Les LUXATIONS GLENO-HUMERALES.
Mr Tortuyau
On en distingue deux types :
- les luxations récentes.
- Les luxations récidivantes.
I. Les luxations récentes.
1. Généralités.
Définition :
perte de contact entre la tête de l’humérus et la glène de la scapula.
Epidémiologie :
- fréquentes (donc souvent négligées).
- Adulte jeune.
- Sportif (judo, foot, rugby,…).
- Rare chez l’enfant.
Les différentes luxations de l’épaule :
- les luxations antérieures : plus de 95% des cas.
- Les luxations postérieures :
Moins de 5% des cas.
Souvent méconnues.
Traumatisme indirect : crise comitiale (épilepsie par contraction du grand pectoral
et du grand dorsal très forte) ou électrocution.
Rétropulsion, adduction et RM de l’épaule.
- les luxations inférieures :
luxation « erecta ».
exceptionnelles.
Bras en abduction complète.
Risque majeur de lésion du plexus brachial + troubles vasculaires.
- les luxations supérieures :
lésions de la voûte acromio-coracoïdienne.
Exceptionnelles.
2. Les luxations antérieures.
a. Etiopathogénie.
Mécanisme lésionnel indirect :
- mécanisme le plus fréquent.
- Chute sur la paume de la main ou sur le coude : rétropulsion, abduction et RL
d’épaule.
Mécanisme lésionnel direct :
- rare.
- Choc au niveau postéro-latéral du moignon de l’épaule.
b. Classification.
Par rapport à l’apophyse coracoïde :
1. extra coracoïdienne sub luxation intra capsulaire.
2. sous coracoïdienne.
3. intra coracoïdienne.
4. les formes sous claviculaires et thoraciques exceptionnelles.
5. luxation inférieure.
6. luxation postérieure.
7. luxation supérieure.
c. Lésions anatomo-pathologiques.
- lésion du bourrelet glénoïdien dans 40% des luxations antérieures de l’épaule,
toujours au niveau antéro-inférieur.
- Lésion capsulo-ligamentaire : lésion des ligaments gléno-huméraux antérieurs. Si la
tête pousse beaucoup, elle peut arracher la périoste ce qui va provoquer une chambre
de décollement antérieure de Broca et Hartmann. La capsule est alors moins tendue
donc ensuite, pour un traumatisme de plus en plus bénin, la tête aura tendance à partir.
- Lésions musculaires : sub scapulaire passe en avant donc il peut être distendu voir
rompu (rare).
d. Examen clinique et radiologique.
pour la sous coracoïdienne (la plus courante).
Clinique :
- interrogatoire :
précise le mécanisme lésionnel.
Douleurs vives (en immédiat).
Impotence fonctionnelle totale.
- inspection :
attitude des traumatisés du MS.
Bras ne abduction et RL.
Signe de l’épaulette (par saillie de l’acromion).
Coup de hache externe : angle très important au niveau du bras.
Comblement du sillon delto-pectoral.
Elargissement antéro-postérieur de l’épaule.
- palpation :
vacuité de la glène (absence de la tête humérale en face de la glène).
Vide sous acromial antérieur.
Palpation de la tête humérale sous le processus coracoïde.
Douleurs électives à la palpation du sillon delto-pectoral.
Recherche des complications vasculo-nerveuses.
Radiologique :
pose le diagnostic et fait le bilan des lésions associées.
e. Complications.
- immédiates :
osseuses :
éculement du bord antéro-inférieur de la glène.
Encoche de Malgaigne (sur l’extrémité postéro-supérieure de l’humérus). Elle peut
être secondaire à l’impaction de la tête humérale contre le bord antéro-inférieur de la
glène.
Fractures de l’ESH (- de 5% des complications, le plus souvent chez les PA).
Neurologiques :
Rares.
Lésions du nerf circonflexe (10% des cas).
Anesthésie de la face latérale du moignon de l’épaule et perte de la
contraction isométrique du deltoïde.
Par compression du tronc secondaire antéro-latéral.
Neurapraxie le plus souvent.
Lésion du plexus brachial.
Vasculaires :
Exceptionnelles.
Doivent être immédiatement recherchées.
Musculo-tendineuses :
Rupture de la CDR.
Rupture ou luxation du tendon du chef long du biceps brachial.
- secondaires et tardives :
instabilité antérieure :
la plus fréquente.
Facteurs favorisants :
Age < 25 ans.
Eculement de la glène.
Hyper laxité ligamentaire constitutionnnelle (toujours comparé au côté
controlatéral).
Deux types :
Instabilité minime.
Epaule douloureuse instable.
Syndrome du bourrelet : ressauts, douleur, blocage.
Instabilité majeure.
Complication évolutive la plus invalidante.
Raideur d’épaule :
Epaule pseudo-paralytique (peut être à cause d’une atteinte de la CDR).
Capsulite rétractile.
f. Traitement.
- orthopédique :
réduction :
sous AG (= anesthésie générale).
En urgence.
Douce et progressive.
Par manœuvres externes.
Examen neuro-vasculaire et contrôle radiologique.
Immobilisation :
3 semaines.
Coude au corps (Gerdy ou Gilchrist).
Rééducation : dès l’ablation de l’immobilisation.
- chirurgical :
réduction à ciel ouvert.
Luxations irréductibles, fractures luxations, luxations récidivantes.
II. Les luxations récidivantes.
1. Généralités.
- à partir de la 3ième luxation.
- Cause : stabilité déficiente.
- Adulte jeune.
- Souvent, immobilisation initiale insuffisante.
2. Clinique.
Cf les luxations récentes avec deux particularités :
- la douleur est moindre.
- Impotence fonctionnelle peut être passagère (le patient peut le réduire seule).
3. Traitement.
- Objectifs :
Retrouver une stabilité d’épaule.
- Sur la capsule : capsulorraphie :
intervention de Bankart : réinsertion de la capsule sur le rebord glénoïdien et réparation
du bourrelet glénoïdien. On va utiliser une ancre Mitec pour remettre la capsule en
tension.
Intervention délicate.
Immobilisation 3 à 4 semaines coude au corps (pour éviter la RL).
En général, séquelle = diminution de la RL.
- Action musculaire :
intervention de Magnusson : transfert en dehors du sous scapulaire.
Intervention de Poutti Platt : myoplastie du sous scapulaire et suture de la capsule.
- Action osseuse : butée osseuse :
intervention de Latarget : greffon pédiculé qui va être vissé en pré glénoïdien.
Prise du greffon au niveau de l’extrémité antérieure de l’apophyse coracoïde avec ses
insertions.
- Rééducation :
en fonction de l’intervention chirurgicale.
A partir de la 3-4ième semaines.
Reste souvent un déficit en RL.
Attention aux récidives (surtout dans les interventions de Bankart).
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !