2015 : l’année du déploiement SESAM-Vitale Avec six éditeurs de logiciels agréés sur le marché, la télétransmission en SESAM-Vitale peut démarrer. Mais pour le moment, seulement près de 300 opticiens ont déjà fait le choix du flux 1.40. Quels sont les attentes, les freins et les évolutions à venir ? Tour d’horizon. «J’ai été l’un des premiers opticiens de Loire-Atlantique à télétransmettre en SESAM-Vitale. Je n’y vois absolument aucun inconvénient ! Je n’ai jamais de rejets, je suis payé sous quatre à cinq jours et les clients n’ont plus de papiers à envoyer. C’est un service que je leur rends et des économies pour la Sécurité Sociale. J’encourage vivement mes confrères à l’adopter puisqu’on redevient ainsi maître de notre procédure», déclare avec enthousiasme Alain Le Provost, responsable du magasin Optique Le Provost à Nantes (Loire-Atlantique) et SESAMVitale depuis janvier 2013. Ainsi, la télétransmission 1.40 présente de nombreux avantages : un taux de rejet inférieur à 1%, une télétransmission sécurisée avec suivi, des paiements sous quatre/cinq jours pour l’opticien et en moins de 48h ou 72h pour le client, l’envoi d’ordonnances une fois tous les quinze jours ou une fois mois (selon les régions) aux caisses de rattachement. «En passant à SESAM-Vitale, je me suis également équipé d’une borne de mise à jour pour les cartes vitales. C’est très appréciable car je suis à zéro rejet et cela prend en compte toutes les caisses et les régimes spéciaux comme celui de l’Alsace-Moselle proche de ma zone», raconte Patrick Rondot, responsable du point de vente Optique Rondot à Valdoie (Territoire-de-Belfort). A peine 300 opticiens ont sauté le pas Sont-ils freinés par le prix d’achat d’un lecteur bi-fentes (entre 150 et 180 € contre 30 et 50 € pour un monofente) ou par le coût supplémentaire demandé par leurs éditeurs (voir tableau) ? Cela semble peu probable puisque Vertical Optic estime «qu’un opticien qui traite 50 ordonnances par mois, gagne 600 euros par an en SESAM-Vitale par rapport au papier». De plus, certains éditeurs de logiciels participent actuellement à une pré-série PC/SC «dont l’objectif est pour l’opticien de s’affranchir à termes, des lecteurs homologués», précise Stéphane Hillairet, dirigeant de Reflex Holding (éditeur des logiciels Irris, Winoptics et Myeasyoptic). Les délais d’obtention de la CPS ont également pu avoir raison de la volonté des opticiens. Selon les régions, il faut attendre entre un et quatre mois pour se la voir délivrer par l’ASIP Santé. Mais plus de 800 opticiens (à confirmer) possèdent cette carte, soit près de trois fois plus que ceux qui télétransmettent en 1.40. Vers une dématérialisation totale Pour Eric Huet, directeur général d’Ocuco «60% des complémentaires santé gèrent les demandes de remboursements électroniques mais en optique nous sommes encore largement en dessous de ce pourcentage». Un sentiment partagé par l’opticien Alain Le Provost : «certaines complémentaires santé ne jouent pas encore le jeu et continuent de demander des factures aux clients, ce qui est vraiment dommage». Le projet «SCOR» annoncé en optique pour le deuxième semestre 2014, serait donc la clé. «Avec SCOR, l’opticien scannera directement l’ordonnance et pourra l’envoyer en même temps que ses flux de facturation. Nous allons ainsi vers une dématérialisation totale qui changera tout pour l’opticien», explique Stéphane Ferraud, d’Optimum. Jusqu’ici, l’autre frein était l’agrément des logiciels. Du côté des éditeurs, un seul son de cloche : il nécessite beaucoup de travail car les critères n’ont pas été pensés uniquement pour l’optique*. Ceux-ci seront sans doute revus dans le futur, de manière à simplifier cet agrément puisque l’optique fait partie des «priorités pour la CNAM», selon Sébastien Houget, directeur de projets GIE SESAM-Vitale. «Les caisses d’assurances maladie ont reçu les instructions en ce qui concerne le 1.40 pour les opticiens. L’extension de SESAM-Vitale à la profession est l’un des enjeux de la CNAM pour l’année à venir. Cela va accroître très largement l’efficacité», assure t-il. Du côté des enseignes et des centrales (ENCADRE) Du côté des centrales, Alliance et Luz ont largement avancé sur le sujet. Alliance propose désormais à ses adhérents le système «Intégral» en partenariat avec deux logiciels : Optimum Classic d’Optimum et Winoptics de Reflex Holding. Ce package comprend un module de demandes de prise en charge Opto-AMC illimité, le système de flux 1.40 ainsi qu’une avance de fonds (50% à J+1 et 50% à J+5) pour un coût de 70€/mois + 0,35% de la somme avancée. Luz est en cours d’agrément pour son logiciel Opium et encourage vivement ses opticiens à demander leur CPS. De leur côté, la CDO et ClubOpticLibre proposeront SESAM-Vitale par le biais des partenaires éditeurs. Pour ce qui est des enseignes, Atol s’interroge sur les problématiques de mise en œuvre. «Nous suivons de très près ce qui se passe et pour le moment nous cherchons surtout à faire les bons choix techniques. Il y a des discussions en cours pour faciliter l’agrément des éditeurs et une solution ne devrait pas tarder à voir le jour. En attendant, nous encourageons nos opticiens à demander leur CPS», explique Marie-Pierre Milovanovic, directrice des Systèmes d’Information Groupe Atol. Pour Krys… (en attente). De leurs côtés, Hans Anders, Leclerc Optique et certains Alain Afflelou télétransmettent déjà ou télétransmettront en SESAM-Vitale d’ici quelques mois. LEGENDE DU SCHEMA Le principe est simple, une fois la vente concrétisée, l’opticien lit les droits sur la SESAMVitale de son client, saisit les données et envoie simultanément une feuille de soins électronique (FSE) vers le régime obligatoire, ainsi qu’une demande de remboursement électronique (DRE) vers le régime complémentaire. Ensuite, il n’a plus qu’à faire parvenir les ordonnances aux CPAM. Pour cela, l’opticien doit être équipé d’un lecteur bi-fentes, d’une CPS (carte de professionnel de santé) et d’un logiciel agréé pour la télétransmission 1.40. Les logiciels agréés SESAM-Vitale au 15 avril 2014 *Sur le site du Cnda (centre de dépôt et d’agrément), les logiciels pour opticiens font partie de la catégorie «fournisseurs» qui regroupe également les prestataires de matériel médical. Entreprise Logiciel Vertical Optic Ivoirnet Reflex Holding Reflex Holding Ocuco Coût Installation du module pour télétransmettre en SESAM-Vitale + formation : 280 € Utilisation du service : 20 € par mois Irris Installation du module pour télétransmettre en SESAM-Vitale + formation : 700 € Utilisation du service : 30 € par mois au lieu de 24 € pour la télétransmission classique Winoptics –Web Tarifs à Intellio système confirmer. intégré Installation du module + assistance téléphonique entre 400 et 450 € Utilisation du service à déterminer Lio 2 Pas de module à rajouter ni de coût d’utilisation du service. Tout est compris dans le prix d’achat du Nombre d’opticiens utilisateurs Objectifs de déploiement 168 opticiens dont 41 sous enseigne (24%) et 127 indépendants (76%). 300 opticiens à fin 2014 30 opticiens dont la majorité indépendants 200 opticiens d’ici la fin de l’année 80% d’indépendants dans le parc Reflex Holding Tout juste agréé lors de la rédaction de l’article, donc pas encore d’opticiens utilisateurs 100 opticiens d’ici la fin de l’année Une trentaine d’opticiens indépendants La totalité des magasins Hans Anders (50 magasins à la fin avril) + le parc Leclerc Optique (75 magasins IDM ProOptic Cosium CosiumOptic Optimum Optimum Classic-Web Intellio système intégré logiciel : 4 500 € + 885 € de maintenance par an soit 71,25 €par mois Pas de module supplémentaire à installer. Coût du logiciel + assistance : 80 € par mois pour un utilisateur (tarifs dégressifs selon le nombre d’utilisateurs) Utilisation du service : 20 € par mois Prévoir un coût de formation qui peut rentrer dans la formation obligatoire Coût du logiciel + utilisation du service à partir de 120 € par mois Non communiqué 31 opticiens (une majorité d’indépendants et quelques magasins Alain Afflelou) d’ici l’été) + entre 50 et 100 indépendants d’ici la fin de l’année Un ou deux nouveaux opticiens par semaine pour arriver à une centaine de magasins équipés à la fin de l’année Le parc Prooptic se compose de 430 indépendants et 170 Alain Afflelou) 2 opticiens «pilotes» pour le moment 2 000 opticiens d’ici la fin de l’année Une dizaine de «pilotes» pour le moment Les 1 200 points de vente du parc d’ici 2015 (une majorité d’indépendants)