BACTERIOLOGIE - Brucella - page 3/4
Phase locorégionale : elle a lieu dans les nœuds lymphatiques drainant la région
d’inoculation ; la bactérie peut être éliminée (si le système immunitaire est efficace)
mais la plupart du temps, elle persiste et prolifère. La bactérie survit dans les cellules
immunitaires et s’y multiplie, formant ainsi des granulomes, d’où le gonflement des
nœuds lymphatiques : il y a inflammation du nœud lymphatique.
Phase de dissémination : les bactéries sont relarguées dans le sang. Elles se retrouvent
libres ou associées aux macrophages, et migrent.
Phase de localisation : les bactéries s’arrêtent souvent dans les articulations, le placenta
ou les organes génitaux.
- Etape secondaire = la bactérie reste dans l’organisme, l’infection est qualifiée de chronique et
peut être plus ou moins persistante. Elle peut durer quelques mois, voire toute la vie. La
bactérie reste présente, elle peut se remettre à se multiplier lors de réactivations.
Symptômes chez les animaux
La maladie provoque surtout des avortements dans le dernier tiers de la gestation (mais ceci est
peu caractéristique). Par contre l’aspect du placenta est très évocateur : on observe une zone de
nécrose et un liquide “ caramel ” sur les cotylédons.
Chez les béliers et les taureaux on peut avoir une atteinte des testicules, avec une épididymite
remplie de fibrine dû aux immun-complexes, ce qui engendre une stérilité.
Les lésions articulaires se traduisent par un hygroma (=articulations très gonflées).
III. Les mécanismes pathologiques
Les bactéries sont intracellulaires facultatives (on peut donc les cultiver sur un milieu sans cellule
mais elles ont besoin de cellules phagocytaires ou de trophoblastes pour pouvoir exprimer leur
pouvoir pathogène).
Si la bactérie survit, elle se multiplie dans les monocytes-macrophages ou dans les cellules
épithéliales (type trophoblaste). On a alors production de médiateurs de l’inflammation et donc un
recrutement de cellules immunitaires entraînant la formation de granulomes. C’est une réaction
d’HS de type IV. Le granulome peut être diffus, de petite taille et est à l’origine des symptômes :
destruction tissulaire, troubles de l’oxygénation du fœtus et possible contamination par voie
sanguine de la mère au fœtus mais également passage des bactéries du placenta vers le liquide
amniotique.
Leur mode de réplication intracellulaire est particulier : les bactéries se multiplient dans les
phagosomes des macrophages, et elles ne vont survivre que dans certaines conditions. Dans 70%
des cas, la bactérie est détruite lors de sa maturation (fusion avec le lysosome). Dans 15 à 20 % des
cas, elles peuvent survivre en émettant des signaux qui emmènent la vacuole ver le REG plutôt que
vers le lysosome. Elles sont alors envoyées dans le REG et échappent au système immunitaire pour
proliférer en paix.
Le mécanisme pathologique est très étudié mais on le ne connait pas très bien.
Remarque : La bactérie Legionella (qui est à l’origine de la maladie des légionnaires) possède le
même genre de mécanisme pathologique : c’est une stratégie bactérienne qui permet d’échapper au
système immunitaire.
Rôle du LPS :
On sait que si elle a un LPS smooth, la bactérie va pouvoir survivre dans le REG, alors que si elle a
un LPS rough, la bactérie va être dégradée.
- LPS des souches S : la bactérie survit car il y inhibition de la maturation du lysosome, inhibition
de la présentation du CMH de type 2 donc une diminution de l’apoptose de la cellule hôte
(=mécanisme de défense). Ceci permet à la bactérie de se multiplier plus longtemps et d’épuiser
toutes les ressources de la cellule. Ce LPS permet aussi une entrée plus facile de la bactérie dans
la cellule hôte.