Première partie : Accumulation du capital, organisation du

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Première partie : Accumulation du capital, organisation du travail et
croissance économique :
Chapitre 2 : Les facteurs économiques de l’investissement et de l’innovation:
Objectif : comprendre les déterminants économiques de l’investissement et de
l’innovation des unités de production, et donc de la croissance
Dans ce chapitre, on va passer à un deuxième niveau dans l’analyse. On a dit dans le premier
chapitre quelles étaient les sources de la croissance. On avait trois sources.
On va maintenant passer au second degré. Pourquoi y a-t-il de l’investissement ? Et pourquoi
y a-t-il du progrès technique ? C’est bien notre objectif, qu’on peut formaliser ainsi.
On va chercher les différentes raisons pour lesquelles il existe de l’investissement et du
progrès technique dans une économie.
Pour répondre à cette question, on va répondre en regardant tout d’abord à un premier
niveau : sachant que ce sont les SNF qui représentent la plus grande part de l’I, à quelles
conditions les entreprises investissent et innovent ?
On procédera en deux temps, en parlant d’abord des conditions microéconomiques à
l’investissement et à l’innovation, puis en parlant des conditions macroéconomiques.
A quelles conditions les entreprises investissent et innovent ?
NB capital : dans ce I, on parlera surtout du mot Investissement. Cela dit, ce qu’on va
dire s’applique également à l’innovation. Pour innover, il faut en effet investir dans la
R&D. Donc quand vous lisez investissement, vous pouvez également lire Innovation.
Leur demander : si vous voulez ouvrir un magasin, quand le faites-vous ? Les
guider dans la réponse pour faire apparaître deux grands types de conditions.
Quelqu'un peut-il distinguer les deux niveaux ? Dans un cas, on s’intéresse à ce
qu’il se passe au niveau des individus, ici les unités de production. Dans l’autre, on
s’intéresse à ce qu’il se passe au niveau d’une zone agrégée, comme une région, une
nation, etc.
Il faut distinguer les conditions microéconomiques qui dépendent de la seule entreprise
des conditions macroéconomiques qui dépendent de la nation tout entière.
I. Les déterminants microéconomiques :
La microéconomie est la partie de la science économique qui analyse le comportement
d’un individu ou d’une entreprise et leur choix dans le domaine de la production et de la
consommation. C’est ce que nous allons faire ici en analysant les déterminants propres à
l’entreprise qui déterminent ses choix en matière d’investissement.
A. Le principal critère de décision de l’entreprise : la rentabilité :
On doit alors commencer par du très simple.
Très simplement, pourquoi un individu a-t-il envie d’ouvrir une entreprise ;
autrement dit, à quelle condition allons-nous acheter du capital fixe ? Si ça nous
rapporte quelque chose.
L’économiste doit alors se poser deux questions.
* Qu’est-ce qu’on gagne quand on est propriétaire des moyens de production ?
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Pour ce faire, il faut repartir de l’analyse d’une entreprise et de la manière qu’elle a de créer
de la richesse.
Rappel sur la production de richesses :
Maintenant, on doit juste se rappeler qui apporte du capital fixe ?
Le partage de la valeur ajoutée dans les unités de production (ici, une entreprise) :
En 2009 : 59,3% 3,1% 30,7%
Faire rappel calcul VA = W + PO + EBE
Les deux à gauche =
Bénéfices nets
Avec ce schéma, on résume toute la répartition de la valeur ajoutée produite par une
entreprise, et plus généralement par toute unité de production.
* Et comment savoir si ce gain est important ou non ?
Maintenant, il y a juste un problème. Est-ce que le fait de percevoir un revenu lié à
l’apport de capital fixe est toujours intéressant ? On a besoin de comparer les
sommes dépensées pour investir et les gains réalisés avec l’investissement.
C’est ce qu’on va faire avec le calcul de la rentabilité, c'est-à-dire le rapport entre un
revenu et le capital financé pour l’obtenir.
