QUATRIEME PARTIE : CHANGEMENT SOCIAL ET
SOLIDARITE
Avant le XIXème siècle, les intellectuels sont guidés par la religion, puis, on vit une double révolution qui est
politique et individuelle, l’activité humaine donne des changements sociaux. Les changements sociaux s’effectuent de
manière irréversible la structure et le fonctionnement de l’organisation du travail modifiant le cours de l’Histoire.
C’est dans ce contexte que naît la sociologie qui aura pour objet d’étude essentiel l’activité des hommes en société,
et d’analyser, comprendre ce changement social : TOCQUEVILLE sur l’inégalité, MARX sur le conflit, DURKHEIM sur
l’intégration, WEBER sur la valeur. Les sociologues vont expliquer le changement social différemment, une conception
différente de la société :
Individualisme méthodologique juxtaposition d’individus qui ont le me objectif, il faut prendre en
compte l’individu pour comprendre la société, le sociologue doit comprendre la motivation d’un
individu sur ces actions (WEBER et les actions sociales) ;
Holisme méthodologique ou le déterminisme sociologique la société imposerait certaines choses, il
existe dans la société des structures, des organisations qui ont une existence à part entière et qui
déterminent les individus (DURKHEIM et MARX).
« Société de manière »
Individualisme
Holisme
Conflictuelle
TOURAINE BOUR
DIEU MARX
Intégrée
WEBER / TOCQUEVILLE BOU
DON DURKHEIM
CHAPITRE I :
Le rôle du travail comme facteur d’intégration sociale
Actuellement, certaines évolutions de la société font ressurgir les questions en terme de lien social et d’intégration
sociale. Il y a beaucoup d’interrogations qui se focalise sur les systèmes d’appartenance d’affiliation et de relation qui
lient les individus. De même, quels sont les processus actuels qui permettent aux individus, malgré leurs différences, de
vivre ensemble, de constituer un ensemble social pacifié, d’une cohésion sociale. Il y a deux évolutions qui nous
ramènent à notre problématique :
Développement de l’exclusion occuper sa position socialement reconnue comme extérieure, différente
ou inégale par les autres membres de la société (15% des français sont considérés comme pauvres, avec
un revenu inférieur ou égal à 50% du salaire médian).
Augmentation de l’individualisme sentiment réfléchi et paisible qui favorise l’inspiration au bien-être
et chacun cherche à améliorer sa situation personnelle. C’est le fait que les individus se pensent par
eux-mêmes.
Comment ses évolutions qui entraînent un mode de vie à l’extérieur de la socié(SDF), des individus différents
des uns des autres repliés sur eux-mêmes, des individus indépendants ou autonomes peuvent-ils être compatibles avec
l’objectif d’intégration sociale ? Tous les individus matérialisent des normes et des valeurs communes dans le souci d’être
intégrés dans la société.
Au cours du XIXème et durant le XXème siècle jusqu’à la crise des années 70, le travail a répondu sur cette fonction
sociale d’intégration, a permis d’unifier les individus par un fondement d’une identité collective forte. Cependant, le
développement du chômage de masse, des emplois précaires montrent que le travail n’est plus aussi intégrateur et que ce
n’est plus le seul support du lien social (Dominique MEDA, le travail est en voie de disparition).
I] Changement social et division du travail et lien social
Les sociologues, comme DURKHEIM, observent un changement des structures économiques et sociales, on passe
d’une société dite traditionnelle à une société industrielle. Ce changement provoque un bouleversement des liens de
solidarité. Quelles sont les causes et les conséquences de ces transformations qui affectent le lien social ?
1) Transformation de la solidarité
a) Changement social et solidarité
Dans les sociétés traditionnelles, principalement rurales, de nombreux réseaux de solidarité se tissent à l’occasion
des fêtes, des veillés. La solidarité est le fait pour les individus d’être lier par les intérêts communs et les actions qui sont
mis en œuvre pour prendre en charge un besoin qui n’est pas satisfait. Plusieurs vecteurs contribuent à produire cette
solidarité dont la famille (travail), la religion (école), le voisinage (village) et les corporations de métiers. La solidarise
fait par un groupe primaire, un groupe de petite taille les relations sont interpersonnelle reposant sur l’affectivité et
soumises par un contrôle social informel et spontané. Ce contrôle se fait par les activités humaines qui visent à contrôler
la conformité des actions individuelles. Les groupes sont appelés primaires car se ont les lieux des premières expériences
sociales ou de socialisations primaires. Les groupes permettent aux individus de s’intégrer grâce à la fonction de
solidarité et la fonction identitaire. Ces groupes forgent l’identité des individus en produisant un fort sentiment
d’appartenance. L’identité est un ensemble des éléments propres à un individu qui permettent de le distinguer, cette
identité varie en fonction des férences culturelles, professionnelles, linguistiques, religieuses. Lorsque l’identité sociale
de plusieurs individus tende à être identique, on parlera d’identité collective.
A partir du XIXème siècle, de nombreux bouleversements mettent à mal le lien social traditionnel. A la suite de
l’urbanisation et de l’industrialisation, une nouvelle société apparaît avec une nouvelle forme de lien social. L’importance
des groupes primaires décline, les groupes secondaires ou intermédiaires vont prendre de plus en plus d’importance.
Dans ces groupes secondaires, les relations sont plus superficielles, impersonnelles reposant sur des bases utilitaristes et
ne concernent qu’une petite partie de la vie des individus, on ne livre qu’une partie de la solidarité. Dans ces groupes, le
contrôle social va être formel et codifié par les règlements intérieurs.
L’évolution du passage entre la société traditionnelle et la société industrielle a été commentée par F. TONNIES
(1855-1936), l’allemand montre le passage de la communauté à la société. La communauté repose sur les groupes
primaires et la société sur les groupes secondaires. Cette distinction est basée sur un changement des motivations des
individus. Dans la communauté, la volonté des individus est organique (affectif naturel et non fléchi) alors que dans la
société, cette volonté est réfléchie et elle repose sur un raisonnement et sur l’avenir de notre société.
b) Division du travail et solidarité
Un groupe est un ensemble d’individus unis qui ont des relations codifiées et qui ont un sentiment d’appartenance
où le reste de la société considère ce groupe.
division du travail
En 1893, l’analyse de DURKHEIM est que la division du travail
témoigne, accompagne le passage d’une société à solidarité mécanique
à une société à solidarité organique.
Mécanique
Organique
Ressemblance
Complémentarité
Le terme mécanique désigne une société traditionnelle la division du travail y est faible. Le comportement des
individus et les fonctions de production sont faiblement différenciés. Les individus adhèrent à des valeurs et croyances
communes. Le contrôle social est fort contraignant, le droit est répressif et donne lieu à des sanctions punitives. Les
individus sont soumis à une conscience collective très forte, enfermés dans des contraintes multiples et similaires, ils vont
finir par être substituables et remplacés. Dans une société à solidarité mécanique, la solidarité est basée sous la
ressemblance et la conscience collective. La conscience collective est l’ensemble des croyances et des sentiments communs
à l’ensemble des individus à une société et qui a une existence supérieure à la conscience individuelle.
Le terme organique définit une société moderne et industrielle la division du travail y est forte. Les individus
occupent des places différentes, le lien social et la solidarité reposent non pas sur la ressemblance mais sur la
complémentarité. La conscience collective existe toujours mais les consciences individuelles se développent, l’individu est
plus autonome. Le droit n’est plus répressif mais restitutif.
Pour DURKHEIM, cette transition s’explique par une augmentation de la division du travail qui contribue à
modifier la nature des solidarités. Quelles sont les causes de cette augmentation de la division du travail qui transforme
les liens de solidarité ?
2) Aspects économiques et sociaux du travail
La division sociale du travail et non technique est la répartition des activités dans une société, la spécialisation des
producteurs dans la réalisation des différents produits.
Adam SMITH
Emile DURKHEIM
Causes de la
division du travail
Les hommes ont une proportion naturelle
à échanger car ils consomment moins qu’ils ne
produisent, l’excédant est troqué ou vendu.
Dans le souci de leurs intérêts personnels, les
hommes souhaitent d’augmenter cet excédant
par la division du travail. SMITH pense que
l’intérêt individuel est gouver par notre
égoïsme qui augmente la division du travail.
L’analyse de SMITH est économique.
Les causes résultent de changements
sociaux, d’une évolution de la société qui
s’expliquent par une augmentation de la densité
démographique nécessitant une division du
travail pour éviter une lutte pour la vie. Dès
lors, les individus vont être plus spécialisés
dans leur travail et on va voir une hausse de
leur relation. Le changement social entraîne une
augmentation de la division du travail qui
accompagne une modification des solidarités.
Fonction de la
division du travail
La division du travail permet d’augmenter
la productivité, les profits et les quantités
produites.
La division du travail dépasse ce cadre
purement économique puisqu’elle est créatrice
de lien social. En effet, les individus sont
tellement spécialisés dans le travail qu’ils sont
interdépendants des uns des autres.
Egoïsme et
individualisme
Les individus suivent leurs intérêts
personnels et sont guidés par une main invisible
à contribuer au bien-être collectif.
L’individualisme est source de croissance et
d’opulence.
Les questions posées sont comment le
développement de l’individualisme peut-il être
compatible avec la solidarité et le lien social ?
Cet individualisme doit être encadrée par des
structures, des institutions, des organisations
qui assurent le maintien de l’individu au
groupe de manière à renforcer le lien social, et
c’est dans cet esprit qu’il propose d’organiser
des structures comparatives avec le
développement d’une identité collective et de
produire une certaine régulation.
Pour DURKHEIM, la montée de l’individualisme qui accompagne le développement de la solidarité organique
amène un développement des consciences individuelles sur les consciences collectives. Une telle évolution peut amener à
un manque de lien social et aboutir à l’anomie soit un dérèglement social, une perte de légitimité des valeurs de la société.
DURKHEIM s’oppose à MARX, pour le premier, la division du travail permet l’intégration, la solidarité, pour
l’autre, la division du travail a pour but l’exploitation des salariés via la bourgeoisie d’où un conflit inévitable.
II] Le lien social et le travail aujourd’hui
Dans l’Ancien Régime ou lors de la société traditionnelle, la solidarité est essentiellement communautaire alors que
dans les sociétés industrielles du XIXème siècle, la solidarité n’est plus réfléchie et repose sur une grande partie sur la
division du travail et le travail en lui-même. Depuis les années 70, le travail est un réel voire le principal facteur
d’intégration puisqu’il permet de construire une identité, d’intégrer un collectif. Toutefois, depuis les années 70, la crise
du chômage, le développement des emplois précaires, la réduction du temps de travail montrent que le travail ne peut
pas être le seul liant de notre société.
1) Le travail, un facteur essentiel de l’intégration
a) Le travail intégrateur
Le travail répond à trois fonctions dont la production avec la division du travail, la répartition des richesses
entraînant la consommation, et l’intégration. L’intégration se fait à travers le lien collectif (groupe reconnu et institualisé,
être quelqu’un), le syndicat (identité collective), et le salariat (droits et protections).
Le rapport à la sécurité va se bouleverser, dans l’Ancien Régime, la sécurité allait vers la richesse, maintenant vers
les salariés grâce au développement de l’Etat providence. Les cotisations permettent de financer les retraites, les maladies,
cette nouvelle forme de solidarité est appelée solidarité nationale.
Cette idée rejoint la thèse de DURKHEIM car le travail salarié est stable et est producteur d’une conscience
d’identité collective intégratrice. Toutes carences d’intégration par le travail risquent d’entraîner une diminution de la
conscience collective, une anomie. L’exclusion professionnelle entraîne une exclusion sociale. Le lien social ne repose pas
sur le contenu du travail mais sur les conditions de travail c’est-dire que la solidarité ne repose plus sur la spécialisation
des individus mais sur la possibilité de tisser des relations.
b) La construction de l’identité
Pour Renaud SAINSAULIEU, « L’identité au travail », le travail reste l’activité principale qui permet de construire
son identité sociale, de se définir par rapport aux autres et de se construire une manière d’être en société. On retrouve une
fonction sociale au travail et non pas purement économique. De ce fait, l’entreprise devient une institution centrale de la
sociépuisqu’elle est le foyer de population d’une identité productive voire individuelle. Elle est le lieu d’une culture
spécifique, une culture d’entreprise. Comment les valeurs sont-elles intériorisées ? La socialisation est le processus par
lequel les individus intériorisent les normes et les valeurs d’un principe le rendant apte à vivre dans ce groupe.
Au sein de l’entreprise, les individus sont soumis à de nouveaux apprentissages à travers leurs activités
professionnelles. La socialisation aboutit à construire son identité. Le travail reste pour certains individus un facteur
primordial de construction de leur identité. Pour les femmes et les jeunes, le travail a un sens spécifique car il leur permet
d’acquérir une autonomie, une reconnaissance, un statu social. Toutefois, les chômeurs, les actifs inoccupés perdent un
moyen essentiel de construire leur identité sociale. Ce qui renvoie au débat, est-ce que l’entreprise sert uniquement à
produire du profit mais aussi à construire l’identité sociale d’un individu ? Pour la France, le travail reste une bonne
chose et une valeur importante.
2) La crise de l’intégration par le travail
a) Le travail, une exception historique
Le travail s’est construit comme facteur d’intégration, certains sociologues (MEDA) remettent en cause et
annoncent au contraire la fin du travail comme valeur intégratrice. Pour MEDA, le travail n’est pas une catégorie
anthropologique, une caractéristique structurelle des sociétés humaines, le travail au sens économique n’est pas universel
puisqu’il constitue le fondement de notre société uniquement depuis le XVIIIème siècle.
Dans l’Antiquité, c’est l’esclave qui travaille et le citoyen qui s’occupe des affaires politiques. Au Moyen-Age, c’est
le bourreau qui travaille, ce n’est qu’au siècle des Lumières que le travail est considéré comme l’élément permettant à
l’homme de s’affranchir de sa nature, de devenir libre et de s’enrichir. Il existe de nombreuses sociétés le mot travail
n’a aucun sens, ce qui prouve q’une société peut exister sans lui.
Pour MEDA, il faut fonder le lien social sur d’autres supports comme les activités familiales, culturelles et
politiques. Pour rendre ce lien social plus vivace, il faut favoriser une participation politique plus active en créant des
espaces publics de participation. Enfin, pour les sociologues marxistes (GARTZ et HABERMAS), le travail est aliénant, il
s’impose de l’extérieur, il faut donc en finir avec le travail et trouver d’autres sources ailleurs.
b) Evolution de l’emploi et intégration
Les nouvelles formes de travail sont caractérisées par des conditions de travail, par une stabilité de l’emploi, des
rémunérations, des modes d’application différents (télétravail). Le développement des emplois atypiques (modèle
dualiste) ne permet pas au travail de construire un groupe homogène, des identités professionnelles stables, donc génère
des solidarités (+140% entre 1985 et 1997).
DURKHEIM avait déjà entrevu cette possibilité de manque d’intégration par le travail puisqu’il parle de formes
pathologiques de la division du travail. En effet, si celle-ci est excessive, elle finit par être trop morcelée, par perdre son
sens, une certaine inadéquation entre différentes fonctions. De même, les individus peuvent obtenir une phase qui est
sans rapport avec leur talent. La durée légale du travail ne cesse de diminuer depuis 150 ans.
Les sociétés occidentales modernes sont confrontées à un paradoxe. L’intégration sociale est basée pour une grande
partie sur le travail, support d’identification, de statuts, de droits, de revenus. Cependant, cette fonction semble être
remise en cause par les évolutions récentes telle que le chômage. Mais l’analyse de fragilisation du lien social
contemporain ne doit pas conduire à remettre en cause le concept de lien social en lui-me. Le propre de toute société
est de constituer un système de normes et de valeurs sur la base duquel elle intègre ses membres via le processus de
socialisation. Ainsi, toutes les instances participant à la gulation sociale (famille, entreprise, école) sont créatrices de
formes différentes de solidarités sociales qui peuvent être amenées à se modifier au cours du temps.
Enfin, des analyses récentes semblent converger sur la nécessité de conserver le travail comme instance intégratrice,
tout en le redéfinissant. On peut retrouver ici les analyses de B. PERRET L’avenir du travail », 1995) et du
Commissariat au plan (« Le travail dans 20 ans », 1995, de J. BOISSONNAT) pour lesquelles le travail ne conservera sa
fonction intégratrice qu’à la condition de le partager et en le redéfinissant. Ces auteurs parlent de la pluriactivité c’est-à-
dire un cadre institutionnel et légal au travail qui ne se fonde pas uniquement sur le contrat de travail, mais sur toutes les
formes d’activités transitaires entre emploi et inactivité. Cette approche a le mérite de penser le lien social à travers un
statut d’activité qui va au-delà du simple contrat de travail. Elle fonde la légitimité des analyses en terme de revenu
d’existence et semble pallier à la remise en cause de la citoyenneté par l’exclusion.
