1
Histoire juive européenne
Module 1 : Religion et Traditions
Note :
Ce document fourni une introduction des quelques unes des plus importantes traditions juives
et rites religieux. Son but n’est pas d’être exhaustif. Dans le judaïsme, et en particulier dans
diverses traditions juives, il y a un grand nombre d’autres fêtes et rites qui ne sont pas
évoqués ici. Vous trouverez des conseils de lectures et de recherches internet à la fin de ce
texte.
A propos de la prononciation des termes hébreux : en général elle suit la prononciation de
l’anglais, à l’exception du « ch » qui est prononcé (χ).
2
Etapes de la vie
1. Naissance et circoncision
Les garçons juifs sont circoncis huit jours après leur naissance. L’acte de circoncision (en
Hébreux Brit Mila) symbolise l’union avec Dieu et est basée sur le passage de la Bible traitant
de la Génèse 17:10-13.
Lisez ce passage de la Bible
La rémonie de circoncision est habituellement accompagnée par une grande te avec la
famille et les amis.
Dans la tradition juive, il n’y a pas de rituel pour célébrer la naissance d’une fille.
2. Bar/Bat Mitzvah
A l’age de 13 ans, les garçons deviennent des « Bar Mitzva » (littéralement : « fils du
commandement », où « commandement » se réfere aux commandements religieux) et doivent
apprendre et pratiquer les lois religieuses et les devoirs, comme les adultes. Dans de
nombreuses congrégations, il est devenu courant de combiner cette transition à l’âge adulte
avec une première lecture de la Torah dans la synagogue au moment du sabbat. Les garçons
se préparent pour cette lecture, qui est souvent suivie d’une célébration.
Lorsqu’elles ont 12 ans, les filles arrivent à l’âge de la Bat Mitzvah fille du
commandement »). Pour elles aussi, cela signifie qu’elles doivent apprendre les
commandements dévolus aux femmes. Cependant, étant donné que les femmes ne jouent pas
un rôle actif dans les services religieux traditionnels, dans les communautés orthodoxes il n’y
a pas de célébration particulière pour les filles.
A l’opposé, dans les congrégations plus modernes, la célébration de la Bat Mitzvah est
devenue courante depuis le XIXe siècle. Dans le judaïsme libéral, où les femmes et les
hommes ont les mêmes droits et devoirs, Bar et Bat Mitzvah sont célébrées à l’âge de 13 ans
avec une lecture de la Torah.
Le film « Au nom d’Anna » (Keeping the Faith, 2000) traite d’une Bar Mitzvah
et tous les problèmes qui y sont liés, en particulier pour un garçon en période de
puberté. Regardez l’extrait du film concernant cette scène :
http://www.youtube.com/watch?v=Dg-nDLRSbmk
3. Mariage
Comme dans toutes les cultures et religions, dans le judaïsme le mariage est un événement
très particulier. La plus célèbre des coutumes du mariage juif sont le baldaquin ou la houppa,
et le fait de casser un verre pour sceller le lien du mariage.
Mais décrivons d’abord les étapes qui mènent à la cérémonie du mariage. Bien sûr, avant que
tout mariage puisse advenir, il faut trouver un partenaire adéquat. Dans les communautés
juives orthodoxes, le shiddoukh, un mariage arrangé avec l’aide d’un entremetteur, est
toujours couramment répandu de nos jours. L’une des raisons est que le mondes des hommes
et femmes juifs orthodoxes sont si séparés qu’ils ont peu l’occasion de se rencontrer. Dans des
familles et communautés moins religieuses en Israël, il y a d’inombrables possibilités de
3
trouver un partenaire juif adéquat. Cependant, en dehors d’Israël, les membres de la diaspora
juive ont plus de difficultés à trouver un partenaire partageant la même confession.
Pour cette raison, les rencontres par internet sont aussi très populaires parmi cette
communauté.
Vérifiez s’il y a des sites de rencontre pour la communauté juive de votre pays et
notez quels sont les critères de sélection les plus courants pour trouver un
partenaire sur ce genre de site.
Avant le mariage, les femmes doivent aller au rituel du bain, le mikveh. Le mikveh est
construit de manière à ce que l’eau aille et vienne constamment depuis une source naturelle
l’eau ne doit pas stagner. Pour cette raison, les mikwaot sont souvent construits en sous-sol
pour permettre au flot naturel d’aller et venir dans le bain. Les femmes très religieuses vont au
mikveh au moins une fois par mois, sept jours après les menstruations, et les rapports sexuels
sont permis seulement après ce bain.
