Introduction : - Communication Publicitaire Audiovisuelle

publicité
La publicité & les Nouvelles Technologies
de l’Information et de la Communication
Le gouvernement a dressé jeudi 28 octobre, un bilan de son plan Reso 2007,
visant au développement de la société de l'information. Initié en 2002, l'objectif
de ce plan est d'équiper en cinq ans chaque foyer français d'un ordinateur et
d'atteindre les dix millions d'abonnés haut débit. Reso 2007 inclut également
un volet e-commerce et administration électronique. Le constat dressé par
Matignon est mitigé. Certes, il apparaît que la France rattrape son retard sur
les autres pays européens mais il reste encore du chemin à parcourir.
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
Introduction : Vision de la publicité et des NTIC
1 - Zoom sur la nouvelle technologie de l’information et de la communication ...……P.6
a - Le secteur des télécommunications
b - Profil en France des Internautes
c - E-web, une triple fonction de communication
d - Internet s’impose de plus en plus comme un canal de distribution
e - La publicité en ligne : état des lieux
f - Décryptage des évolutions et tendances du secteur
g - Le e-pub a pénétré dans l’univers du rich-media
h - Les autres formes de publicité sur Internet
i - Le e-mailing
2 - Le marché et le Marketing …………………………………………………….…...………P.15
a - Les coûts de la publicité en ligne
b – Le ciblage
c - Les nouveaux métiers : Les métiers de la publicité sur le net ou webvertasing
3 - Le mobile et la publicité ………………………………………………………………...…P.25
a - L'analyse du marché français
b - Le Marketing Mobile Multimédia
4 - Les enjeux économiques pour la presse traditionnelle et les autres médias ……P.27
a - Internet face aux médias traditionnels : l’e-pub grignote des parts de marché
b - Une part encore modeste malgré tout
5 - La législation ………………………………………………………………….…..……...…P.28
a - Une loi pour sécuriser Internet
b - La protection du consommateur
Conclusion ……………………………………………………...………………………………..P.29
Glossaire…………………………………………………………………………………………..P.30
Bibliographie ………………………………………………………………………………….…P.30
Webographie……………………………………………………………………………………...P.30
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
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Vision de la publicité et des NTIC
En passe de devenir un média de masse, le Web s’intègre peu à peu dans les budgets des
annonceurs. De fait, les investissements publicitaires en ligne ont progressé de 70% en
France en 2004 tandis que, hormis l’affichage, tous les autres médias sont en recul. Cette
complémentarité de couverture s’accentue sur les cibles les plus représentées sur Internet,
telles que les 15-25 ans et les CSP+, qui sont à 80% internautes. Internet permet donc de
couvrir des cibles difficilement accessibles ailleurs. « Le web est devenu une alternative à la
télévision, mais aussi à la presse magazine, moins puissante, à la radio, aussi réactive mais
qui n’offre pas les mêmes conditions de consommation car les auditeurs sont en général en
train de faire autre chose », explique Bruno Louy, directeur général adjoint de MPG Media
Contacts, agence conseil en marketing interactif.
L’innovation, du point de vue technique, permet le plus souvent une amélioration des
performances. Mais ceci ne suffit pas, face à l’innovation technologique les comportements
des consommateurs sont à prendre en compte. Sans contrôle, sans véritable pertinence sur
le marché et sans pédagogie l’innovation a autant de chance de provoquer le rejet que la
satisfaction. Le développement récent d’Internet sur le marché grand public en est le meilleur
exemple.
Les offres de téléphonie illimitée favorisent l’arrivée de l’Internet haut débit dans les foyers.
Les deux principaux moteurs de la croissance demeurent l’Internet et les communications
mobiles. Les différentes innovations (SMS, GPRS, WAP, téléphonie mobile de troisième
génération) et l’engouement pour les appareils portatifs ont stimulé la progression du nombre
d’abonnés à l’Internet mobile. (Sources : Technologie de l’information et des communications
– perspectives de communications d’OCDE rapport 2003 -).
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1. Zoom sur la nouvelle technologie de l’information et de la communication
a. Le secteur des télécommunications
Le secteur des télécommunications a puissamment contribué à la croissance
de la productivité et à la diffusion des technologies. Fournisseur de
l’infrastructure nécessaire au commerce électronique ainsi qu’au
développement et à la diffusion de l’Internet, il a joué un rôle essentiel dans la
nouvelle technologie et dans la transformation des structures économiques.
Selon les dernières données d’audience de Médiamétrie, Observatoire des
usages Internet juin 2005, 77,8% des internautes à domicile sont désormais
équipés en haut débit. On constate que des innovations telles que la
téléphonie illimitée par ADSL et la TV par ADSL intéressent les français et
qu’ils sont prêts à opter pour ces nouveaux services.
b. Profil en France des Internautes
Les internautes en France : où en est-on ? La population des internautes
ne cesse d'augmenter et le haut débit se généralise.
France : profil des internautes (en décembre 2004)
Sexe
% dans la pop
d'internautes 1999
% dans la pop
d'internautes Déc.
2004
% dans la pop
française
Hommes
67 %
53 %
48 %
Femmes
33 %
47 %
52 %
Source : Ipsos Média Mis à jour le 17/01/2005
France : nombre d'abonnements Internet (payants ou actifs à 40
jours/particuliers et professionnels)
Date
T4 2003
Nbre d'abonnements à 10.617.186
Internet
Dont bas débit
7.047.871
Dont haut débit
3.569.315
T4 2004
Evolution
11.936.519
+ 12,4 %
5.406.522
6.529.997
- 23,3 %
+ 82,9 %
Source : ART Mis à jour le 04/05/2005
Le profil de cyberconsommateur tend à se fondre avec le profil « grand
public ». Par conséquent, si le jeu des projections reste un exercice difficile on
peut prédire un bel avenir au BtoC en France.
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c. E-web, une triple fonction de communication :
En se connectant sur le web, l'internaute peut se trouver en situation de
réception de contenu, d'émission en diffusant de l'information, et d'échange
avec les autres utilisateurs.
EN RECEPTION : Les internautes recherchent principalement de l'information
(74% pour des informations pratiques et 61% pour des informations liés à
l'actualité). Ils utilisent également le web pour télécharger des logiciels (31%),
de la musique (17%), des jeux (12%) et de la vidéo (11%).Enfin, ils exploitent
toutes les possibilités multimédia en écoutant la radio en ligne (36%) et en
regardant des bandes annonces de cinéma (30%).
EN EMISSION : 21% des internautes ont déjà diffusé du contenu par la
création soit d'un site personnel soit d'un blog. Ces deux modes de diffusion
affichent des profils très différents sur les critères homme/femme, âge,
catégories professionnelles et ancienneté d'utilisation.
EN ECHANGE : Le web devient une véritable plate-forme communautaire et
les pratiques observées entre internautes sont en progression au cours des 12
derniers mois. 45% des internautes utilisent les messageries instantanées.
L'échange de photos est partagé par 1/3 des internautes. Enfin, phénomène
encore récent, les blogs constituent un mode de communication en pleine
expansion. Déjà 12% des internautes ont laissé des commentaires sur un blog
au cours des 30 derniers jours.
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d. Internet s’impose de plus en plus comme un canal de distribution
(22/07/2005)
6 internautes sur 10 ont effectué un achat, une commande ou une réservation
en ligne au cours des six derniers mois. Ce taux a été multiplié par six depuis
juin 1999.