CHAPITRE II :
Solidarités et institutions
Le travail n’est pas le seul support d’intégration, ainsi, avec la socialisation, des autres instances assurent la
cohésion sociale. Avec la socialisation primaire, à travers les jeunes, ou secondaire, à travers les adultes, les individus
construisant une identité deviennent des membres autonomes des groupes auxquels ils appartiennent mais ils vont aussi
intérioriser un ensemble de règles, de valeurs se retrouvant dans les instances telles que l’école, la famille, l’Etat et la
religion. Mais, le développement de la « fracture sociale » (E. TODD) et le sentiment de l’insécurité montrent que les
anciennes solidarité ne fonctionnent plus aussi bien qu’avant. Cependant, de nouvelles formes de solidarités se
manifestent soit en prenant appui sur les anciennes institutions (famille recomposée), soit des échanges locaux.
I] L’affaiblissement des instances d’intégration traditionnelles
L’Etat, la famille, l’école se transforment, certains sociologues analysent ces transformations comme une crise aui
aboutit à moins de solidarité.
1) Des instances traditionnelles en mal d’intégration
a) Les institutions de l’intégration
Durant la IIIème République, l’armée, l’école et les croyances religieuses, au-delà des particularités géographiques et
individuelles, contribuent à diffuser certaines valeurs communes. En fait, en étant des véritables instances d’intégration,
elles permettent de construire une identité nationale comme l’instituteur ayant le rôle d’instituer la nation. Il existe
d’autres instances d’intégration comme les groupes secondaires ou intermédiaires qui sont par exemple, la famille.
Pour DURKHEIM, la famille protège du suicide, le taux de suicide est plus important dans les familles divorcées et
chez les célibataires. On considère toujours que la famille intègre mais cette idée est relativisée suite à de nombreuses
transformations dont la hausse du concubinage, la baisse du mariage et l’augmentation des divorces. Il subsiste dans la
famille un « effet calendrier » les événements familiaux se font de plus en plus tard ou ne se font plus avec
l’allongement des études, difficultés à trouver un premier emploi, le mariage et le premier enfant aux environs de 28 ans.
Par ailleurs, certains sociologues (« La famille incertaine », L. ROUSSEL) parlent de désinstitutionalisation de la
famille. Les individus cherchent à privatiser leurs vies familiales. Auparavant, la société codifiait les actes familiaux
pour vivre en famille et avoir des enfants, il fallait être marié. Actuellement, les individus peuvent être concubins, les
conjoints sont indépendants des uns des autres, la vie en couple est un contrat privé. On est passé d’un mariage arrangé
en tant que stratégie comme patrimoine économique à un mariage, association qui repose sur un sentiment amoureux.
La famille reste une instance d’intégration primordiale puisqu’elle est le lieu de socialisation primaire, dès la petite
enfance, on est lié à des valeurs de société. A travers la famille, l’individu vit ses premières expériences, la famille est le
lieu de structuration de la personnalité. La famille fonctionne comme un filtre sur nos expériences futures. On observe
que lorsque les instances de socialisation véhiculent des normes et des valeurs communes entre la famille et l’école, c’est
le message familial qui l’emporte en général.
Toutefois, d’autres sociologues dont DURKHEIM considèrent que l’instance de socialisation la plus importante est
l’école. Pour lui, pour toutes sociétés, il y a un système d’éducation qui s’impose aux individus permettant d’éduquer
leurs enfants comme ils le souhaitent. L’école répond deux fonctions :
Socialisation faire intégrer aux individus des valeurs communes pour vivre ensemble
Education programme national commun dans le souci d’homogénéiser cette identité nationale. Jules
FERRY met en place l’école publique et obligatoire en 1881, l’école laïque et obligatoire jusqu’à 12 ans en
1882. Plus tard, en 1956, l’école devient obligatoire jusqu’à 16 ans.
La fonction de l’école pendant la IIIème République est d’unir les individus, former des bons citoyens, transmettre
les savoirs de base, cultiver une identité nationale forte. L’objectif de la fin du cursus scolaire est que les individus
doivent se sentir appartenir à la patrie. La seule mission de l’école est de former un individu lambda. Le cursus du
primaire regroupe 80% de la population et est destiné à régénérer les ouvriers et la main d’œuvre de la nation. Le cursus
du secondaire représente 20% de la population et est destiné à instruire les bourgeois. L’école s’est transformée au
lendemain de la Seconde Guerre Mondiale à travers trois phénomènes :
Unification suppression des petites classes des lycées avec la création en 1971 du collège unique
Démocratisation égalité des droits reposant sur la méritocratie
Massification augmentation du taux de scolarisation
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