Après le bain dans la mikveh, il n’y a plus d’obstacle au mariage. La cérémonie du mariage
peut être faite à la synagogue ou ailleurs. En Israël, de grandes célébrations sont très courantes
et la cérémonie du mariage en fait souvent partie. Aux Etats-Unis, la houppa est souvent érigé
en extérieur, par exemple dans un décor romantique.
Tel qu’il est célébré aujourd’hui, la cérémonie du mariage combine deux cérémonies qui
étaient initialement séparées d’une année complète. Le couple à marier va sous une houppa et,
selon la tradition, la future mariée est menée par sa mère ou une autre femme proche ou amie.
Le rabbin béni alors le vin et présente le futur époux avec un verre à partir duquel il faut
boire. Le même verre est ensuite passé à la mère de la future mariée, et après avoir bu, elle le
passe à sa fille.
Le futur époux passe alors une bague à l’index droit de la future mariée, en récitant les paroles
suivantes : « Voici, tu m’es consacrée par cette bague, selon la loi de Moïse et d’Israël. » Les
deux témoins doivent le voir passer la bague, autrement le mariage n’est pas valide. Cela
complète la première des deux cérémonies, appelée erusin fiançailles en Hébreux. Le couple
est maintenant officiellement promis l’un à l’autre. Aujourd’hui, il est aussi commun que le
futur époux reçoive une bague de sa promise, bien que ça ne fasse pas originellement partie de
la cérémonie. La ketubah, contrat de mariage, est lu à haute voix entre les deux cérémonies.
C’est un contrat standard écrit en Araméen (fréquemment traduit de nos jours) seuls les
noms et dates sont changés. Dans ce contrat, le futur époux s’engage à honorer sa femme et
subvenir à ses besoin, et lui promet une certaine somme d’argent. De nos jours, cette somme
est symbolique. Le futur marié présente alors la ketuba à sa promise. Ensuite, la vraie
cérémonie de mariage commence. Sept bénédictions sont citées pour bénir le vin, le futur
époux boit une nouvelle fois et passe ensuite lui-même le verre à sa promise. Puis le futur
marié écrase le verre sur le sol avec son pied droit et les invités crient « Mazal tov », ou
« Mazel tov » en Yiddish. Dans certaines communautés, il est de tradition que le futur époux
récite les verres suivant après ce moment :
« Si je t'oublie jamais, Jérusalem, que ma droite m'oublie ! Que ma langue s'attache à
mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes
mes joies. » (Psaume 137, 5-7).
4
Dans les communautés ashkénazes et yéménites, le couple se retire alors pour un certain
temps, avant la célébration, ou fête du mariage avec musique et danses. Ceci n’est pas
commun dans la tradition des Sépharades, où le premier moment seul du couple est pendant la
nuit de noces.
Regardez comment se passe un mariage sépharade typique en Israël :
http://www.youtube.com/watch?v=v451BqxsaDw&feature=related
4. La vie des mariés le foyer juif
La religion ne se restreint pas aux services religieux, mais aussi et surtout dans les habitudes
et traditions à la maison. C’est particulièrement vrai pour le Judaïsme, qui a souvent été à
travers l’Histoire une religion minoritaire dans les sociétés il existait. Mais qu’est-ce qui
est typique d’un foyer juif ?
La mezouzah
Une mezouzah est un écrin long et étroit qui est fixé au linteau de chaque chambre et à la
porte extérieure. Elle contient un morceau de parchemin avec les versets du Deutéronome 6,4-
9 et 11,13-21.
Lisez ces versets de la Bible et trouvez pourquoi les mezouzahs sont accrochés
au linteau des portes.
Nourriture et plats
Dans les foyers juifs pieux, il y a deux exemplaires de nombreux ustensiles : en particulier de
cuisine et les plats, en raison du régime alimentaire juif, le cacherout. Pour manger et vivre
casher, il faut suivre ces lois.
Les éléments les plus importants du cacherout sont l’interdiction de manger de la viande et
des produits laitiers ensemble, l’interdiction de consommer certaines espèces d’animaux, et la
sheshita comme unique méthode d’abattage.
Les animaux avec des sabots fendus qui ruminent de l’herbe sont autorisés. Cela règle la
consommation par exemple de porcs (les porcs ont des sabots fendus mais ne se nourrissent
pas d’herbe). Cependant, la viande de lièvre et cheval est aussi interdite. Il y a d’autres
restrictions à la consommation de fruits de mer : seuls les poissons avec nageoires et arrêtes
sont autorisés, ce qui exclu tous les coquillages, les crevettes… La séparation du lait et de la
viande est basée sur une phrase qui apparaît trois fois dans la Torah : dans l’Exode 23,19,
34,26 et le Deutéronome 14,21.