QuickTime™ et un
décompresseur TIFF (LZW)
sont requis pour visionner cette image.
e. La publicité en ligne : état des lieux
Les usages sur Internet se sont multipliés : achat en ligne, information,
services pratiques, jeux, messagerie … Incontestablement, Internet devient
un média de masse ce qui ne peut laisser insensibles les annonceurs. Ils
commencent dès à présent à capitaliser sur leur expérience en consacrant
une partie de plus en plus importante de leur budget communication aux
médias interactifs.
Quelles sont les qualités que l’on reconnaît à Internet et qui le différencie
des autres médias ?
Trois mots sont importants pour comprendre le succès des nouvelles
technologies :
- Autonomie
- Maîtrise
- Vitesse
Chacun peut agir, sans intermédiaire, quand il veut, sans filtre ni hiérarchie et
qui plus est en temps réel : « Je n’attends pas et le résultat est immédiat ».
Selon John Ressier, président de l’agence new-yorkaise Big fat, « imposez un
message et le public l’oubliera. Montrez le et il s’en souviendra peut-être.
Impliquez le et il l’adoptera ! »
Face à la profusion des publicités en ligne et à la maturité croissante de
l’internaute, quelles sont les armes de la visibilité des annonceurs ? Vers
quels formats se portent leurs choix marketing ?
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f.
Décryptage des évolutions et tendances du secteur :
468x60, 160x320, 160x600, carré, rectangle…il y a de quoi perdre son latin
face à la diversité des formats publicitaires du web.
Parts de marché des formats e-pub
Type de format
1er semestre 2004
1er semestre 2005
Evolution
Bannière classique (468x60)
37,1%
27,8%
-9,3 points
Bannière verticale (120x600)
8,4%
10,0%
+1,6 point
Large bannière (728x90)
3,6%
9,0%
+5,4 points
Carré (250x250)
4,5%
8,3%
+3,8 points
Bouton (28x30)
5,1%
6,9%
+1,8 point
Rectangle (300x250)
2,8%
6,5%
+3,7 points
Skyscraper (160x600)
3,1%
2,5%
-0,6 points
Source : AdnetTrack – TNS Media Intelligence, Août 2005
De l’avis de tous les professionnels de l’e-pub (agences et régies), la
bannière standard (468x60) a encore la part la plus importante de diffusion sur
le web :
Selon Laurent Heckmann, directeur commercial de la régie 24/7 Real média
« le taux de clic sur ce format ne cesse de baisser au profit de formats plus
intégrés au site ». De fait, les carrés et rectangles publicitaires, intégrés au
contenu éditorial, affichent les plus forts taux de progression sur un an.
Des formats qui s’intègrent de plus en plus au contenu éditorial des pages.
Toujours selon L Heckmann, « la tendance n’est plus de modifier la maquette
des sites avec des formats intrusifs, mais de se rapprocher le plus possible
des standards du offline ».
L’affichage publicitaire sur les sites évolue vers plus de simplicité et de clarté.
La tendance est désormais à un annonceur par page (recommandations
émises dès 2004 par la commission Organiser de l’IAB (Interactive
Advertising Bureau) et la commission e-publicité du GESTE).
Si les formats évoluent peu, en revanche, la technologie employée est en
constante progression. La démocratisation du haut débit qui touche
aujourd’hui une large majorité des foyers français connectés à l’Internet selon
l’Arcep (Autorité de régulation des télécommunications et des postes) a fait
pénétrer l’e-pub dans l’univers du rich-media. Derrière ce terme se trouve
toutes les créations publicitaires en ligne qui adoptent une logique d’animation
visuelle et sonore : Flash, vidéo, interstitiels, formats extensibles,
habillages sonores, jeux, incrustations etc.
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g. Le e-pub a pénétré dans l’univers du rich-media
Cette montée en charge du rich-media ne s’explique pas seulement par le
développement du haut débit. Ce segment de l’e-pub bénéficie de deux autres
alliés, de poids : d’une part la diffusion massive sur les ordinateurs connectés
des plug-ins permettant de consommer les animations visuelles (Flash, Java,
lecteur multimédias…), d’autre part, des retours jugés excellents par les
annonceurs. Là où les formats statiques affichent des taux de clic inférieurs à
0,5%, les créations vidéo ou interactives revendiquent de 2 à 10% de taux de
clic. Encore rares car plus chères en termes de création et de bande
passante, les campagnes rich-media constituent la tendance forte qui devrait
marquer l’évolution des formats de l’e-pub dans les prochaines années. C’est
en tout cas l’avis de l’IAB France.
Tout comme en France, aux Etats-Unis le rich-media fait une envolée. En
gros, un internaute sur dix passe en moyenne près de 11 secondes à
« manipuler » une création rich-media. Des chiffres qui pourraient faire pâlir
les autres médias supports et même la télévision. Dans ce contexte, les
annonceurs américains analysent avec de plus en plus d’intérêt l’utilisation du
rich-media dans leurs campagnes, d’autant que la malléabilité des formats on
line permet d’intégrer directement Internet dans le mix-media, en déclinant
par exemple un spot TV ou un spot radio sur Internet.
Sur Internet on ne mesure pas du potentiel mais du réel. Une impression n’est
pas une occasion de voir, c’est bien plus que ça. On mesure l’exposition, la
post-exposition par le biais des cookies1 et au-delà, selon Frédéric Joseph
président de l’IAB France. Pour lui Internet est un média à part entière « car il
permet d’exposer une cible identifiée à un message. Cette cible n’est pas
passive quand elle le voit, elle surfe et en outre le message apparaît à 30
centimètres de ses yeux. Que l’internaute regarde le message est une autre
question. Qu’il le voit, c’est une certitude. »
h. Les autres formes de publicité sur Internet
Les liens sponsorisés
Inconnus il y a quatre ans, les liens sponsorisés
sont aujourd’hui devenus un outil incontournable pour accroître la visibilité
d’un site, d’une offre ou d’une marque sur le web. Selon les estimations, ils
représenteraient 30 à 35% du marché publicitaire on line.
Les annonceurs américains qui utilisent les liens promotionnels sont 61
% à vouloir accroître leur image de marque et 58 % à vouloir gonfler
leurs ventes. C'est ce que révèle une enquête menée en décembre par
l'association Search Engine Marketing Professional Organization (Sempo)
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Le parrainage de site
ou de rubrique peut être un moyen indirect de
rediriger du trafic sur un site commercial, d’entretenir la notoriété d’un site ou
de travailler l’image de l’entreprise.
Selon les cas, l’entreprise peut se contenter d’amener son soutien à un site ou
une rubrique totalement indépendante ou alors être au contraire à l’initiative
de la création du site. Le parrainage d’émissions télévisées répond en général
à un ou plusieurs des trois objectifs suivants :
Contourner une restriction légale d’accès à la publicité télévisée classique
(éditeurs, enseignes grande distribution, etc..).
Utiliser une proximité avec l’émission (Larousse et "Des chiffres et des
lettres).
Renforcer son image (Rhone Poulenc/Ushuaïa, Intermarché/Consommag)
Dans le flou juridique actuel sur Internet, on ne retrouve que les deux
dernières motivations.
Le parrainage de site ou rubrique indépendante
C’est le cas le plus proche de la publicité en ligne, la différence repose
essentiellement sur le fait qu’il s’agit généralement d’un partenariat à long
terme entre l’annonceur et l’éditeur du site support.
Pour que ce parrainage ait un intérêt, il doit évidemment exister un
dénominateur commun entre le parrain et le sujet du site parrainé.
On pourrait par exemple citer dans ce domaine le site Technosphère parrainé
par Global interface... Dans ce cadre, le site est généralement soutenu par
plusieurs parrains.
