crise agricole

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AEFJN - REUNION ANTENNES - 7 MAI 2011
Begoña Inarra
L'IMPACT DE LA CRISE EN AFRIQUE (RESUME)
Première alarme: les émeutes dues au prix élevé des denrées alimentaires.
L'Afrique n'est pas responsable de la crise, mais souffre de ses conséquences.
La contagion de la crise s’est faite en Afrique par le biais du commerce.
LA CRISE DE LA HAUSSE DES PRIX ALIMENTAIRES
Les causes de la montée des prix des aliments. Influentes mais pas décisives: baisse de la production (sécheresse,
incendies), augmentation de la population, nouvelles habitudes alimentaires (Chine, Inde). Principales causes: la
spéculation [investissements déplacés de la construction et des minéraux aux denrées alimentaires; options pour les
produits alimentaires (marché virtuel qui déforme la demande) sur les places boursières; l’OMC promeut la vente des
réserves de céréales; encouragement pour les agro-carburants]
En AFRIQUE: impact sur la sécurité alimentaire. 50-80% du budget familial consacré à la nourriture. Les Programmes
d’Ajustement Structurel (PAS) encouragèrent la production pour l'exportation à l’encontre de la production vivrière.
Augmentation de : la pauvreté [atteint la classe moyenne (émeutes dans les villes)], la malnutrition (dommages
permanents), décès par famine.
CRISE AGRICOLE
Le but de l’agriculture industrielle est d’augmenter la production avec des monocultures et l’emploi des produits
chimiques. Elle détruit la biodiversité, épuise les sols, l'eau, les rivières et les mers et expulse les agriculteurs de leurs
terres, leur principale ressource.
L’utilisation intensive des terres agricoles épuise le sol, l’eau et les combustibles fossiles à un rythme plus rapide que
leur régénération, elle contribue à l’insécurité alimentaire. Cette agriculture industrielle n'est pas viable ni durable.
En Afrique
60% à 80% de la population dépend de l'agriculture. En 2007, l'agriculture constituait 24% du PIB, mais seulement 4%
du budget. Les agriculteurs africains alimentent 90% de la population du continent.
Les PAS interdirent les subventions, limitèrent le budget agricole, favorisèrent l'agriculture d'exportation (pour payer la
dette) ce qui contribua au déclin de l'agriculture familiale.
La libéralisation, des règles commerciales injustes et la perte du pouvoir de l'Etat pour décider des politiques agricoles
ont renforcé la dépendance alimentaire vis-à-vis de l'étranger (l’Afrique était auto-suffisante en aliments dans le
passé).
L'aide humanitaire perturbe l'agriculture locale, fait baisser les prix et introduit des semences hybrides et des OGM.
Les agriculteurs africains souffrent de la pauvreté et de la faim.
Actuellement l'accaparement des terres prive les agriculteurs de leur principale ressource : terre, eau et les moyens de
subsistance.
Changement dans les habitudes alimentaires : la dépendance croissante des produits importés contribue à l’insécurité
alimentaire, en plus de l’emploi de devises pour importer des denrées alimentaires.
Mai 2011 - AEFJN Réunion des Antennes – Les Crises et les opportunités pour l’Afrique– Begoña Iñarra
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Ce que l'Afrique a fait: augmentation du budget agricole (la promesse des chefs d’état de 10% du budget pas réalisée).
Réduction des taxes d'importation pour les aliments. Programmes de protection sociale. Programmes agricoles.
Ce qu’on peut faire :
Moratoire sur la production industrielle d'agro-carburants.
CRISE ECONOMIQUE ET FINANCIÈRE
Commencée aux Etats-Unis à la suite de la crise du logement qui amène la chute des banques et des établissements
financiers qui sont « sauvés » par les gouvernements, ce qui aggrave la crise de la dette.
L’AFRIQUE. Marginalisée dans le marché financier. Elle subit le choc de la crise mais récupère mieux et plus
rapidement que prévu.
Les investisseurs retirent leur argent. Diminution des investissements étrangers directs (IED). Les banques à capital
étrangers retraitent leur argent. Est-ce que tu veux dire qu’elles retirent leur argent ? ou bien elles lui font subir un
autre traitement ?
La diminution des flux de capitaux, de l’aide au développement (APD) diminue les devises et oblige à la dévaluation de
la monnaie locale, ce qui augmente les prix des importations et de la production. La conséquence est la fermeture
d'entreprises, avec pertes d’emplois et augmentation du chômage.
Mais cela augmente aussi le service de la dette. Ensemble avec le paiement des « aides à la crise » qui étaient des
prêts, peut contribuer à une possible crise de la dette dans l’avenir.
Les crédits bloqués font tomber les banques (Nigeria) et le gouvernement doit renflouer les banques.
CRISE ÉCONOMIQUE
Le resserrement du crédit et la diminution de la consommation dans les pays développés produisent une diminution
de 10% du commerce mondial de 2008 à 2009.
En Afrique.
Le commerce (0,3% du commerce mondial, mais environ 50% du PIB) est très important pour l’Afrique.
La diminution du commerce et des prix des matières premières a entraîné une diminution dans l'industrie d'extraction
et la fermeture d’entreprises avec pertes d'emplois et plus de gens tombant dans la pauvreté.
La diminution des prix des matières premières, ajoutée à la diminution du commerce, produit une diminution des
recettes publiques, obligeant à des coupes dans les budgets nationaux. L'éducation, les soins de santé et les
infrastructures, furent les plus touchés par les compressions budgétaires. Les pays les plus touchés furent les monoproducteurs (Zambie-cuivre; Bostwana-diamants, Angola-pétrole...).
En 2007-2008, la hausse des prix pétroliers et alimentaires augmenta les dépenses publiques pour importer des
aliments et pour produire l’énergie nécessaire au maintien de l’économie.
La diminution des flux de capitaux
Le retrait de capitaux étrangers, ajouté à la diminution des investissements étrangers (IDE) et des envois des émigrants
(assurance sociale de la famille reçue en monnaie étrangère) et les coupures dans l'Aide pour le développement (APD)
contribuèrent à la dévaluation de la monnaie locale et à la détérioration de la balance du compte courant.
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La dévaluation augmenta le paiement du service de la dette. Ceci, ajouté à « l'aide pour la crise » constituée par des
prêts, ainsi que les dettes du gouvernement pour des infrastructures abandonnées, a augmenté la dette étrangère et
peut causer une crise de la dette à l’avenir.
Ce que l'Afrique a fait.
Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales (le Comité des Dix) ont suivi la crise et
fait des recommandations politiques.
La Banque africaine de développement (BAD) donne des prêts à long terme et facilite l'accès au crédit
commercial.
Des mesures politiques: injection de liquidités, changements du taux d'intérêt, recapitalisation des banques
et changement de réglementation, politique budgétaire et promotion du commerce.
Politique monétaire: réduction des taux d'intérêt; injection de liquidités; augmentation du flux d'argent;
recapitalisation et renforcement des banques locales.
Mesures pour stimuler le commerce et l’économie: réduction des tarifs douaniers; allocations pour les
exportations, dévaluation de la monnaie pour accroître la compétitivité à l'exportation ...
La plupart des injections budgétaires ont été dirigées vers le financement des infrastructures et d’autres
investissements publics. En conséquence, l'équilibre budgétaire de l'Afrique subsaharienne est passé d'un
excédent de 1,2% du PIB en 2007 à un déficit de 4,8% en 2009.
CRISE SOCIALE
Néolibéralisme: Les avantages de la production passent de plus en plus des travailleurs vers le capital. La
mondialisation a augmenté les inégalités.
En Afrique
La crise économique est devenue une crise sociale avec augmentation de la pauvreté (103 millions en 2007,
155 millions en 2008, selon le FMI).
La tombée du commerce signifia moins de développement. Le coût de la crise économique en Afrique fut de
US $ 49.000.
Il n’y a pas de mécanismes sociaux (assurance-emploi, sécurité sociale, salaire social, pension de vieillesse).
La fermeture des mines et des usines produit la perte d'emplois sans indemnités de chômage.
Quelque 46 millions de personnes sont devenues pauvres en raison du chômage, de la diminution des
transferts des migrants et des salaires, de l’augmentation du prix des aliments et des emplois vulnérables
(principalement pour les jeunes).
