2- Les effets physiologiques
- Cardiaques : Il existe un effet modeste sur les récepteurs bêta l responsable d'un faible augmentation du débit cardiaque.
- Vasculaires : Elle a un effet rénal moins puissant que celui de la dopamine : vasodilatation artériolaire et augmentation du flux cortical.
Elle augmente le flux sanguin mésentérique.
3- La pharmacocinétique.
La durée d'action est de une minute.
La demi-vie est de 5 à 6 minutes.
IV. Les aspects thérapeutiques
A- BUTS ET OBJECTIFS DU TRAITEMENT.
Les sympathomimétiques sont des thérapeutiques essentiellement symptomatiques.
Ils ne dispensent pas d'un traitement étiologique.
Le but est non seulement d'augmenter le débit cardiaque et la pression artérielle mais le transport en oxygène.
Transport 02 = Ta02 = Produit du débit cardiaque (QC) par le contenu artériel en oxygène (Ca02).
B- LES PRINCIPALES INDICATIONS.
1- Le choc cardiogénique.
Dans la grande majorité des cas, il existe une baisse de l'inotropisme dans la genèse de la défaillance cardiaque. Les agents
sympathomimétiques paraissent tout à fait indiqués dans ces situations mais, ils augmentent tous la consommation d'oxygène et de ce fait
sont susceptibles d'aggraver certaines lésions myocardiques de type ischémique. En fait leur emploi n'a jamais amélioré le pronostic des états
de chocs cardiogéniques. Les effets sont plus bénéfiques sur les tissus périphériques que sur le cœur lui-même
La dobutamine : Elle demeure la thérapeutique inotrope positive la plus fréquemment employée dans les défaillances cardiaques et les chocs
cardiogéniques. Elle est souvent employée seule à la dose de 5 à 25 gamma/Kg/minute ; au delà l'augmentation de la posologie n'est pas
suivie d'effet. En cas d'échec thérapeutique ou de réponse insuffisante, la dobutamine peut être associée à d'autres produits.
La dopamine a peu d'intérêt dans cette indication.
La dopexamine reste encore à évaluer. Son utilisation doit être prudente en cas d'hypotension artérielle. Elle trouve une bonne indication en
cas de défaillance cardiaque à résistances artérielles systémiques élevées.
L'adrénaline a faible dose se comporte essentiellement comme un bêta agoniste. A dose plus élevée, les effets alpha prédominent et sont
responsables d'une élévation de la pression artérielle, mais également d'un effet inotrope positif sous la dépendance de la stimulation des
récepteurs alpha. L'adrénaline semble rester efficace lors de la down régulation des récepteurs bêta.
La noradrénaline n'est indiquée qu'en cas de collapsus car elle donne une vasoconstriction artérielle intense alors que l'effet sur le débit
cardiaque est modeste.
2- L'insuffisance cardiaque.
Les inotropes positifs en général et les sympathomimétiques en particulier n'ont jamais amélioré la survie, et même ont été tenus
responsables d'une aggravation du pronostic vital. En cas d'insuffisance cardiaque sévère de repos on peut employer la dobutamine. Si la
tension artérielle est élevée on peut l'associer à des vasodilatateurs.
Il peut aussi survenir des troubles du rythme qui aggravent le pronostic. Elle est cependant efficace sur la qualité de la survie et peut
permettre dans de meilleures conditions l'attente d'une transplantation cardiaque, quand celle-ci est possible.
3- La chirurgie cardiaque.
Une dysfonction myocardique aiguë est fréquente après chirurgie cardiaque avec CEC. Elle est en relation avec la période ischémique du
clampage aortique. Elle est liée à une protection myocardique imparfaite, aux effets de la cardioplégie et aux lésions de reperfusion.
Des agents inotropes positifs sont utilisés lors de; la période de sevrage de la CEC ou dans la période post-opératoire immédiate pour
améliorer la performance cardiaque et les conditions hémodynamiques.
La dysfonction ventriculaire qui persiste après ischémie et reperfusion est appelée «sidération myocardique». Cette dernière répond
favorablement aux inotropes comme la dobutamine, la dopamine, l'adrénaline.
Les critères de choix : Lorsque les conditions de charge sont équivalentes, c'est l'adrénaline qui est la moins tachycardisante.
En cas de lésions ischémiques persistantes, surtout si les conditions énergétiques ne sont pas parfaitement rétablies, la dopamine doit être
évitée car elle est susceptible d'augmenter les zones de nécrose.
La dobutamine représente la meilleure indication.
En cas de dysfonctionnement rénal et d'oligurie, il y a une indication à la dopamine par son action sur les récepteurs dopaminergiques.
Les suites immédiates de chirurgie cardiaque avec CEC peuvent s'accompagner d'un syndrome inflammatoire généralisé associé à des
manifestations hémodynamiques d'allure septiques avec collapsus, augmentation de l'index cardiaque, chute des résistances artérielles
systémiques. L'adrénaline et la noradrénaline sont dans ces conditions les produits les plus adaptés.
4- L'hypotension per-anesthésique.
L'hypotension est fréquente au cours des anesthésies générales, ou des anesthésies loco-régionales. Il s'agit d'une manifestation
hémodynamique potentiellement grave qui peut requérir une thérapeutique rapide avant même que la compréhension du mécanisme soit
complète. L'éphédrine est certainement le vasopresseur le plus utilisé dans cette indication.
Elle entraîne une augmentation de la pression artérielle par vasoconstriction intense et ce, quelle que soit l'étiologie de l'hypotension artérielle
: Hypovolémie, surdosage en produit anesthésique, choc d'origine indéterminée, dans l'attente d'une exploration hémodynamique.
Cependant ses effets hémodynamiques sont modérés ; elle est inefficace en cas de déplétion probable du stock de noradrénaline (choc
prolongé, insuffisance cardiaque évoluée). Il y a apparition rapide d'une tachyphylaxie.
La phénylephrine est l'autre vasopresseur indiqué en cas d'hypotension per- anesthésique. Son effet est plus important et plus brutal que celui
de l'éphédrine. Elle n'est pas tachycardisante. Elle augmente le travail cardiaque donc la MVO2 par augmentation de la post-charge. Elle
diminue la perfusion rénale et splanchnique.
5-Le choc septique
Le choc septique est une défaillance hémodynamique aiguë touchant à la fois les conditions de charge ventriculaire, la contractilité
myocardique, la distribution des débits régionaux et la perfusion tissulaire. Classiquement il y a une hypotension, une augmentation du débit
cardiaque et une chute des résistances artérielles systémiques. Si une thérapeutique antibiotique et une optimisation de la précharge sont le
préalable indispensable à toute thérapeutique, le recours à des médicaments sympathomimétiques est quasi constant.
La dopamine est la thérapeutique vasoactive de première intention entre 10 et 15 gamma/Kg/minute.