Grand Véhicule et Petit Véhicule
" Véhicule " est pris au sens de " véhicule permettant de traverser l’océan de la souffrance ".
Le Grand Véhicule (Mahâ-yâna) est une forme de bouddhisme plus récente que le Petit Véhicule
(Hîna-yana). Elle est apparue 400 ans environ après le parinirvâna du Bouddha. Alors que le PV
se réfère au seul enseignement du Bouddha à Bodh-gaya, le GV se réfère à un deuxième
enseignement donné par le Bouddha au Pic des Vautours.
Les différences entre le GV et le PV portent sur les points suivants..
1. Le PV conteste l’existence d’un être en soi derrière les apparences et se montre réticent
devant les spéculations métaphysiques. Le GV enseigne par contre l’existence d’un
Absolu (aux différentes dénominations). Selon le GV, même dans les réalités les plus
éphémères dont est bâtie la personne et le monde on peut reconnaître un Absolu. Cet
absolu réside précisément dans leur vacuité. La vacuité est donc positive. Il y a une
bouddéitéhacun d’entre nous, qu’il s’agit de réaliser.
2. Gautama, le Bouddha historique, est interprété comme la projection de l’Absolu. Sa figure
terrestre n’était qu’une apparence illusoire (docétisme !). Pour le PV, Gautama est un
homme et un maître de la même nature que les autres hommes.
3. Selon le PV, la libération doit être réalisée par ses propres forces. Le GV, par contre,
enseigne que la libération peut se faire avec l’aide d’entités transcendantes, les
Bouddhas transcendants ou les bodhisattvas transcendants par le transfert de mérites
karmiques sur d’autres personnes de la part, par exemple, des bodhisattvas.
4. Le canon du PV est en pâli, celui du GV est en sanskrit, celui du véhicule tantrique est en
tibétain. Les sûtra-s du GV sont datés entre le – 1er s. et le + 6ème s.
LE CHEMIN DE LA LIBERATION SELON LE GV
1. Le chemin octuple
2. Le chemin de la sagesse (prajñâ)
Ces deux parcours sont communs au PV et au GV.
Que s'agit-il de comprendre selon le GV ?
1. Que tout est vide, et que le vide représente l'absolu.
2. Qu'en dernière analyse, la différence entre la pluralité et l'unité est illusoire, de même que
la différence entre le samsâra et le nirvâna.
En comprenant que la vacuité est la seule réalité dans tous les phénomènes, l'homme se
reconnaît comme foncièrement identique à l'"ainsité" du monde et à la bouddhéité des
bouddhas. Entre un bouddha et un homme ordinaire, il n'y a pas de différence essentielle.
Simplement, un bouddha a conscience de sa bouddhéité. Chez l'homme ordinaire, la
bouddhéité est occultée par son ignorance.
Ce savoir, cette prise de conscience change le comportement de l'adepte.