8) Tout à l’exportation : abandon des cultures vivrières et augmentation de leur prix sur le
marché local d’où transformation forcée des habitudes de consommation ; privatisation
de la terre au lieu de réformes agraires
9) Déforestation : perte immédiate de ressources en nourriture mais aussi en remèdes
pharmaceutiques accessibles + désertification : accroissement des problèmes pour
cultiver, trouver de l’eau, faire paître le bétail, etc.
Rappel : le PMB en 1995 était estimé à 23.000 milliards $ ; la contribution invisible (non
traduite en valeurs monétaires) des femmes à 11.000 milliards $ (sans compter les inégalités
qui subsistent dans les échanges monétaires -salaires). C’est en raison de cette situation
que la révolution mondiale du Tiers Monde n’a pas encore éclaté et on voit bien tout l’intérêt
que les pays dominants ont à conserver les choses en l’état.
Secteur informel
On n’arrête pas de louer la « débrouillardise » des femmes et des enfants dans le Tiers
Monde. C’est indécent parce que l’informel est caractéristique d’une économie de survie.
Tous les efforts devraient être concentrés vers la « formalisation » de ce secteur : ce qui est
du ressort de l’Etat : un salaire décent, une protection des travailleurs, une sécurité sociale…
En concentrant toutes les ressources de l’Etat vers le service de la dette, on éloigne de plus
en plus cette possibilité de « formaliser » le secteur.
L’extension du travail informel des femmes montre qu’il faut redéfinir (défi théorique) le rôle
des femmes dans les dynamiques de l’économie globale. Avant, il y avait le rôle du travail au
foyer comme soutien de l’économie capitaliste. Le travail informelest un processus sexué
d’exploitation économique plus forte.
Après le travail salarié (où les conditions de travail des femmes se détériorent plus
rapidement et plus profondément que celles des hommes), le travail en zones franches (où il
y a une majorité de femmes surexploitées), c’est une étape avant la prostitution.
Micro-projets contre macro-économie
La Banque mondiale et les ONG se partagent la responsabilité. Il y a une multiplication de
micro-projets, surtout concentrés vers les organisations de femmes (considérées à juste titre
comme plus responsables et efficaces).
Cette démarche relève de la courte de vue car elle rentre en contradiction avec les
conséquences néfastes de la macro-économie (ex. culture des tomates au Sénégal contre
implantation d’une multinationale italienne ; projets nécessitant une voiture et augmentation
du prix de l’essence ; Droits de propriété intellectuelle, révolution verte et culture des
Organismes Génétiquement Modifiés rendant les paysans dépendants des multinationales
de l’agro-business).
Certaines organisations de femmes – celles qui développent davantage l’éducation, la
conscience féministe et la politisation de leurs membres – voient très bien ce danger (ex.
l’APROFES). Leur travail se situe sur deux échelles et se complète. Elles refusent
l’instrumentalisation de leurs organisations. La Banque mondiale à ce niveau joue les
pompiers pyromanes : après avoir déstructuré quasi complètement le rôle de l’Etat, elle
organise des zones tampons (éviter l’exacerbation des tensions sociales) avec l’aide d’ONG
du Nord et du Sud, et principalement les organisations de femmes. La Banque a organisé la
participation des femmes (et organisations de femmes) parce que les femmes sont « des
bons pauvres, des pauvres méritants » (elles ont le regard sur l’autre). La capacité
traditionnelle des femmes à prendre soin de son entourage est reconnue (par exemple par la
Bm) pour être mise ensuite au service du modèle néo-libéral.