Farge 2011-2012
Damien 4 Octobre 2011
LMPHI185, D. Forest CAPES Notions 1
L’analyse de l’opération des sens à l’âge classique (Malebranche à Descartes)
Il faut connaître le débat en psychologie. Est-ce que par rapport à la pensée, la perception est sous influence
d’une manière intéressante ou significative ? Est-ce que nous voyons ce que nous croyons/jugeons devoir voir ?
Voir Bruner d’un côté, et de l’autre Fodor/Pylyshyn.
3e strate : Faut-il penser l’opération des sens sur le modèle de la vie mentale ? Il faut voir l’analogie entre la
pensée et la perception ?
Il faut bien différencier les textes cruciaux. Ici, ce sont les Réponses aux 6e objections, II, p. 878 et suivantes.
Les 3 degrés de la certitude du sens :
1. Il faut voir ce qui affecte les récepteurs sensoriels.
2. Ce qui résulte dans l’âme de cet évènement physique, du type la douleur, le chatouillement, les sons, les
saveurs, les odeurs. C’est l’effet mental immédiat de l’affection du sens.
3. Le jugement que nous avons coutume de faire. Certaines propriétés qu’on dit senties, sont en réalité des
propriétés inférées. Une tâche de couleur : on infère la grandeur et la couleur à partir de cette tâche.
C’est à tord que nous prenons ce qui relève de l’entendement, à savoir le 3e degré, pour une opération du sens.
Le jugement coutumier, sur la taille des objets, c’est un jugement pris pour un sentiment. Il y a dédoublement du
concept de jugement, en en modifiant le sens.
Il faut donc voir la perception visuelle du cube : il y a des faces plus éloignées et plus proches de nous. Ainsi, les
images des côtés doivent êtres inégales (vision perspective) et pourtant nous les voyons comme égales. Il s’agit
ou d’une sensation composée, ou encore d’un jugement naturel. Ce jugement peut donc paraitre infidèle à
l’image de l’objet sur le fond de l’œil, mais est fidèle aux propriétés intrinsèques de l’objet. Pour Malebranche,
ce jugement n’est pas un acte individuel, c’est un jugement qui se fait en nous, qui ne relève donc pas de
l’entendement. La nature abrège un jugement dans la sensation composée.
Malebranche, Recherche de la vérité.
Livre I, chap. XI, section VI : Quatre choses que l’on confond dans chaque
sensation (Pléiade, I, p. 96)
La première est l’action de l’objet.
La seconde est la passion de l’organe du sens [Descartes, Réponses aux 6e
objections : 1er degré de la certitude du sens]
La troisième est la passion, la sensation, ou la perception de l’âme, c’est-à-
dire, ce que chacun sent quand il est auprès du feu [Descartes : 2e degré]
« La quatrième est le jugement que l’âme fait, que ce qu’elle sens est dans sa
main, et dans le feu [Descartes, 3e degré] Or, ce jugement naturel n’est
qu’une sensation : mais cette sensation ou ce jugement naturel est presque
toujours suivi d’un autre jugement libre, que l’âme a pris une si grande
habitude de faire, qu’elle ne eput presque plus s’en empêcher.
De ces quatre choses « les deux premières appartiennent au corps, et que les
deux autres ne peuvent appartenir qu’à l’âme. »
Livre I, chap. XIV, section II : Jugement libre.
Pléiade, I, p. 119 : « […] non seulement les hommes jugent par un jugement
naturel que la douleur par exemple est dans leur main, ils le jugent aussi par
un jugement libre ; non seulement ils l’y sentent mais ils l’y croient ; et ils ont
pris une si forte habitude de former de tels jugement qu’ils ont beaucoup de
peine à s’en empêcher. Cependant, ces jugements sont très faux en eux-
mêmes, quoique fort utiles à la conservation de la vie. »
La conséquence du dédoublement chez Malebranche, est que ce qu’on le fait de manière routinière/coutumière,
c’est le jugement libre, et non naturel.
Ensuite, tout jugement ne relève pas de l’entendement, et donc qu’en ce sens là, les sens jugent puisque la nature
juge à travers la sensation composée. C’est-à-dire que ça va au-delà de la réceptivité.