Le parrainage total de site
Cette fois, le site est créé à l’initiative du parrain. Il y donc normalement une
totale adéquation entre le site et le secteur d’activité du parrain.
L’investissement sera plus élevé et les retombées sont très difficiles à mesurer
car elles se font sur le long terme dans les domaines de l’image, de la
notoriété et de la proximité client/entreprise.
Les effets seront d’autant plus sensibles que le site fournira un réel service à
ses visiteurs. C’est au parrain de décider de sa visibilité sur le site ainsi créé.
Le parrain doit être très vigilant dans son investissement et sa continuité car
un site bâclé ou comprenant des informations périmées aura un effet
finalement contraire à celui voulu en terme d’image.
Un exemple de ce type de parrainage est le site CyberBricoleur
par le BHV.
financé
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Le site comprend des dossiers pratiques et des forums (outillage, électricité,
plomberie, bâtiment, décoration). On voit bien sûr le lien avec l’activité du
BHV. A condition d’être modéré en continu et d’avoir suffisamment de
participants, ce type de site peut présenter une réelle valeur pour ses
visiteurs.
Dans un autre domaine, il est possible de citer le site Miko dédié aux sports
d’hiver. On peut noter que malgré le froid, la proximité parrain/sujet est quand
même moins forte que dans l’exemple Cyberbricoleur. Sur les 5 sites créés
par Miko en 1999 dont un sur le cinéma il n’en reste que 3.
Le mécénat de site
Comme dans le cadre plus traditionnel, la frontière entre parrainage et
mécénat est parfois ténue. On considère généralement que le mécénat est
une aide à une activité d’intérêt public et que le mécène à une présence
beaucoup plus discrète que le parrain.
Le mécénat obéit davantage à une logique d’image (entreprise citoyenne) ,et il
est parfois difficile de dissocier la réelle volonté citoyenne (ou commerciale) de
l’entreprise des centres d’intérêt du dirigeant historique de l’entreprise
mécène.
Le web peut donner lieu à deux applications distinctes du mécénat sur
Internet.
Il peut être utilisé comme simple relais à une action de mécénat préexistante
Institut Danone
ou au contraire donner lieu à de nouvelles actions de
mécénat.
La Fondation d’entreprise Boulanger a ainsi donné naissance à
Cyberpapy
un site ou des personnes à la retraite peuvent aider les
enfants à faire leurs devoirs.
La mise en place d’un site dans le cadre d’une opération de parrainage paraît
de prime abord très séduisante, simple et peu coûteuse à mettre en place .Ce
n’est qu’une apparence, car les coûts cachés liés à l’animation nécessaire du
site peuvent être relativement importants et il sera souvent plus économique
pour l’entreprise de déléguer la gestion du site pour éviter tout dérapage.
D’autre part, l’investissement ne procure pas forcément les retombées
indirectes espérées et de nombreuses expériences ont été abandonnées dans
le domaine. Tout projet de parrainage devra donc être soigneusement évalué
pour éviter une fermeture ultérieure du site créé pour l’occasion
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i.
Le e-mailing :
le e-mail marketing est à bien des égards l’outil le plus puissant que le
marketer ait jamais connu, ce qui lui vaut aux USA le qualificatif de « killer
application ».
Marché et enjeux de l’e-mail : nous voici dans l’ère des services numériques.
La communication par e-mail présente des avantages multiples :
- Rapide : l’envoi et le réception sont quasi instantanés. Une campagne sera
montée en quelques heures contre plusieurs semaines dans le marketing
direct postal traditionnel.
- Malléable : le support peut aisément être adapté aux contraintes du web, de
la téléphonie, de la télévision ou des assistants mobiles.
- Peu coûteuse : le coût d’envoi est quasi nul.
- Personnalisable : le contenu d’un courrier ne nécessite pas une
infrastructure lourde et onéreuse pour être personnalisé.
- Populaire : l’e-mail est l’outil le plus populaire.
- Traçable : la communication par e-mail permet de mesurer les effets en
temps réel.
- Créatif : le fait que l’e-mail supporte le rich-media lui assure un usage
créatif.
- Asynchrone : le destinataire peut archiver et reconsulter le message.

Le nouveau marketing direct :
L’utilisation du message électronique via Internet pour les opérations
de marketing – l’e-mail marketing - fait à l’heure actuelle, l’objet d’un
spectaculaire développement.
Les avantages du e-mail marketing sont directement liés à ceux de
l’Internet lui-même. Coût très compétitif, simplicité d’utilisation, rapidité
et réactivité optimales plus efficacité. Selon, Jacques Braley, expert
chez Boss conseil plus est spécialiste dans la refonte de système
informations, dans l’introduction des NTIC en entreprise et dans la
réalisation de site web : « Les performances de l’e-mail marketing sont
liées dans une large mesure aux caractéristiques mêmes du fichier
utilisé… En effet, les qualités du fichier d’adresses dépendent d’une
part de la façon dons les informations auront été recueillies pour
constituer le fichier, d’autre part de la manière dont a été établi le
contact avec l’internaute. Seule l’observation des règles strictes dans
le cadre d’un code de bonne conduite permet d’atteindre les
performances élevées dont il fait état».
o
Les différents types de campagnes :
On peut distinguer cinq types de campagnes d'e-mailing, selon
l'objectif défini:
- les campagnes d'information que l'on retrouve le plus
souvent sous la forme de newsletters, avec du contenu
rédactionnel apportant une valeur ajoutée au destinataire ;
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- les campagnes de fidélisation dans lesquelles vous
proposez des offres généralement commerciales, adaptées à
vos différents fichiers de contacts, afin de garder un contact
régulier avec vos clients et les amener à commander
régulièrement chez vous ;
-les campagnes de prospection et de recrutement : il peut
s'agir d'une offre commerciale particulièrement attractive pour
générer un premier achat, ou d'une campagne de parrainage
qui va inciter vos contacts à communiquer les adresses e-mails
de leur entourage, susceptible d'être intéressé par vos produits;
- les campagnes événementielles pour tout lancement d'un
nouveau produit, la présence sur un salon, l'organisation d'une
conférence, l'invitation à une vente privée, etc... ;
-les campagnes de communication interne à l'entreprise :
dans le cas de grandes entreprises ou d'entreprises souhaitant
communiquer avec ses points de ventes ou ses agences, l'emailing représente un outil extrêmement rapide et peu coûteux
pour informer le plus grand nombre.
o
Les dérives possibles : le spamming
La modicité des coûts et la relative simplicité du fonctionnement
incitent de nombreuses entreprises à profiter de l’explosion de
l’Internet pour véritablement inonder le réseaux des réseaux,
pratiquant ainsi ce que l’on appelle le spamming.
Si les entreprise spécialisées dans l’e-mailing utilisaient ces
moteurs pour faire de la diffusion en masse d’e-mail, 20
milliards d’e-mails commerciaux seraient véhiculés chaque jour
sur le net, chaque internaute recevrait quotidiennement 60 email non sollicités et le montant des frais de connexion entraîné
par leur téléchargement serait de 10 milliards d’euros par an.
Face à de tels risques, les professionnels du secteur se sont
organisés et ont commencé à prendre des mesures visant
d’une part à protéger l’internaute et d’autre part à prévenir un
formidable engorgement des « autoroutes » qui serait
préjudiciable à tous.
Il faut savoir qu’avant d’adresser un e-mail à un internaute, il
faut solliciter son autorisation. C’est la permission marketing ou
marketing autorisé :

L’opt-out : l’internaute s’inscrit sur une liste d’opposition
qui est portée à la connaissance des sociétés
spécialisées dans le e-mailing. Différentes listes par
pays existent, ou registre d’opt-out, l’une des principales
est la liste « e-Robinson » fonctionnant sous l’égide de
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
o
la Fevad (Fédération des entreprises de vente à
distance).
L’opt-in : l’opt-out ne peut assurer qu’une protection
limitée de l’internaute. Elle consiste à n’envoyer des emails commerciaux qu’aux internautes ayant exprimé
clairement le souhait de recevoir des messages ciblés
correspondant à leurs pôles d’intérêt.
Le marketing Viral :
Technique de promotion sur Internet, parfois involontaire,
reposant sur une logique proche du bouche à oreille : les
internautes eux-mêmes deviennent vecteurs de la marque ou
du service en l'utilisant (marketing viral passif) ou bien en le
recommandant à leurs connaissances (marketing viral actif).
Les modes de propagation du marketing viral et sa vitesse sont
peu maîtrisés. Employé de façon involontaire, le marketing viral
ne coûte rien tout en se révélant très efficace.
Quand le e-pub devient un gag Pour capter l'attention des
internautes, les annonceurs se lancent dans une course à
l'originalité où l'humour est un atout de premier choix.

Décryptage de cette nouvelle tendance.
Le e-viral favorise la notoriété de la marque l'utilisation
d'un ton décalé et humoristique dans des films inédits
sur le Web n'a qu'un but : renforcer la visibilité du site
événementiel, donc la notoriété de la marque, via la
technique du marketing viral.
Exemple : Neuf Telecom , Post-it Communiquerpostit.com comptabilise plus de 100.000 visites depuis
le 1er mai et a enregistré quelque 25.000 demandes
d'envoi d'échantillons gratuits.
Humour, certes, mais avec le plus grand sérieux,
marketing interactif mixant tous les ingrédients on line
susceptibles d'accroître la notoriété de la campagne
doivent intriguer suffisamment l'internaute pour que
celui-ci soit amené à cliquer sur la publicité et se rendre
sur le mini-site dédié à la campagne. Saga en trois
leçons de King Coach le site dédié à cette opération,
Communiquer-postit.com. La marque Post-it et sa
gamme de produits y sont mises en évidence.
2. Le marché et le Marketing
Le marché de la publicité sur Internet est en augmentation constante chaque année.
Il est vrai que c’est un domaine qui est encore assez nouveau pour des investisseurs
habitués depuis longtemps à fonder leurs campagnes sur des médias plus
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traditionnels. De fait on ne se trouve pas encore face à une confrontation entre
annonceurs comme ça peut être le cas dans d’autres médias.
En Europe, c’est au Royaume-Uni que l’on trouve les dépenses les plus élevées en
terme de publicité en ligne, seul pays européen où ces dépenses dépassent celles
qui sont liées à la publicité à la radio (3,8% des investissements plurimédias pour la
radio contre 3,9% pour Internet).
Le marché français de la publicité sur Internet se place au deuxième plan au niveau
européen avec une croissance record de 78% dans l’année 2004 pour atteindre 840
millions en terme d’investissement en ligne (4,5% des investissements plurimédias,
chiffre qui s’élève à 6% si l’on considère les sommes consacrées aux liens
sponsorisés sur les moteurs de recherche).
A titre de comparaison, il est tout de même important de noter que le marché de la
publicité on-line aux Etats-Unis brasse près de 7500 millions d’euros pour l’année
2004. Mais le marché Outre-atlantique augmente moins fortement qu’en Europe,
l’outil Internet y étant implanté depuis plus longtemps.
Les investissements publicitaires en ligne en Europe
(en millions d'euros)
UK
France
Investissements en
955,0
840,0
ligne en 2004
Evolution 2004/2003 + 60 % + 78,1 %
Part du Net
3,9 %
4,6 %
Source
IAB /
PwC
IAB / TNS
MI
All.
It.
Es.
US *
385,0
107,0
94,5
7.430,3
-3,0 %
IAB /
Nielsen
MR
+ 27,4 % + 30,3 % + 32,0 %
1,5 %
-5,5 %
IAB /
IAB /
IAB /
ACPOnline /
PwC
PwC
PwC
Source : Journal du Net, avril 2005 - * : dernières estimations
En France, les chiffres publiés récemment par IAB France et TNS montrent que la
tendance à la hausse est confortée pour le premier semestre 2005 avec une hausse
d’investissement de 74% par rapport à la même période de l’année précédente.
Au rang des sites qui tirent le plus de bénéfices de cette nouvelle forme de publicité,
on note les sites portails et les moteurs de recherche .On trouve ensuite les sites de
FAI et les sites d’informations. Yahoo se pose comme le premier support publicitaire
français en ligne avec 69,1 millions d'euros de recettes brutes et 14,7 % de part de
marché. Viennent ensuite Wanadoo et MSN avec respectivement 13.8% et 11% de
part de marché.
Les dix premiers sites Internet supports au premier semestre 2005
Site
Investissements (en millions d'euros)
Part de marché
Yahoo
69,1
14,7 %
Wanadoo
MSN
AOL
Pages Jaunes
64,9
51,6
44,2
33,1
13,8 %
11,0 %
9,4 %
7,0 %
Lycos
Tiscali
Skyrock
30,8
26,5
25,9
6,6 %
5,6 %
5,5 %
Au Féminin
TF1
11,2
2,4 %
11,2
2,4 %
Source : TNS Media Intelligence / IAB France, septembre 2005
16
« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
On peut s’étonner de ne pas voir Google arriver dans ce trio de tête (il ne figure pas
non plus parmi les dix premiers supports publicitaires on-line). Cela vient du fait que
ce dernier ne dispose que d’une offre de liens sponsorisés et pas d’encarts
publicitaires à proprement parler. Mais les revenus générés par cette seule source
sont colossaux, plus de trois milliards de dollars au niveau mondial. Ces liens
sponsorisés ne sont que très rarement comptabilisés dans les statistiques relatives à
la publicité sur Internet. Pourtant ils représentent un marché très important (près de
30% en France et 40% aux Etats-Unis).
Au total, plus de 900 annonceurs ont misé dans des campagnes on-line au premier
semestre 2005, soit près de 3,3 % des annonceurs tous médias réunis. Les
annonceurs les plus présents sont Ebay (33 millions d’euros), Switch Voyages (24
millions d’euros) ou encore la SNCF (21 millions d’euros). Plus de 40% des
annonceurs sont novices dans le domaine de la publicité interactive, et on remarque
des enseignes telles que H&M, Sephora, Go Sport, Etam, Afflelou, Dior ou Chanel
Parfums.
D’un point de vue plus général, c’est le secteur des télécoms qui représente le
premier secteur en terme d’investissement sur la toile, près de 106 millions d’euros
ont été investis, ce qui représente 22,6% de part de marché. On trouve ensuite le
tourisme (91 millions d’euros) et les services (55 millions d’euros).
On note une forte concentration des investissements car les dix annonceurs qui ont
eu le plus de poids durant le premier semestre ont communiqué sur environ sept sites
seulement.
Si l’on devait comparer la part de marché de l’Internet dans les investissements
publicitaires plurimédias, celle-ci se limiterait à 7% au premier semestre 2005.
Arrivent en tête les investissements publicitaires consentis dans la presse (33%) puis
la télévision (27%) et la radio et la publicité extérieure qui s’octroient toutes les deux
16% de part de marché.
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
Mars 2005
Au plan mondial, la part d’Internet devrait représenter 4,1% du marché publicitaire
plurimédias en 2005 contre 3,6% l’année précédente. Selon les projections de
ZenithOptimedia pour les soixante pays couverts par son étude, les investissements
publicitaires en ligne atteindront 16,4 milliards de dollars en 2005 et grimperont à 21 milliards
à l’horizon 2007. Aux USA notamment, les investissements dans le e-pub devraient faire un
bond de 34% en un an.
Soulignons que « la publicité en ligne, qui pèse déjà plus lourd que le segment de la publicité
cinéma, aura alors en ligne de mire le marché de l’affichage qui devrait atteindre, toujours à
l’horizon 2007, les 24,5 milliards de dollars » rapporte Le Journal du Net du 13 septembre
2005 (http://www.journaldunet.com/0509/050913marche-pub.shtml).
a. Les coûts de la publicité en ligne
Le coût de création d’un bandeau s’élève généralement entre 200 et 300
euros hors taxes pour une bannière fixe et de 400 à 800 euros pour une
version animée. Les bannières rich media et les créations d’"out of box" sont
elles nettement plus chères et peuvent selon leur complexité dépasser les 3
ou 4000 euros, notamment pour des bandeaux vidéo et sonores ou des
bandeaux jeux. Les coûts sont cependant loin d’être homogènes d’un
prestataire car il y a de grosses différences de qualité et on note également
l’émergence de graphistes freelance qui pratiquent des prix moins élevés.
Même si le coût d’une bannière peut sembler très faible par rapport aux coûts
de production nécessaires sur d’autres médias, il faut noter qu’une campagne
18
« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
ambitieuse peut nécessiter la création de 10 à 20 bannières différentes, voire
plus dans certains cas pour mieux cibler les messages.
Concernant le prix des espaces publicitaires, il est difficile d’avoir une vision
globale de l’offre mais l’exemple des tarifs proposés par le groupe l’ExpressExpansion est assez significatif. Selon les sites Internet du groupe, les prix
varient du simple au double (les bandeaux sont compris entre 25 et 50 euros,
les pop-up entre 55 et 100 euros par exemple, à noter qu’un système de
« pack » est souvent mis en place). En ce qui concerne la méthode très
répandue du sponsoring de newsletter, les prix varient selon le nombre
d’abonnés entre 1000 et 3500 euros par envoi.
Il existe essentiellement deux modes de tarification de l’espace publicitaire,
l’un est basé sur une tarification classique de l’espace au nombre de pages
avec publicité vues et l’autre sur un paiement à la performance.
La facturation au coût pour mille (CPM) ou coût pour mille pages avec
publicité (CPMPAP) est le mode standard de facturation de la publicité sur
Internet. Il correspond à la somme brute que doit payer un annonceur pour
voir son bandeau affiché mille fois sur un site ou un réseau.
Le fait qu’un site affiche un CPM plus élevé que la moyenne ne résulte donc
pas du fait qu’il ait une audience supérieure en volume, mais normalement du
fait que son audience soit plus qualifiée ou plus recherchée par les
annonceurs.
Différents acteurs proposent aux annonceurs de payer leur espace publicitaire
en fonction du nombre de clics obtenus. Il convient cependant de souligner
qu’en acceptant d’être rémunéré à la performance, un site éditeur accepte
tacitement de ne pas être rémunéré pour l’essentiel des affichages
publicitaires.
Enfin, il existe un système de rémunération par affiliation, procédé par lequel
un site marchand rémunère un réseau de sites partenaires affiliés qui arborent
ses différents supports publicitaires et lui ramènent des visiteurs. La
rémunération des affiliés qui se fait à la performance, peut être basée sur les
visites générées par les partenaires, sur les ventes réalisées sur le site
marchand, sur un nombre de formulaires remplis ou sur toute autre base
prévue dans le contrat d’affiliation. Selon ce principe, le site Amazon bénéficie
gratuitement de plusieurs centaines de millions d’affichages mensuels grâce à
son réseau de plus de 300 000 affiliés.
19
« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
b. Le ciblage
La fin des années 1990 a vu l’apogée des bandeaux publicitaires. Cependant,
le taux de clic sur ces éléments a atteint un niveau tellement faible (0,5% en
2001) que les annonceurs ont dû revoir leur position et développer ou affiner
leurs stratégies de ciblage. Les bénéfices du ciblage peuvent être caractérisés
par un exemple. En effet le cas de l’éditeur 24/7 Real Media (qui propose une
solution logicielle appelée Open Adstream) est des plus intéressants. A force
de diversification des critères de ciblage, le serveur de publicité de l’éditeur est
capable de desservir une bannière différente en fonction du moment de la
journée et de la configuration de l'ordinateur de l'internaute, mais également
en fonction de sa localisation géographique (cela a notamment permis au FAI
Telecom Italia de limiter sa campagne pour la promotion de son offre ADSL
aux résidents des villes qu’il couvre). Pour obtenir la licence de la solution
Open Adstream, il vous en coûtera 45 000 euros par an.
Il existe une diversité importante dans les méthodes de ciblage des
internautes et il est souvent fondamental de les croiser pour une plus grande
efficacité.

Le ciblage par affinité cible / support
Le ciblage par affinité cible / support consiste à choisir un site ou une
page support pour l’insertion d’un bandeau publicitaire en fonction d’un
profil d’audience déduit de la thématique du site. Ce type de ciblage se
rapproche de celui qui est employé dans la presse magazine. Mais la
précision du ciblage a cependant une limite liée à l’audience car plus
un site est spécialisé, plus son audience est a priori faible. Les frais de
création et de mise en place des campagnes peuvent alors devenir
très importants pour une audience très faible.

Le ciblage par profil
L’établissement des profils se fait de deux façons : le profil déclaré ou
la prise en compte des visites précédentes.
Le premier cas se retrouve notamment sur les sites de services
gratuits (messagerie, hébergement…) qui obligent souvent les visiteurs
à communiquer des renseignements sociodémographiques à leur
sujet. La limite de cette méthode est bien entendu la prolifération de
données erronées.
Le système de prise en compte des actions précédentes de
l’internaute sur le site (ciblage comportemental) n’est pas touché par
ce problème et permet de déduire certaines informations essentielles.
L’avantage prédominant de cette technique de ciblage est qu’elle
repose sur un historique et ne se base donc pas sur un comportement
ponctuel. Sur le site du New York Times, un individu est rattaché à un
segment lorsqu’il visite cinq fois ou plus en un mois les contenus de la
rubrique correspondant au segment.
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006

Les tranches horaires sur Internet
Aussi surprenant que cela puisse paraître, il existe depuis 2002 un
système de prime-time sur le net. Cependant, il semble bien que les
comportements de consommation horaire soient moins marqués que
dans les autres médias (hormis les sites de presse qui ont une
audience particulièrement élevée en début de matinée).

Le ciblage sur protocole Internet (hors adresse IP)
Dans le cadre du protocole technique de l’Internet (protocole IP),
lorsque des pages html sont demandées par le navigateur d’un
internaute à un serveur, celui-ci se voit transmettre certaines données
sur le visiteur. Parmi celles ci on trouve, le logiciel de navigation utilisé
et sa version, l’adresse IP du visiteur et le nom de domaine
correspondant (celui du fournisseur d’accès ou de l’entreprise) et la
page web visitée précédemment. La transmission de ces données en
temps réel permet un ciblage performant. On a vu par exemple
Microsoft, dans le cadre de son offensive contre Netscape, afficher un
bandeau proposant le téléchargement de la dernière version d’ Internet
Explorer.

Le ciblage sur profil externe
Le principe de l’utilisation de profils à partir d’une base de données
externes au site support est toujours le même. Avant l’affichage du
bandeau, le logiciel publicitaire va interroger une base de données
fournie par un partenaire pour savoir si le contact y est connu. Si c’est
le cas, le message envoyé dépendra des données disponibles dans la
base (données comportementales, profils d’intérêt ou données
démographiques).

Le ciblage par localisation des adresses IP
L’intérêt du ciblage par localisation sur adresse IP est évident pour les
annonceurs. Il s’adresse tout d’abord à ceux qui ont une activité qui ne
s’exerce que dans une aire géographique spécifique. Pour un site
comme celui du Monde qui est consulté par un grand nombre
d’expatriés, le ciblage par géo-localisation IP permet de différencier
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
l’audience internationale et celle des résidents français. Même si la
technique s’est fiabilisée et si elle peut présenter un grand intérêt en
terme d’efficacité, les campagnes publicitaires utilisant le ciblage
géographique basé sur l’adresse IP sont encore rares sur l’Internet
francophone. Quand elles existent, elles se font essentiellement au
niveau du pays de provenance de l’internaute, les campagnes utilisant
un niveau de ciblage plus fin tel que celui du code postal ou de la ville
se font encore essentiellement aux USA.

Le ciblage météorologique
Le ciblage météorologique semble particulièrement intrigant. Mais il ne
s’agit pas à proprement parler de viser une catégorie d’individus mais
plutôt d’adapter certains contenus publicitaires en fonction de la météo
actuelle ou à venir. Le principe n’est pas nouveau mais l’outil
informatique permet très aisément de programmer une campagne jour
par jour en fonction des conditions météo nationales. Les sites
d’informations météo sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à
proposer aux annonceurs des fonctions de ciblage liées en temps réel
liées aux conditions météo nationales présentes ou prévues ou aux
conditions météo consultées par l’internaute sur une zone
géographique donnée.
L’ensemble des exemples de méthodes de ciblages présentées montre la
diversité qui s’offre aux annonceurs pour que leurs campagnes de publicité
sur Internet aient des retombées optimales. Mais il faudra quand même
remarquer que lorsque les objectifs de la campagne sont de toucher une cible
très large et peu spécifique, les annonceurs recherchent davantage la
puissance publicitaire qu’un ciblage par affinité. Cette puissance est
caractérisée par la capacité d’un site à générer rapidement un très grand
nombre de visites et pages vues. En terme de coût, cela peut s’avérer
équivalent à une stratégie pointue de ciblage et la logistique est d’autant plus
simplifiée que l’annonceur limite son action à quatre ou cinq sites. En savoir
plus sur le ciblage : www.abc-netmarketing.com/rubrique.php3?id_rubrique=42
c. Les nouveaux métiers : Les métiers de la publicité sur le net ou
webvertasing
Le marché se professionnalisant, les techniques étant de plus en plus
complexes et les budgets de campagnes plus élevés, le recours à une
agence devient de plus en plus systématique dans le cadre d’une campagne
en ligne. Il est de plus en plus rare que les annonceurs prennent en charge
eux-mêmes leurs campagnes.
Le marché du web est en pleine effervescence et la plupart des groupes de
communication ont crée qui une cellule, qui un département qui même une
filiale multimédia .Sur ce marché, les agences traditionnelles sont
concurrencées par d’autres structures spécialisées et autonomes : les
agences interactives.
n.b : Ces agences ont pour force une bonne légitimité car elles furent les
premières sur le marché et possèdent par nature une bonne culture Internet.
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
Elles ont cependant du mal à intégrer leur proposition de communication
interactive dans une politique de communication plus globale et se sont
parfois montrées un peu trop dépendantes financièrement de start-up à la
santé un peu fragile.
(Les agences conseils
(Intégration d’Internet dans une campagne de communication

Les agences média doivent être capables de conseiller les clients
sur le choix des supports on-line :
C’est le conseil stratégique ou webplanning . Les centrales
développent des outils et bases de données permettant d’optimiser
l’allocation des ressources. Ces agences développent également
des activités de conseil sur les autres techniques de
communication interactive (référencement, sponsoring, sponsoring
newsletters...).
Campagne sur le web
Webplanner
La fonction créative : avec un directeur artistique ou un
concepteur rédacteur. Ces professionnels formés aux métiers de la
création, possèdent aussi une forte sensibilité à la technologie et
une certaine expérience de navigation sur le web.
Le versant technique. Il est assumé par un informaticien qui doit
se tenir au courant des innovations techniques.
o
Les types de centrales
Pour les achats d’espaces sur Internet, il existe à l’heure actuelle
deux types de centrales d’achat d’espace.
Il existe en France de grands groupes traditionnels d’achat
d’espace déjà présents sur les grands médias (Carat, OMD, MPG),
dont les moyens permettent de créer ou d’acheter toutes les
données et études nécessaires pour limiter au maximum la part
d’incertitude lors de décisions stratégiques ou d’achats média.
Certaines centrales ont ainsi créé des bases de données très
riches et très détaillées des différents supports proposés sur le
réseau pour optimiser leurs recommandations.
Ces centrales sont le plus souvent fortement liées à des agences
média, spécialisées dans la communication on-line et / ou off-line,
qui d’un côté mettent en place des stratégies médias pour leurs
clients, et de l’autre se chargent d’acheter les espaces publicitaires
pour le compte de ces mêmes clients.
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
Les nouvelles centrales on-line comme Eurecate se veulent une
alternative aux centrales traditionnelles et sont généralement
fondées par des regroupements d’agences interactives. Elles sont
essentiellement spécialisées dans le conseil et l’achat d’espaces
interactifs.
Pour ce faire, les agences disposent de plus en plus d'outils,
comparables à ceux qu'elles utilisent depuis des dizaines d'années
pour construire leurs plans médias. « En termes d'outils, Internet
est le média mesuré le plus précisément », constate Olivier
Deletombe, directeur Internet de Carat Expert, filiale d'Aegis
Media. Nous travaillons sur le GRP, la couverture, la répétition, qui
nous permettent de calculer les performances et d'optimiser les
plans ».
A la base de ces indicateurs, la mesure d'audience, fournie par les
outils user-centric (données sur panel de type Nielsen), site-centric
(pages vues) et ad-centric (nombre d'affichages des publicités).
Comme pour la publicité on-line, logiciels de média-planning et
études média-marchés (croisant les comportements de
consommation et des habitudes média) complètent les rouages du
média-planning online.
http://www.abc-netmarketing.com/choix_gloss.php3
GRP Gross Rating Point
Le GRP correspond au nombre moyen de contacts publicitaires
obtenus sur 100 individus de la cible visée. GRP = (couverture en
%) x (répétition moyenne). Il s’agit de l’indicateur roi de
performance des campagnes sur les grands médias. Les panels
permettent théoriquement de mesurer un GRP Internet.
o
Web agency (agence web)
Agence de communication spécialisée dans la communication
interactive. L’essentiel des missions d’une agence web a trait à la
création de sites web et aux phases de conseils et d’animation
marketing qui peuvent y être liées.

Les nouveaux métiers du Net
Trafic manager, privacy champion, e-CRM manager : il y a dix ans,
ces postes n'existaient pas. En développant de nouveaux besoins,
Internet a créé de nouvelles fonctions.
o
Quelques méthodes proposées par les agences
Co-branding
L’agence conseil en communication peut mettre en place des
stratégies de promotion en réunissant plusieurs marques,
généralement deux marques complémentaires, dans un même
produit ou une même action de communication. Internet peut
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
donner lieu à des actions intéressantes de co-branding basées sur
la convergence d’intérêt et la proximité (un clic) d’un site à l’autre.
