Le tragique
Le registre tragique se définit par la présence d’une fatalité écrasante, contre laquelle
luttent en vain des individus. Elle peut prendre la forme d’un dilemme entre deux systèmes de
valeurs. A l’origine dans la tragédie les personnages sont des rois, des héros, des personnages
mythologiques ou de grandes figures historiques. La mort, la souffrance, le désespoir en sont
des thèmes majeurs. La pièce se finit mal, souvent dans le sang, même si celui-ci n’est jamais
montré sur scène. La pièce pose la question de la place de l’Homme dans l’univers, de son
rapport aux dieux, du sens de l’existence. Le pathétique (fait de faire naître l’émotion chez le
spectateur : ne pas confondre avec tragique) peut y avoir une place importante.
La fonction de la tragédie est d’obtenir la catharsis : en éprouvant de la pitié pour le
personnage, et de terreur devant ce qui lui arrive, le spectateur se purge de ses passions.
La tragédie classique, en particulier chez Racine, cherche le sublime : obtenir un
maximum d’effet avec un minimum de moyens.
Les règles de la tragédie classique sont bienséance, vraisemblance et règle des trois
unités de temps, de lieu, d’action. (cf Art poétique de Boileau p. 256)
Le comique
Le registre comique se définit par sa capacité à faire rire ou sourire. Mais le
comique peut prendre de nombreuses formes, et il a une dimension subjective. Les formes les
plus courantes au théâtre sont la farce et le quiproquo. Les principaux procédés comiques
résident dans l’exagération et la caricature, la répétition et l’accumulation, la surprise et
le décalage. On parle aussi de comique de geste, comique de situation, comique de mot.
Le rire a trois fonctions : soulager par le rire, en faisant oublier les souffrances ou
dédramatiser ce qui est sérieux ; distraire ; mettre en avant les défauts des hommes, pour
qu’ils s’en corrigent (c’est le but des comédies de Molière, comme l’Avare).
Mais la comédie va au-delà du rire. Elle est comme la tragédie un genre codifié, qui
met en scène des personnages plus proches des spectateurs. Son intrigue dans la forme
classique tourne souvent autour d’un mariage d’abord empêché mais qui finit par se faire à la
fin de la pièce. La comédie se finit bien. Elle est souvent l’occasion de remettre en question
certaines valeurs de la société.