Blessures liées à la paternité et maternité
Il y a un lien entre la fécondité des époux et la relation conjugale : - Blessures liées au refus de la vie qui blesse
l’amour conjugal qui, par nature, est lié à la vie : non accueil d’une grossesse... - Déséquilibre dans la relation du père
ou de la mère avec les enfants : surprotection maternelle qui ne laisse pas de place au père, ravi (parfois !)de ne pas
avoir à la prendre, égoïsme du père qui fuit volontairement dans le travail et procure un sentiment d’abandon chez la
femme. Laisser trop d’importance à la paternité ou à la maternité sur la relation des époux, qui doit pourtant rester
première et dans laquelle les enfants rentrent.
Attention à être époux ou épouse avant d’être père ou mère
Relation parents-enfants :
- Violences exercées sur les enfants. Colères qui apeurent les enfants et leur ôtent souvent leur confiance en eux-
mêmes. - Absences de tendresse pour l’enfant. - Rejets ou préférences : est-ce que je donne à chacun ce dont il a
besoin au moment où il faut ? Cela se demande dans la prière ! Il y a toujours un chemin de réconciliation qui est ouvert.
- Quand l’un des deux conjoints se sert de ses enfants pour faire passer des messages à l’autre, alors que le rôle
de l’épouse est de rendre le père présent...
- Quand les enfants sont arbitres des conflits et se sentent source d’union ou de désunion entre leurs parents :
l’enfant se sent trop responsable, trop tôt, de ses parents !!! Cela génère donc une certaine culpabilité non légitime qui
pèse sur l’enfant : là aussi la réconciliation est à opérer.
Examen de conscience possible pour rouvrir des portes alors qu’on était dans des impasses
LES CHEMINS DE RECONCILIATION
Réconciliation -> conciliation -> concile Ce mot signifie "mettre en assemblée" ou "faire revivre ensemble" ou bien encore
"retisser des liens". Pour cela il faut que
Amour et Vérité se rencontrent et que Justice et Paix s’embrassent"
C’est un chemin difficile que de déborder d’amour et avancer dans la vérité ! C’est un travail de clarification. Il faut oser
avancer avec courage, regarder les situations, se regarder soi-même, aller jusqu’au bout de la lumière.
En voyant comment nous sommes divisés, éclatés dans nos familles, nous pourrions nous décourager !
Et parce que cette réconciliation n’est pas possible, Jésus est venu et l’a rendu possible ! Car ce n’est pas à notre
mesure. Quand l’histoire nous divise, l’Esprit Saint, lui, veut nous unifier. Et Dieu fait alliance pour que nous retrouvions
cette unité.
Vie de Jésus
C’est vraiment toute la vie de Jésus qui se résume ainsi : ramener à l’unité les enfants de Dieu dispersés. Et
l’Eglise répond avec le Concile (cf. Lumen Gentium n° 9 à 20) : "L’Eglise est le Sacrement de l’unité de l’homme avec
Dieu et des hommes entre eux."
Quand on voit Jésus dans son ministère (cf. Ephésiens), Il est venu pour remettre les péchés, pour guérir les blessures,
pour pardonner. Il réconcilie, Il réintroduit dans la Communauté, Il permet aux gens de retisser les liens (cf. le paralytique
"Que tes péchés soient pardonnés")
Dans le Notre Père, la cinquième demande "pardonne-nous nos offenses comme nous aussi nous pardonnons..." est la
clef de la vie chrétienne. Dans la rencontre avec le Seigneur, il nous remet nos dettes pour nous rétablir dans la beauté
première mais comme il nous a été fait, à nous aussi de le faire ! Le scandale c’est de ne pas faire comme il nous a été
fait ! Il faut entrer dans cette grâce de réconciliation, centre de l’Evangile, car la réconciliation est le mode de vie des
Chrétiens.
L’œuvre de Jésus
La réconciliation n’est pas d’abord notre affaire mais l’œuvre de Jésus-Christ ! Et ensuite vient le travail psychologique.
La vraie réconciliation se trouve dans celle que Jésus nous a déjà obtenu. Jésus nous a déjà réconciliés par sa mort
en nous rétablissant dans l’unité tous en un seul Corps. Cette réconciliation nous précède donc et Jésus nous
voit avec nos blessures et nos péchés. Mais Il nous pardonne (=donne par-dessus) ; Il nous voit dans notre
beauté première restaurée et nous appelle à nous relever, à nous voir avec ses yeux. Le combat en Jésus-Christ
nous assure de la victoire déjà remportée et Jésus nous fait confiance sur ce chemin. Pour nous Chrétiens, la
réconciliation est déjà acquise et travaille nos cœurs mais en même temps le pardon n’est pas un commandement,
quelque chose d’automatique ; c’est l’œuvre de Dieu qui vient à notre rencontre (cf. la vie des saints). C’est une chose
dans laquelle nous entrons et il y a tout un travail à faire pour entrer dans cette vie, réconciliés avec nous-mêmes et pour
être nous-mêmes faiseur de réconciliation.
Notre participation
Nous crions depuis nos blessures mais nous les déposons devant le Seigneur et laissons sa grâce nous toucher. La
Victoire est acquise mais non achevée. Le pardon est un processus dans lequel on entre mais ce n’est pas achevé d’une
manière totale. Nous marchons vers la plénitude (cf. Corinthiens) Nous sommes dans ce travail, c’est notre mission mais
pour se faire, nous sommes appelés à poser des gestes concrets de réconciliation pour la rendre possible (cf. mars et
mai 2000 : deux célébrations où le JP II a fait une demande de pardon et mémoire de tous les martyrs du XXème siècle ;
deux gestes pour que la réconciliation soit possible !). Nous avons à faire une œuvre de Vérité pour faire la lumière, pour
reconnaître ce qui, en nous, est blessé, cassé : Il faut assumer ce que nous sommes, le regarder, le prendre entre nos
mains et nous laisser renouveler dans la confiance en le Seigneur. Au-delà de nos divisions, faire souvenir des
personnes qui ont donné leur vie par Amour du Christ.
Mais ce n’est pas encore la plénitude de la réconciliation !