Farge 2011-2012 Damien 4 Octobre 2011 CAPES Notions 1

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Damien 4 Octobre 2011
LMPHI185, D. Forest CAPES Notions 1
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CAPES Notions 1
Consultation du site Philopsis pour les rapports dexamen du caps.
Le sujet, la perception : la conscience de soi et linconscient.
Voir la relation en métaphysique et épistémologie, ainsi que la relation entre ce qui est philosophique et ce qui
est extra-philosophique.
Il faut essayer de classer les sujets, afin dabréger le travail. Quand je traite un sujet, comment peut-il sarticuler
à un sujet relativement proche ? Il faut voir 4 types de sujets :
La portée des sens : limperceptible, lexcellence des sens. Voir Locke, sur le microscope : II, XXIII, 11, 12. Et
si nous avions des yeux qui nous permettraient de voir limperceptible, les conséquences seraient mauvaises
puisquils ne nous permettront pas de voir ce que nous avons besoin de voir.
Défaillance de la perception : Lillusion, lhallucination.
Relation spontanéité, réceptivité : Les sens jugent-ils ? Voit-on ce que lon croit ?
La différence entre les modalités sensorielles : La vue et le toucher. Voir Molyneux, qui pose une question à
Locke : Si un aveugle de naissance acquérait la vue le lendemain, alors quil a appris par le toucher à distinguer
la sphère du cube, arrivera-t-il, au premier regard, sans toucher, à distinguer le cube de la sphère ? II, IX, 8
Locke répond négativement. Leibniz répond positivement.
Autre question à laquelle Locke na pas répondu : laveugle qui a récupéré la vue peut-il distinguer ce qui est
proche de ce qui est loin ? Il est question de la perception spatiale.
Il faut bien distinguer les aspects contextuels et les aspects lexicaux.
Ex. le terme même de perception est extraordinairement ambigüe. En plus de la restriction visuelle, il y a une
perception générique que lon trouve chez Locke : début du livre II de lEssai (II, I, 4) : Quand notre esprit
perçoit, réfléchit, raisonne ou se souvient, il perçoit quil fléchit, il perçoit quil perçoit, il perçoit quil
raisonne, il perçoit quil se souvient. Cette perception de lesprit nous donne les idées de réflexion. Ainsi :
- La perception des choses hors de nous nous donne les idées de sensations.
- La perception des idées en nous-mêmes donne les idées de réflexion.
Reid : 1764, Enquête sur lesprit humain ; 1785 : Essai sur les pouvoirs intellectuels de lhomme.
1. Le scepticisme est la conclusion logique de lhistoire de la philosophie depuis Descartes.
2. Il est remédiable que si lon comprend notre relation au monde extérieur nest pas le fondement de la
perception. Une fois que lon a bien compris cela, on remédierait au scepticisme. (pas sûr de la formulation du
2.)
Thomas Reid (1710-1796), Essais sur les pouvoirs intellectuels de lhomme, 1785. II
Les sens externes ont une double province ; ils nous font sentir (feel), et ils
nous font percevoir. Ils nous procurent diverses sensations, certaines
plaisantes, dautres douloureuses, et dautres indifférentes ; en même temps,
il nous font concevoir, et ils nous donnent une croyance invincible en,
lexistence des objets extérieurs. Cette conception des objets externes est
l’œuvre de la nature. La croyance en leur existence, que nous donnent nos
sens, est l’œuvre de la nature ; il en va de me de la sensation qui
laccompagne. Cette conception et croyance que la nature produit au moyen
des sens, nous lappelons perception. Le sentiment (feeling) qui va avec la
perception, nous lappelons sensation. La perception et la sensation qui lui
correspond sont produites en me temps. Dans notre expérience, nous ne
les trouvons jamais séparées. De ce fait, nous sommes inclinés à les
considérer comme une seule chose, à leur donner un seul nom, et à confondre
leurs attributs différents. Il devient très difficile de les séparer par la pensée,
de prêter attention à lune ou à lautre parément, et de ne rien attribuer à
lune qui appartient à lautre.
Quand les sens opèrent, il y a une bifurcation : ils nous font à la fois sentir et percevoir. Ils sont entièrement
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distincts, mais conjoints dans lexpérience. Exemple de perception : quand on à x, il faut le sentir (leffet de x sur
nous), et laccès à x et à ses propriétés. La perception, fondamentalement, se résume à ça.
Il faut essayer de prendre des cas limites où il y aurait dissociation. On aurait théoriquement pas lun sans lautre,
mais il faut tenter la chose malgré tout. Il faut prendre des cas où des choses font repères.
Sentir sans percevoir, est-ce possible ? Oui, mais il faut penser à un sentir différent du sentir des sens externes.
Je sens une douleur // Je vois un arbre. Ce sont deux phrases identiques dans la structure. Mais si on va au
fond des choses dans le sentiment de douleur, on a pas dobjet distinct de lactivité mental. Sentir une douleur ou
être dans un état douloureux, cest la même chose. Lorsque je vois larbre, jai accès à quelque chose, dans le cas
de la douleur, on est dans un simple état.