Entre 200.000 et 400.000 enfants sont morts en raison de la crise.
Les coupures dans les budgets nationaux signifièrent des coupures dans l’éducation, les soins de santé, les
services sociaux et des projets d'infrastructure.
La crise fut un facteur ajouté qui empêchera l’accomplissement des OMD.
CRISE DES SERVICES PUBLICS ET DES BIENS COMMUNS MONDIAUX
Prise de conscience accrue que les Biens Communs Mondiaux (nature, eau, air, biodiversité, énergie, etc.)
nécessaires à la vie ne peuvent pas être considérés comme des marchandises et doivent rester en dehors de
la logique du marché. Nécessité d'une gestion collective, pour qu’ils contribuent au bien commun de
l'humanité.
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L’économie et les finances doivent être au service de l'ensemble de la société. Le néolibéralisme voit la
nature comme un fournisseur de bénéfices. La solution proposée à la crise est une plus forte privatisation du
monde. Le marché a montré ses limites.
L’interdépendance engendra la nécessité d'une gestion globale des Biens Communs Mondiaux
LA PRIVATISATION DES SERVICES EN AFRIQUE
Après les indépendances, les services de base étaient gérés par des sociétés d'État, à des prix abordables ou
gratuits. Les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) dans les années 80 et 90, plus les conditionnalités
des bailleurs de fonds, ont promu la privatisation des entreprises et des services publics. Impact négatif pour
les pauvres. La privatisation offre des services dans les villes et les quartiers à pouvoir d’achat fort et
abandonne les bidonvilles et les zones rurales. Privatisation trop rapide et trop mauvaise.
Les services publics sont plus chers pour les pauvres (fournisseurs secondaires).
CRISE DE L'EDUCATION ET DES SOINS DE SANTE
Les PAS obligèrent à des coupures dans les budgets nationaux, privatisation, libéralisation; diminution des
salaires et limitation des budgets sociaux ... La conséquence fut l’effondrement des institutions de santé et
d'éducation. L’utilisateur paie pour les services. Les services publics se sont détériorés.
La pandémie du SIDA est un fardeau ajouté pour les services de santé nationaux.
Fuite des cerveaux: médecins, infirmières, enseignants et chercheurs «exportés» vers les pays industrialisés
pour avoir de meilleurs salaires et conditions de travail. Les pays africains ont payé leurs études mais les
bénéficiaires sont les pays occidentaux qui les attirent.
L’invasion des ONG et la privatisation ont contribué à la détérioration des systèmes nationaux de santé et
d'éducation. Ils absorbent le personnel ; les services publics ne s’adressent qu’aux pauvres.
CRISE DE L'EAU
L’accès à l'eau est un droit lié à la santé, à la sécurité alimentaire (agriculture) et au développement
économique.
L'eau influence la production agricole, l'exploitation des terres et la conservation des écosystèmes naturels.
L'industrie et l’agriculture industrielle sont les grands consommateurs d’eau.
L’Afrique
La région la plus pauvre en accès à l'eau potable. Elle possède 9% des ressources mondiales en eau douce,
inégalement réparties. L’eau est importante pour l'agriculture. La pauvreté en eau détruit des vies (maladies)
et des moyens de subsistance dans les zones rurales.
De graves pénuries d'eau sont dues au manque de : disponibilité d'eau douce, investissements dans les
infrastructures de l'eau ; capacité de stockage d'eau. La privatisation de la distribution de l'eau affecte les
pauvres négativement.
Nécessité de :
Investir davantage dans la recherche, le développement et l'infrastructure de l'eau.
Favoriser des politiques visant le développement rural intégré et des pratiques communautaires.
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CRISE ECOLOGIQUE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES (CC)
La surexploitation des ressources naturelles, le transport excessif et l’absence de mesures pour protéger
l'environnement contribuent à la dévastation de l'écologie, qui a un impact sur le climat et réduit le potentiel
de régénération de la nature.
Entre 20% et 30% des espèces vivantes pourraient disparaître avant 2025.
La surproduction est à l’origine d’une catastrophe écologique. La crise écologique est la plus dangereuse, car
elle est irréversible.
L'enjeu est la vie de la planète et de l'humanité.
Invitation à devenir des tuteurs et des gardiens de la vie et de l'intégrité de la Mère Terre. La survie dépend
de l'équilibre dans l'utilisation des ressources naturelles.
L'explosion d’une conscience environnementale collective ces dernières années est motif d'espérance.
En Afrique
Les forêts et les océans absorbent des gaz à effet de serre. Leur exploitation entraîne des changements
climatiques.
La déforestation, la pêche non réglementée, l’exploitation exhaustive des minerais et du pétrole,
l’agriculture industrielle, la pollution industrielle, unies à l’absence d'une législation exigeant le respect de
l'environnement, produisent la destruction de la nature et ont un impact sur le Changement Climatique.
Les conséquences sociales, économiques et environnementales de l'exploitation des matières premières
sans souci des écosystèmes et de l'écologie, sont considérées comme la dette écologique du Nord envers le
Sud.
L’exploitation des ressources naturelles aggrave le CC, produisant la perte de la biodiversité et une menace
pour les écosystèmes. La surconsommation nuit à l'Afrique. Le continent a les émissions des gaz à effet de
serre les plus faibles, mais souffre déjà du changement climatique.
Les cycles de sécheresses et inondations dues au CC ont un grand coût en vies humaines, en pertes agricoles,
et détruisent des infrastructures. Depuis 2000 l’Afrique supporte le tiers des catastrophes mondiales liées à
l'eau, avec environ 135 millions de personnes touchées, dont 80% par la sécheresse.
Les pauvres sont les victimes principales du changement climatique et de la destruction écologique.
Le dépôt de déchets toxiques en Afrique (pour augmenter le profit des entreprises) a des conséquences
graves pour la santé et la productivité.
La destruction des écosystèmes et de la biodiversité risque de causer, d’ici 2050, l’exode de 150 à 200
millions de réfugiés.
Ce qu’on doit faire:
Un très grand effort pour réduire la consommation et la production.
Concentrer les efforts sur la crise écologique. Banques, sociétés transnationales, personnes à revenus élevés
et pays riches devront financer cet effort.
Supprimer la dette des pays du Sud pour leur permettre d'investir dans les transports et des énergies
écologiques.
CRISE DE L’ENERGIE
L'énergie est essentielle pour la production et l’économie néo-libérale.
Pour augmenter les profits, des produits sont transportés sur de longues distances sans égard pour la vie de
la planète.
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L’utilisation des agro-carburants donne «bonne conscience», mais n’attaque pas le principal problème : la
surconsommation d'énergie.
En Afrique
L’augmentation du prix du pétrole a eu un fort impact. Les pays producteurs de pétrole ont gagné, mais ont
été fortement touchés par la crise. Les pays non-producteurs de pétrole ont souffert du prix élevé.
La crise énergétique est grave en Afrique où l’accès à l'électricité est limité: 77% des ménages en Afrique
subsaharienne (ASS) n'ont pas accès à l'électricité. 30 des 48 pays d’ASS ont subi une crise énergétique aiguë
ces dernières années, avec des coupures d'électricité qui perturbent les entreprises et ont un impact négatif
sur l'économie.
La plupart des ménages ruraux dépendent des combustibles traditionnels pour la cuisson (combustibles
affectés par la variabilité du climat).
L’Afrique a 14% de la population mondiale, mais n'utilise que 4% de l'énergie mondiale.
Le continent est riche en ressources hydroélectriques et a le potentiel de répondre à tous les besoins
d’énergie du continent. Seules 7% des possibilités sont exploitées en raison de difficultés techniques,
financières et environnementales. Les deux barrages principaux sont INGA (RDC) et Cabora Bassa
(Mozambique).
La production actuelle est de 76.000 GW/an, mais elle pourrait générer 4 millions GW/an. 90% de cette
production est concentrée seulement dans 8 pays.
La privatisation a rendu plus difficile l'électrification des zones rurales.
L'intégration régionale peut jouer un rôle important dans l'exploitation de l'énergie.
La promotion des énergies de remplacement : solaire, éolienne, géothermique et des agro-carburants pour
la communauté est un moyen pris pour faire face à la crise énergétique.
Besoin de : exploiter son potentiel hydraulique et autres pour promouvoir le développement socioéconomique.
CRISE ÉTHIQUE
La crise financière est une crise éthique liée à l’irresponsabilité sociale. Perte des valeurs dans la culture
occidentale. L’ambition passe avant l’éthique et le bien commun. Des avantages personnels à court terme
sont considérés comme plus importants que le bien commun à long terme. Le bien personnel passe avant le
bien public.
Des politiciens et des économistes néo-libéraux ne tiennent pas compte des principes éthiques.
Ce n’est pas seulement une crise des valeurs, mais beaucoup plus une crise politique et de sens.
En Afrique
La colonisation occidentale et le développement économique néolibéral ont produit un affrontement des
cultures et la transformation des relations sociales et humaines. Les changements rapides imposés de
l'extérieur n'ont pas permis aux Africains d'assimiler et de développer les nouveaux éléments culturels.
La crise des valeurs due à la colonisation est exacerbée par la mondialisation et la crise culturelle (perte
d'identité).
Les Africains sont profondément affectés par cette perte de conscience et d'identité. Elle provoque un conflit
intérieur qui affecte tous les secteurs de la vie et les valeurs culturelles qui unissent les hommes et guident
leur comportement. Les jeunes sont les plus touchés.
L’aliénation des dirigeants fait qu’ils n’ont pas la capacité de répondre aux besoins de la société et de l’aider
à repenser sa culture.
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CRISE CULTURELLE
La crise actuelle est systémique et culturelle. Le lien entre les crises met en évidence la nécessité d'un
changement de culture et de système.
Ce que l'Afrique peut apporter à la construction du monde futur : l’ubuntu
L’ubuntu (l'essence d'être humain) est un concept africain qui se réfère aux allégeances de l'individu dans sa
relation avec d'autres. Ubuntu implique l'interdépendance de tous les vivants. On ne peut pas exister comme
être humain dans l'isolement. "Une personne devient personne par d'autres personnes". Nous sommes
connectés et ce que nous faisons affecte le monde entier. Quand quelqu'un agit bien, cela se répand et c’est
pour l'ensemble de l'humanité.
En Afrique l'univers et la vie forment une unité: le tissu de la vie où le monde physique et le monde spirituel
se rencontrent. La personne atteint la "plénitude d'être", le "ubuntu" quand elle est liée au flux de la vie qui
vient de Dieu par les ancêtres, et qu’elle vit en harmonie avec toutes les créatures: Dieu, les autres et la
nature. La responsabilité de chaque personne est de ne pas interrompre ce flux de vie. Cela demande le
respect des autres et de la nature. Le partage de ce flux de la vie rend chaque personne responsable des
autres.
Le centre de l'éthique africaine (ubuntu) est la communauté où la vie est partagée dans la communion, et où
l’on apprend les valeurs éthiques, le respect profond pour la vie, et la responsabilité pour autrui. Tout est
dirigé vers le service de la vie et le bien-être de la communauté. Les actions individuelles sont évaluées par
l'effet qu'elles ont sur la communauté. Il s'agit d'une moralité de la conduite. Vous êtes ce que vous faites et
vous faites ce que vous êtes.
L’ubuntu répond à l'interdépendance du mouvement écologique. Tous deux expriment la même vision : la
coresponsabilité de tous envers la vie, et la certitude que la vie grandit et que nous ne devenons vraiment
humains que lorsque nous prenons soin de tous les êtres de la création.
LA CRISE UNE OPPORTUNITE POUR LE CHANGEMENT
Dans les propositions pour l’avenir, ces 4 axes fondamentaux devraient être réorientés en vue de:
1. Avoir une relation de solidarité et de respect envers la nature et tous les êtres humains. Une économie au
service de la vie de tous. L'utilisation responsable des ressources naturelles.
2. Accorder la priorité à l'utilisation non économique des ressources et des services essentiels à la vie.
Respect de la vie avant les avantages économiques (biens communs mondiaux).
3. Organiser la société de façon démocratique. Relations d’égalité dans toutes les institutions et rapports
humains (y compris l'économie). La personne (image de Dieu-Trinité-relation) au centre.
4. Favoriser l'interculturalité et l'éthique sociale. Respect de chaque culture, religion, philosophie qui aident
les personnes à se réaliser. Spiritualité et relation à la transcendance.
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