On va maintenant devoir distinguer les types de rentabilité. Il y a deux types de rentabilité
importante, selon qu’on prend le point de vue du chef d’entreprise ou le point de vue des
Valeur ajoutée
Salaires versés aux salariés
directement ou
indirectement (Travail)
Impôts versés à l’Etat
(Capital fixe indirect)
Excédent brut d’exploitation
(ou Profit)
(Capital fixe direct)
Dividendes
versés aux
actionnaires
Intérêts
versés aux
prêteurs
Epargne brute réutilisée
par l’entreprise (cf. 3)
Chiffre d’affaires
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propriétaires de l’entreprise (souvent différent dans les grandes entreprises). Retour sur
le schéma du partage de la VA.
Dans un premier temps, on peut adopter le point de vue du chef d’entreprise, les
lunettes du chef d’entreprise : on se demande si l’activité économique permet
actuellement d’obtenir de bons résultats (quelle que soit la personne qui empoche la
mise).
Dans ce cas, on va calculer la rentabilité économique qui représente le rapport entre le
revenu de l’entreprise (EBE) et le capital global mis en œuvre pour l’obtenir (Fonds
propres + Dettes).
Comment s’appellent les revenus d’une entreprise ? EBE.
Comment s’appellent les moyens mis en œuvre pour produire ? Le capital.
Comment le capital peut-il être financé ? Leur demander de regarder dans le détail
du partage de la VA, sous l’EBE. L’autofinancement ou l’endettement.
éco EBE EBE
R = 100 100
K Fonds Propres + Dettes Financres
 
La rentabilité économique mesure ainsi l’efficacité globale de l’entreprise.
Dans un deuxième temps, on peut adopter le point de vue du propriétaire de
l’entreprise, les lunettes du propriétaire : on se demande si l’activité économique dans
laquelle on a investi rapporte.
Dans ce cas, on va calculer la rentabilité financière qui représente le rapport entre le
revenu des propriétaires de l’entreprise (EBE Dettes) et le capital propre mis en œuvre
pour l’obtenir (Fonds propres).
Comment s’appellent les revenus des propriétaires d’une entreprise ? Dividendes,
que l’obtient en supprimant de l’EBE le remboursement des dettes.
Comment s’appellent les moyens mis en œuvre pour produire du point de vue du
propriétaire ? Ce sont uniquement les fonds propres de l’entreprise.
fi EBE - r Dettes Financières
R = 100
Fonds Propres
La rentabilité financière mesure ainsi l’intérêt personnel pour les propriétaires de
détenir l’entreprise.
Exercice 1 Le calcul des rentabilités :
Voici deux entreprises aux comptes de résultats suivants :
(en euros)
Entreprise X
Entreprise Y
VA produite
100 000
140 000
Salaires versés
65 000
92 000
Prélèvements obligatoires
5 000
8 000
EBE
30 000
40 000
Fonds propres
150 000
100 000
Dettes financières
0
100 000
Rentabilité économique (%)
20%
20%
Rentabilité financière (cas 1) (%)
20%
15%
Rentabilité financière (cas 2) (%)
20%
38%
1. Calculer l’EBE et la rentabilité économique de ces deux entreprises.
2. L’entreprise Y est caractérisée par une dette importante. On peut imaginer deux cas pour voir l’impact de sa dette sur la
rentabilité financière. Cas 1 : le taux d’intérêt est élevé (25%). Cas 2 : le taux d’intérêt est faible (2%).
Calculer la rentabilité financière des deux entreprises dans les deux cas. Pour ce faire, calculer d’abord les intérêts
versés par l’entreprise dans les deux cas.
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Attention, la rentabilité peut se calculer pour une entreprise déjà existante, mais il peut
aussi se calculer pour un projet futur. Il faudra donc toujours préciser si vous parlez de
la « rentabilité de l’entreprise » sous-entendu actuelle ou de la « rentabilité du
projet » sous-entendu à venir.
