16/04/17
- L’apologie de Socrate -
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Par conséquent, il s’agit pour Socrate de se
démarquer de ses amitiés compromettantes. C’est
pourquoi il s’efforce de montrer qu’il n’a jamais fait de
politique et qu’il a dénoncé aussi bien les abus des
Trente que ceux de la démocratie.
2)
On le sait, le procès aboutit à la mort de Socrate. Or,
Athènes ne condamnait à mort que ses généraux
vaincus et ses hommes politiques corrompus. Mais
Socrate n’est ni un soldat ni un politique…….
Au mieux, c’est une sorte d’« orateur des rues »......
Dans ces conditions, comment lui attribuer une
responsabilité quelconque dans la décadence de la
Cité ?
C’est qu’il faut voir en lui une des première figures
(en fait, « la » première figure….) de ce qu’on
appellerait aujourd’hui un « intellectuel ». Qu’est-ce
qu’un intellectuel ?
C’est quelqu’un qui exerce une autorité, laquelle ne
s’appuie pas sur le pouvoir institutionnel. Cette
autorité est donc purement morale....... Or, c’est
précisément en cela que le procès de Socrate est un
procès historique.
Par conséquent, le procès de Socrate pose le
problème de la vocation politique du philosophe et
de la philosophie en général.
Or, pour un Grec, le problème politique n’est pas un
problème parmi d’autres, c’est-à-dire une question
qui serait certes importante mais d’un rang secondaire.
Au contraire, le problème politique est essentiel dans la
mesure où l’homme et le citoyen se confondent. En
effet, pour un Grec, on ne peut être homme que pour
autant qu’on est citoyen.
C’est pourquoi la définition qu’Aristote donne de
l’homme est la suivante : c’est un « animal politique »,