VI – Contrôle génétique de la morphogenèse florale : le modèle ABC
Les gènes homéotiques sont impliqués dans le contrôle du nombre, de la position et
de l'identité des organes floraux. La variation de morphologies des fleurs dépend
des mutations et des remaniements chromosomiques qui affectent le nombre
d’organes floraux, la symétrie florale, l’expression des organes sexués.
En fonction de leur morphologie, les fleurs sont classées en deux grands groupes :
Les actinomorphes : Elles possèdent des fleurs qui ont une symétrie radiale (plan de
symétrie bilatérale).
Les zygomorphes : Elles possèdent un seul plan de symétrie ou une symétrie
dorsiventrale.
Le modèle ABC (Cohen et Meyerowitz, 1991) tente d'expliquer comment les
fonctions de différents gènes (appartenant à 3 classes A, B et C), se combinent
pour fournir une information de position et permettre le développement des
organes pendant la formation de la fleur.
Les bases de cette théorie reposent sur les 4 principes suivants:
1 - Une fleur normale (de type sauvage) est composée de 4 verticilles
correspondants aux 4 types d'organes floraux: sépales (S), pétales (P), étamines
(E) et carpelles(C). Figure 5.
Figure 5: Fleur sauvage
d'Arabidopsis thaliana
2 - Les gènes appartenant aux classes A, B et C contrôlent la différenciation des
organes floraux. Ils agissent de façon précoce et sont spécifiques de certaines
régions de la fleur (figure 6):
Les gènes de la classe A contrôlent les verticilles 1 et 2 (sépales et
pétales)
Les gènes de la classe B contrôlent les verticilles 2 et 3 (pétales et
étamines)
Les gènes de la classe C contrôlent les verticilles 3 et 4 (étamines et
carpelles)