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Pour la commission économique de la CMTE
La presse française se fait actuellement l’écho des interrogations des consommateurs
sur les prix à la pompe. En effet, si de juillet à septembre le prix du pétrole est passé de
144 à 100 dollars, le prix du gazole n’a baissé que de 7,8 % et celui du SP95 de 4,3 %.
Pourquoi la baisse des prix du pétrole n’est-elle pas entièrement répercutée sur
les prix à la pompe ?
Comparer les variations des prix de brut et des prix à la pompe par des pourcentages n’a
qu’un sens très limité ! Du 1er janvier à début juillet 2008, le pétrole brut est passé de 96
à 144 $/baril, soit une augmentation de 50 %. Entre ces mêmes dates, les prix des
stations du Réseau Total en France ont progressé de 19 % en Gazole et de 11 % en
SP95. Depuis début juillet, on constate le phénomène inverse : le pétrole brut baisse en
pourcentage plus fortement que le prix en station.
Le prix du pétrole brut et le prix du carburant sont bien sûr liés et, sur le long terme,
suivent la même tendance mais leurs fluctuations ne sont pas identiques sur le court
terme. Et cela pour trois raisons.
Tout d’abord parce que ces deux prix sont fixés par des marchés différents qui
obéissent chacun à leur propre loi de l’offre et de la demande. Les prix du carburant
en Europe sont fixés à partir du marché des produits raffinés (Gazole et SP95) qui est un
marché distinct du marché du pétrole brut : le marché de Rotterdam, dont les cotations
sont publiées par l’agence de reporting Platt’s.
Sur ce marché, les prix ne dépendent pas uniquement du prix du pétrole brut mais de
l’offre et de la demande spécifique à chacun des produits. Deux exemples :
- lorsque la demande de SP95 augmente, comme en période d’été (driving season aux
Etats-Unis), son prix généralement monte, indépendamment du prix du pétrole brut ;
- lorsque le marché automobile se « diésélise » comme c’est le cas en Europe, le prix du
Gazole monte, car la demande de ce produit devient de plus en plus difficile à satisfaire,
indépendamment du prix du pétrole.
De plus, les marchés du pétrole brut et ceux du carburant utilisent des devises
différentes : le prix du pétrole est en $/baril alors que le prix du carburant est en
€/litre. Il y a donc un effet de change à prendre en compte : quand l’euro est fort, le
Syndicat National des Pétroles CFTC
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pétrole coûte moins cher et quand il est faible, il coûte plus cher. Or, l’euro est en train
de baisser face au dollar ce qui atténue la baisse du prix du pétrole pour les
consommateurs européens.
Enfin, le prix à la pompe
est largement composé
de taxes. En France, TVA
et TIPP (taxe intérieure sur
les produits pétroliers)
représentent environ 60 %
du prix du litre de SP95 et
50 % du prix du litre de
Gazole. Les fluctuations
du prix du carburant ne
peuvent donc se
répercuter que sur la
partie hors taxes des prix,
soit environ 40 % du prix
du SP95 et 50 % du prix
du Gazole.
Ayant rappelé tout cela,
comment se sont
comportés nos prix
moyens dans les stations
en France ?
Les prix dans les stations-
services Total ont
répercuté les baisses des
cotations des produits
raffinés : depuis le 4 juillet,
date du record du pétrole
à plus de 144 $, nos prix à
la pompe ont baissé
d’environ 14 cts €/L TTC
en Gazole quand les
cotations Rotterdam du
gazole baissaient de 16
cts €/L TTC et d’environ 7
cts €/L TTC en SP95
quand les cotations
Rotterdam du SP95
baissaient de 6 cts €/L
TTC.
Mais pourquoi le prix du SP95 a-t-il moins baissé que le Gazole depuis début
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juillet 2008 ?
Quand le brut a monté fortement au 2ème trimestre, les cotations Rotterdam ont monté
bien plus vite en Gazole qu’en Essence. Quand le brut est redescendu, les cotations
Gazole sont redescendues plus vite. C’est une symétrie apparente dont les raisons sont
à rechercher du côté du marché des essences aux Etats-Unis : une demande plus faible
que d’habitude dans la première période, donc une moindre montée des cotations
internationales Essence, une reprise de la demande en deuxième période, donc une
moindre descente des cotations en deuxième période.
Quels sont les engagements de Total auprès du gouvernement ?
Il ne faut pas perdre de vue que :
la fixation des prix est libre, c’est pourquoi ils varient d’une station à l’autre en
fonction de son marché local,
la marge de distribution est faible…
…. et l’une des plus basses d’Europe car le marché français est très concurrentiel,
les consommateurs ont désormais des comparatifs de prix sur le Net. Ce sont eux
les vrais arbitres de la question.
Les engagements vis-à-vis du gouvernement sont de ne pas tirer profit des périodes de
hausse en montant les prix plus qu’il ne faut et des périodes de baisse en baissant
moins qu’on ne le peut. C’est ce que nous faisons, nos engagements sont tenus et
connus.
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