On voit donc bien ici l’importance du SPD pour différencier un photon d’un électron à
leur entrée dans le calorimètre.
Lorsqu’il s’agit de hadrons chargés (par exemple un méson π+ ), ils déposent un
MIP dans le SPD de par leur charge électrique. En revanche, sa masse étant très
grande devant celle des électrons, les interactions coulombiennes le freinent peu.
La particule arrive alors dans le PS, et laisse à nouveau un seul MIP. Elle peut
ensuite traverser entièrement le ECAL en ne laissant que 1 MIP à chaque traversée
de scintillateur et laisser toute son énergie dans le HCAL (où la densité de noyaux
est plus importante), ou commencer à faire une gerbe hadronique dans le ECAL.
Ce type de gerbe résulte d’interactions nucléaires, et seront donc caractérisées par
un important moment transverse, contrairement aux gerbes électromagnétiques où
l’essentiel des particules est produit vers l’avant.
NB : les hadrons ont une probabilité d’interaction plus importante dans le fer que dans le
plomb à masses de fer et de plomb égales. En effet, le rapport Z/A (Cf. formule de Bethe-
Bloch) décroît légèrement lorsque A augmente et la quantité dE/ρdx (MeV.cm²/g) est donc
plus faible pour le plomb que pour le fer. Cependant, la perte par ionisation est négligeable
pour les hadrons, qui n’interagissent fortement qu’avec les noyaux.
Lorsqu’il s’agit de muons, la particule étant élémentaire, et ayant une durée de vie
relativement élevée (environ une microseconde), aucune gerbe ne sera détectée, la
particule laissant uniquement un MIP dans chaque scintillateur traversé. Sa
trajectoire sera en revanche déviée par l’aimant, et elle laissera des traces dans les
chambres à muons M1 à M5.
On comprend ainsi mieux comment, à partir des informations des différents détecteurs du
calorimètre et des détecteurs de muon, constituant le niveau de déclenchement de niveau zéro,
le détecteur peut « online », c'est-à-dire en temps réel, faire un premier tri des événements
intéressants à analyser. Par la suite, grâce notamment aux détecteurs de traces (T1 à T11 sur la
figure 1), on peut reconstituer les trajectoires de particules chargées dans le détecteur.
L’identification d’une particule chargée à partir de sa trace se fait « offline » grâce aux deux
détecteurs RICH (placés avant et après l’aimant de 1.1T afin de reconstituer le moment de la
particule par son rayon de courbure et de retrouver ainsi sa masse, avec sa vitesse que l’on
déduit de la lumière Cěrenkov recueillie) mais aussi grâce aux détecteurs de traces qui
permettent de calculer le moment de la particule.