Economie d`entreprise

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Economie générale
BTS Banque 1ère année
Année 2005 – 2006
Stéphane SCHAULER
Dossier 9 : La consommation et l’épargne
La répartition des richesses crées par l'entreprise permet aux ménages de disposer
d'un revenu qui va leur servir à consommer, c'est à dire à satisfaire leurs besoins.
Les besoins étant variables selon les individus, la science économique s'est attachée
à définir les déterminants de la consommation des agents économiques afin de
pouvoir déterminer une fonction de consommation intégrant à la fois la
consommation individuelle des agents, mais aussi la consommation collective des
services non marchands fournis par les administrations publiques. Cette analyse
permet de mettre en évidence les évolutions des modes de consommation dans le
temps qui tient compte notamment de l'évolution des biens et services produits
(apparition de nouveaux biens ou services...).
N’oublions pas que le revenu n’est pas totalement consommé ; il ya aussi l’épargne !
I/ La notion de consommation :
A : Définitions :
-
consommer, c’est l’acte d’utiliser un bien ou un service à des fins individuelles
ou collectives.
consommer, c’est détruire immédiatement ou progressivement un bien ou un
service dans le but de satisfaire un besoin.
La consommation est donc motivée par les besoins qu’un individu cherche à
satisfaire à l’aide d’un bien ou d’un service prévu à cet effet.
Les besoins : ils peuvent être classés selon différents critères. La pyramide de
Maslow distingue ainsi différents niveaux de besoins :
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B : Les différentes formes de la consommation :
La consommation n’est pas une fonction homogène, elle peut être décomposée
selon un certain nombre de caractéristiques. On distingue en général :
-
consommation finale : la consommation finale, qui est uniquement le fait des
ménages, sert directement à la satisfaction d’un besoin.
consommation intermédiaire : la consommation intermédiaire, qui est le fait
des entreprises, représente l’acquisition des biens ou services qui sont
incorporés dans le processus de production afin de réaliser un bien ou service
final.
De même, la consommation concerne des biens ou services qui diffèrent selon
certains critères :
-
-
Biens durables/ non durables : certains biens sont détruits dés la première
utilisation (carburant, nourriture…) alors que d’autres sont détruits
progressivement (vêtements, voitures…)
Biens matériels/ non matériels : les biens matériels regroupent l’ensemble
des biens alors que les biens immatériels constituent les services.
Biens marchands/ non marchands : tous les biens sont par nature
marchands dans le sens ou ils sont échangés sur un marché à un prix
couvrant au moins leur coût de production. En revanche, certains services ne
sont pas marchands, soit parce qu’ils sont gratuits, soit parce qu’ils sont cédés
à un prix inférieur à leur prix de revient (ticket de bus par exemple).
Enfin, on définit la consommation selon son caractère individuel ou collectif :
-
consommation individuelle : le bien ou service consommé ne l’est que par un
seul individu à l’exclusion de tout autre.
consommation collective : un bien ou un service peut être peut être
consommé en même temps par plusieurs individus sans possibilité
d’exclusivité, et ce, en leur permettant de satisfaire le même besoin (transport
en commun ).
II/ La fonction de consommation :
La fonction de consommation suit un schéma précis :
1. il existe un besoin qui doit être satisfait. Ces besoins sont « classés »par ordre
d’importance pour chaque individu.
2. le besoin ne peut être satisfait par un bien libre ( comme respirer par exemple
). Il y a donc nécessité de procéder à l’acquisition du bien ou du service, c’est
à dire qu’il est nécessaire de se le procurer en contrepartie d’une certaine
quantité de monnaie.
3. la dépense ainsi engendrée peut-être indirecte, c’est à dire qu’elle ne permet
pas directement d’acquérir le bien ou service apte à satisfaire nos besoins.
C’est le cas de la consommation de services publics collectifs non marchands
ou de l’autoconsommation (bricolage, jardin potager…). Mais, dans la majorité
des cas, la dépense engendrée dans l’acte de consommation constitue une
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dépense directe qui permet d’acquérir le bien ou service apte à satisfaire nos
besoins.
4. le bien ou service acquis est directement consommé de manière à satisfaire
notre besoin initial.
Consommer prend donc des formes diverses et concerne des biens ou services
aux caractéristiques variables. La science économique a cherché à identifier un
certain nombre de groupes de biens ou services consommés regroupés selon leurs
spécificités.
III/ Les déterminants économiques de la consommation :
Les individus sont confrontés à deux contraintes économiques qui limitent leur
capacité à consommer :
A : Le prix :
La fonction de demande est décroissante du prix =
Elasticité-prix de la demande = variation de la demande ( en % ) / variation des prix (
en % )
Trois cas :
-
-
élasticité-prix négative : une hausse du prix de vente entraîne une diminution
de la demande du bien de la part des ménages. A l’inverse, une baisse du prix
de vente se traduit par une augmentation de la demande du bien.
