juin 2005, Belgique
Au cœur de cette harmonie franco-belge, nous nous retrouvons dans les méandres du post-rock. L’univers de Pillow se
découvre au gré de vertigineuses descentes d’arpèges. Une fois l’apaisant climat mélodique installé, le ciel de Pillow se
couvre de nuées orageuses, électriques et jouissives. Entre Godspeed You ! Black Emperor et Mogwai, la Belgique tranche et
opte pour Pillow.
février 2005. Belgique
Exclusivement instrumental, le premier album des belgo-français de Pillow suscite d'emblée la sympathie. Jonglant avec la
glace et le feu, leur post-rock mêle intelligemment les arpèges éthérés d'Explosion in the Sky (le délicat ‘Birth Death'), la
violence sourde des Death in Vegas qui déborderait de sa marmite (l'explosif ‘Enjoy') et les lignes de basse émouvantes et
dansantes de Joy Division (le bien nommé ‘Diskotek‘). Bref, un album à la fois aérien et tendu, sec dans son approche (les
morceaux sont très courts pour le genre) mais moelleux en ce qu'il touche aussi bien le coeur que les tripes.
mars 2005. Belgique
Ils ont beau s’appeler Pillow, ce jeune quintette belgo-français a la bonne idée de faire du post-rock qui ne s’endort pas sur
l’oreiller. Avec Pillow, vous ne trouverez en effet pas un disque de plus de septante minutes pour 6 morceaux, avec de
longues introductions dignes d’une retransmission télévisée du championnat d’Europe de pêche à la ligne. Non, Pillow
condense sur ce premier album toute l’énergie du genre dans des chansons instrumentales d’une durée moyenne de trois
minutes. Tout en parvenant à créer une ivresse avec sa musique de collines, faites d’ascensions et de descentes. Bref, c’est
pas le Tourmalet mais bien le Poggio. Et quand le groupe met le grand braquet, le peloton ne pédale plus dans la choucroute
mais accélère en harmonie. Clair et efficace.
janvier 2005. France
On présente pillow comme un groupe post-rock. Comme si toute musique instrumentale à envolées électriques était
forcément du post-rock. Loin de ce débat stéril, le groupe franco-belge nous propose un rock instrumental, donc, étayé
d'honnêtes mélodies et d'arrangements travaillés (mention spéciale au clavier, rappelant parfois Bertrand Burgalat et l'A.S.
Dragon des débuts). Le groupe expérimente avec succès diverses ambiances sonores et parvient tout de même à garder
une identité sonore étonnamment cohérente : l'ensemble est parfaitement limpide, riche et diversifié. Mais cette fluidité a
parfois ses revers : on aimerait par moment que certains titres paraissent plus débridés et qu'une plus large part soit laissée
à l'improvisation. Peut-être la durée relativement restreintes des morceaux y est-elle pour quelque chose (il est par exemple
frustrant qu'un morceau aussi brillant que "little slow" n'ait pas le temps de s'épanouir totalement). Mais le groupe n'en est
qu'à son premier coup d'essai, et fait déjà preuve d'une maturité rare. Laissons donc à pillow le temps de prendre de
l'ampleur, tout en suivant de près ce jeune groupe très prometteur...
Nicolas Swierczek
janv.2005 – France
Le post- rock a vécu et bien vécu. La surenchère et l’envie de bien faire comme les grands ont donné quelques formations
assez chiantes et souvent sans saveur. Pillow, formation franco-belge, tire plutôt bien son épingle du jeu. En évitant les
écueils et la facilité, il nous sort un post-rock mis à jour, avec des titres courts et efficaces, sans prise de tête et avec ce qui
faut de personnalité pour faire un bon disque. Bon rien de bien neuf dans tout cela, (harmonies, arrangements) mais déjà,
et c’est pas si mal, le plaisir d’écouter un disque plaisant et honnête qui devrait amener le groupe à progresser encore un
peu plus. Benoît Richard
jan. 2005 – France
Dès qu'un groupe se lance à faire du rock instrumental on parle de post-rock. Dès qu'il y a un côté expérimental avec de
longues montées on parle de post-rock. En 2004, tout est post-rock. Si bien qu'aujourd'hui à peu près tout et n'importe quoi
devient du post-rock. De la pop, du rock ou même de l'electronica sont parfois qualifiés comme cela. Dans ce cas là Pillow,
groupe franco-belge, fait du post-rock. Ce qui le différencie des autres ? Peut-être le fait qu'il y ait un clavier. Ou bien alors
que la piste la plus longue (dernière piste, 'Star guitar', mise à part) ne dure pas 5 minutes. Alors comment jouer au yo-
yo/montées - descentes si caractéristiques de ce genre en si peu de temps ? Et bien la solution est d'y aller au taquet ! Pas
trop le temps de poser les ambiances. Ca se lance, la trame instrumentale mise en place ça break et ça crache (pas tout le
temps quand même). Imaginez Explosion in the sky pressés d'en finir et vous y êtes presque.
Le tout débouche sur une musique certes instrumentale mais tout à fait accessible (peut être trop même parfois). Tout est
très propre, production « nickelle » quand il le faut, et quand ça décroche ('Corner fire', 'Allah deus' ou encore 'Star guitar')
c'est suffisamment bruyant. Les côtés bruitistes font bien sûr penser à Deus (et non je ne dis pas ça car plusieurs membres
du groupe sont Belges) et plusieurs fois les guitares nous rappellent Sonic Youth ('Venizia', 'Discotek'). Alors que les
passages très propres plus carrés avec clavier donnent un côté Joy Division ou Interpol sans voix. Avec des morceaux si
courts il ne faudrait pas s'étonner d'entendre dorénavant plus souvent du post-rock à la radio. Même si parfois on aimerait
que ce soit un peu moins bon enfant, moins 'facile', Pillow devrait satisfaire tout le monde : du fan de pur post-rock au
jeune néophyte qui découvre ce genre de musique et peut-être s'intéressera ensuite à leurs aînés.
8.5/10 (jean-marc)