On peut dire quune plaie est sensible, mais cela revient à dire que cest douloureux au contact. Mais ça ne nous
apprend rien sur la cause de cette douleur. Quand on est dans le sentir pur, on est dans un état qui ne nous
renseigne pas vraiment sur le monde.
Dans le cadre de la dissociation, on dirait : « Peut-on avoir une perception sans sensation ? » Perception less
sensation. Un aveugle peut détecter la présence de quelque chose indépendamment de le toucher avec les
extrémités de son corps. Voir les lettres de Diderot. Laction de lair sur le visage renseigne laveugle
détection des obstacles.
La littérature psychologique et scientifique sur ces question a mis en évidence le phénomène suivant : quand
laveugle raconte comment il sy prend pour distinguer un obstacle dun passage, il explique que cest tactile.
Or, depuis une soixantaine dannée, cette phénoménologie tactile est trompeuse. Les sensations quil a à
loccasion de la présence de lobstacle ne sont pas celles qui le mettent sur la voie de la détection de celui-ci. On
pense que ça a à voir avec le son (l’écho de ses pas). La détection de lobstacle passe par la modalité auditive
sans passer par les sensations auditive même sil ny a pas de phénomène auditif caractéristique lié à lobstacle.
Il ny pas de raison de pense que lorsque lon dit perception, on ne peut le décomposer. On pourrait me
essayer danalyser cette décomposition. Il y a, selon Reid, 3 ingrédients dans la perception (Essais sur les
pouvoirs intellectuels de lhomme, II, 5) :
1. Quelques conceptions ou notions de lobjet perçu.
2. « Une conviction et croyance forte et irrésistible en son existence présente. »
3. Le fait que cette conviction et croyance sont immédiats et non leffet du raisonnement.
Que faut-il comprendre la notion de conception ? Au choix (ou bien ou bien ou bien)
1. Cest un concept.
2. Cest quelque chose comme lappréhension des différences dans la perception, non conceptuelle. Il y a lidée
que lon peut appréhender une différence dans lordre du contenu perceptif qui est plus fine que nos conceptions
intellectuelles les plus fines. On peut distinguer 2 chaînes de montagnes, mais il ny a quune notion de chaîne de
montagne. En gros, croyance en lexistence de la chose.
3. Pas de perception si cette croyance est médiate ou inférée.
Mais est-ce que ça suffit pour avoir une bonne analyse du système perceptif ?
Il faut voir loccasion de la perception et l’épisode perceptif lui-même. Voir David Lewis :
Imaginons que lon perçoit, visuellement, une armoire normande. On forme une croyance non référentiel sur le
fait quil y a un tel meuble devant soi. Après tout, mais il pourrait se trouver que notre esprit est en proie à
lhallucination : on lhallucine, mais elle peut être quand même là. Il se peut quaccidentellement cette
hallucination concorde parfaitement avec le contenu perceptif.
Critique : Mais on aurait alors aucun moyen de distinguer lhallucination du réel, autrement on serait
constamment dans le cadre de lhorloge cassée, qui donne (sans la donner) lheure deux fois par jour.
Les sens juge t-il ?
Le savoir darrière plan. Est-ce que notre encyclopédie mentale peut modifier en un sens intéressant ce que lon
perçoit ? Il est important de bien différencier les contextes.
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Lanalyse de lopération des sens à l’âge classique (Malebranche à Descartes)
Il faut connaître le débat en psychologie. Est-ce que par rapport à la pensée, la perception est sous influence
dune manière intéressante ou significative ? Est-ce que nous voyons ce que nous croyons/jugeons devoir voir ?
Voir Bruner dun côté, et de lautre Fodor/Pylyshyn.
3e strate : Faut-il penser lopération des sens sur le modèle de la vie mentale ? Il faut voir lanalogie entre la
pensée et la perception ?
Il faut bien différencier les textes cruciaux. Ici, ce sont les Réponses aux 6e objections, II, p. 878 et suivantes.
Les 3 degrés de la certitude du sens :
1. Il faut voir ce qui affecte les récepteurs sensoriels.
2. Ce qui résulte dans l’âme de cet évènement physique, du type la douleur, le chatouillement, les sons, les
saveurs, les odeurs. Cest leffet mental immédiat de laffection du sens.
3. Le jugement que nous avons coutume de faire. Certaines propriétés quon dit senties, sont en réalité des
propriétés inférées. Une tâche de couleur : on infère la grandeur et la couleur à partir de cette tâche.
Cest à tord que nous prenons ce qui relève de lentendement, à savoir le 3e degré, pour une opération du sens.
Le jugement coutumier, sur la taille des objets, cest un jugement pris pour un sentiment. Il y a dédoublement du
concept de jugement, en en modifiant le sens.
