1 PALIMA Hebdo N° 10 – Semaine du lundi 14 février au dimanche 21 février 2011 LES PEUPLES ARABES EN MARCHE… A la vue des sbires de Moubarak faisant le coup de force à dos de chameau ou de cheval contre des milliers de manifestants, place Tahrir, en Egypte, nous n’avons pu nous empêcher de nous souvenir de la « descente » sur la capitale des békés et de leurs hommes de mains avec 4/4, tracteurs et autres engins, en mars 2009. Ils venaient avec la ferme intention de mettre un coup d’arrêt au mouvement populaire commencé le 5 février 2009. Mais là s’arrêtent les comparaisons… La caste békée et son « parti non déclaré » sont toujours en place dans notre pays ; l’Etat français en fait toujours son allié historique en Martinique, une espèce de « bras armé ». En Tunisie, Ben Ali a été contraint à la fuite. Son parti est désormais rejeté par tout un peuple. En Egypte, Hosni MOUBARAK, tentant vainement de reprendre la situation en main, a été poussé à la démission. L’avenir nous dira si le carcan mis en place par l’impérialisme américain et son allié Israël, dans cette région du monde, aura subi un sérieux coup de canif. Les raisons de l’effondrement de ces deux régimes sont à la fois économiques et politiques. En effet, la Tunisie était souvent présentée comme disposant d’un « régime présidentiel », son président étant « élu » au suffrage universel. Beaucoup ignoraient que le système tunisien était en fait une dictature où l’opposition se voyait muselée, les médias aux ordres, et que Ben Ali était en fait le candidat unique réalisant des « scores fleuves ». Ainsi, le 20 mars 1994, candidat unique, Ben Ali est « réélu » avec… presque 100 % des voix. Il s’était, par ailleurs, constitué une véritable caste autour du clan Ben Ali et ceux-ci pillaient allègrement le pays. Sur le plan économique, l’atlas économique et politique mondial 2011 publié par le Nouvel Observateur présentait ce pays comme jouissant d’une économie stable. Il y était même indiqué que l’économie tunisienne devait enregistrer une croissance du produit intérieur brut aux alentours de 4 %, en 2010 et en 2011. On y apprend également que la Tunisie réalise 80 % de ses échanges économiques avec l’Union Européenne (la France en tête). En outre, les PME européennes y sont très bien implantées. La conclusion de cet article économique semblait, sans le vouloir, annoncer les événements qui précipiteront la chute de Ben Ali : « Cependant, le pays doit relever un défi majeur pour assurer sa stabilité : le chômage. Il atteint plus de 14 % et touche particulièrement les jeunes diplômés ». En Martinique, le chômage se situe à plus de 23 % de la population active et les jeunes diplômés y ont le plus grand mal à trouver un emploi. En Egypte, un même simulacre de démocratie a abouti, ces derniers jours, à la démission forcée de Hosni MOUBARAK, l’allié de l’impérialisme Etats-Uniens. De la même façon qu’en Tunisie, l’Egypte affichait un taux de croissance qui avoisinait 6 %, en 2010. LE PALIMA HEBDO N° 12 2 Alors que ce pays possède d’énormes atouts (or, gaz, pétrole, tourisme…), la majeure partie de la population se débat dans des problèmes sans fin, ce qui faisait dire au secrétaire général de la ligue arabe, lors du dernier sommet de Charm-El-Cheik : « L’âme arabe est brisée par la pauvreté et le chômage » (Source : « Le Monde Diplomatique » de février 2011). Alors que les slogans en Tunisie et en Egypte tournaient autour des idées de liberté, d’égalité, de justice sociale, certains en Europe et aux Etats-Unis, redoutent une évolution similaire à celle que connaît l’Amérique Latine, où l’on a vu l’arrivée au pouvoir de forces politiques oeuvrant par-dessus tout à l’indépendance de leur pays et à leur pleine souveraineté sur leurs ressources naturelles (Vénézuéla, Bolivie, Equateur, Brésil…). MISE AU POINT DU PALIMA LA VILLE DE FORT-DE-FRANCE, ET SINGULIEREMENT LE CANTON 4 DE FORT-DE-FRANCE, NE SONT PAS LA PROPRIETE PRIVEE DU PPM . Suite à l’article paru dans le quotidien « France-Antilles » du lundi 14 février 2011 en page 6, relatant entre autres les propos scandaleux d’un militant PPM prétendant que le canton 4 leur avait été « volé » en 2004, nous tenons à faire la mise au point suivante : En 2004, ce canton 4 de Fort-de-France a été gagné de haute lutte par notre camarade Noé MALOUDA après des années de militantisme auprès de la population. Tous les recours possibles avaient été utilisés par le PPM dans le but d’annuler ce scrutin et ils avaient tous été rejetés ; l’élection de Noé MALOUDA avait donc été définitivement validée. De plus, nous considérons que l’emploi pour le moins inacceptable du terme « volé » est une insulte vis-à-vis des électeurs du canton 4 qui s’étaient prononcés majoritairement en faveur de Noé MALOUDA ; ce terme « volé » traduit également un mépris de la démocratie quand celleci donne des résultats contraires aux souhaits de ce parti. Enfin, il y a manifestement au sein du PPM certains qui pensent que Fort-de-France est la propriété privée d’un parti, en l’occurrence du PPM. Les derniers événements en Tunisie et en Egypte montrent que les « castes » ou les « dynasties » les mieux « installées » s’écroulent un jour et qu’il s’agit de toujours rester humble et modeste. En guise de conclusion, on ne peut que penser à cette citation de Frantz FANON : « On n’est rien sur terre si on n’est pas tout d’abord l’esclave d’une cause, la cause des peuples, la cause de la justice et de la liberté ». Souhaitons que cette cause triomphe en Tunisie, en Egypte… et dans notre pays ! Clément CHARPENTIER-TITY Francis CAROLE P Pour le PALIMA, Rolande GRUBO LE PALIMA HEBDO N° 12