« Qu’est-ce que le Web 2.0 ? » une tribune de Thierry Gagnaire
Publié par Thierry Gagnaire le Vendredi 7 Mars 2008 | envoyer | commenter
Consultant expert en nouvelles technologies au sein de la Société Consultis, Thierry
Gagnaire propose cette tribune libre dans laquelle il propose une nouvelle définition du
Web 2.0
Thierry Gagnaire
Les medias et les acteurs d'Internet utilisent fréquemment le terme « Web 2.0 », sans en
apporter de définition claire et parfois sans connaître précisément les notions que ce mot
à la mode recouvre.
Il n'existe en fait pas de définition unique et reconnue, et les définitions courantes
restent fluctuantes, susceptibles d'évoluer encore selon les orientations à venir.
Sans entrer dans les détails de l'histoire du Web, on peut dire que l'apparition et
l'acceptation du terme « Web 2.0 » correspondent à l'émergence simultanée de plusieurs
évolutions technologiques, ouvrant de nouvelles possibilités, sociologiques en particulier.
Cet article se propose de brosser un tableau d'ensemble du Web 2.0, en présentant ses
principes, les applications Web dites « riches » associées et les technologies sous-
jacentes. Un article ultérieur plus détaillé sera consacré à ces technologies.
Cartographie Web 2.0
Tout est parti du développement de Services Web légers (architectures de type « REST
»i) qui ont permis la mise en œuvre des deux notions fondamentales du Web 2.0 : une
grande ouverture des données des sites Web (l'essentiel des données stockées peut être
importé par des utilisateurs, est exportable ou accessible à des traitements par d'autres
sites) le travail collaboratif et les réseaux sociaux.
Ainsi, le « Web 2.0 » pouvait être vu comme un réseau social mondial chaque site
participant est acteur du réseau et contribue à rendre acteurs les internautes.
Le relais a ensuite été pris et accéléré par les possibilités RIA apportées par AJAX. Nous
avons alors assisté à une véritable déferlante de sites utilisant cette technique, dont les
exemples les plus connus sont Google Maps, Google suggest, le nouveau webmail de
Yahoo ou encore Netvibes.
Ceci a été rendu possible, et surtout pérenne, par la normalisation d'un objet technique
interne aux navigateurs Web, 'XML Http Request', dont la fonction est de permettre le
rafraîchissement partiel d'une page Web sans rechargement complet de cette page par le
navigateur.
Aujourd'hui, on dit qu'un site Internet a une philosophie Web 2.0 s'il utilise de manière
importante ou quasi-générale un ou plusieurs des principes suivants (nous précisons
entre parenthèse la technologie ou les techniques les supportant) :
- Des échanges automatisés de données avec d'autres sites (Services Web ou
autres mécanismes plus classiques).
- Syndication et agrégation de contenu (RSS ou Atom, permettant le Mashup).
- Applications Internet dites « Riches » (RIA) :
rapidité de réponse, et plus grande interactivité que dans les applications Web
dites « classiques » (AJAX) ;
mise à jour partielle d'une page Web suite à une requête au serveur Web
(AJAX) ;
utilisation de composants graphiques riches, jusqu'alors réservés aux
applications Client/Serveur traditionnelles de type bureautique (AJAX, CSS2,
XHTML, science de l'ergonomie).
- Travail collaboratif ou réseau social (Wikis ou Blogs avec espaces d'échange et de
mise en relation, ou autres outils plus spécifiques).
- Réseaux de données de type « réseaux de neurones » (moteur de « nuages de
mots clés », spécifications et technologies du Web sémantique).
Cette liste est non exhaustive et il faut y ajouter tout autre principe actuel ou futur qui
est ou sera utili dans le même esprit d'enrichissement de l'expérience Internet des
utilisateurs et en particulier des utilisateurs acteurs.
Avant de conclure, signalons que le succès du « Web 2.0 » est tel, auprès des
internautes habitués de sites Internet grand public, que les entreprises sont amenées à
s'y intéresser pour leurs différents projets et leurs applications intranet et internet. L'une
des motivations est que les utilisateurs en entreprise ne comprendraient pas que leurs
outils informatiques soient moins évolués que ceux que manipulent désormais leurs
enfants tous les jours.
On le voit, la définition et les caractéristiques du « Web 2.0 » vont encore changer dans
les années à venir, à moins que de grandes évolutions interviennent et encouragent la
popularité d'un nouveau terme comme « Web 3.0 » !
Thierry Gagnaire,
Consultant expert nouvelles technologies à Consultis
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