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A la vue des sbires de Moubarak faisant le coup de
force à dos de chameau ou de cheval contre des
milliers de manifestants, place Tahrir, en Egypte, nous
n’avons pu nous empêcher de nous souvenir de la
« descente » sur la capitale des békés et de leurs
hommes de mains avec 4/4, tracteurs et autres engins,
en mars 2009. Ils venaient avec la ferme intention de
mettre un coup d’arrêt au mouvement populaire
commencé le 5 février 2009.
Mais là s’arrêtent les comparaisons… La caste békée et
son « parti non déclaré » sont toujours en place dans
notre pays ; l’Etat français en fait toujours son allié
historique en Martinique, une espèce de « bras armé ».
En Tunisie, Ben Ali a été contraint à la fuite. Son parti
est désormais rejeté par tout un peuple. En Egypte,
Hosni MOUBARAK, tentant vainement de reprendre la
situation en main, a été poussé à la démission. L’avenir
nous dira si le carcan mis en place par l’impérialisme
américain et son allié Israël, dans cette région du
monde, aura subi un sérieux coup de canif.
Les raisons de l’effondrement de ces deux régimes sont
à la fois économiques et politiques. En effet, la Tunisie
était souvent présentée comme disposant d’un « régime
présidentiel », son président étant « élu » au suffrage
universel. Beaucoup ignoraient que le système tunisien
était en fait une dictature où l’opposition se voyait
muselée, les médias aux ordres, et que Ben Ali était en
fait le candidat unique réalisant des « scores fleuves ».
Ainsi, le 20 mars 1994, candidat unique, Ben Ali est
« réélu » avec… presque 100 % des voix.
Il s’était, par ailleurs, constitué une véritable caste
autour du clan Ben Ali et ceux-ci pillaient allègrement le
pays.
Sur le plan économique, l’atlas économique et politique
mondial 2011 publié par le Nouvel Observateur
présentait ce pays comme jouissant d’une économie
stable. Il y était même indiqué que l’économie
tunisienne devait enregistrer une croissance du produit
intérieur brut aux alentours de 4 %, en 2010 et en 2011.
On y apprend également que la Tunisie réalise 80 % de
ses échanges économiques avec l’Union Européenne
(la France en tête). En outre, les PME européennes y
sont très bien implantées.
La conclusion de cet article économique semblait, sans
le vouloir, annoncer les événements qui précipiteront la
chute de Ben Ali : « Cependant, le pays doit relever un
défi majeur pour assurer sa stabilité : le chômage. Il
atteint plus de 14 % et touche particulièrement les
jeunes diplômés ».
En Martinique, le chômage se situe à plus de 23 % de la
population active et les jeunes diplômés y ont le plus
grand mal à trouver un emploi.
En Egypte, un même simulacre de démocratie a abouti,
ces derniers jours, à la démission forcée de Hosni
MOUBARAK, l’allié de l’impérialisme Etats-Uniens.
De la même façon qu’en Tunisie, l’Egypte affichait un
taux de croissance qui avoisinait 6 %, en 2010.
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N° 10 – Semaine du lundi 14 février au dimanche 21 février 2011