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Les cancers bronchiques
Chapitre 31
I) Epidémiologie
- 5.564 nouveaux cas de cancers bronchiques primitifs ont été pris en charge dans les
hôpitaux généraux pendant l’année 2000.
- L’âge moyen est de 64 ans. 75% des patients ont entre 50 et 70 ans lors du diagnostic.
- C’est la 3ème localisation de cancer la plus fréquente selon le sexe :
o Pour la femme, après le sein et le colon-rectum.
o Pour l’homme, après le colon-rectum et la prostate.
- En France, le ratio est de 6 hommes pour 9 femmes.
II) Etiologie
- Le tabac représente 85% des cancers bronchiques chez l’homme.
- La pollution atmosphérique représente 5% des cancers (particules diesel, benzopyrènes,
oxyde de souffre...).
- Les expositions professionnelles interviennent dans 30% des cas (amiante).
- Les radiations jouent également un rôle dans certains cancers bronchiques.
III) Les CNPC (= Cancer Non à Petites Cellules)
Les CNPC représentent 75% de l’ensemble des cancers bronchiques primitifs.
Ils peuvent être épidermoïdes, adénocarcinomiques ou indifférenciés à grandes cellules.
1) Diagnostic
Signes cliniques :
- En rapport avec la tumeur :
o Toux.
o Hémoptysie.
o Dyspnée.
- Signes généraux :
o Amaigrissement.
- En rapport avec l’extension loco-régionale :
o Adénopathie.
o Syndrome cave supérieur (= engainement ou compression de la veine cave
supérieure par la tumeur ou par une adénopathie) :
Céphalées.
Cyanose de la face.
Œdème en pèlerine.
Turgescence des jugulaires.
Circulation collatérale thoracique antérieure.
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o Dysphagie par compression œsophagienne.
o Epanchements pleuraux.
o Hoquet ou paralysie phrénique.
o Douleurs thoraciques.
o Dysphonie (par paralysie du nerf récurrent gauche).
o Tamponnade ou arythmie récente.
- En rapport avec l’extension métastasique :
o Métastases hépatiques.
o Métastases osseuses.
o Métastases du système nerveux central (hypertension intra-crânienne).
o Métastases de la peau.
- Signes para-néoplasiques (10 à 20% des cas) :
o Troubles endocriniens.
o Troubles neurologiques.
o Troubles musculo-squelettiques.
o Troubles hématologiques.
o Troubles vasculaires.
o Cachexie.
o Fièvre.
o Syndrome de Pancoast Tobias (= cancer de l’apex envahissant le plexus brachial
et les ganglions stellaires sympathiques) :
Douleurs scapulaires puis radiculaires (C8).
Myosis.
Ptosis.
Enophtalmie.
Signes radiologiques
Seule une histologie (ou cytologie) permet le diagnostic.
Les éléments du diagnostic positif sont :
- La fibroscopie bronchique avec biopsies.
- La ponction ou la biopsie d’une adénopathie.
- La ponction sous scanner d’un nodule pulmonaire.
- La ponction echoguidée d’un nodule d’aspect métastasique du foie.
Le diagnostic d’extension porte sur :
- L’examen clinique.
- Le scanner thoracique +/- le scanner des surrénales.
- L’échographie abdominale.
- Le scanner cérébral (ou IRM).
- La scintigraphie osseuse.
- La médiastinoscopie (ou petscan).
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2) Classification TNM
Tumeur primitive :
- T1 : tumeur de 3cm ou moins dans son plus grand diamètre, entourée de poumon ou de
plèvre viscérale, sans envahissement au-delà d’une bron,che lobaire à la fibroscopie.
- T2 : tumeur de plus de 3 cm dans son plus grand axe, ou n’importe quelle dimension
envahissant la plèvre viscérale ou associée à une atélectasie atteignant la région hilaire.
En fibroscopie bronchique, l’atteinte proximale de la tumeur visible doit être lobaire ou à
plus de 2 cm de la carène. Si une atélectasie ou une pneumonie obstructive est associée,
elle ne doit pas affecter l’ensemble du poumon.
