Interrogeant son cocher, le Siddhârtha Gautama apprit que personne ne pouvait échapper à la loi
de la vieillesse, de la maladie et de la mort, et chaque fois il aurait fait détourner son char du
palais, méditant sur l’emprise inexorable de la douleur.
Dans une quatrième rencontre, Siddhârtha Gautama vit un religieux et comprit à sa vue qu’il
pouvait exister dans la sérénité religieuse un remède à la douleur.
A ce moment-là, un fils lui naîtra, Rahula. Siddhârtha Gautama l’aurait jugé comme un lien de
plus qui l’attacherait au mode, mais cette naissance, en fait, justifiait mieux, dans les idées du
temps, son départ pour la vie religieuse, sa postérité étant assurée.
Le Grand Départ (en – 529, à 29 ans)
En sanskrit mahâbhinishkramana, en pali mahâbhinikkhamana, en tibétain mngon-par-‘byung-ba-
chen. C’est un événement comparable à l’Exode du peuple juif ou à l’hégire de Mohammed.
Siddhârtha Gautama était alors âgé de 29 ans. A la date anniversaire de sa naissance, de nuit et
en secret, quoique ayant demandé l’autorisation de son père (selon le Lalitavistara) et après avoir
jeté un dernier coup d’œil sur son épouse et son fils endormis (selon la Nidânakathâ), il aurait
enfourché son cheval Kanthaka et se serait enfui avec son écuyer Chandaka.
Le religieux itinérant
Il devient alors un religieux itinérant (sanskrit: samnyâsin ou bhikshu) et recevant l’hospitalité
d’étape en étape. Il gagne Vaiçâlî et se met à l’école d’un maître brahmanique (son guru) Ârâda
Kâlâma. Puis il se rend à Râjagriha, capitale du Maghada (au nord de l’Inde). Le roi du Magadha
Bimbisâra s’intéressa au nouveau religieux qui s’était installé sur une colline proche et venait
quêter sa nourriture en ville. Bimbisâra se rend à la colline et séduit par Siddhârtha Gautama lui
aurait offert, selon les textes traditionnels, la moitié de son royaume.
Il ne se laisse pas tenter et refuse. Il devient ensuite disciple de Rudraka Râmaputra, qu'il quittera
peu après. Déjà, s'était formé autour de lui in groupe de 5 disciples: Âjñata Kaundinya, Bhadrika,
Vâshpa, Açvajit et Mahânâman. Puis il se dirige vers Gâyâ et se fixe non loin à Uruvilva, près de
la rivière Nairañjanâ (aujourd'hui Lilañj) en un site plaisant et calme, propice aux exercices
religieux.
Les austérités et leur abandon (6 ans)
Dès lors va s'ouvrir une période qui se terminera six ans après le Grand Départ, période pendant
laquelle Siddârtha Gautama se livrera à la plus formidable ascèse, à la manière des autres
grands muni indiens, devenant ainsi le Çâkyamuni ("l'ascète silencieux du clan des Çâkya").
Selon Theravâdin, Sutta (M.N., t. 1, p.242-247), il se livra à des exercices respiratoires yoguiques
extrêmes. Ces exercices commencent par l'occlusion complète de la voie buccale en serrant les
dents et en pressant la langue contre le palais avec une énergie telle que la sueur sort des
aisselles Puis la voie nasale est fermée à son tour, mais la pression interne du souffle fait éclater
les tympans. Puis congestion de la tête et céphalées, coliques et accès de fièvre. Mais Siddhârta
Gautama demeure imperturbablement maître de son corps et de sa pensée.