Lisez ces passages de la Bible et essayez de trouver les raisons de la séparation
du lait et de la viande.
Par la suite, des règles plus complexes furent établies afin de réguler les séquences et intervals
entre les repas avec viande et laitages. Ce point diffère dans les différentes branches du
Judaïsme. Toutefois, en général les petit-déjeuners et dîners sont à base de laitage et le
déjeuner à base de viande. Le Sabbat et les jours de fête font exception à cette règle. Le repas
solennel du vendredi soir est habituellement à base de viande, tandis que le déjeuner est à base
de laitage. Pour éviter tout contact entre le lait et la viande, les foyers pieux utilisent
5
généralement deux lots d’accessoires de cuisines et plats, qui sont aussi lavés dans des éviers
séparés.
Il y a une troisième catégorie de nourriture, qui n’est ni laitage ni viande, et qui peut donc être
mangé dans les deux types de repas. Il s’agit de parve.
L’industrie agroalimentaire a développé toute une série de produits de substituts aux laitages
en particulier. Par exemple, en Israël, les glaces sont généralement parve, c’est-à-dire faites
sans crème, et elles peuvent donc être mangées en dessert ou pendant la journée sans déroger
aux règles du cacherout.
Les règles casher strictes s’appliquent à Pessa’h (Pâques) – voir ci-dessous.
Sabbat
Le Sabbat est le dernier jour de la semaine et marque son point culminant en tant que jour de
repos. Les sept jours de la semaine représentent les sept jours pendant lesquels Dieu a créé le
monde, et les gens sont supposés se reposer au septième jour tout comme Dieu le fit. La
sanctification du Sabbat est l’un des Dix Commandements et doit être scrupuleusement
respecté.
Aller à la synagogne est obligatoire la veille du Sabbat (vendredi soir) et le matin qui suit.
Tout travail, y compris les travaux ménagers, sont interdits le jour du repos. Les repas chauds
du Sabbat sont préparés en avance pendant la journée du vendredi, et maintenus au chaud
jusqu’à ce qu’ils soient servis. Le dîner commence avec l’allumage de deux bougies et une
bénédiction récitée pour bénir le vin. Le jour du Sabbat, les Juifs pieux vont à nouveau à la
synagogue le matin. Le reste de la journée doit être passé à lire les Saintes Ecritures et à se
reposer dans une atmosphère solennelle.
5. Divorce
Tous les mariages ne durent pas jusqu’à la mort, et le divorce est possible dans le Judaïsme.
La ketuba statue que dans le cas d’un divorce, la femme reste propriétaire de la somme qui lui
a été promise. Si la fin du mariage est de sa faute, elle a quand même droit à la dot. Pour
l’antiquité, à l’époque où le texte de la ketuba a été rédigé, cette clause de sauvegarde du bien
être de la femme est très progressiste. De nos jours, les deux partenaires doivent généralement
se mettre d’accord pour émettre le document de divorce, ou get. Cela signifie que les deux
partenaires peuvent empêcher l’autre de se remarier en refusant l’émission du get.
L’absence d’enfants est la raison la plus courante de divorce dans les communautés
orthodoxes, étant donné que l’instruction « sois fécond, et multiplie » Génèse 1,28 est pris
pour un impératif.
Le film Kadosh (1999) du réalisateur israélien Amos Gitai illustre cette particularité.
6. La mort
Après la mort, le corps est lavé et habillé alors que des prières sont récitées à son intention.
Etant donné la croyance du Judaïsme en la résurection intégrale du corps, il est très important
d’enterrer le corps avec tous ses membres. En Israël, il existe une organisation humanitaire
bénévole, ZAKA, dont l’objectif est de collecter et identifier tous les membres de corps
retrouvés sur des lieux d’accidents ou d’attaques, afin qu’ils aient un enterrement juif.
En accord avec le Halacha, la loi basée sur la Bible et la littérature rabbinique, l’enterrement
doit avoir lieu le plus tôt possible après le décès, idéalement dans les deux jours.
En signe de deuil, les personnes en deuil effectuent une déchirure sur leur vêtement de dessus.
Les juifs sont enterrés dans un vêtement en lin tout simple, sans cercueil. Les personnes en
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !