
aujourd’hui, continuent à penser qu’un état de dépendance avéré envers l’alcool ne doit pas se
traiter par une cure de sevrage en bonne et due forme avec l’appui d’agents pharmacologiques
de substitution. Sont également de plus en plus rares, ceux qui estiment que le suivi d’un
patient après une cure, se fait avec quelques bonnes paroles, sans un encadrement
psychosocial de qualité, sans des interventions psychothérapeutiques spécialisées vu les
caractéristiques des problématiques sous-jacentes à l’alcool et aussi, avec des traitements
pharmacologiques - lorsqu’ils existent – à la fois, pour le maintien de l’abstinence, et à la fois,
pour une meilleure résolution des co-morbidités, qu’elles soient somatiques ou psychiatriques.
Dans une étude qui date d’il y a quelques années déjà, l’étude CAPRICIO. « Campral
Primary care with psychosocial support », nous avons pu montrer que des patients
alcooliques correctement sevrés, bénéficiant d’un suivi avec administration d’Acamprosate,
aidant au maintien de l’abstinence, voyaient une évolution nettement plus favorable lorsqu’ils
étaient, en plus, aidés par des interventions d’encadrement psychosocial chaque fois que
nécessaire, de façon pro-active, et aussi par des interventions brèves psychothérapeutiques.
Dans le premier cas de patients non suivis sans cet accompagnement, seuls 14 % des cas
avaient au cours des six mois une abstinence totale de tous les jours, alors que c’était le cas
pour 32 % des patients, lorsqu’ils étaient suivis avec cet accompagnement. Aujourd’hui, plus
personne ne mettra en doute l’importance et l’intérêt thérapeutique de la mise en synergie de
l’ensemble des ressources disponibles sur le plan pharmacologique, psychosocial et
psychothérapeutique, bien évidemment, adaptée à chaque cas particulier.
Enfin, il faut aussi mentionner qu’il doit exister dans les réseaux d’alcoologie fonctionnant
correctement, l’une ou l’autre équipe particulièrement compétente pour des problèmes
spécifiques à des problématiques particulières, ou encore, à des groupes cibles de patients
particuliers. Je veux citer le problème d’actualité qu’est celui de jeunes et le « binge
drinking », jeunes avalant en un temps record une quantité importante d’alcool, souvent de
très haut degré alcoolisé, avant de se rendre dans des lieux festifs ; je veux parler de jeunes
femmes qui doivent être parfaitement bien informées en consultation prénatale, du risque
qu’elles courent à continuer à boire pendant la grossesse, et tout particulièrement pendant les
premiers mois, du problème particulier des personnes âgées – et souvent très âgées – et
isolées et grandes consommatrices d’alcool, vu leur état dépressif permanent ; je veux aussi
citer les femmes isolées, exclues, seules ou en ménage, mais qui remplissent leur temps
disponible par de la boisson, ou encore, au contraire, l’homme ou la femme en entreprise,
soumis à une demande de grande performance de travail, de stress et en conséquence