
(obstacles préventifs = libertinage, chasteté) mais la tendance à la reproduction rapide reste forte.
Cette argumentation l'amène à s'élever contre la généralisation du domaine d'application des lois d'assistance aux
pauvres (prise de position contre la réforme Goodwin qui instaure un revenu minimum distribué par les
paroisses) et surtout à légitimer l'ordre économique et social en place. Le capitalisme libéral est le système le
plus efficace dans la production des biens économiques et la redistribution des richesses ne peut que généraliser
la pauvreté. La pauvreté est une situation naturelle et la redistribution entraîne la hausse du nombre de pauvres
(baisse de la mortalité infantile chez les pauvres, baisse du pouvoir d'achat des individus qui n'étaient pas
pauvres jusqu'alors).
Ricardo s'appuiera sur l'analyse de Malthus pour expliquer que la croissance économique amène une
augmentation de la population. Dès lors, il est impératif de mettre en œuvre des terres moins fertiles pour nourrir
toute la population. La hausse du prix des biens agricoles et en particulier du blé (bien salarial le plus important)
est inéluctable.
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1.1.3. La loi de Jean-Baptiste Say
L’accumulation du capital dans une économie de marché est une condition suffisante pour soutenir la croissance
économique puisqu’on n’envisage pas de problème de débouchés. Un taux de profit élevé est donc souhaitable
puisqu'il permet une épargne, donc une accumulation, plus importantes.
Selon Jean-Baptiste Say, toute offre crée sa propre demande ce qui signifie qu'au niveau de l'ensemble des
marchés, il n'y a pas de problème de débouchés même si on peut observer des déséquilibres partiels qui se
compensent mutuellement. La croissance économique requiert uniquement l'amélioration des conditions de
l'offre d’où la nécessité d'accroître l'efficacité du travail ainsi que la quantité de travail productif utilisée (le
salaire courant "gravite" autour du salaire minimum). Cela suppose l’accumulation du capital (somme d'argent
qui permet de mettre en oeuvre un processus productif chez les classiques). On comprend dans ce schéma la
nécessité d'un taux de profit (profit / capital avancé) suffisamment élevé pour permettre et soutenir
l'accumulation .
Synthèse : c'est une perspective libérale, Ricardo considère que le taux de profit est la variable déterminante
dans le processus de croissance économique.
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1.2. La théorie ricardienne de la croissance économique
1.2.1. La relation salaire – profit
La distribution du revenu est affectée par la loi des rendements décroissants : l'augmentation du prix du blé
entraîne une hausse des parts de la rente et des salaires et une baisse de la part des profits dans le revenu. Il faut
envisager les solutions qui permettent de contrer (momentanément, c'est à dire seulement retarder) cette
évolution.
Suffisamment d'éléments sont réunis pour qu'à partir d'un modèle simple, on comprenne l'inéluctabilité de
l'avènement de l'état stationnaire (et la nécessité de libérer les échanges).
Hypothèses du modèle
-on dispose de 3 terres A, B , C de fertilités différentes
-chaque salarié consomme 0,1 tonne pendant le processus de production (le salaire minimum = 0,1 tonne est
constant)
-on utilise uniquement du travail direct
-le blé est le seul produit
Unités de travail par tonne de blé