- T3 : tumeur de n’importe quelle taille, avec un envahissement direct de la paroi
thoracique, du diaphragme, de la plèvre médiastinale, du péricarde (sans envahir le cœur,
les gros vaisseaux, la trachée, ‘œsophage ou les corps vertébraux) ou tumeur d’une
bronche souche à moins de 2 cm de la carène, sans l’envahir.
- T4 : tumeur quelle que soit la taille, envahissant le médiastin, le cœur, les gros vaisseaux,
la trachée, l’œsophage, les corps vertébraux, la carène ou avec la présence d’un
épanchement pleural malin.
Envahissement ganglionnaire :
- N0 : absence d’envahissement ganglionnaire.
- N1 : métastases aux ganglions péri-bronchiques et/ou hilaires homolatéraux.
- N2 : métastases aux ganglions médiastinaux homolatéraux et/ou aux ganglions sous-
carénaires.
- N3 : métastases aux ganglions médiastinaux controlatéraux et/ou aux ganglions sus-
claviculaires homo ou controlatéraux.
Métastases à distance :
- M0 : absence de métastases décelables.
- M1 : métastases à distance.
3) Traitement
La décision thérapeutique se fait en fonction :
- Du stade TNM.
- De l’état général.
- Des co-morbidités.
Il faut distinguer les personnes qui peuvent guérir ou celles qui tireront nettement un bénéfice du
traitement de celles qui nécessiteront un traitement palliatif (dans la grande majorité des cas).
Formes résécables et opérables :
- Intervention chaque fois que cela est possible (pneumonectomie ou lobectomie).
- Age limite de 75-80 ans.
Formes localement avancées :
- Radiothérapie médiastino-tumorale.
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- Association à la chimiothérapie (concomitante ou néo-adjuvante).
Formes métastasiques :
- Chimiothérapies.
4) Evolution
L’évolution dépend du stade initial et de l’aggravation des signes (généraux, respiratoires ou
métastasiques).
IV) Les cancers à petites cellules
Ce type de cancer représente 15 à 20% de l’ensemble des cancers bronchiques primitifs.
C’est la forme la plus directement liée au tabac, soit localisée soit diffuse.
1) Diagnostic
Signes cliniques :
- Signes respiratoires bruyants (masse tumorale importante).
- Syndromes médiastinaux fréquents.
- Syndromes para-néoplasiques.
Métastases :
- Foie.
- Cerveau.
- Moelle.
- Os.
- ...
- Dans 70% des cancers à petites cellules.
2) Traitement
Forme limitée au thorax :
- Chimiothérapie.
- Radiothérapie thoracique.
Forme diffuse :
- Chimiothérapies.
V) Traitement symptomatique des cancers bronchiques
Symptômes respiratoires :
- Dyspnée par lymphangite : corticoïdes, morphine.
- Dyspnée par obstruction : laser, cryothérapie, prothèse.
- Dyspnée par pleurésie : ponction itérative, pleuroscopie avec talcage.
- Hémoptysies : médications coagulantes.
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Douleurs :
- Légères : analgésiques périphériques (PARACETAMOL).
- Modérées : analgésiques de classe II (CODEINE, Tramadol *).
- Sévères : analgésiques de classe III (morphine, OXYCODONE, Fentanyl *).
Corticoïdes : antalgiques, anti-inflammatoires, anti-oedémateuses, stimulantes sur ‘appétit,
euphorisantes.
AINS : antalgiques (métastases osseuses).
Biphosphonates : antalgiques (métastases osseuses).
Benzodiazépines : antalgiques (douleurs de compression nerveuses ou de dé-afférentation).
Anti-dépresseurs : antalgiques (douleurs nerveuses).
Troubles métaboliques :
- Hypercalcémie : hyperhydratation, corticoïdes, diphosphonates.
- Hyponatrémie.
Troubles liés aux métastases :
- Radiothérapie.
Prise en charge globale :
- Réalimentation.
- Psychothérapie ou assistance socio-familiale.
- Kinésithérapie.
- Hospitalisation à domicile.
- Maison de repos.
- Soins palliatifs.
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