Il faut donc voir la perception visuelle du cube : il y a des faces plus éloignées et plus proches de nous. Ainsi, les
images des côtés doivent êtres inégales (vision perspective) et pourtant nous les voyons comme égales. Il sagit
ou dune sensation composée, ou encore dun jugement naturel. Ce jugement peut donc paraitre infidèle à
limage de lobjet sur le fond de l’œil, mais est fidèle aux propriétés intrinsèques de lobjet. Pour Malebranche,
ce jugement nest pas un acte individuel, cest un jugement qui se fait en nous, qui ne relève donc pas de
lentendement. La nature abrège un jugement dans la sensation composée.
Malebranche, Recherche de la vérité.
Livre I, chap. XI, section VI : Quatre choses que lon confond dans chaque
sensation (Pléiade, I, p. 96)
La première est laction de lobjet.
La seconde est la passion de lorgane du sens [Descartes, ponses aux 6e
objections : 1er degré de la certitude du sens]
La troisième est la passion, la sensation, ou la perception de l’âme, cest-à-
dire, ce que chacun sent quand il est auprès du feu [Descartes : 2e degré]
« La quatrième est le jugement que l’âme fait, que ce quelle sens est dans sa
main, et dans le feu [Descartes, 3e degré] Or, ce jugement naturel nest
quune sensation : mais cette sensation ou ce jugement naturel est presque
toujours suivi dun autre jugement libre, que l’âme a pris une si grande
habitude de faire, quelle ne eput presque plus sen empêcher.
De ces quatre choses « les deux premières appartiennent au corps, et que les
deux autres ne peuvent appartenir qu’à l’âme. »
Livre I, chap. XIV, section II : Jugement libre.
Pléiade, I, p. 119 : « [] non seulement les hommes jugent par un jugement
naturel que la douleur par exemple est dans leur main, ils le jugent aussi par
un jugement libre ; non seulement ils ly sentent mais ils ly croient ; et ils ont
pris une si forte habitude de former de tels jugement quils ont beaucoup de
peine à sen empêcher. Cependant, ces jugements sont très faux en eux-
mêmes, quoique fort utiles à la conservation de la vie. »
La conséquence du dédoublement chez Malebranche, est que ce quon le fait de manière routinière/coutumière,
cest le jugement libre, et non naturel.
Ensuite, tout jugement ne relève pas de lentendement, et donc quen ce sens là, les sens jugent puisque la nature
juge à travers la sensation composée. Cest-à-dire que ça va au-delà de la réceptivité.
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Enfin, le jugement naturel ne peut pas être fait alors que le jugement libre, oui. Ca a donc à voir avec lutilité
pratique des sens parce quen gros, Dieu à voulu que nous nous trompions. On va donc juger que la douleur est
dans la main, alors quelle ne peut être dans l’étendu. Le jugement naturel nous induit donc en erreur, mais est
salutaire, sinon nous ne nous soucierions pas à la conservation du corps, alors que la nature veut que nous nous
en soucions.
Ca permet donc à Malebranche de définir ce qui tient de la philosophie de ce qui nen tient pas.
On peut cesser de croire que la douleur est dans la main, mais on ne peut cesser de la sentir dans la main. Ca
situe juste le type deffets que la philosophie peut avoir.
Voir : 1947, Bruner et Goodman.
Psychologie orientale ou uniquement psychologie sociale ?
Ce que nous voyons dépend de deux facteurs : les premiers qui seraient intrinsèques, ou autochtones ; les
seconds seraient les déterminants comportementaux (apprentissage, tempérament etc.)
Exemple avec des enfants de 10 ans. Il a a sa disposition une sorte de volant qui peut lui permettre de diffuser
une lumière sur un écran en faisant varier, à volonté, le diamètre du faisceau. En lui présentant des objets, on lui
demande dadapter le faisceau à lobjet présenté, dabord avec des pièces, puis avec des cercles en carton.
Dans le premier cas, il y avait une surestimation de la taille des pièces par des enfants pauvres que par les enfants
riches. Pas de surestimation avec les ronds en carton.
Le psychologue social voit ici des déterminants qui ne sont pas purement psychologiques ou physiologiques : on
a besoin dautre chose pour estimer cette différence entre la taille réelle et la taille estimée.
Critique :
Il y a une limite extrêmement importante. Voir Fodor/Pylyshyn.
Flèches/Illusion de Müller-Lyer
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Les deux groupes de flèches sont exactement les mêmes. Le deuxième
prouve que les flèches ont exactement la même longueur.
Idée du cloisonnement informationnel : ce que lon sait, ne modifie pas, dans ce cas là, ce que lon voit. Il y a
donc forcément des limitations importantes à la thèse de Bruner.
Voir exemple de Ponzo.
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L'illusion de Müller-Lyer est une illusion d'optique perceptive distordante célèbre qui se résume à une flèche. Quand on demande à un
observateur de placer une marque au milieu de la figure, elle sera invariablement placée vers la queue.Une variante utilise deux flèches, une
avec les pointes vers l'intérieur et l'autre avec les pointes à l'extérieur. Quand on demande de comparer la taille des lignes (hors pointes) qui
sont égales, l'observateur désignera la flèche avec les pointes vers l'intérieur comme la plus grande.
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