T.ES Eléments de conjoncture économique dans l’UE et réflexions sur la crise actuelle 1ère partie : Quelques indicateurs conjoncturels Document 1 : taux de chômage Document 2 : Taux moyen de variation annuel de l’indice des prix à la consommation , zone euro (16 pays) source : Eurostat Document 3 : Taux de croissance du PIB en volume (prévisions pour 2010 et 2011) UE à 27 Etats Unis Source : Eurostat Document 4 : Avec deux trimestres consécutifs de croissance positive du PIB (0,4 % au troisième trimestre 2009 et 0,1 % au quatrième 2009), la zone euro est techniquement sortie de la récession en fin d’année 2009. Pour autant, tous les ajustements n’ont pas encore été réalisés et la situation critique de certains pays, la Grèce en tête, pourrait bien plonger la zone dans une nouvelle étape de la crise, cette fois-ci budgétaire et politique. Sur l’ensemble de la zone, la reprise fut principalement tirée par les stocks et le commerce extérieur, dont les contributions s’élèvent respectivement à 0,5 et 0,3 point de croissance sur les deux derniers trimestres de l’année 2009. Au cours de ce semestre, la demande intérieure diminuait de 0,1 % (T3 2009) et 0,2 % (T4 2009) malgré le soutien apporté par les politiques budgétaires. Le revenu disponible brut (RDB) des ménages s’est maintenu, grâce à l’augmentation des prestations sociales (+ 1,9 % au troisième trimestre) qui est venue compenser la baisse de la masse salariale observée depuis le premier trimestre 2009. Mais le contexte économique a plutôt incité à l’épargne – le taux d’épargne augmentait encore de 0,4 point au troisième trimestre, atteignant 15,7 % du RDB – qu’à la consommation qui reculait de 0,2 % au troisième trimestre puis stagnait en toute fin d’année. Malgré des conditions de financement très favorables et une meilleure orientation des enquêtes sur les conditions de crédits des banques, les entreprises ne se sont pas lancées dans un mouvement de rattrapage de l’investissement. Les capacités de production inutilisées sont encore telles que tout investissement supplémentaire apparaît superflu. La FBCF (Formation brute de capital fixe) totale s’est donc inscrite en recul pendant la deuxième partie de l’année et le taux d’investissement baissait encore de 0,4 point. Finalement, seul le commerce extérieur a retrouvé le chemin de la croissance. Tirées par une demande mondiale en hausse de 4,6 et 2,8 % aux troisième et quatrième trimestres 2009, les exportations ont progressé à un rythme moyen de 2,3 % alors que les importations augmentaient de 1,8 % en moyenne. Toutefois, les enchaînements varient d’un pays à l’autre. OFCE, Note de conjoncture, avril 2010 Questions sur les 4 documents : 1- Ecrivez l’égalité emplois – ressources au sens de la comptabilité nationale puis indiquez l’évolution récente de chaque variable, en moyenne, pour la zone euro. 2- Les moteurs de la reprise laissent-ils augurer une reprise durable de l’activité économique ? 3- Comment expliquez vous que les exportations ont progressé plus vite que les importations ? 4- Présentez des hypothèses expliquant la baisse de la FBCF. 5- Quelles peuvent être les conséquences de la baisse de l’investissement ? 6- Comparez la croissance économique dans l’UE et aux EU depuis 2000. 7- Le taux d’inflation dans l’UE depuis 1998 correspond-t-il aux objectifs que la zone (vous rappelerez par qui ces objectifs sont déterminés) ? 8- Dégagez les informations principales du document 1. 2ème partie : La crise grecque Document 5 : article du Monde du 04 mai 2010, Une aide sans précédent pour sauver la Grèce et l’euro Document 6 : article de La Croix du 06 mai 2010, Cinq questions sur les marchés financiers Questions : 1- Relevez des données chiffrées sur l’endettement de la Grèce. 2- Pourquoi l’UE et le FMI sont-ils intervenus pour aider la Grèce ? 3- En quoi consiste le plan d’austérité auquel la Grèce a été contrainte ? 4- Quels sont les risques engendrés par ce plan ? 