Les composés tensioactifs peuvent donc se lier simultanément à l’eau par leur tête hydrophile <<qui aime l’eau >> et à l’huile
par leur queue hydrophobe << qui fuit l’eau >> ou lipophile << qui aime l’huile >>, soudant ainsi l’eau l’huile.
Ils se disposent à l’interface entre gouttelettes et liquide environnant et empêchent les deux phases de se séparer.
Dans le cas d’une émulsion huile/eau (H/E) chaque gouttelette
d’huile est entourée par les composés tensioactifs disposant
leur queue dans l’huile et leur tête dans l’eau, on parle de
micelle directe.
Dans le cas d’une émulsion eau/huile (E/H) chaque gouttelette
d’eau est entourée par les composés tensioactifs disposant
leur queue dans l’huile et leur tête dans l’eau, on parle de
micelle indirecte.
III. Les émulsions en cuisine
1. Les émulsions liquide/liquide :
Les sauces sont caractérisées par des gouttelettes d’huile en suspension dans une phase aqueuse, on parle
d’émulsion huile dans l’eau (H/E).
La vinaigrette est une émulsion huile/vinaigre. Les deux phases ont tendance à se séparer dès la fin de
l’agitation : c’est donc une émulsion instable.
La mayonnaise est une émulsion huile/eau de l’œuf : c’est une émulsion stable.
Le beurre est une émulsion eau dans l’huile (E/H), caractérisée par des gouttelettes d’eau en suspension dans une
phase lipidique.
2. Les émulsions liquide/gaz :
Ce sont les mousses, la crème Chantilly … dans lesquelles la phase liquide est en partie lipidique.
IV. Les espèces tensioactives dans la cuisine
On les appelle émulsifiants. Ce sont le plus souvent des lécithines, lipides présents naturellement dans le jaune d’œuf
Et le soja dont on les extrait, ou bien des émulsifiants synthétiques tels des composés d’acides gras ou lipides modifiés.
On les repère sur les emballages par les codes E322 à E495.
Exemple de la mayonnaise :
La phase lipidique est l’huile, la phase aqueuse est constituée par l’eau contenue dans le jaune d’œuf (50%), la moutarde et
le vinaigre, et l’émulsifiant est la lécithine du jaune d’œuf.
Lorsqu’on agite le mélange, les molécules de lécithine enrobent les gouttelettes d’huile en mettant leurs queues
hydrophobes dans l’huile et se lient à l’eau par leurs têtes hydrophiles, ceci dispersent les gouttelettes d’huile dans l’eau.
Les têtes étant chargées électriquement, se repoussent empêchant le retour aux deux phases séparées.
De ce fait la mayonnaise est une émulsion stable de l’huile dans l’eau.
La réussite d’une bonne mayonnaise dépend des proportions entre phases aqueuse et lipidique, ainsi que la présence de
molécules tensioactives stabilisant l’ensemble.
1L/ES 3/3