Ces stratégies peuvent être mises en place en fonction de l’âge, du
sexe de la cible visée.
Marketing relationnel
L’agence conseil peut aider l’entreprise à bâtir une relation continue
et régulière avec ses clients ou prospects en dehors des actions
publicitaires ou des relations ponctuelles de ventes. Ce système
permet d’améliorer la proximité client entreprise. La mise à
disposition d’une liste de diffusion peut être un exemple de
marketing relationnel sur Internet aux frontières de la publicité et du
marketing direct.
3. Le mobile et la publicité :
A - L'analyse du marché français :
Avec 43,9 millions de clients, le taux de pénétration total en métropole au 30
juin s'établit à 75,0 %. Le parc actif total représente en métropole 98,5 % du
parc de clients total à la même date. En prenant en compte uniquement le
parc actif, le taux de pénétration "actif" en métropole s'établit à 73,8 %.
Le développement de l’usage des SMS, notamment auprès des jeunes se
traduit par leur poids de plus en plus significatif dans le CA des opérateurs. Ils
représentaient fin 2003 un peu plus de 7% de leurs revenus contre 2% en
2000.En 2004 ,76%des jeunes envoient ou reçoivent quotidiennement un ou
plusieurs SMS.
B - Le Marketing Mobile Multimédia
95% des SMS sont lus mais il y a une limite technique : le message est en
160 caractères maximum. Les MMS offrent plus de possibilités mais
seulement 20 millions de portables sont équipés en France.
Le SMS offre un excellent rapport qualité/prix, allant de la formule du
couponing mobile
à des opérations de voting surtaxées.
ATHLÈTE'S FOOT MET EN PLACE UNE CAMPAGNE DE MARKETING
DIRECT PAR SMS
La campagne d'envoi de SMS, mise en œuvre et intégralement gérée par
Phonevalley, avait pour but de créer du trafic dans des magasins de Paris et
de la région parisienne. Pour conquérir de nouveaux clients, les magasins ont
mis en place une offre promotionnelle
très avantageuse, uniquement
accessible via le SMS reçu.
COLUMBIA HOME VIDEO LANCE UNE CAMPAGNE DE MARKETING
DIRECT INTERACTIVE PAR SMS POUR LA SORTIE DU DVD XXX
Cette opération s'est traduite par l'envoi de SMS à une cible cinéphile
selon des critères donnés. Chaque SMS envoyé est couplé à un service
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
interactif SMS+.(Le trafic des SMS + a augmenté de 66% en 2004)
J.M. WESTON PRÉSENTE SA NOUVELLE COLLECTION EXCLUSIVE VIA
MMS
Un nouveau canal de communication qui s'adapte parfaitement au secteur du
luxe
(En 2004 prés de 80 millions de MMS se seraient échangés.)
Quelles évolutions peut-on concrètement attendre, à court terme, en
Europe ?
Lancôme fait tester les affiches interactives sur les Champs-Élysées. Dans le
métro londonien, des affiches publicitaires annonçant le lancement d'un CD
ont été mises en place. Grâce à Bluetooth, l'abonné pouvait télécharger une
musique du groupe promu en passant devant l'affiche interactive.
A l'Apple Expo, la société française Kameleon a placé des accès Bluetooth
desquels les visiteurs ont pu télécharger du contenu sur les exposants. En
Europe, c'est bien le Bluetooth qui sera le fil directeur des premières vraies
campagnes de marketing sur mobile.
Au Japon, les annonceurs utilisent les codes barres QR. Ces codes barres
sont scannés par l'appareil photo intégré au téléphone portable, ce qui renvoie
directement sur la page du site Internet mobile du produit.
En Europe, on se dirige plutôt vers un mobilier urbain interactif qui
fonctionnera grâce à Bluetooth.
Avec télévision et vidéo, les mobiles sont devenus un média à part
entière
Sur une base de plus de 500.000 abonnés au 3G à la fin de l'année, et de 2
millions fin 2006, il y aurait un public potentiel d'un million de Français à la fin
de l'année prochaine.
Des innovations sont encore prévisibles: avec « la cellevision » le premier
service de diffusion numérique multimédia par satellite qui fait un tabac en
Corée pour la télévision, et la fabrication de films de fiction adaptés pour le
format portable .En Grande Bretagne, Vodafone et ses principaux rivaux
misent sur le sport pour attirer le chaland et proposent des résumés de match
,de courses de chevaux .
L’imagination des publicitaires va utiliser le désir des consommateurs de rester
toujours connectés sans être condamnés à l’immobilité
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
4. Les enjeux économiques pour la presse traditionnelle et les autres médias
a. Internet face aux médias traditionnels : l’e-pub grignote des parts de
marché
L’Express raconte dans son édition du 16 mai 2005 l’histoire d’ « Epic 2014 »,
« petit film choc pronostiquant la fin de la presse écrite d’ici à 2014, terrassée
par Googlezon, une cyberagence de l’information née de l’alliance d’Amazon
et de Google ».
Pure fiction ? Pas si sûr si l’on en croit les propos - rapportés par L’Express de Philip Meyer, professeur de journalisme à l’université de Caroline du Nord
qui juge « ce scénario largement plausible ». En effet, les ventes des journaux
« papier » sont au plus bas aux USA et la presse quotidienne française et
européenne n’est pas épargnée par la récession.
Dans ce contexte, on peut augurer de conséquences quant à la répartition des
investissements publicitaires entre les différents médias. Le magazine
Stratégies (20 octobre 2005) affirme d’ailleurs que « les annonceurs français
de la grande consommation et de l’automobile prévoient de multiplier par 2,6
leur budget de publicité en ligne en 2007 par rapport à 2004 (…) Cette
envolée serait financée pour partie par une réallocation des budgets médias,
au détriment surtout de la télévision et de la presse écrite. »
Une étude de l’agence ZenithOptimedia parue au printemps 2005 parvient à la
même conclusion : les dépenses publicitaires dans le monde profiteront de
plus en plus à Internet, au détriment de la télévision en particulier mais aussi
de la presse écrite et de la radio. Mais pas avant l’horizon 2007 selon
l’agence, filiale de Publicis.
« Internet ne cannibalise pas les autres médias. L’augmentation des
dépenses de publicité sur le Web sera financée par des arbitrages avec les
autres médias, mais aussi par une création de valeur, à hauteur de 40 à 60%
selon les secteurs » tempère Luc Tran Thang, président du Syndicat des
régies Internet, dans ce même « Stratégies ».
b. Une part encore modeste malgré tout
Aujourd’hui, la part du Web dans le marché publicitaire mondial reste
cependant modeste au regard des autres médias, se situant à environ 4%.
Elle devrait atteindre au moins 4,7% en 2007, la part de la télévision stagnerait
alors à 37 ,4% cette même année avant de baisser légèrement à terme, celle
de la presse quotidienne passerait sous la barre des 30%, la part de la presse
magazine et de la radio redescendrait respectivement à environ 13 et 8%.
(Sources Présence PC, Tomshardware.fr, Silicon.fr)
En Europe, 7% des dépenses publicitaires devraient aller à Internet en 2007,
proportion qui atteindrait 15 à 20% à l’horizon 2015 (source EIAA : European
interactive advertising association).