3ème partie : Interrogations sur l’avenir de l’Europe Document 7 : « L’union européenne est condamnée à la réforme » le Monde 06 mai 2010 Document 8 : La Commission européenne a lancé une proposition explosive, mercredi 12 mai. Face à la crise budgétaire traversée par plusieurs Etat membres, Bruxelles propose d'imposer dès 2011 un examen de l'UE très en amont des budgets nationaux pour s'assurer que les déficits resteront sous contrôle. Cette mesure viserait à imposer que les projets de budgets nationaux -leurs grandes lignes tout au moins - soient soumis à la Commission chaque année au printemps, puis examinés par les ministres européens des finances qui donneraient leur avis. Et ce avant même d'être soumis aux Parlements dans les Etats. L'idée est d'avoir "une coordination précoce au niveau européen" en matière budgétaire. Il s'agit surtout de s'assurer que personne ne va déraper dangereusement, mettant en danger par là même les voisins, comme dans le cas récent de la Grèce. Cette mesure s'appliquerait à tous les Etats de l'UE mais la vigilance serait encore renforcée pour les pays de la zone euro. Cette proposition a soulevé de nombreuses critiques. Le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, dont le pays n'a pas adopté l'euro, s'est ainsi dit "opposé" à ce projet, jugeant "étrange" qu'il "s'applique pour tous les pays". "Pour des pays comme la Suède, qui ont des finances publiques en bon ordre et qui ne se trouvent pas près des niveaux à ne pas franchir, nous ne pouvons logiquement pas être traités de la même façon ", a-t-il estimé. Il y a aussi fort à parier que la proposition ne sera pas du goût du nouveau premier ministre conservateur britannique, David Cameron, prompt à dénoncer les intrusions de l'UE dans les affaires nationales des Etats. Le Monde.fr 12 mai 2010 Document 9 : Dos au mur, les dirigeants européens ont accepté un saut qualitatif dans l'intégration, à travers la mise en place d'un mécanisme de solidarité entre Etats. L'Euro et l'Europe sont cependant encore loin d'être sortis d'affaire. Solidarité financière entre Etats membres, endettement public au niveau de l'Union… En l'espace de quelques mois les spéculateurs ont obligé l'Union européenne à opérer un saut qualitatif dans l'intégration que vingt ans de débats institutionnels récurrents - depuis le traité de Maastricht au début des années 1990 - n'avaient pas permis de faire avancer… En effet, sous leur pression, plusieurs tabous importants ont été transgressés le week-end dernier. Mais les problèmes posés par la faible croissance européenne et cette nouvelle donne institutionnelle sont encore loin d'être résolus. Tout d'abord, la Banque centrale européenne (BCE) a accepté d'acheter sur le marché secondaire des titres de dette des Etats, ce qu'elle se refusait à faire jusque-là, contrairement notamment à la Banque d'Angleterre et à la Réserve fédérale américaine. Cela revient, indirectement, à accepter de financer les Etats, même s'il n'est toujours pas question pour elle d'acheter directement leurs titres de dette au moment où ils sont émis. En assurant la liquidité des marchés des titres de dette, elle aide à débloquer le crédit interbancaire, de nouveau bloqué du fait de l'incertitude sur la solidité financière des établissements qui détenaient trop de dettes grecque ou portugaise. Ceci dit, les mesures « non conventionnelles » massives prises par la Banque centrale européenne depuis le début de la crise (elles ont consisté à ce que ce que la BCE crée elle-même de la monnaie au lieu de se contenter d'aider les banques commerciales à le faire comme c'est le cas en temps normal) avaient déjà en pratique pour résultat de faciliter grandement le financement des déficits publics, même si jusqu'ici la BCE se refusait à acheter directement des titres de dette des Etats. Le principal tabou qui a sauté concerne la capacité d'endettement de l'Union et le pouvoir qui lui est accordé d'aider les pays membres. Les ministres des Finances de la zone euro ont en effet acté la mise en place d'un fonds, qui serait autorisé à emprunter sur les marchés financiers, avec la garantie des Etats membres, jusqu'à 440 milliards d'euros. Ils viendront s'ajouter à 60 milliards d'euros mis à disposition par la Commission elle-même (ainsi que par ailleurs 250 milliards d'euros fournis par le Fonds monétaire international). Cela afin d'apporter des prêts aux Etats qui se retrouveraient en difficulté pour financer leur dette publique, comme la Grèce et le Portugal ces derniers jours. Une forme d'aide qui avait déjà été mise en œuvre, pour des montants faibles, au profit de la Hongrie, mais qui était catégoriquement refusée jusqu'ici au sein de la zone euro, notamment par le gouvernement allemand. Ce type de mécanisme peut en effet avoir pour résultat de déresponsabiliser les Etats de la zone en matière de gestion budgétaire. 500 milliards d'euros, mobilisés ensemble par les européens cela représente 6 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro. Or jusqu'ici, la règle était que seuls les Etats membres avaient le droit de s'endetter. L'Union devait non seulement se contenter d'un budget très faible, 1 % du PIB, mais en plus ce budget devait être en permanence strictement équilibré, le privant du coup de toute fonction macroéconomique contracyclique. Même si le budget européen reste encore de taille ridicule et si cet endettement reste garanti par les Etats membres et non par la création d'un impôt européen, le fait d'autoriser l'Union à s'endetter à des niveaux macroéconomiquement significatifs change donc substantiellement la donne. Cela suffira-t-il cette fois à juguler la spéculation ? Dans l'immédiat, on peut raisonnablement l'espérer compte tenu de l'ampleur des mesures annoncées. Mais de nombreux problèmes restent non résolus tandis que ces mesures elles-mêmes en posent de nouveaux, particulièrement complexes. Tout d'abord dans la gestion politique du processus d'aide annoncé : quelles contreparties seront demandées aux Etats qui feront appel à ce fonds, qui gèrera et contrôlera ce qui ressemble fort à une mise sous tutelle de tel ou tel Etat membre ? Au-delà, quelles conséquences seront tirées de cette nouvelle donne en termes d'architecture de la zone, de règles concernant la politique économique des Etats membres dont il faudra du coup renforcer la coordination ? Sur tous ces sujets les négociations - complexes comme toujours - sont loin d'être finalisées, et leurs dérapages peuvent relancer la spéculation comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises au cours des derniers mois. Mais ce qui continue surtout à nourrir l'inquiétude pour l'avenir, c'est la politique de rigueur accrue annoncée dans toute la zone. En effet, les pays les plus directement menacés (Grèce, Irlande, Portugal, Espagne) sont durablement engagés dans des politiques d'austérité de fer, mais si dans le même temps la France et l'Allemagne serrent à leur tour les boulons, la zone euro va retomber dans la récession et les problèmes de dette publique de tous ses membres vont encore s'aggraver… Or, suite aux événements récents, le gouvernement français, loin de s'engager à continuer à soutenir l'activité, promet au contraire une rigueur inédite dès les prochains mois. Cette réaction, inadaptée à la situation économique, n'est pas de nature à rassurer les investisseurs, mais plutôt à accroître les inquiétudes pour l'avenir de la zone et à relancer à terme la spéculation contre l'euro. Guillaume Duval, Article web sur le site d’Alternatives économiques, 10 mai 2010 Questions : 1- Rappelez qui décide de la politique monétaire d’une part et de la politique budgétaire de l’autre en Europe. 2- Comparez la situation financière de la Grèce à celle du Japon, des Etats Unis ou du Royaume Uni. (pour cela vous devez faire une recherche) 3- Les dirigeants européens avaient-ils la possibilité de faire d’autre(s) choix que celui de renforcer la coordination au sein de la zone ? 4- Quel changement a été décidé pour la politique monétaire ? 5- Quel autre mécanisme d’aide a été mis en place ? 6- Quel est le projet de changement en ce qui concerne la politique budgétaire ? 7- Quels sont les effets positifs attendus de la réduction des déficits publics des pays européens ? 8- La réduction des déficits publics est-elle sans risque dans le contexte actuel ?