envoyer un peu plus
de 900 nouveaux jeunes fraichement diplômés, prendre leur place dans la liste d'attente. Face à cette situation
surréaliste, l'État et le gouvernement semblent jusqu'à présent impuissants.
Tous ces chiffres et projections indiquent que nous sommes bel et bien face à un chômage structurel. Un
chômage chronique qui traduit un déséquilibre profond et durable du marché du travail. Ce type de chômage
est lié aux changements qui se sont opérés lentement et progressivement sur une longue période, dans les
structures démographiques, économiques, sociales et institutionnelles sans que personne n'intervienne pour
arrêter ce processus d'accumulation et pour réajuster l'équilibre entre l'offre et la demande d'emploi dans le
secteur sportif.
Le marché mondial du sport est prospère
Paradoxalement, sur le plan mondial le secteur sportif se porte très bien et il connaît depuis quelques années un
essor économique incomparable. La valeur du marché sportif mondial des biens et services est estimée à 1000
milliards d'euros par an avec un potentiel de croissance annuelle qui varie de 2,5 à 3%.
Cette manne financière et ce potentiel de création de richesses et d'emploi a bien été identifiés par les pays
développés et émergents. Au brésil par exemple en moins de 10 ans, le nombre des salles de sport a triplé en
passant de 7.000 en 2006 à plus de 22.000 en 2014. Avec plus 100 millions d'inscrits (la moitié de la
population du Brésil !), c'est le deuxième marché mondial derrière les États-Unis. En plus les, études prouvent
que contrairement aux idées reçues, la pratique du sport dans des salles privées n'est pas un privilège réservé
aux classes aisées puisque 40 millions des inscrits appartiennent à la classe moyenne.
L'Inde, faisant figure de «nain sportif» jusqu'alors, malgré son 1,2 milliard d'habitants, avait mis en place une
stratégie gouvernementale de mise à niveau du sport. Une nouvelle politique sportive basée sur 3 piliers : le
développement de la pratique des sports mondialisés tels que le foot ou le tennis jusque-là très peu rependus en
inde, le développement de l'infrastructure sportive, et la course à l'organisation de compétitions internationales.
Une stratégie qui consacre un véritable investissement de l'État dont le but est de booster la pratique sportive
chez le grand public et stimuler ainsi tous le tissu industriel, commercial, médiatique, et de service dans le
domaine du sport.
En Coré du Sud, le 2 décembre 2016, lors d'une conférence de presse, Kim Chong, le vice-ministre de la
Culture, du Sport et du Tourisme chargé des affaires liées au sport, a déclaré que le plan du gouvernement