La visite de M. Rohani en Europe, qui inclut aussi un passage en France, était initialement
prévue en novembre, mais elle avait été reportée à la dernière minute, au lendemain des attentats
de Paris, revendiqués par le groupe takfiriste Daesh.
Après un déjeuner avec son homologue italien Sergio Mattarella, le président iranien rencontrera
le chef du gouvernement Matteo Renzi en soirée et le pape François mardi en fin de matinée.
M. Rohani doit en outre s'exprimer mardi matin devant un forum économique Italie/Iran, un
rendez-vous très attendu par les industriels transalpins.
Tous les Européens cherchent en effet à placer leurs pions pour tenter de reconquérir le terrain
perdu au profit de la Russie et des pays émergents comme la Chine et la Turquie.
"L'Italie était le premier partenaire économique et commercial de l'Iran avant les sanctions", et
entend retrouver cette place, avait souligné il y a quelques mois la ministre italienne du
Développement économique, Federica Guidi.
Avant l'entrée en vigueur des sanctions, les échanges entre l'Italie et l'Iran s'élevaient à 7
milliards d'euros. Ils sont actuellement de quelque 1,6 milliard, dont 1,2 milliard d'exportations
italiennes.
La plus grande partie des exportations italiennes en Iran est actuellement liée à la mécanique
(58%), suivie de loin par les produits chimiques (8%).
Multiplication des missions en Iran
Quelque 500 entrepreneurs italiens devraient assister au forum économique mardi matin.
Fin novembre, une très grande délégation économique, conduite par Carlo Calenda, alors vice-
ministre italien du Développement économique, s'était rendue à Téhéran: 178 entreprises étaient
représentées, ainsi que 20 associations entrepreneuriales et 12 groupes bancaires.
Parmi les entreprises présentes: le géant de l'énergie Enel, le groupe pétrolier Eni et le fabricant
de câbles Prysmian.
Cette mission a révélé que "les secteurs de l'infrastructure et de l'énergie étaient ceux offrant les
plus importantes opportunités pour nos entreprises", a déclaré le ministère à l'AFP, en précisant
qu'une "nouvelle mission entrepreneuriale (était prévue) début février avec une attention
spécifique sur ces deux secteurs". D'autres missions devraient suivre.
Interrogé par l'AFP, Enel pour sa part a annoncé prospecter, à travers sa filiale Enel Green
Power, sur les opportunités possibles dans le secteur des énergies renouvelables, en particulier
dans le solaire, l'éolien et la géothermie.