élasticité-prix nulle : la variation du prix de vente d’un bien n’a aucune
incidence sur la demande globale adressée à ce bien.
élasticité-prix positive : une hausse du prix de vente entraîne une
augmentation de la demande adressée à ce bien ( cas des biens de luxe ).
B : Le revenu :
Par principe, une hausse du revenu se traduit par une augmentation de la
consommation. Néanmoins, une partie du revenu supplémentaire peut ne pas être
consommée immédiatement, ce qui donne lieu à la constitution d’une épargne. Le
comportement de consommation évolue donc avec le niveau du revenu. Plus le
revenu est élevé, plus une partie importante sera épargnée.
Ce comportement est mis en évidence par l’élasticité-revenu de la demande. Elle se
détermine de la manière suivante :
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Elasticité-revenu de la demande =
variation de la demande ( en % ) / variation du revenu ( en % )
Trois cas peuvent se produire :
-
-
élasticité-revenu négative : une hausse du revenu entraîne une diminution de
la consommation de la part des ménages.
élasticité-revenu nulle : la variation du revenu n’a aucune incidence sur la
consommation globale du ménage, ce qui témoigne d’un comportement
d’épargne.
élasticité-revenu positive : une hausse du revenu entraîne une augmentation
de la consommation du ménage.
La notion d’élasticité est fondamentale. Une entreprise par exemple doit tenir
compte de l’élasticité prix du bien ou service qu’elle vend de manière à fixer un prix
de vente optimal. Une diminution du prix de vente, décidée par exemple pour
accroître les ventes, n’aura aucune incidence réelle si l’élasticité-prix du bien est
nulle. De même, une politique de relance économique par distribution de revenus
aux ménages (baisses d’impôts…) verra son impact réel sur la consommation
globale des ménages varier en fonction de l’élasticité-revenu de la demande…
C : Les déterminants non-économiques de la consommation :
La classe sociale : la consommation d’un individu varie en fonction des habitudes
qu’il a acquis de par son éducation. La reproduction du mode de vie de la classe
sociale d’origine influence donc la consommation.
La CSP : dans le même ordre d’idée, la consommation peut-être influencée par la
catégorie socio-professionnelle à laquelle appartient l’individu. Ceci s’explique en
partie par un besoin de mimétisme et d’identification.
L’âge : un individu âgé consomme par exemple plus de services de santé qu’un
adolescent…
Le comportement ostentatoire : le fait de consommer correspond ici à un besoin
d’être reconnu par la société comme appartenant à un groupe social particulier (effet
de « snobisme ») .
Le mode de vie : la consommation est en partie influencée par le mode de vie de
l’individu.
L’effet d’imitation : la consommation répond parfois au besoin de copier la
consommation de la classe sociale supérieure.
La publicité : l’acte de consommer est en partie influencée par la publicité produite
par les entreprises. La consommation est donc provoquée par le producteur. On
parle alors de « filière inversée » (Galbraith).
Lorsqu’un individu parvient à satisfaire ses besoins primaires, son surplus de
consommation sera en grande partie influencée par ces facteurs non-économiques.
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De nombreux actes de consommation répondent alors à des phénomènes de mode.
Les périodes de ralentissements économiques par contre donne aux facteurs
économiques une place plus importante dans le processus de consommation.
La consommation représentant 60 % du PIB, elle constitue une variable
fondamentale en économie. Un certain nombre d’économistes se sont donc attachés
à définir précisément la fonction de consommation. L’analyse de la fonction de
consommation, est alors effectué d’un point de vue macroéconomique, même si la
consommation globale n’est que le résultat de l’agrégation des consommations
individuelles des ménages.
IV/ Les approches théoriques de la consommation.
A : Analyse keynésienne de la consommation : Qui est JM Keynes ?
1. Les fondements de l’analyse keynésienne de la consommation :
L’analyse keynésienne insiste sur la relation privilégiée qui existe entre la
consommation et le revenu. Cette analyse repose sur la consommation globale, c’est
donc une approche macroéconomique.
La relation consommation / revenu est déterminée par la notion de propension
moyenne à consommer.
Propension moyenne à consommer = consommation finale des ménages / revenu
disponible
2. Approche dynamique de la consommation :
La science économique cherche en particulier à pouvoir fournir des outils permettant
d’expliquer et de prévoir les évolutions de l’activité économique. L’analyse
keynésienne repose donc sur une approche dynamique de la fonction de
consommation. Il s’agit alors d’analyser les variations de la consommation globale
engendrées par la variation du revenu disponible des ménages. Keynes définit alors
la propension marginale à consommer, qui détermine dans quelle mesure une
variation des revenus à un impact sur la consommation finale.
Propension marginale à consommer =
accroissement de la consommation / accroissement du revenu
La « loi psychologique fondamentale » de Keynes :
La loi psychologique fondamentale de Keynes repose sur le principe que la
consommation est une variable déterminée par le revenu disponible des ménages.
La théorie de Keynes dit que lorsque le revenu s’accroît, la consommation augmente
dans des proportions moins importantes. En d’autre terme, les ménages épargnent
une part croissante de leur revenu au fur et à mesure que celui-ci s’accroît.
La conséquence de cette loi psychologique fondamentale est donc que la propension
moyenne à consommer des ménages doit diminuer dans le temps avec
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l’augmentation des revenus. Ainsi, sur le long terme, cette propension moyenne à
consommer va devenir inférieure à la propension marginale à consommer.
Dans les faits, l’analyse keynésienne ne semble pas validée par les données
économiques. A court terme, la propension moyenne à consommer peut connaître
des variations en fonction entre autre du moral global des ménages. Par contre, sur
le long terme, cette propension moyenne à consommer témoigne d’une certaine
stabilité. Il n’y aurait donc pas tendance à une augmentation du comportement
d’épargne de la part des ménages lorsque le revenu de ceux-ci augmentent.
A la suite de Keynes, d’autres auteurs sont venus compléter l’analyse de la fonction
de consommation en approfondissant la relation consommation / revenu.
B : L’approfondissement de la relation consommation / revenu :
La fonction de consommation donne lieu à deux types d’analyses :
1. Sur le long terme :
Kuznets (Qui est-il ?) : pour Kuznets, sur le long terme, la part du revenu consacré à
la consommation reste stable. L’augmentation du revenu se traduit par une
augmentation équivalente de la consommation, ce qui ne signifie pas que les
ménages ont plus de besoins à satisfaire, mais plutôt qu’ils consomment des biens et
services de qualité supérieure.
Duesenberry (Qui est-il ?) : Duesenberry insiste sur l’importance des facteurs
psychologiques dans la fonction de consommation. Il met en avant le coté
symbolique de la consommation à travers l’effet d’imitation ou de démonstration qui
consiste à copier le style de vie de la classe sociale supérieure.
Milton Friedman (Qui est-il ?) : Milton Friedman introduit la notion de revenu
permanent. La consommation reste liée au revenu. Cependant, elle ne dépend pas
du revenu réel du ménage, mais plutôt du revenu futur anticipé par l’agent
économique. Ce revenu permanent est alors déterminé par l’agent économique en
fonction entre autre de son niveau d’étude, de ses compétences professionnelles…,
ainsi que du patrimoine qu’il possède.
Modigliani (Qui est-il ?): Modigliani propose l’hypothèse du cycle de vie de la
consommation. Pour lui, l’agent économique distingue différentes périodes au cours
de sa vie. Jeune, il aura peu de revenu, puis, une fois actif, il va voir ses revenus
augmenter régulièrement. Enfin, à l’âge de la retraite, ses revenus vont diminuer. Les
dépenses de consommation ne sont donc pas dépendantes du revenu actuel de
l’agent économique, mais doivent rester relativement stable dans le temps. Un
comportement d’épargne sera donc constaté dans la période d’activité de l’agent
économique. Cette épargne permettant par la suite de maintenir un niveau de
consommation relativement stable malgré la diminution du revenu lié au passage à
l’âge de la retraite.
2. Sur le court terme :
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La notion d’effet de cliquet : sur une courte période, un agent économique à
tendance à conserver le même niveau de consommation quelque soit l’évolution de
son revenu disponible. Une variation du revenu aura un impact différé dans le temps,
du fait que les modifications des habitudes de consommation sont plus lentes que les
changements de revenu.
La variation anticipée des prix : l’augmentation générale du prix de vente des biens
et services ( l’inflation ) joue sur le niveau global de la consommation des ménages.
Si les prix augmentent rapidement, les agents économiques vont avoir tendance à
avancer leurs achats puisque, pour une dépense identique, ils auront un pouvoir
d’achat inférieur plus tard. La variation anticipée du revenu à le même impact sur la
demande globale des ménages.
L’importance des liquidités disponibles : plus un individu disposera d’une épargne
liquide importante, plus sa consommation sera sujette à des variations importantes.
Une absence de liquidités disponibles ne permet pas à l’agent économique de
disposer d’un pouvoir d’achat supplémentaire à un moment donnée.
Conclusion :
En définitive, la fonction de consommation, bien que liée au revenu, dépend
d’autres facteurs qui se rapportent parfois à des considérations d’ordre
psychologique. Cette relation est aussi plus ou moins corrélée selon la durée de la
période considérée A court terme, la relation semble moins vérifiée que sur une
longue période.
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