Bloc 3 : Trouver notre place dans le tout Nous avons jusqu`ici suivi le

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Bloc 3 : Trouver notre place dans le tout
Nous avons jusqu’ici suivi le chemin de l’approche extentionniste en éthique de l’environnement.
Pourquoi « extentionniste » ?
Peut-être qu’il faut emprunter une autre route:
Semaine 8 : La valeur de la nature et du naturel
1. La valeur du naturel et de la wilderness
2. L’analyse et la critique de John Stuart Mill
3. J. B. Callicott et la critique de la wilderness
4. Comment on s’en sort ?
1. La valeur du naturel et de la wilderness
Nous avons une intuition forte selon laquelle le fait qu’une chose soit naturelle la rend meilleure.
La wilderness : La nature sauvage-libre, la nature la plus naturelle possible.
L’influence de J.J. Rousseau et du romantisme
Rousseau : La société aliène l’humain. L’humain est naturellement bon, mais la société le corrompt.
Henry David Thoreau : La vie sauvage permet à l’humain de se ressourcer.
John Muir : Il faut créer des parcs nationaux où est préservée la wilderness,
Courant romantique parallèle au modernisme (hippies, retour à la terre, voiture avec panneaux en bois, musique folk,
etc.)
Les concepts de nature et de wilderness sont problématiques :
Nous verrons aujourd’hui :
- Analyse critique de la valeur du naturel par J.S. Mill
- Critique de la wilderness par J.B. Callicott (un philosophe de l’environnement)
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2. L’analyse et la critique de J.S. Mill
2.1 Deux sens au mot « naturel »
Naturel1 = Appartenant au monde physique (matériel).
Naturel2= Qui n’est pas produit par l’être humain, qui existe et se développe par soi-même.
Que veut-on dire lorsqu’on dit qu’il faut suivre la nature, imiter la nature, préserver la nature ?
2.2 Naturel1 : Par opposition à surnaturel
Naturel1 = Appartenant au monde physique (matériel).
S’oppose au surnaturel, au miraculeux.
Suivre la nature :
Imiter la nature :
Préserver la nature :
En ce sens de « nature » tout ce que l’on fait est naturel.
Valoriser le naturel en ce sens équivaut à valoriser tout ce qui peut exister.
Pertinence pour l’environnementalisme ?
2.3 Naturel2 : Par opposition à artificiel
Que veut dire « artificiel » ?
Artificiel : Produit de l’art (technique : modification de la nature).
Par définition, toute action humaine est artificielle, donc
Si on raffine : Produit de l’action intentionnelle de l’humain
Naturel2 :
Conclusion sur le concept de « naturel » :
C’est nature2 qui peut être pertinent pour l’environnementalisme.
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Renversement p/r aux idées modernes :
La préservation de la wilderness :
Ainsi, une grande part de l’environnementalisme vise à protéger la wilderness, la nature sauvage.
(Wilderness Act)
3. J. B. Callicott et la critique de la valeur de la wilderness
Trois critiques :
1) L’idée de wilderness repose sur un dualisme pré-darwinien entre l’humain et la nature
2) L’idée de wilderness est ethnocentrique
3) L’idée de wilderness oublie que la nature est changeante
3.1 La wilderness est anti-darwinienne
Vouloir préserver la wilderness (nature vierge de toute intervention humaine)
Pourquoi ce qui est produit par l’humain ferait-il partie d’une catégorie spéciale : l’artificiel ?
Dans le christianisme :
Dans la philosophie de Descartes : Même chose.
C’est une vision dualiste du monde.
Wilderness = dualisme inversé :
Christianisme :
Wilderness :
L’humain est en principe « l’environmental evil » !
Après Darwin (évolution par sélection naturelle) :
Donc aucune raison de concevoir ce que fait l’humain comme anti-naturel en principe.
L’humain n’est pas le seul animal à transformer son environnement
Donc :
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3.2 La wilderness est ethnocentrique
Ethnocentrisme : « tendance, plus ou moins consciente, à privilégier les valeurs et les formes culturelles du groupe
ethnique auquel on appartient » (dico de l’Amérique française)
La wilderness est un mythe étatsunien (eurocentriste)
Comme on ne voulait pas reconnaître qu’ils étaient intelligents, on a attribué la bonne santé de l’environnement avant
la conquête européenne à l’incapacité technique et la faible démographie des amérindiens.
Comme Callicott l’explique :
Ramachandra Guha (1989) « A Third-World Critique » :
La wilderness suppose que toute forme de contact humain avec la nature détruit la nature, alors que c’est le mode de
vie industriel-capitaliste qui détruit la nature.
3.3 La wilderness oublie que la nature est naturellemant changeante
Wilderness = préserver la nature dans l’état où elle était avant l’arrivée de l’humain (avant l’arrivée de l’homme blanc en
Amérique)
La nature change (c’est Héraclite qui a raison) :
- Nouvelles espèces envahissent un nouvel habitat
- Des espèces s’éteignent, d’autres apparaissent pas évolution
- Succession écologique
- Le climat a changé (ex. : périodes de glaciations)
Préserver la « wilderness » revient à choisir arbitrairement un état de la nature qu’on préfère et à chercher à le fixer
pour toujours.
Nature : devenir, changement.
Protection de la nature : Être, fixité.
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« Mettre la nature sur pause »
Paradoxe :
Restaurer la wilderness :
4. Comment on s’en sort ?
Éthiques du patrimoine naturel (O’Neil et al. 2008)
Est-ce de la valeur intrinsèque ?
Éthiques écologiques (écocentrisme)
Ordre naturel qui nous dépasse et que nous voulons respecter.
Laisser une place au processus auto-créateur qu’est la nature (natura, physis), laisser exister la surprise, l’Autre dans la
nature.
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