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
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En France, les investissements publicitaires globaux ont progressé d’environ
11% en 2004. Ceux consacrés à Internet ont fait un bond de 78% la même
année (Le Monde du 4 avril 2005). A l’instar de ce que l’on constate au niveau
mondial, l’Internet capte en France 4% à 5% des recettes du marché
publicitaire (source TNS Media Intelligence), voire 6% si l’on tient compte des
liens sponsorisés. Sa part de marché est en hausse constante et constitue
de plus en plus une réelle concurrence pour les médias traditionnels. Selon le
Journal du Net du 9 septembre 2005 concernant la e-pub, le marché français
a progressé de 72% en un an.
Confrontée au phénomène Internet, la presse traditionnelle s’est lancée elle
aussi sur le Web pour ne pas être en reste. Avec plus ou moins de réussite
à l’arrivée. Jean-Marie Charon, chercheur au CNRS, constate (L’Epress du 16
mai 2005) qu’«avec l'arrivée d'Internet, la plupart des journaux ont fait le pari
d'offrir du contenu gratuitement sur leurs sites, en espérant générer des
pratiques de fidélisation. Mais cette stratégie n'a pas fait ses preuves et le
public s'est habitué à obtenir l'essentiel du journal sans payer.» La tentative de
diversification électronique de la presse traditionnelle semble donc trouver ses
limites. Et avec un lectorat « papier » globalement à la baisse, les recettes
publicitaires de ces médias risquent fort de suivre la même tendance.
5. La législation
a. Une loi pour sécuriser Internet
Renforcer la sécurité du cyberconsommateur : c’est l’objectif essentiel de la loi
pour la confiance dans l’économie numérique (LEN) qui a été adoptée
définitivement par le Parlement français en juin 2004 (cf. internet.gouv.fr,
http://www.internet.gouv.fr/information/information/dossiers/loi-pour-confiancedans-economie-numerique-len/les-principales-dispositions-len41.html?var_recherche=loi+LEN).
L’article 20 de cette loi vise en particulier la publicité sur Internet qui, dit le
texte, « doit être clairement identifiée » comme telle. Une disposition que le
BVP (Bureau de vérification de la publicité) encourage fortement les
professionnels de la publicité en ligne à mettre systématiquement en œuvre
(lire l’article de 01net http://www.01net.com/editorial/277961/go/la-publicitesur-internet-se-refait-une-conduite/ ).
Le texte de loi interdit par ailleurs le « spamming », c’est-à-dire la publicité non
sollicitée par messagerie électronique, sans le consentement préalable des
destinataires (ce qu’on appelle l’« opt-in », une disposition qui a été limitée
aux seuls particuliers).
Au-delà de cette loi de juin 2004, les dispositions générales régissant la
publicité s’appliquent bien évidemment au web : loi Sapin, interdiction de faire
de la publicité mensongère (code de la consommation, cf. document
DGCCRF, http://www.minefi.gouv.fr/minefi/recherche/lance_recherche.php),
interdiction également d’avoir recours à la publicité pour certains produits
particuliers tels que les médicaments, le tabac et l’alcool (loi Evin, cf. Le
Journal du Net, http://www.journaldunet.com/juridique/juridique041006.shtml),
ce dernier bénéficiant toutefois d’un « régime dérogatoire ».
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
Autre obligation s’appliquant aux messages diffusés sur des supports
électroniques : ils doivent être rédigés en langue française (loi Toubon de
1994).
Le web étant un réseau mondial, la législation nationale devient cependant
rapidement inopérante, ce qui est interdit en France ne l’étant pas
nécessairement dans d’autres pays. On peut citer en particulier la publicité
pour les médicaments, par exemple celle pour le Viagra qui a fait l’objet de
nombreux spams en provenance des USA à l’époque où sa vente n’était pas
encore autorisée dans l’Hexagone (cf. article Medisite.fr,
http://www.medisite.fr/La-vente-et-le-publicite-des,2574.html).
b. La protection du consommateur
Face à des méthodes marketing qui peuvent parfois être jugées agressives
(spams en série, pop-ups à répétition, phishing, etc.), le consommateur
français n’est pas sans défense s’il se laisse tenter par le commerce
électronique.
D’une part, les dispositions du droit de la consommation français s’appliquent
sans restriction à Internet, que le site marchand soit basé en France où à
l’étranger (cf. l’article de 0Faute
http://www.0faute.com/droitconsommation.htm). Mais dans ce dernier cas en
particulier, les moyens d’application de la loi française et les possibilités de
recours du consommateur en cas de litige sont difficiles à faire valoir à ce jour
(lire l’interview de la CLCV :
http://www.01net.com/editorial/260282/go/frederique-pfrunder-(clcv)/ et l’article
de Présence PC http://www.presence-pc.com/tests/Achat-en-ligne-et-enmagasin-vos-droits-294/).
Cependant des jurisprudences commencent à apparaître et les Etats et/ou les
« e-marchands » tentent de s’organiser pour sécuriser au maximum les achats
sur la toile (cf. www.econsumer.gov/francais/index.html).
D’une façon générale, l’e-commerce est assimilé à de la vente par
correspondance et donne les mêmes garanties au consommateur, notamment
le délai de rétractation de 7 jours.
Par ailleurs, la loi Informatique et Libertés de 1978, modifiée en 2004 et
donnant notamment davantage de pouvoirs à la CNIL (Commission nationale
informatique et libertés), assure au citoyen un droit d’accès, de rectification et
d’opposition à toutes les informations nominatives le concernant dans des
fichiers informatiques.
Enfin, la CNIL souhaite fortement que les sites Internet qui ont recours aux
cookies - généralement à des fins commerciales - pour glaner des
informations personnelles sur les internautes en informent clairement ces
derniers. Mais ne s’agit-il pas le plus souvent d’un vœu pieux ?
Conclusion
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« La publicité et les NTIC » Vincent Ménard - Guillaume Mougel - Annick Patrizio - Christel Richeux
EJCM 2005 – 2006
Avec un nombre d’internautes et d’utilisateurs de mobiles sans cesse croissant (cf. la mise
en route du plan gouvernemental RE/SO 2007), la publicité sur ces nouveaux médias devrait
attirer de plus en plus d’annonceurs à moyen terme, notamment la grande distribution et
l’agro-alimentaire.
- Cela ne va-t-il pas envahir totalement nos écrans et provoquer un rejet de la part des
consommateurs?
- A l’inverse, cela ne va-t-il pas entraîner de la part des supports une régulation de l’espace
alloué aux annonceurs et de ce fait augmenter les prix ?
- Comment les médias traditionnels vont-ils réagir face à cette concurrence de plus en plus
forte, accentuée par l’ouverture prochaine à la grande distribution de la publicité
télévisuelle ?
- En tout cas, pour les annonceurs la e-pub apparaît complémentaire des autres médias et
améliore la couverture, la pression et la rentabilité des campagnes. Selon Frédéric Joseph,
président de l’IAB France « l’intégration d’Internet dans une stratégie média est quelque
chose d’irréversible ».
************
GLOSSAIRE
Bibliographie
Sources : Technologie de l’information et des communications – perspectives de
communications d’OCDE rapport 2003
http://www.undp.org/hdr2001/french/
rapport 2001 sur le développement humain et les nouvelles technologies
Webographie
http://www.iabfrance.com/
http://www.journaldunet.com
http://www.abc-netmarketing.com/
http://www.droitdunet.fr/
http://www.unige.ch
http://www.serialwireless.net
http://www.01net.com/
http://www.internet.gouv.fr/
http://www.medisite.fr/
http://www.minefi.gouv.fr/
http://www.0faute.com/
http://www.presence-pc.com/
http:// www.econsumer.gov/
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