Nanotechnologies : l'industrie choisit la sécurité
L’Université de Namur fixera une norme européenne
Les nanomatériaux sont porteurs de nombreux espoirs, non seulement dans la lutte contre le
cancer, mais aussi dans de nombreuses applications de la vie quotidienne. Par principe de
précaution face à ce bond technologique, l’industrie a choisi de privilégier la sécurité en matière
d’exposition des travailleurs et du public aux nanoparticules. Dans ce cadre, la Direction Générale
des Technologies, de la Recherche et de l'Énergie de la Région wallonne confie à l’Université
namuroise la mise au point de modèles toxicologiques adaptés aux caractéristiques de trois
types de nanoparticules produites en Région wallonne. Ce projet d'une durée de cinq ans devrait
déboucher sur la mise au point de modèles de tests de toxicité et sur la définition d’une nouvelle
norme européenne en accord avec les directives européennes « REACH
» et « Cosmétique
».
Nanotechnologies
Utilisées dans le domaine médical, les nanoparticules permettent de mieux cibler ce sur quoi les
médicaments doivent agir. Dans le domaine de l’électronique, elles donnent des ordinateurs beaucoup
plus petits, plus rapides, moins chers, consommant beaucoup moins d'électricité. Dans le domaine la
construction, elles donnent des matériaux plus légers aux propriétés mécaniques améliorées… Bref, les
nanoparticules promettent de grandes avancées technologiques et touchent à tous les secteurs de la vie
quotidienne.
Contexte politique
« L’année nouvelle sera un grand cru pour la recherche », annonce d’emblée Marie-Dominique Simonet,
Ministre wallon de la recherche, des technologies nouvelles et des relations extérieures. Nanotoxico est
un exemple de ces multiples réalisations qui verront le jour au cours des quatre prochaines années, dans
le cadre du Plan Marshall, afin de stimuler la croissance par le biais de la recherche et de l’innovation.
La Ministre Simonet entend privilégier l’économie d’aujourd’hui et de demain. L’économie d’aujourd’hui,
ce sont les cinq pôles de compétitivité définis par le gouvernement au sein desquelles les universités
jouent un rôle important. L’économie de demain, ce seront toutes ces inventions qui, dans quelques
années, transformeront le paysage industriel de la Wallonie. Parmi celles-ci : les nanotechnologies, qui
«doivent faire l’objet d’une attention particulière, précise la ministre, afin que nous donnions libre cours à
leur potentiel d’innovation, de croissance industrielle et de service ».
Pourquoi la Région wallonne finance-t-elle Nanotoxico à hauteur de 5 millions d’euros ? Parce que
ce projet est présenté par des équipes qui ont fait leurs preuves, parce qu’il est un exemple de recherche
universitaire qui s’associe aux efforts de la Région wallonne pour promouvoir l’économie afin d’accroître
le taux d’emploi et placer la Région dans l’orbite de la société de la connaissance. Enfin, parce que
Nanotoxico contribue à la fois à la protection du citoyen et à son apaisement face aux nouvelles
technologies.
REACH est l'acronyme d'une directive "Registration, Evaluation and Authorization of CHemicals" adoptée par le Conseil européen
et qui sera proposée au Parlement européen en 2006. REACH stipule que les producteurs d'une substance chimique devront
transmettre à une agence centrale un dossier d'enregistrement pour les substances chimiques produites à plus d'une tonne par an.
Le dossier devra contenir des données de sécurité sur le produit.
La directive européenne 2003/15/CE du Parlement européen vise à assurer l'innocuité des produits cosmétiques et interdit
également l'expérimentation de ces produits sur les animaux.