Carrefour Pathologie 2009
Histoséminaire
Cas N° 01 Sophie Stanislas, Hôpital Haut-Levêque, CHU Bordeaux.
Renseignements cliniques :
Homme, 57 ans. thrombopénie
Diagnostic proposé : Purpura thrombopénique idiopathique (PTI)
Description macroscopique :
Pièce opératoire communiquée fragmentée du fait de l’intervention sous cœlioscopie. Pas
d’anomalie macroscopique particulière.
Description microscopique :
L’architecture du parenchyme splénique est globalement respectée avec une conservation des 2
compartiments représentés par la pulpe blanche et la pulpe rouge. On observe cependant une
hyperplasie de la pulpe blanche caractérisée par la présence de nombreux follicules lymphoïdes
secondaires comportant un centre germinatif cerné successivement par une couronne sombre
correspondant à la zone du manteau et une plus claire correspondant à la zone marginale. Le respect
de ces trois contingents est très en faveur du caractère réactionnel de ces follicules. La pulpe rouge
renferme des sinus souvent dilatés avec des lumières optiquement vides contrastant avec des
cordons de Billroth richement cellulaires. Cette cellularité est essentiellement constituée
d’histiocytes, parfois spumeux. Au fort grandissement, on peut observer par places des amas
plaquettaires au sein du cytoplasme de ces histiocytes.
Commentaires :
Les maladies auto-immunes, au niveau de la rate, sont dominées par le purpura thrombopénique
idiopathique (PTI) et les anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI). Dans ces deux cas, la
splénectomie est le plus souvent réalisée à titre thérapeutique. Le diagnostic étant connu, le rôle du
pathologiste est de reconnaître les lésions élémentaires de ces affections (importance des
renseignements cliniques) et d’éliminer une autre pathologie associée, en particulier un lymphome
de bas grade de malignité, le plus souvent de phénotype B (AHAI +++).
Epidémiologie et présentation clinique : 1-4
Le purpura thrombopénique idiopathique est une maladie auto-immune responsable d’une
thrombopénie secondaire à la production d’auto-anticorps dirigés contre les plaquettes, favorisant
ainsi leur destruction prématurée dans la rate. Sur le plan clinique, les formes infantiles sont
essentiellement caractérisées par une évolution aigue, sous la forme de manifestations
hémorragiques sans splénomégalie associée. Le plus souvent, aucune étiologie évidente n’est
retrouvée. Chez l’adulte, la présentation clinique est plus chronique, avec une thrombopénie
modérée, fluctuante, des manifestations hémorragiques plus discrètes et parfois une splénomégalie
peu volumineuse. Le PTI peut s’associer à une pathologie maligne (hémopathie ++), à une maladie