B. L’impact de la rentabilité sur l’investissement :
1. L’effet de la rentabilité de l’entreprise sur le choix d’investir ou non :
Quelle est la relation entre la rentabilité de l’entreprise et l’investissement ? On ne va
plus distinguer ici rentabilité économique et financière, ce n’est pas capital pour comprendre.
Mais nous devons faire un petit détour.
Rappel de 1ère : comment une entreprise peut-elle financer son investissement ?
Pour qu’une entreprise investisse, il lui faut un financement.
Théorie : On va alors avoir trois cas.
Quand l’entreprise a réalisé des pertes et a donc eu une rentabilité négative, elle ne
peut pas financer elle-même ses investissements et peu de financeurs vont accepter de rentrer
dans un projet risqué.
Quand les profits actuels diminuent, une entreprise ne va pas pouvoir investir.
Quand l’entreprise a une rentabilité positive, on va avoir deux cas. Si la rentabilité
économique est positive mais faible, l’entreprise dégage peu de ressources propres et va
avoir peu de possibilité de se financer de façon externe, d’une part par peur de ne pas pouvoir
rembourser, d’autre part parce que le prêteur va hésiter à financer. Sauf si l’investissement
paraît très prometteur.
Quand les profits actuels sont faibles, une entreprise n’investit pas par manque de
financement interne et externe (sauf lorsque ses gains escomptés sont très importants).
Quand l’entreprise a une rentabilité positive et forte, l’entreprise dégage beaucoup de
ressources propres et apparaît dans le même temps une source sûre pour les financeurs
extérieurs.
Quand les profits actuels sont élevés, une entreprise investir car elle dispose de fonds
propres mais a aussi accès au financement externe en raison du desserrement des
contraintes sur le crédit.
Donc, si on résume le mécanisme entre rentabilité de l’entreprise et investissement, on
a donc :
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Comment vérifier que cette théorie fonctionne ?
Vérification :
Est-ce que le point 1 est vrai ?
Ceci a été observé clairement par un économiste, Owen Lamont Cash Flows and
Investment : Evidence from Internal Capital Markets », Journal of Finance, 1997) : en
1986, suite à une diminution de 50% des cours pétroliers, toutes les entreprises touchées
par cette baisse des profits (car baisse du CA) ont de fait diminué leurs investissements
de 10 à 20%.
Est-ce que les points 2 et 3 sont vrais ?
Pour vérifier cela, il faudrait que l’on observe une relation forte entre : hausse de la
rentabilité, hausse de la valeur des crédits accordés, hausse de l’investissement. Pour des
questions de simplicité, on regardera simplement s’il y a une relation entre hausse de la
rentabilité et hausse de l’investissement. La relation entre rentabilité et crédit existe mais n’est
montrée que par des travaux économétriques, pas simplement par un graphique, donc on
épargne cela à des Terminale (cf. Zazzara 2005 pour l’Italie).
D’une manière générale, quand la rentabilité de l’entreprise augmente, son
investissement augmente également. Ce qui se vérifie.
Est-ce le cas ? On peut prendre le document 1 de la FD.
Document 1 Les variations conjointes de la rentabilité et de l’investissement (France) :
Taux de rentabilité (gross operating rate) Taux d’investissement
Source : Eurostat, 2011
2. L’effet de la rentabilité anticipée sur le type d’investissement :
On a dit que l’on investit si on a plus de rentabilité. Mais dans quoi investit-on ?
Partons de quelque chose d’assez général pour bien voir l’on va, sans trop rentrer dans les
détails.
Vous êtes un entrepreneur et on vous propose deux machines différentes pour
améliorer votre processus de production. Qu’est-ce que vous comparez pour savoir
dans laquelle vous investissez ? Mutualiser au tableau.
Une entreprise choisir un investissement parmi plusieurs en fonction des gains nets
anticipés liés au projet :
- elle choisit le projet qui lui permet en principe le maximum de CA (quantités
produites x prix de vente).
- et qui lui permet en principe le minimum de coûts (coûts d’installation, coûts de
fonctionnement, coûts d’entretien, etc.).
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